À LA VIE, À L’AMOUR
Quatre programmes audio pour mieux saisir les enjeux de la rencontre amoureuse, ce moment de bouleversement qui nous remet en mouvement.
AVANT D’ÉCRIRE SON PREMIER ROMAN Mon mari*, sur une femme follement éprise de son époux, Maud Ventura a fait un podcast sur La rencontre amoureuse (1). Il éclaire, à la lumière des neurosciences, de la sociologie et de la philosophie, l’histoire de Claire et David. Que se joue-t-il lors du coup de foudre ? Les opposés s’attirent-ils vraiment? Et pourquoi rencontrer quelqu’un nous changet-il autant? Dans l’épisode 3, avec Marie Robert, auteure du podcast Philosophy is sexy (2) – qui tient ici tous les mois une chronique (voir p. 22) –, elle nous entraîne, d’Aristote à Schopenhauer, pour comprendre combien cette altérité nous bouleverse au point de nous faire découvrir de nouveaux aspects de notre personnalité. La belle rencontre « nous remet en mouvement», analyse aussi le philosophe Charles Pépin dans le podcast d’Anne Ghesquière, Métamorphose, éveille ta conscience! (3). Cela demande d’être disponible à l’inattendu et au miracle de la rencontre. Mais aussi d’initier le mouvement. «Il faut mesurer une rencontre à ses effets réels sur son existence », explique le philosophe dans un long entretien. « Si ma joie de vivre a diminué, il faut trancher ce lien toxique.» La rencontre nous amène parfois à renoncer à ce qui nous est essentiel. Cette peur d’étouffer sa créativité a conduit la peintre Georgia O’Keeffe à quitter New York et son mari le photographe Alfred Stieglitz pour s’installer, seule, au Nouveau-Mexique. Car après avoir été sa muse, son épouse et sa compagne de création, elle sombre dans la dépression lorsqu’il la délaisse et arrête de peindre. En 1934, elle se réfugie donc en plein désert et reprend ses pinceaux. « Elle se forge une nouvelle identité », raconte le podcast L’amour à l’oeuvre (4), adapté du documentaire de Stéphanie Colaux et Delphine Deloget sur la place des femmes dans les couples d’artistes. Elle est aujourd’hui l’artiste femme la plus cotée au monde. L’aurait-elle été si elle était restée? « L’altérité de la première rencontre ne disparaît jamais », souligne Marie Robert. On a beau connaître l’autre, être fusionnel, vivre ensemble, il reste un autre. Son visage même garde son étrangeté.
(*) Éd. L’iconoclaste.