UN LIEU DE CÉLÉBRATION DU QUOTIDIEN
L’endroit où s’est déroulée la préparation – et la dégustation des recettes – n’a pas été choisi au hasard. C’est un sublime appartement situé dans un immeuble datant de 1770, néoclassique donc, en bord de Seine, quai de la Tournelle. Ce sont les équipes de Merci qui s’en sont emparées, pour en faire un pied-à-terre, un lieu de vie, destiné à accueillir des artistes, à fêter la naissance de projets, à recevoir lors de dîners. Avant cela, cet appartement est un témoignage. De l’engagement de Jules Mesny-Deschamps, directeur artistique, et Arthur Gerbi, directeur général de Merci, au service de l’artisanat, du beau, du savoir-faire, avec une vision bien particulière : «Quand on a à faire avec un lieu de ce type, la première étape qui nous incombe a été d’établir le répertoire méthodique de tout ce qui pouvait être conservé ou pas, explique Jules. À cela, nous ajoutons ce qui nous anime, une conversation contemporaine, le regard de Merci sur ce que sont les objets et les usages du quotidien, et ce que nous appelons le patrimoine vivant.» Concrètement? Un soin quasi obsessionnel porté aux matériaux artisanaux, sourcés localement et en circuit court, et le travail collaboratif avec des artistes-artisans-ami·es. Ainsi, l’artiste Margaux Derhy a créé des trompe-l’oeil représentant des objets usuels, l’ombre d’un cintre ou d’un balai sur un mur. La céramiste Marion Graux a été invitée à créer le sol en céramique de la cuisine, une des pièces les plus importantes de l’appartement, celle par laquelle on y pénètre, sans vestibule de façon parfaitement anti-bourgeoise. La vaisselle de Marion Graux est également présente un peu partout au fil des pages de Dans ma cuisine. Voilà comment naissent les collaborations, portées par un sens partagé de la joie que peuvent procurer un objet ou un plat créés avec sincérité. E.M.