VRAIMENT LA FIN ? Hollande premier coupable ?

CERTAINS LE PENSENT...

Avec un bon score le dimanche - 21,10 % - cette situation de blocage risque de perdurer ?

Oui, il y a de fortes chances qu’il ne se retire pas. On parle déjà de lui comme candidat dans une circonscription parisienne pour les législatives. S’il ne décroche pas, cela va être très compliqué de renouer un dialogue à gauche et de travailler à un socle programmatique commun. Concrètement, cela veut dire qu’aux législatives, il risque de faire en sorte que les candidats La France insoumise ne se retirent pas – sauf exception face à des candidats socialistes ou écologistes, voire communistes…

Une stratégie délicate…

Oui, hégémonique, mais qui ne correspond pas tellement à l’électorat de Mélenchon. Car, comme l’a montré une étude récente du Cevipof, beaucoup de ses électeurs ne sont pas mélenchonistes. Beaucoup soutiennent la ligne, certains aspects de son programme, mais ont de fortes réserves sur l’homme. Cela risque de créer une situation de conflit entre les partis de gauche qui peut être catastrophique aux législatives. Surtout si Macron arrive à débaucher massivement des députés LR qui ne reconnaissent pas dans l’orientation très droitière de leur parti et qui n’ont pas forcément envie de repasser cinq ans dans l’opposition.

Qui, au PS, pourrait porter un renouveau ?

On parle beaucoup de Carole Delga. Mais François Hollande s’est aussi manifesté…Carole Delga reste peu connue en dehors de sa région Occitanie et on peine à distinguer en quoi son profil d’élue de terrain et du terroir lui permettrait d’incarner un renouveau.

Quant à François Hollande, peu à part lui croit à ses chances de retour. Parce qu’il ne s’est pas présenté en 2017, il ressasse son erreur et veut sa revanche. Il a des velléités de retour mais son image de perdant et de responsable de la débâcle du PS, sans même parler de son âge, rend très difficile d’imaginer qu’il puisse dans cinq ans, constituer une alternative.

D’autant plus que le PS n’a plus vraiment d’assise.

Oui, mais le PS est tellement affaibli qu’il ne reste qu’un noyau de vieux militants et de cadres souvent quinquagénaires et plus. L’hypothèse que François Hollande revienne en grâce et parvienne à contrôler ce parti par l’intermédiaire de gens qui lui sont proches, n’est pas à exclure. Cela signifierait alors à un retour vers le passé, à l’adoption d’une ligne identitaire, dont on peut douter qu’elle puisse permettre au parti de retrouver son lustre.

Il y a quand même de jeunes élus locaux…

Oui mais ces élus locaux sont des gens pragmatiques. La réflexion idéologique, doctrinale, de fond n’est pas vraiment leur sujet. C’est pourquoi on peut craindre que le parti se transforme en une confédération de maires et présidents de région. Cela peut le maintenir en vie, mais ça ne le fera pas redevenir un parti attractif.

De ce point de vue, Olivier Faure avait bien saisi l’enjeu en choisissant la voie de la social-écologie : la conciliation entre un projet égalitaire et de lutte contre le réchauffement climatique et la disparition de la biodiversité. On voit mal comment un François Hollande ou un Bernard Cazeneuve pourraient incarner cette orientation.