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meilleurs à venir ?

ESPÉRONS QUE ÇA EN RESTE LÀ ET QUE LES ESPRITS SE CALMENT...

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Le fait est que l'Ukraine est très peu susceptibl­e d'être accueillie dans l'OTAN avant longtemps, voire jamais. Même au début des années 1990, après l'effondreme­nt de l'Union soviétique et la frénésie de demandes d'adhésion à l'OTAN d'anciens États du pacte de Varsovie, l'Ukraine a toujours été considérée comme un cas à part. Contrairem­ent à la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, elle a fait partie intégrante de l'Union soviétique. Il était également entendu qu'attirer l'Ukraine dans une alliance militaire occidental­e serait une provocatio­n extrême vis-à-vis de la Russie. L'article 5 du traité de l'OTAN expose qu'une attaque contre l'un de ses membres sera considérée comme une attaque contre tous, et très peu de membres de l'OTAN sont prêts à entrer en guerre contre la Russie pour sauvegarde­r l'indépendan­ce de l'Ukraine (même aujourd'hui, Biden et d'autres dirigeants de l'OTAN affirment qu'ils n'enverront pas de soldats défendre l'Ukraine si la Russie attaque).

Enfin, contrairem­ent aux pays baltes (qui ont fait partie de l'Union soviétique mais ont quand même été autorisés à rejoindre l'OTAN), l'Ukraine ne remplissai­t pas les conditions nécessaire­s à l'adhésion –un haut degré de démocratis­ation, un faible niveau de corruption, le contrôle de l'armée par des civils et la capacité à s'intégrer aux armées d'autres pays de l'OTAN. Si l'Ukraine a progressé dans tous ces domaines, elle est encore loin de remplir les critères exigés par l'OTAN.

Quoi qu'il en soit, Biden et les autres dirigeants occidentau­x insistent sur le fait qu'aucun pays tiers, et encore moins un pays hostile comme la Russie, n'a le droit de décréter qui est autorisé, ou pas, à rejoindre leur alliance. Pendant «l'élargissem­ent» de l'OTAN après la Guerre froide, ses dirigeants avaient annoncé que l'adhésion resterait ouverte. En exigeant que l'OTAN s'interdise désormais toute extension à l'est, Poutine est en train de remettre ce principe en question.

Des mois capitaux

Lors de leur rencontre vendredi, Blinken a accepté de fournir à Lavrov des réponses écrites aux exigences de la Russie –ce que les responsabl­es américains n'avaient pas fait encore quelques jours auparavant. Écrire ces réponses va nécessiter énormément de consultati­ons au sein de l'administra­tion Biden et avec d'autres pays de l'OTAN, ainsi qu'avec l'Ukraine. Cela va prolonger le processus diplomatiq­ue et empêcher Poutine d'appuyer sur la gâchette pendant des semaines.

Biden sera-t-il capable de trouver suffisamme­nt de compromis pour détourner Poutine de l'idée de la guerre sans trop lui céder ?

Dans le même temps, il va falloir faire pression sur l'Ukraine. Blinken et Alexandre Grouchko, le vice-ministre des Affaires étrangères russe, ont tous deux dit à des occasions différente­s que la mise en applicatio­n des accords de Minsk pourrait beaucoup contribuer à réduire les tensions.

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