Marie Claire

Léo, 25 ans « Je suis un homme trans, et j’ai un vagin trans »

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« Je suis un homme trans et je n’ai pas de pénis. Pour moi, c’est dans les seins que s’exprime le plus le féminin. J’ai fait une mammectomi­e parce qu’ils symbolisai­ent ce que je ne suis pas, m’empêchaien­t d’être reconnu pour qui j’étais… J’ai gardé mes ovaires, mon utérus et mon vagin, la greffe de pénis est trop compliquée et dangereuse. J’ai pris de la testo (testostéro­ne, ndlr) pendant huit ans, mais j’ai arrêté il y a trois ans. Ça me donnait des maux de tête et de ventre horribles. Mes muscles ont fondu, j’ai dû perdre dix kilos mais j’ai gardé ma voix de mec et mes poils de mec. Et mes règles sont revenues. Quand j’ai entamé ma transition à 16 ans, j’ai commencé à avoir des rapports sexuels avec des nanas. Avec elles, ma vulve, mon clitoris ou mon vagin sont hors-jeu, aucune fille n’y touche, je fais comme si je n’avais rien, asexué quoi. Les filles aiment bien faire l’amour avec moi, elles mettent ça sur le compte de l’absence de pénis, mais j’utilise une prothèse en silicone, incroyable­ment réaliste. Si je suis en relation, on en rigole: “Attends, je vais chercher ma queue.” Par contre, j’ai aussi des relations avec des garçons, ça m’a permis d’accepter mon vagin. Je kiffais tellement que voilà, autant lâcher prise. Le premier mec avec lequel je suis sorti était hétéro, soi-disant. Il m’a dit que ce n’était pas comme un vagin de fille. Dans la partie haute, il sentait une espèce de petite barre. La testo, ça fait tout grossir, dont le clitoris. Je suis trans, et j’ai un vagin trans. Au fond, le plus important n’est pas le sexe mais la relation.»

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