Masculin

Et autres extravagan­ces ?

ET SI C'ÉTAIT ÇA LE SUMMUM DE LA MODE ?

-

Du côté de l'unisexe, Naco a débuté en 2001 et dès le départ ses vêtements étaient unisexes: «Je ne me suis jamais habillé en fonction d'un genre, pour moi un vêtement n'est ni masculin ni féminin, c'est juste un vêtement; chez moi, c'est naturel. Aujourd'hui l'époque me donne raison et peut-être que dans le futur on pourra changer de sexe comme un accessoire.» L'entrée de sa marque Naco Paris dans le calendrier officiel des défilés à Paris, scindé en mode féminine et masculine, lui fut refusée pour ce motif d'unisexe, ne pouvant figurer ni d'un côté ni de l'autre.

Depuis, la fédération a évolué, entérinant le choix de plusieurs maisons optant parfois pour des défilés mixtes comme Balenciaga, C. Lemaire, etc.

En Italie plusieurs maisons dont Gucci, Versace, Bottega Veneta ont proposé ce choix dès 2016. Mais il s'agit plus de défilés hybrides avec des modèles masculins et féminins que vraiment unisexes. Parfois qualifiés de «coed» [abréviatio­n de «co-educationa­l», ndlr], ces défilés n'estompent pas vraiment les frontières, ils demeurent globalemen­t encore très binaires. L'évolution s'immisce néanmoins avec des parentés de style qui s'approchent d'un «no gender», avec en titre d'exemple les essais de Raf Simons pour Calvin Klein.

Le cas Jean-Paul Gaultier

Dans les années 1980, c'est Jean-Paul Gaultier qui va réussir à faire bouger les lignes. Donald Potard, qui est aujourd'hui consultant mode, était à l'époque président de la société. Il se souvient d'un voyage en Grande-Bretagne où il avait entraîné Jean-Paul sur ses terres d'Écosse et où il découvrit le port du kilt. L'idée germa et le créateur l'endossa à de nombreuses reprises et de conserve avec son compère Antoine de Caunes dans l'émission «Eurotrash».

Dans ses défilés, l'essai était régulièrem­ent tenté mais jamais confirmé dans la rue, si ce n'est par quelques modeux pointus. Un premier kilt dans un défilé aux alentours de 1985 et le concept, très original pour l'époque, d'une garde-robe pour deux amorçait joyeusemen­t et intelligem­ment l'idée d'un vêtement unisexe. Avec le succès de son parfum Le Male, Jean-Paul Gaultier avait aussi tenté très joliment l'aventure du maquillage pour homme, mais le succès ne fut pas à la clef.

Le créateur a essayé de faire porter des corsets aux hommes, il a voulu montrer la féminité chez des hommes virils. Pour Donal Potard, le jeu est trouble et il faut être un peu exhibition­niste pour porter la jupe ou la robe; la mode actuelleme­nt ne suit pas encore l'évolution de la société. Aujourd'hui, de plus en plus dans les défilés se dessine une confusion des genres avec les modèles masculins osant la différence avec des codes dits féminins: des jupes plissées, des robes, des dentelles, des motifs floraux…

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France