Marie Claire

CONVERSATI­ON UN NEZ SUR LE DIVAN

Annick Menardo, parfumeure* et autrice de Lavallière d’Yves Saint Laurent, se souvient de ses chocs olfactifs.

- Par Nolwenn du Laz

« Les violettes sauvages, L’ODEUR D’ENFANCE le long du canal de Provence où j’allais me promener petite avec ma grand-mère. J’en mangeais même. Je retrouvais leur senteur dans le flacon de L’Originale Violettes de Toulouse de Berdoues. J’apprécie qu’un ingrédient s’exprime de manière aussi littérale.»

« Le Cap Corse, L’ODEUR D’UN LIEU ADORÉ où je passe mes étés depuis l’âge de 17 ans dans des effluves de ciste et labdanum. Grâce à l’immortelle, Sables de Goutal évoque ce paysage. Je travaille autour de ces notes de maquis.»

« Des sillages L’ODEUR DE LA SENSUALITÉ féminins cultes et osés comme Habanita de Molinard, androgyne avec ses notes de tabac, vétiver et vanille, ou Aromatics Elixir de Clinique. Leur provocatio­n torride reste inégalée.»

« Habit Rouge de L’ODEUR DE L’AMOUR

Guerlain, le premier parfum que j’ai offert à papa, à 11 ans, pour la fête des pères. En le sentant dans une parfumerie, je l’ai trouvé magnifique et il reste un monument. »

« Les premières L’ODEUR DE LA JOIE fraises cueillies avec ma meilleure amie. J’ai suivi cette piste souriante des fruits rouges pour Lavallière d’Yves Saint Laurent. Le cassis, noble quand il est exprimé en crème, comme une liqueur, y est associé à la figue et à la rose.»

« Le chypré, tissé de L’ODEUR DU CHIC mousse et de patchouli. Les emblèmes qu’étaient Coriandre de Jean Couturier, La Perla ou Paloma Picasso ont déclenché ma vocation. Dans le même registre, on peut s’offrir Miss Dior ou Dioressenc­e de Dior.»

« Les petites L’ODEUR DE LA NATURALITÉ roses blanches qui fleurissen­t au printemps. J’en mets volontiers dans mes compositio­ns. Chloé Signature retranscri­t aussi toute leur fraîcheur.»

« Je ne crois pas LE PARFUM DE DEMAIN trop à la parfumerie futuriste. Elle n’évolue pas à la vitesse d’une fusée. Mais je rêve d’une création dessinant la voie d’une nouvelle famille, comme Angel de Mugler inventa les gourmands. »

(*) Chez Symrise.

Lavallière collection Le Vestiaire des Parfums d’Yves Saint Laurent, 147,50 € les 75 ml.

• RETROUVEZ CHAQUE MOIS LA CHRONIQUE PARFUM «SILLAGES FÉTICHES»,

PAR NOLWENN DU LAZ, SUR MARIECLAIR­E.FR

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