Marie Claire

Coup de projecteur sur Eye Haïdara

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Révélée grâce au cinéma (1), la comédienne revient sur les planches – ses premières amours – avec l’adaptation de Sorcières (2), l’essai culte de Mona Chollet.

Par Thomas Jean

Comment ce texte a résonné en vous?

Dans notre immeuble, quand j’étais petite, il y avait une femme qu’on appelait «la sorcière»: elle vivait seule, n’avait pas d’enfants, juste des chats, et ne parlait à personne. Le livre de Mona Chollet m’a fait m’interroger sur ce souvenir. Peut-être finalement que cette voisine était très heureuse ainsi, elle qui, comme les femmes qu’on désigne comme « sorcières », vivait indépendan­te, sans être à l’image de ce que la société voudrait d’une femme.

Pourquoi est-ce exaltant de le porter à la scène? Avec les autres actrices, nous formons une sorte de choeur: nos voix s’élèvent, s’unissent et peuvent ainsi résonner chez tout le monde. Cela fait que je me dis : « Tu n’es pas toute seule ! »

Vous avez travaillé avec des metteurs en scène pointus (Simon Stone, Éric Vigner…). Comment cela nourrit-il votre métier d’actrice à l’écran? Grâce au théâtre, je suis à l’aise avec les plans-séquences : j’aime les longues scènes qui nous demandent d’aller au bout des choses. Comme dans En thérapie, où il y avait des prises de 20 min, avec beaucoup de texte… Agnès Jaoui, qui me dirigeait, vient elle aussi du théâtre, on s’est trouvées! 1. Dans Le sens de la fête (2017). 2. Lecture musicale avec en alternance chaque soir quatre comédienne­s et deux musicienne­s, adaptation de Géraldine Sarratia… Jusqu’au 9 novembre, Théâtre de l’Atelier, Paris 18e. theatre-atelier.com

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