À QUAND UNE STRATÉGIE MONDIALE CONTRE LE COVID?
Étymologiquement, une pandémie signifie «tous les gens», «tout le monde» ou quelque chose qui se propage sur ou à travers tous les gens et ce, indépendamment des barrières légales qui les séparent. Comme l'explique la philosophe Judith Butler dans un récent article du Time: «Une pandémie relie toutes les personnes à travers les potentiels d'infection et de guérison, de souffrance et d'espoir, d'immunité et de mortalité. Aucune frontière n'empêche le virus de voyager si les humains voyagent; l'appartenance à une catégorie sociale n'assure pas une immunité absolue.» Alors que la pandémie de Covid-19 met en avant les inégalités sociales, économiques, sanitaires ou ethniques, elle nous force aussi à nous penser comme étant tous et toutes sur le même bateau, comme étant tous et toutes vulnérables. Pour autant, et même si nous avons intégré le fait qu'un cas de Covid à l'autre bout du monde pouvait nous affecter dans notre quotidien, nous avons un mal fou (et paradoxal) à penser cette pandémie comme étant notre lot commun en tant qu'individus interconnectés faisant partie d'un tout partagé. À ce jour, aucune concertation internationale ne s'est tenue pour penser les options d'une stratégie globale pour se sortir de cette crise sanitaire. Pas de réunion du Conseil de sécurité de l'ONU (ce qui était arrivé à l'époque de la crise d'Ebola). L'OMS, vraisemblablement empêtrée dans l'élaboration de mille recommandations sur le Covid-19, a omis de remplir ce rôle qu'aucun des 194 États membres n'a jamais appelé à lui donner.