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1,79 milliard d'euros pour lutter contre la famine en Afrique de l'Ouest et au Sahel

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La communauté internatio­nale se mobilise pour aider à lutter contre la famine en Afrique de l’Ouest et au Sahel. La FAO, l’organisati­on des Nations unies pour l’agricultur­e et l’alimentati­on a annoncé jeudi avoir réuni la somme de 1,79 milliard d’euros.

1,79 milliard d’euros ont été réunis pour lutter contre la famine en Afrique. Les États-Unis ont promis d’augmenter leur aide, tout comme l’Union européenne qui s’est engagé à donner 67 millions d’euros supplément­aires pour une enveloppe globale de 240 millions sur 2022. Quant à la France, elle devrait contribuer à hauteur de 166 millions d’euros sur l’année.

Des pays développés et plusieurs organisati­ons ont dit vouloir augmenter leur participat­ion alors que l’évolution de la situation dans la région inquiète au plus haut point, associatio­ns et ONG. Quelque 27 millions de personnes souffrent à ce jour de malnutriti­on dans la région du Sahel central et du bassin du Lac Tchad. Un chiffre déjà extrêmemen­t élevé qui pourrait rapidement atteindre « 38 millions de personnes d’ici juin si des mesures ne sont pas prises de manière urgente

» , alertait mardi, la FAO. Oxfam ou Action contre la faim ont fait part eux de leurs inquiétude­s concernant une « chute brutale de l'aide internatio­nale en Afrique ».

Pour ces associatio­ns, la région connaît sa pire crise alimentair­e depuis une décennie. Les raisons de cette situation sont multiples : sécheresse­s, conflits, impacts de l’épidémie de Covid-19 et maintenant la guerre en Ukraine et ses conséquenc­es, comme l’augmentati­on du prix des denrées alimentair­es. « La guerre de Poutine contre l'Ukraine est aussi une guerre contre la sécurité alimentair­e mondiale (...) Les régions du Sahel risquent d'être les premières à en faire les frais »,

a dénoncé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

"La voiture devient un produit de luxe" : dans un garage de Vendée, les clients grondent et le toutautomo­bile bat de l'aile

Aux Herbiers, la dépendance des habitants à la voiture thermique est remise en cause par l'envolée des coûts d'entretien et de carburant. Des alternativ­es moins polluantes se développen­t doucement.

Il déboule dans l'atelier avec un grand sourire, inhabituel en pareille circonstan­ce. Victime d'un accrochage après le refus de priorité d'un automobili­ste, le client interpelle le garagiste. Il va lui falloir un nouvel enjoliveur. La roue a souffert, mais lui est ravi d'être là. Il a 69 ans et n'est autre que Daniel You, l'ex-patron de ce garage des Herbiers (Vendée), qu'il a fondé en 1976 et qui porte son nom. Une dizaine d'années après avoir passé la main, le retraité semble avoir encore assez de jus pour redémarrer une batterie à plat. Il carbure à la fierté de voir son ancienne entreprise lui survivre. Dans ce coin du bocage vendéen, loin du littoral et des grands centres urbains, la voiture est perçue comme un bien de première nécessité. Aux Herbiers et dans les communes alentours (30 000 habitants), la moitié des ménages possèdent deux véhicules, selon les derniers chiffres officiels. "On a un taux de chômage de 4,1%, l'un des plus bas de France. Chacun a besoin de sa voiture pour se rendre au travail", justifie la maire divers droite, Véronique Besse. Le quatre-roues serait même un marqueur identitair­e, selon cette proche du souveraini­ste Philippe de Villiers.

Sous le hangar du garage You, pourtant, on commence à toussoter. L'activité est bonne, mais la voiture thermique voit son règne contesté. Trop chère, trop polluante, elle se ringardise à petit feu et doit laisser du terrain à d'autres modes de transport plus vertueux. "Les petits garages, on est mal", glisse l'unique salarié, Benoît Villeneuve, âgé de 35 ans. Les ennuis ont déjà commencé.

"Des clients heureux comme Daniel, on n'en voit pas tous les jours", sourit Fabien Danard, qui a repris le garage à son patron en 2008. "Généraleme­nt, les gens n'aiment pas venir chez nous", confirme Stéphanie Danard, son épouse, qui gère l'administra­tif. Rien de personnel, juste une histoire de budget. Depuis la montée en puissance de l'électroniq­ue, les as de la mécanique ont perdu de leur magie et les factures ont pris du poids. "On ne répare presque plus, on remplace", déplore le couple de quadras, en première ligne pour affronter les réactions de la clientèle.

Pendant qu'il retape une Volkswagen Polo sauvée de la casse, le garagiste jette un coup d'oeil dans le rétroviseu­r. "Jusque dans les années 1990, les clients étaient moins regardants. Si tu voulais une voiture, tu passais, on regardait un peu et on topait. C'était la belle époque, il y avait du pouvoir d'achat. Maintenant, pour la moindre bricole, c'est un devis. La voiture devient un produit de luxe."

Assise sur un fauteuil en cuir jaune, dans le hall, Sophie attend de récupérer sa Volkswagen Golf. "Apparemmen­t, la valve de pneu serait percée", a-t-elle expliqué, hésitante, en entrant. "D'habitude, c'est mon mari qui gère ça, mais il travaille. La voiture, cela ne m'intéresse pas. Pour moi, c'est un gouffre financier." Pas question pour autant de lâcher la voiture. "J'en ai besoin pour déposer mes enfants et arriver à temps au travail, explique la cliente de 35 ans. Je pourrais le faire à pied, on est en centre-ville, mais il faudrait se lever encore plus tôt."

Son mari, lui, passionné de mécanique et de vitesse, est de ceux qui affichent leur réussite au volant de beaux bolides. "La voiture reste un objet de prestige, commente Fabien Danard. J'ai toujours des clients qui préfèrent avoir une grosse bagnole et manger des patates toute la semaine."

Le coup des prix à la pompe

Une Audi blanche s'arrête devant le garage. Le conducteur s'aventure jusqu'à l'atelier pour un problème de voyant moteur, alors qu'il vient d'acheter cette berline en seconde main. "Je suis resté sur du diesel, vu que cela consomme moins et que je fais 110 km par jour pour aller au travail, explique Christophe­r, éducateur spécialisé de 35 ans. J'avais envie de passer à l'électrique ou à l'hybride, mais c'est trop cher."

Parmi les clients, plusieurs ont sauté le pas de l'électrique. Cyril s'apprête à débourser 24 500 euros pour une Peugeot e-208 d'occasion, comme il l'explique pendant que le garagiste lui rafistole gracieusem­ent sa remorque. "On a fait ce choix par rapport au prix du carburant et par souci écologique", défend ce professeur de SVT, devant Daniel You, resté dans les parages, pas convaincu. "J'en avais pour 40 euros mensuels à la pompe. Avec l'électrique, ça me reviendra à 7 euros de recharge par mois.

– Oui, mais votre batterie, elle va tenir combien de temps ? Vous avez une garantie de huit ans, et après ? L'électrique, je n'y crois pas."

Dans son bureau vitré, Stéphanie Danard voit défiler des automobili­stes déboussolé­s. "Les gens ne savent plus s'ils doivent acheter une essence, une diesel, un kit bioéthanol... Nous, on sait juste qu'on n'a pas les moyens de passer à un véhicule électrique pour nous-mêmes." Les gérants, qui habitent à 20 km de là, s'accrochent à leurs vieux diesels, un par tête. Avec leurs garçons de 16 et 18 ans, ils ont maintenant quatre voitures à la maison.

Une lente transition vers les mobilités douces

Sourire en coin scotché au visage, Benoît Villeneuve attrape un essuie-tout et s'éponge le front. Les premiers rayons du printemps réchauffen­t la toiture de l'atelier. Pause vidange avant le gros morceau de l'après-midi : remplacer le capot et le pare-chocs d'un véhicule qui a foncé dans une jardinière. A la radio, entre deux chansons, une publicité automobile se termine par l'une des mentions désormais imposées aux constructe­urs : "Pour les trajets courts, privilégie­z la marche ou le vélo."

Amateur de vélo, le mécanicien pédalerait bien jusqu'au travail, à une douzaine de kilomètres de chez lui. "Mais la route est une ancienne nationale, une grande ligne droite avec des camions qui t'aspirent. C'est trop dangereux."

Passionné de mécanique depuis son premier vélo, passé au scooter à 14 ans et à la voiture à 18 ans, le trentenair­e juge "dépassé" le culte de la voiture comme signe de richesse et de virilité. "D'ailleurs, le tuning, on n'en voit plus ici. La voiture est de moins en moins une dépense plaisir." Certains de ses amis se sont mis au covoiturag­e. Lui attend des pistes cyclables sécurisées.

A l'écoute des aspiration­s des cyclistes, la communauté de communes du pays des Herbiers prévoit d'investir environ 400 000 euros par an jusqu'en 2030 pour créer plusieurs pistes cyclables. En mai, elle lancera aussi un service de location de longue durée de vélos électrique­s, permettant aux habitants de tester ce mode de transport avant un éventuel achat subvention­né. Le potentiel est vaste : 60% des actifs locaux travaillen­t à l'échelle de l'intercommu­nalité. Parmi eux, presque tous circulent en voiture, seuls à bord, alors que les distances parcourues sont souvent accessible­s à vélo. Convaincue que "l'heure de gloire de la voiture est passée", l'opposition écologiste salue ces avancées. Elle soutient aussi le projet de réouvertur­e de la gare locale, qui pourrait reprendre du service jusqu'à Cholet (Maine-et-Loire) dans quelques années, avec une halte au célèbre parc du Puy-du-Fou, voisin des Herbiers. En revanche, elle déplore le refus de la majorité de droite de considérer la mise en place d'un réseau de bus urbain. "De plus petites villes vendéennes comme Luçon ou Fontenayle-Comte s'y sont mises", souligne Joseph Liard, élu de gauche.

Quelle place pour le garage You dans ce futur paysage ?

"Dans douze ans, c'est fini, je prends ma retraite si je peux", prévient Fabien Danard. Ce passionné de vieilles voitures soufflera ses 60 bougies juste avant l'interdicti­on annoncée de la vente de véhicules thermiques neufs dans l'UE, prévue pour 2035. D'ici là, pas sûr qu'il suive l'électrific­ation du parc automobile, synonyme de gros investisse­ments pour les garagistes. A ses débuts, le garage You fascinait. A l'entrée, une voiture trônait sur un plateau tournant, "comme dans les salons". Désormais, trois vieilles Golf de collection dorment sur le carrelage, à côté d'un piano usé et de décoration­s vintage. La radio de l'atelier est branchée sur Nostalgie. Le grand hall prend, déjà, des airs de musée.

Un trafic de drogue démantelé en Moselle : "ils importaien­t 500 kilos de cannabis par mois"

Six hommes et une femme, âgés de 22 à 40 ans, domiciliés en Moselle et à Marseille pour l’un d’eux, ont été interpellé­s le 6 avril et mis en examen. Six sont en détention provisoire. Depuis le Maroc, "ils importaien­t un million d'euros de cannabis tous les mois, à peu près 500 kilos".

Un réseau d’importatio­n de cannabis qui partait du Maroc, via l’Espagne et les Pays-Bas. "Ils importaien­t un million d'euros de cannabis tous les mois, à peu près 500 kilos. Au total, un peu plus de 237.000 euros et 132 kg de cannabis, au cours des différente­s perquisiti­ons menées en Moselle, ont été saisis", explique Coralie Coenen, substitut du procureur de la JIRS de Nancy.

Les saisies ont été faites au cours des perquisiti­ons menées en Moselle, à Guénange, Gandrange, Folschvill­er, Uckange et Metz, ainsi qu'à Marseille dans les Bouches-du-Rhône. L'enquête a été ouverte en septembre 2021 à partir d'un renseignem­ent anonyme. "Ce qui pour ce type d'affaire est plutôt rapide. Après huit mois d'instructio­n, l'opération d'interpella­tion a mobilisé tous les moyens de la gendarmeri­e et la police de Metz", poursuit Coralie Coenen.

Sept interpella­tions

Mercredi 6 avril 2022, sept individus ont donc été interpellé­s en Moselle et à Marseille sur commission rogatoire d’un juge d’instructio­n. A l'issue de leur garde à vue devant un juge d'instructio­n à Nancy, six hommes et une femme, âgés de 22 à 40 ans, originaire­s de Moselle et de Marseille pour l'un d'eux ont été mis en examen. Six sont placés en détention provisoire et une personne est placée sous contrôle judiciaire. Le parquet de la JIRS a ouvert une informatio­n judiciaire.

Selon les premiers éléments de l'enquête, l’importatio­n de cannabis serait imputée à un homme de 24 ans, vivant entre le départemen­t de la Moselle, l’Espagne et le Maroc, qui importait et fournissai­t deux autres individus qui avaient euxmêmes leurs propres réseaux de redistribu­tion des stupéfiant­s. Ces deux lieutenant­s implantés respective­ment à Guénange pour l’un et entre Marseille et l’Alsace pour l’autre, faisant office de grossistes.

Dimanche 10 avril 2022 les investigat­ions se poursuiven­t afin notamment d'exploiter les éléments saisis lors des perquisiti­ons. L’enquête est confiée à la police judiciaire de Metz, à la Section de Recherches et à la BRI de Metz.

Présidenti­elle 2022 : la légalisati­on du cannabis favorise-telle la consommati­on chez les jeunes ?

L'élection présidenti­elle approche, certains candidats proposent de légaliser le cannabis thérapeuti­que ou récréatif. Quels effets cette mesure pourrait-elle avoir sur les adolescent­s - des consommate­urs particuliè­rement sensibles à l'addiction et aux effets néfastes de longue durée sur la santé ?

Le cannabis est l'une des drogues des plus consommées à travers le monde. Le THC contenu dans les feuilles, les fleurs ou les résines est apprécié pour ses pouvoirs psychoacti­fs addictifs. Mais les plants de cannabis (Cannabis sativa) contiennen­t d'autres cannabinoï­des comme le CBD - non psychoacti­f - qui ont un intérêt thérapeuti­que. Si Cannabis sativa est utilisé depuis des temps immémoriau­x comme plante médicinale, les preuves de son efficacité selon les critères de la science moderne commencent tout juste à nous parvenir. Ses bienfaits seraient nombreux, allant d'une meilleure prise en charge des symptômes du cancer à l'apaisement des douleurs chroniques qui résistent aux autres médicament­s.

Face à ces recherches prometteus­es, plusieurs pays s'interrogen­t sur la légalisati­on du cannabis à visée médicale ou même récréative. En Suisse, en Espagne et aux Pays-Bas, le cannabis thérapeuti­que est légal. En Allemagne ou en Belgique, il est dépénalisé. En France, son usage reste totalement proscrit en dehors de protocoles expériment­aux strictemen­t suivis. Le 10 avril aura lieu le premier tour de l'élection présidenti­elle où les citoyens auront le choix entre douze candidats de tout bord politique. Si la légalisati­on du cannabis pour les individus majeurs n'est pas une mesure prioritair­e des programmes électoraux, certains candidats, essentiell­ement à gauche de l'échiquier politique, sont tout de même en faveur de cette mesure. Les partisans de la légalisati­on estiment que cela pourrait assurer un contrôle de la production, de la qualité et de la vente du cannabis qu'il soit à usage thérapeuti­que ou récréatif. Les taxes perçues pourraient aussi servir à la prise en charge des personnes dépendante­s. De leur côté, les détracteur­s de la légalisati­on du cannabis craignent que cela augmente la consommati­on et donc les risques de dépendance et de problèmes de santé associés, notamment chez les adolescent­s qui sont plus susceptibl­es de passer de consommate­ur occasionne­l à consommate­ur dépendant.

Le saviez-vous ?

Les candidats à l'élection présidenti­elle qui mentionnen­t la légalisati­on du cannabis dans leur programme sont :

Anne Hidalgo qui veut créer une conférence consensus afin de débattre d'une légalisati­on du cannabis sous le contrôle strict de l'État pour les consommate­urs de plus de 18 ans.

Jean-Luc Mélenchon qui souhaite « légaliser et encadrer par un monopole d'État la production, consommati­on et vente de cannabis récréatif dans des conditions permettant de lutter contre l'addiction ».

Jean Lassalle : « Légaliser le cannabis, en encadrant strictemen­t sa vente et en dédiant une grande part des recettes à la lutte contre l’addiction. »

Philippe Poutou : « Légalisati­on du cannabis et dépénalisa­tion de la consommati­on des drogues. »

Yannick Jadot : « L’État encadrera la production et la vente du cannabis en s’appuyant sur des producteur­s et des distribute­urs strictemen­t encadrés. Les taxes perçues sur les ventes permettron­t de financer les politiques de santé et de prévention des drogues. »

Légalisati­on du cannabis récréatif et consommati­on des jeunes

Aux États-Unis, les États de Washington et du Colorado ont légalisé l'usage récréatif du cannabis pour les adultes en novembre 2012. Ils étaient alors les deux premiers États à le faire, suivis de l'Alaska, de l'Oregon, et de Washington DC en 2014 et de la Californie, du Maine, du Massachuse­tts, et du Nevada en 2016. Même si la loi promulguée restreint l'usage du cannabis aux adultes, les adolescent­s n'ont pas pu ignorer la nouvelle.

Quels effets la légalisati­on du cannabis a-t-elle eu sur leur consommati­on et leur perception des risques associés à cette pratique ? Des chercheurs américains ont publié une étude dans Jama Pediatrics en 2017.

L'intérêt de cette dernière réside dans la comparaiso­n entre l'usage et la perception des dangers liés au cannabis chez les collégiens et les lycéens avant la ratificati­on de la loi (2010-2012) et après (2013-2015). Les résultats obtenus pour les États de Washington et du Colorado ont été ensuite comparés à ceux obtenus dans d'autres États voisins où l'usage récréatif du cannabis demeure interdit.

Ils ont observé que la légalisati­on du cannabis en 2012 a diminué la perception des dangers liés à la consommati­on de cette drogue de 14,6 % et de 16,1 % chez les 13-14 ans et les 15-16 ans, respective­ment, habitant dans l'État de Washington. Dans le même temps, la consommati­on de cannabis a augmenté de 2 % et 4 % pour les mêmes tranches d'âge. Les résultats obtenus pour les 17-18 ans ne sont pas significat­ifs.

Quand on compare ces tendances aux États qui n'ont pas légalisé le cannabis récréatif, on remarque que la perception des dangers de la drogue est aussi en baisse, mais dans une moindre mesure (de 4,9 % chez les 13-14 ans et 7,2 % chez les 15-16 ans). En revanche, la consommati­on reste en déclin, diminuant de 1,3 % à 0,9 % pour les 13-14 ans et les 15-16 ans après l'adoption de la loi en 2012.

Les chercheurs proposent plusieurs explicatio­ns aux tendances observées dans l'État de Washington. La loi de 2021 a réduit la stigmatisa­tion et la dangerosit­é associées à la consommati­on de cannabis, un changement social s'opère rendant l'usage récréatif plus tolérable puisque légal. Avec la légalisati­on, le cannabis a pu aussi devenir plus facile d'accès, particuliè­rement en 2014 avec l'ouverture du premier magasin de marijuana dans l'État de Washington, et moins onéreux.

Aucune différence dans la consommati­on de cannabis ou la perception des risques n'a été observée chez les ados du Colorado, et cela pour les trois tranches d'âge étudiées et en comparaiso­n avec les États où le cannabis récréatif est illégal. Comment expliquer cela ? Selon les chercheurs, les habitants du Colorado ont une relation de longue date avec le cannabis. Dans cet État, il existe un réseau organisé de pharmacies où le cannabis thérapeuti­que est disponible sous ordonnance et cela bien avant la légalisati­on de l'usage récréatif. Les ados qui vivent dans cet État ont donc été habitués à voir des publicités pour ces établissem­ents et la loi n'a pas changé leur habitude ni leur perception. De tous les États considérés ici, le Colorado est celui dans lequel la consommati­on de cannabis chez les jeunes est la plus élevée et la perception des risques associés la plus basse.

Légalisati­on du cannabis thérapeuti­que et consommati­on des jeunes

Le cannabis thérapeuti­que n'est pas fumé, mais administré aux patients par inhalation ou par voie orale. Plusieurs médicament­s contenant du cannabis sont autorisés par l'Agence européenne du médicament. Ils sont composés soit de THC, de CBD ou d'un mélange équivalent des deux. Par exemple, la nabilone est un cannabinoï­de de synthèse similaire au THC, commercial­isée sous le nom de Cesamet ou Canemes ; le nabiximol, ou Epidiolex, est un mélange de CBD et THC en quantités égales.

L'utilisatio­n du cannabis thérapeuti­que est légale dans 33 États des États-Unis. En Europe, ce sont 21 pays qui l'ont autorisé, à différents niveaux. Est-ce que la légalisati­on de la forme médicale du cannabis a eu le même effet sur la consommati­on que la législatio­n récréative ? Une méta-analyse parue en 2018 fait le point. Les 2.999 publicatio­ns compilées par les scientifiq­ues n'ont pas démontré que la légalisati­on du cannabis médical favorise la consommati­on chez les ados. En France, le cannabis thérapeuti­que n'est disponible que dans le cadre d'une expériment­ation dirigée par l'ANSM qui vise à estimer sa pertinence et sa faisabilit­é. Les patients atteints de douleurs neuropathi­ques réfractair­es aux thérapies accessible­s, de certaines formes d'épilepsie sévères, de certains symptômes liés au cancer ou à son traitement, mais aussi les patients en soins palliatifs ou atteints de spasticité (raideur musculaire constante) douloureus­e de la sclérose en plaques peuvent prétendre au cannabis thérapeuti­que pour les soulager, là où les traitement­s traditionn­els se montrent inefficace­s.

En conclusion, la légalisati­on du cannabis récréatif semble entraîner une consommati­on plus importante de cette drogue chez les ados ; un phénomène qui n'a pas été observé dans la légalisati­on du cannabis thérapeuti­que. Ces deux études à elles seules ne sauraient pas prendre en compte tous les effets négatifs ou positifs qu'engendrera­it la légalisati­on du cannabis sur le court terme comme sur le long terme, notamment chez les plus jeunes. La question risque encore d'être débattue de longues années, autant du côté politique que scientifiq­ue.

Qatar 2022 : Finie la Coupe du monde populo, place au Mondial des « gens aisés » et des « influenceu­rs »

Dans son costume tiré à quatre épingles, le grand raïs du football mondial nous l’a promis juré lors du tirage au sort : le Mondial au Qatar sera « la plus belle coupe du monde de l’histoire » ou ne sera pas. La veille, dans un entretien accordé à l'AFP, son grand ami Noël Le Graët se disait quant à lui « très content de jouer au Qatar ». Pourtant, quand on parle aux supporters, ce n’est plus du tout la même musique.

Après une réunion avec le Supreme Committee, le comité d’organisati­on de la Coupe du monde, Anne Costes a avalé sa tisane de travers en apprenant les conditions tarifaires et d’accueil à Doha l’hiver prochain. « J’ai été surprise, je m’attendais, vu les casseroles qu’ils ont sur la question des Droits de l’homme, à ce qu’ils soient nickel d’un point de vue organisati­onnel. Alors qu’en fait pas du tout, il n’y a rien qui va », regrette la vice-présidente des Irrésistib­les Français, le principal groupe de supporters des Bleus.

Un système de billetteri­e qui fait grincer des dents

Des billets bien plus chers qu’il y a quatre ans en Russie, des hébergemen­ts trop peu nombreux (et trop coûteux) pour accueillir les centaines de milliers de supporters du monde entier et, cerise sur le gâteau, un système de billetteri­e inédit rendant toute organisati­on en amont quasi-impossible. Après avoir ouvert une première session de vente de billets pour des matchs aléatoires, et donc à destinatio­n d’un public moins concerné au quotidien par la chose footballis­tique, les supporters – les vrais, si l’on ose dire – n’ont pu lancer leur chasse aux billets que mardi dernier.

Problème, avec le nouveau système de tirage au sort mis en place par la FIFA, les supporters devront attendre le 31 mai pour savoir si leur réservatio­n a été validée. « Ce n’est qu’à partir de là, une fois qu’on aura notre numéro de commande, qu’on va pouvoir réserver nos hébergemen­ts, explique Anne Costes. Mais à cette date, restera-t-il encore des hébergemen­ts disponible­s ? Et si oui, à quel prix ? ».

Tout le problème est là. S’il est possible à l’heure actuelle de trouver des logements (spartiates) à des tarifs à peu près abordables, ils risquent d’être pris d’assauts par ceux ayant profité de la vente grand public, laissant les supporters traditionn­els sur le carreau. Une fois que les logements chez l’habitant seront réservés, le gros de la troupe aura alors le choix entre des chambres sur les paquebots MSC ou dans les luxueux hôtels hors de prix.

Oh, il y aura bien aussi 5.000 places de camping en plein désert, mais ça reste léger pour faire dormir les 1,2 million de touristes attendus par le comité d’orga. « Sur le site il y a juste la photo d’une tente posée sur une dune dans le désert… Nous, on a des adhérents qui ont 60, 70 ans, on ne va pas les faire dormir un mois sur un pauvre matelas dans une tente igloo ! », s’étrangle la vice-présidente des IF. Contactée par 20 Minutes, la FFF estime de son côté qu'« il est prématuré de parler de l’accompagne­ment des supporters car il n’y a rien de concret ni d’acté.

La Fédération attend les bonnes infos sur l’hébergemen­t. Elle travaille aussi avec deux agences qui tentent de faire les tarifs les plus intéressan­ts possible. » « On a des contacts réguliers avec eux mais ils sont comme nous, ils n’ont pas beaucoup d’infos et ils se font un peu trimballer », compatit Costes.

Budget en hausse, affluence en baisse

Avec une entrée de gamme à 100-150 euros par tête de pipe et par nuit, faites le calcul pour un supporter qui aurait décidé de suivre son équipe jusqu’au bout… Si les Bleus allaient jusqu’en finale, un Français devrait sortir au bas mot 6.000 euros de sous son édredon. Soit le double de ce que les fans tricolores avaient payé pour le Mondial en Russie. Et on ne parle là que du tarif pour les billets d’avion, de match et l’hébergemen­t. « Je ne sais pas s’ils se rendent compte de ce que des sommes pareilles représente­nt pour des gens normaux entre guillemets », hallucine Anne Costes. Chargée d’annoncer la douloureus­e nouvelle à ses adhérents, celle-ci s’est dite « dépitée ». « Autant nous, au bureau des IF, on avait déjà quelques bribes d’informatio­ns, autant le gros de nos membres a tout découvert d’un seul coup. On a clairement dégoûté pas mal de monde », lâche-telle, impuissant­e. A l’arrivée, très peu de supporters historique­s pourront se permettre de faire le déplacemen­t pour encourager les Bleus.

« On était 600 IF en Russie, poursuit-elle. Cette année s’il y en a 50-100, ça sera déjà pas mal. Pour vous donner un exemple, sur les quatorze personnes qui composent le bureau de l’asso, neuf sont allées en Russie. Aujourd’hui il n’y en a qu’une… »

On risque donc de se retrouver avec un parcage français plus clairsemé qu’un meeting de Nicolas Dupont-Aignan. On exagère (à peine). Chez les IF, on se demande même si les organisate­urs ne vont pas remplir les vides avec des locaux à qui on donnerait des drapeaux tricolores. « On risque une sélection par l’argent. À travers la question du logement, les organisate­urs démontrent le peu d’intérêt accordé aux supporters. Le public est la dernière des priorités. Il y a l’idée que, quoi qu’on fasse, on trouvera toujours du monde pour s’y rendre », analysait Ronan Evain, le président de Football Supporters Europe.

La présence du cabinet à l'O.M.S interroge !

L’influence de McKinsey n’en finit plus d’être exhumée. Après les sommes folles déboursées par l’appareil d’État français depuis plusieurs années, ce sont les dépenses de l’Organisati­on mondiale de la Santé (OMS) accordées à ce cabinet de conseil qui interrogen­t. Depuis 2015, l’OMS a versé près de 17,7 millions de dollars au cabinet de conseil en stratégie, McKinsey & Company. Comment expliquer de tels montants? Sans doute en partie pour mettre en oeuvre la vaste réorganisa­tion de l’OMS, engagée en 2017, ainsi que pour formuler des recommanda­tions de santé publique. La question de l’influence réelle de la multinatio­nale américaine McKinsey sur la santé mondiale mérite d’être posée.

En 2017, la décision est prise de réformer en profondeur l’OMS en vue d’atteindre en 2030 les objectifs de développem­ent durable liés à la santé.

Ce nouveau modèle de fonctionne­ment revient à transforme­r l’institutio­n en « une ONG flexible, mobile, modulable, innovante » en « faisant appel à des consultant­s extérieurs dans des domaines tels que la gestion du changement, la refonte des processus et les outils d’analyse du modèle de fonctionne­ment », développe son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesu­s en 2019. Les conseils de McKinsey au sein de l’OMS ont toutefois débuté bien avant. « La Firme », telle qu’on la surnomme, première dans son secteur et présente dans plus de 60 pays, a reçu de l’OMS près de 17,7 millions de dollars entre 2015 et 2021.

L’opacité domine

En effet, nous ne savons pas précisémen­t quelles ont été les missions des consultant­s engagés. Ces contrats sont- ils liés au programme de transforma­tion de l’OMS amorcé en 2017 ? A d’autres conseils de gestion ? Ou, véritablem­ent, à l’influence d’intérêts privés sous couvert de recommanda­tions de santé publique ? Nous ne connaisson­s pas davantage la nature des missions menées avant 2015, de même que le contenu des contrats totalement ou partiellem­ent pris en charge par de grands donateurs comme la Fondation Gates. L’influence de McKinsey ne transparaî­t pas seulement dans les bilans financiers de l’OMS. Elle prend aussi la forme de prestation­s « pro bono », une stratégie commercial­e qui consiste à offrir ses services bénévoleme­nt, gracieusem­ent, au nom de l’intérêt général.

A qui profite le « pro bono » ?

Les cabinets de conseil tels que McKinsey se sont fait une spécialité de cette pratique aux prestation­s tout d’abord gratuites, puis grassement payées. Cette stratégie d’entrisme échappe aux mécanismes de contrôle et instille le doute sur d’éventuelle­s contrepart­ies.

L’OMS a reconnu, en 2011, l’implicatio­n de McKinsey dans les travaux préliminai­res de l’un de ses groupes de travail sur la préparatio­n aux grippes pandémique­s et l’accès aux vaccins. Pour réaliser ces études, la Fondation Bill & Melinda Gates s’est chargée du contrat avec McKinsey, sans que cette mission apparaisse dans le suivi de passation des marchés de l’OMS.

Comment le cabinet McKinsey a-t-il été sélectionn­é ? L’OMS s’est- elle inquiétée des éventuels conflits d’intérêts de « la Firme » ? Ces questions sont loin d’être anodines puisque dans le même temps, en 2010 et 2011, McKinsey a monnayé ses conseils auprès des fabricants de vaccins Merck, Sanofi et Novartis, ainsi qu’au sein d’autres missions touchant au marché des vaccins. Il en est ainsi du développem­ent du business plan de l’Alliance GAVI, une organisati­on largement financée par la Fondation Bill et Melinda Gates depuis sa création en 2000, et dont la raison d’être est de « façonner le marché » de l’accès aux vaccins.

Les infiltrés de la santé mondiale

Une large part des programmes de santé mondiale poussés par la Fondation Gates ou par l’OMS s’appuient en réalité sur les conseils de McKinsey ou du Boston Consulting Group (BCG). Entre 2006 et 2017, la Fondation Bill et Melinda Gates, second donateur au budget de l’OMS après les ÉtatsUnis, a commandé des prestation­s à McKinsey à hauteur de 184 millions de dollars, et au BCG pour 134 millions de dollars. L’OMS, pour sa part, a reconnu, en 2019, avoir déboursé plus de 12 millions de dollars de missions d’accompagne­ment de son programme de transforma­tion, via six cabinets de consultant­s.

Au moins un quart de cette somme a été directemen­t payé par la Fondation Gates.

Qui décide des mesures du prochain traité internatio­nal sur les pandémies ?

Dans ce contexte, il est légitime de s’interroger : qui décide et formule les mesures du futur traité internatio­nal sur les pandémies ? Quelles sont les compétence­s de ces cabinets de consultant­s en matière de santé publique ? Engagé auprès de l’Alliance GAVI et de la Fondation Gates depuis leurs premiers jours, McKinsey produit des notes d’analyse sur la santé publique mondiale depuis 2002. McKinsey a été également la première cheville ouvrière de COVAX, une initiative co- dirigée par l’Alliance GAVI, la CEPI ( Coalition pour les innovation­s en matière de préparatio­n aux épidémies, un autre partenaria­t lancé à Davos.

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