Marie Claire

LES INSPIRATIO­NS LISBOÈTES DE MAX MARA

La griffe italienne a choisi Lisbonne pour présenter sa collection croisière. Une ville dont la culture et les personnali­tés fortes ont nourri l’imaginaire de son directeur artistique au long cours Ian Griffiths.

- Par Vicky Chahine

UN LIEU CHARGÉ D’HISTOIRE

Avant de commencer à dessiner, Ian Griffiths a d’abord cherché un lieu pour présenter sa collection resort 2023. « Pensées pour la mi-saison, ces collection­s sont devenues un phénomène. Pour une marque, c’est une chance de pouvoir montrer ce vestiaire dans un lieu qui raconte nos inspiratio­ns, confie le directeur artistique de Max Mara depuis plus de trente ans. J’avais Lisbonne en tête depuis longtemps. C’est une ville historique avec une culture forte mais aussi ancrée dans la modernité puisque des créatifs du monde entier s’y installent. » C’est donc dans la capitale portugaise que Max Mara présentait en juin dernier sa collection resort, dans les jardins de la fondation Calouste-Gulbenkian, qui abrite la collection privée de cet industriel arménien mort à Lisbonne en 1955. L’occasion, aussi, de soutenir la rénovation des galeries dédiées aux collection­s d’art français du XVIIIe siècle, une période chère à Ian Griffiths.

UNE FIGURE INSPIRANTE

En visitant les collection­s de la fondation, Ian Griffiths découvre une peinture de Nikias Skapinakis représenta­nt Natália Correia, un nom méconnu de l’intelligen­tsia portugaise des années 70 et 80. « J’ai égrainé les librairies pour lire tout ce que je trouvais à son sujet, ses poèmes, ses documentai­res, les biographie­s… Elle n’est pas connue en dehors des frontières du Portugal mais c’est une héroïne nationale et elle incarne tout à fait la femme Max Mara, explique-t-il. J’ai toujours été fasciné par ces figures féminines fortes, confiantes comme l’architecte Eileen Gray, la photograph­e Lee Miller ou encore l’écrivaine Dorothy Parker. » Et de découvrir que l’intellectu­elle portugaise était également une personnali­té politique engagée et une proche de l’écrivain Henry Miller et de la chanteuse de fado Amália Rodrigues, qu’elle rencontrai­t dans son bar Botequim da Liberdade, sorte de « café society bohemian chic» à la mode lisboète.

UNE FÉMINITÉ CONQUÉRANT­E

En imaginant une Natália Correia contempora­ine, Ian Griffiths a développé une collection de silhouette­s à la féminité conquérant­e: « J’ai imaginé un vestiaire sexy tout en arrondis, reprenant les jupes crayons et les robes qu’elle affectionn­ait ». Des pièces impeccable­ment coupées et des volumes travaillés qui mettent en valeur une silhouette puisant dans le style de Natália Correia et d’Amália Rodrigues. Sans oublier le manteau, pièce signature, décliné ici sous plusieurs formes, dont l’enveloppan­t Teddy Bear ceinturé avec ses manches retroussée­s, et le Manuela, porté pour la première fois par un mannequin homme. Le directeur artistique a rendu aussi hommage aux « lenços de namorados » de la région du Minho. Ces lettres d’amour reproduite­s sur des mouchoirs ont inspiré des T-shirts qui reprennent des poèmes brodés par des artisans locaux.

 ?? ?? 4
4
 ?? ?? 1 1, 3 et 4. Défilé Max Mara Resort 23, à la fondation Calouste-Gulbenkian de Lisbonne, en juin dernier. 2. Ian Griffiths.
1 1, 3 et 4. Défilé Max Mara Resort 23, à la fondation Calouste-Gulbenkian de Lisbonne, en juin dernier. 2. Ian Griffiths.
 ?? ?? 3
3
 ?? ?? 2
2

Newspapers in French

Newspapers from France