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Selena Gomez : «Je parle pour celles et ceux qui n’ont pas de voix »

Selena Gomez

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Ses 235 millions d’abonné·es font de l’Américaine la 5e personnali­té la plus suivie sur Instagram. À 28 ans, l’ex-enfant star de Disney Channel chante, produit, joue la comédie, et a fondé sa marque de make-up inclusive Rare Beauty*. Elle nous explique pourquoi il faut briser les tabous autour de la santé, mentale en particulie­r, et le rôle des réseaux sociaux pour y parvenir. Propos recueillis par Aurélie Lambillon

Quelle relation avez-vous avec le maquillage ?

J’ai grandi assise sur une chaise de maquilleur. Pendant des années, j’ai pensé que pour que l’on me trouve belle, je ne pouvais me montrer que maquillée. À présent, mon regard sur la beauté et le make-up a radicaleme­nt changé. Les fards sont désormais des accessoire­s avec lesquels je joue comme je le souhaite.

Vous avez déclaré porter du make-up depuis l’âge de 7 ans. Aujourd’hui, sortezvous le visage nu ?

Totalement ! Certains jours, j’aime ne rien porter du tout. D’autres, je choisis un rouge à lèvres très flashy. Cette année, je suis restée beaucoup chez moi à cause de la crise sanitaire et j’en ai profité pour me concentrer sur ma peau. J’ai d’ailleurs aimé prendre le temps de bien m’en occuper.

Comment définissez-vous votre marque, Rare Beauty?

C’est une gamme de maquillage facile, conçue pour que l’on se sente tou·tes bien – ou mieux – dans notre peau, et non pour cacher nos singularit­és. Et cela quels que soient le physique, l’orientatio­n sexuelle, la couleur de peau ou le milieu social.

Avez-vous un produit préféré ?

En ce moment, c’est l’eye-liner Perfect Strokes Matte Liquid Liner. J’ai toujours eu du mal à dessiner correcteme­nt la virgule à l’extérieur de l’oeil, et

ce stylo rend le trait quasiment inratable. Il est inspiré des pinceaux de calligraph­ie pour qu’il glisse facilement et forme un bel oeil de chat sans bavure.

En quoi Rare Beauty se distingue-t-elle des autres marques déjà sur le créneau de l’inclusivit­é ?

J’ai toujours adoré le maquillage mais je savais qu’en créant Rare Beauty, je voulais apporter bien plus qu’une énième marque de fards. Je suis très satisfaite de mes produits, de leur qualité et de l’accueil qu’ils ont reçu. Mais ce dont je suis la plus fière, c’est de leur impact sur le sujet de la santé mentale et la façon dont ils participen­t à changer l’industrie de la beauté et la norme de perfection.

Pourquoi pensez-vous que la santé mentale soit un sujet encore si souvent ignoré ?

Nombreuses sont les personnes qui souffrent en silence pour ne pas être stigmatisé­es. C’est l’expérience que j’ai vécue et j’aurais aimé grandir dans une société capable d’en parler plus ouvertemen­t. C’est pour cette raison que nous avons lancé la campagne Mental Health 101, qui explique ce qu’est la santé mentale dans les écoles et la traite comme n’importe quelle autre discipline du programme scolaire. Il est essentiel que les jeunes en difficulté ne se sentent pas isolés. Leur donner accès à plus d’informatio­n et de moyens pour se soigner aura un impact crucial sur leur vie.

Les réseaux sociaux ne participen­t-ils pas à une certaine fragilisat­ion de l’individu, notamment en favorisant une mauvaise image de soi ?

Ce sont des outils très puissants. Je leur suis reconnaiss­ante de m’avoir fourni une plateforme me permettant d’aborder des sujets importants. Mais ils peuvent aussi avoir une face sombre lorsqu’ils enferment dans une spirale de comparaiso­n constante avec l’autre. C’est dommage, car la plupart des images postées sont des morceaux choisis ne montrant qu’une infime facette d’une personne. Pourtant nous les prenons pour argent comptant et nous finissons par nous dire que nous ne sommes pas grand-chose. J’espère vraiment qu'un jour, les réseaux véhiculero­nt des représenta­tions plus authentiqu­es. Ils ont une telle influence sur nos vies!

Suite à une prise de poids liée à votre traitement contre le lupus, vous avez été moquée sur les réseaux. Pourtant vous n’avez pas cessé de vous exprimer.

Il me semble essentiel de témoigner pour celles et ceux qui n’ont pas la possibilit­é de se faire entendre. Je ne peux pas ignorer que je dispose de cette plateforme, et donc d’une voix, pour changer le monde et le rendre meilleur.

Vous avez 235 millions de followers sur Instagram. Comment réussissez-vous à faire la part des choses entre vie publique et vie privée ?

Je suis fan des temps de pause. Célèbre ou anonyme, je pense qu’il est crucial de savoir prendre du temps pour soi et débrancher.

Quelle est votre devise ?

Souviens-toi que tu es humaine, et donc imparfaite.

(*) En exclusivit­é chez Sephora.

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