Invendu où es-tu ?
Parce qu’ils n’ont pas trouvé preneur·ses, qu’ils arrivent en fin de vie ou que leur conditionnement est devenu obsolète, certains produits cosmétiques n’ont plus leur place à la vente. Que deviennent-ils alors? Poubelle ou seconde vie?
Vous êtes-vous déjà demandé ce que devenaient les produits cosmétiques qui stagnent trop longtemps sur les linéaires et finissent en invendus ? Alors que la gestion des déchets agite le secteur des cosmétiques, le sujet interpelle. Il existe divers cas de figure qui obligent à retirer de la vente certaines références ou à ne même pas les commercialiser. Le rapport 2021 de l’Agence de la transition écologique (Ademe) détaille la situation : « Selon les acteurs de la cosmétique, les fins de série et le changement de marketing constituent la cause principale des invendus (41 % des répondants), en lien avec la forte saisonnalité et les effets de mode très marqués. La surproduction entraînant une absence de débouchés commerciaux ainsi que les défauts mineurs qui altèrent les performances des produits sont les deux autres causes principales, selon respectivement 22 % et 21 % des répondants.
La surproduction peut être due à des lancements de produits avec des prévisions trop importantes, à une production “évènementielle” ou encore à des gammes qui ne plaisent pas à la clientèle. » Depuis le 1er janvier 2022, l’article 35 de la loi Agec (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) oblige les producteurs, importateurs et distributeurs de produits non alimentaires neufs destinés à la vente à réemployer, recycler ou réutiliser les invendus, en suivant une hiérarchie, le don étant la première solution à adopter. Dans les faits, de nombreuses marques n’ont pas attendu la loi pour arrêter de jeter à la poubelle les gammes devenues indésirables. «Les destructions ont toujours été considérées en interne comme une aberration, évidemment d’un point de vue économique et avant tout pour le gaspillage de ressources que nous calculons notamment en impact dans notre bilan carbone depuis 2007 », souligne Guillaume Lascourrèges, directeur développement responsable Clarins.
LE FILON DU DON
Bien avant janvier 2022, la destruction des articles était déjà peu pratiquée dans l’industrie cosmétique et c’est le don à des associations de lutte contre la précarité qui a de longue date été privilégié. « Parmi les produits non alimentaires, les cosmétiques sont les plus donnés, ils représentaient déjà 40 % des dons, avant même que la loi entre en vigueur », détaille Olivia Guernier, directrice de la communication et des affaires publiques de la
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