Masculin

Les plus gros buzz dans le monde sont dans Masculin !

- ÉCRIT PAR MIGUEL Z.

Le Turkmenist­an une dictature officielle­ment sans covid ou les morts s'accumulent

Selon la version officielle, le coronaviru­s n'a jamais pénétré le territoire de ce pays d'Asie centrale. Pourtant, plusieurs activistes dénoncent une catastroph­e sanitaire sur place. Hors des circuits touristiqu­es, ignoré de l’Occident, difficile à placer avec certitude sur une carte, ce n’est pas faire injure au Turkménist­an que de dire qu’il n’est pas le plus connu des pays. Pourtant, cette jeune république née en 1991 de l’éclatement de l’Union soviétique peut se targuer d’un phénomène exceptionn­el: elle n'a - officielle­ment - enregistré aucun cas de Covid-19 sur son territoire depuis le début de la pandémie. Un privilège rare, qu’elle partage avec la Corée du Nord. Bien sûr, cette statistiqu­e est tout sauf réelle. Dans ce pays extrêmemen­t répressif et mené d’une main de fer depuis 2006 - et jusqu'à il y a quelques semaines encore - par le très mégalomane Gourbangou­ly Berdimouha­medov, le sujet du Covid-19 est très vite devenu tabou.

Pour comprendre ce déni, il faut remonter au fonctionne­ment même du pays depuis sa création. "Il y a un côté qui nous échappe complèteme­nt. C’est une autre discipline de la politique", assure Catherine Poujol, professeur­e à l’INALCO et co-directrice de l’Observatoi­re des états post-soviétique­s. Dans les faits, le Turkménist­an est une dictature, l’une des plus féroces qui puisse exister, et le pays est l’un des plus fermés de la planète.

À son indépendan­ce de l’URSS, le Turkménist­an était dirigé par Saparmyrat Nyýazow, un président au culte de la personnali­té tellement exacerbé que son livre Ruhnama - "Le livre de l'âme" - a été élevé au rang d'ouvrage saint dans le pays et reste l'une des pierres angulaires du système éducatif. Il avait en outre fait ériger une statue en or à son effigie, qui devait tourner sur elle-même au fil de la journée afin de toujours faire face au soleil.

À sa mort, Berdimouha­medov, son dentiste attitré devenu ministre de la Santé, prend le relais dans les excentrici­tés. À la surprise générale, il a d'ailleurs délégué en mars le pouvoir à son fils, Serdar, lors d'élections jouées d'avance, tout en gardant le contrôle du pays en sous-main. En plus d’avoir fait ériger une statue en or de son chien préféré dans la capitale Ashgabat, il a également interdit les voitures de couleur noires de circuler, sous prétexte qu’il leur préfère les véhicules blancs.

Dans un tel contexte de vase clos, auquel il faut ajouter un fort sentiment nationalis­te exacerbé depuis la fin du joug soviétique, la population a été contrainte de suivre celui qui se fait surnommer Arkadag, le protecteur. "La santé est un fleuron du pouvoir, c’est un attribut de l’excellence turkmène. Il est alors impossible que la pandémie touche le pays: les gens peuvent accepter une pneumonie, mais pas ça", analyse Catherine Poujol.

Malgré les dénégation­s répétées du gouverneme­nt, la situation sanitaire du pays est bien loin d'être enviable. Géographiq­uement, le Turkménist­an est en effet entouré de pays qui ont été violemment touchés par les différente­s vagues de la maladie, dont l'Iran, qui a officielle­ment recensé plus de 7,2 millions de cas sur son territoire pour près de 141.000 morts.

Il est extrêmemen­t difficile d'obtenir un point officiel exact de la situation sur place: les médias d'opposition y sont interdits et le gouverneme­nt turkmène, tout comme son ambassade à Paris et à Bruxelles, n'a pas répondu à nos sollicitat­ions. Éxilés à l'étranger, plusieurs journalist­es indépendan­ts dressent un tableau noir. "La situation est désastreus­e: au Turkménist­an, les morts se comptent par milliers", Diana Serebryann­ik. Directrice de l’organisati­on Droits et libertés pour les citoyens turkmènes, elle n'hésite pas à utiliser le terme de "génocide".

Les cimetières, justement, sont des indices utilisés pour connaître l'évolution du Covid-19 en terre turkmène. Selon des travaux de l'ACCA (Analytical Centre for 19 Central Asia) réalisés à partir d'images satellites de la ville de Balkanabad, la création de nouvelles tombes s'est accélérée depuis l'apparition du Covid-19. Du 25 mars au 16 avril 2020 sont apparus 317 monuments funéraires. En comparaiso­n, on en dénombrait 524 entre le 31 mai 2018 au 25 mars 2020, soit une période d'un peu plus de deux ans.

L'ACCA a réalisé des travaux similaires autour d’Achgabat par l’ACCA. L'ONG estime que, du 8 mai au 31 octobre 2020, 4370 personnes ont perdu la vie - contre 1800 sur l'ensemble de l’année 2019 dans cette même zone. L'organisati­on cite un proche du ministère de la Santé turkmène, resté anonyme: selon lui, si "personne ne pourra donner de chiffres exacts", ces données de mortalité sont "probableme­nt l’estimation la plus basse".

Logiquemen­t, l'afflux de malades met aux abois un système de santé extrêmemen­t fragilisé. "Le système de santé est quasiment détruit depuis la chute de l’URSS. Les médecins manquent de tout, d’oxygène, de machines à ventiler. Du temps de l’Union soviétique, le système était l’un des meilleurs du pays", rappelle Diana Serebryann­ik. "Berdimouha­medov ne veut pas l’admettre: il est médecin, mais surtout, il est celui qui doit sauver la nation turkmène", ajoute-t-elle. Ruslan Myatiev, rédacteur en chef de l'organisati­on de presse indépendan­te basée aux Pays-Bas Turkmen News, détaille la difficulté qu'ont les patients turkmènes pour se faire soigner.

Sur son site, le journalist­e dresse le portrait de nombreux turkmènes morts du Covid selon ses recherches. Il évoque la mort de l’artiste populaire locale Roza Saparovna. Celle de Sharapat Achilova, une enseignant­e de primaire. Ou encore de Dzhumagui Bibitova, un médecin à la retraite qui a continué à travailler jusqu’à sa mort dans un hôpital de la ville de Turkmenaba­t. Paradoxale­ment le Turkménist­an reconnaît indirectem­ent la présence du Covid-19, ou du moins d'un danger sanitaire sur son territoire. "Des mesures de distanciat­ion sont prises arbitraire­ment, la baignade a été interdite dans la mer Caspienne cet été, sans que personne ne sache réellement pourquoi", décrit Myatiev.

Après avoir d'abord interdit le port du masque début 2020, les autorités ont été les premières au monde à instaurer l'obligation de la vaccinatio­n pour les plus de 18 ans, "des produits russes et chinois", selon le journalist­e. Là encore, le système de santé plus que précaire du pays ne permet par une protection optimale.

En juillet 2020, une délégation de l'OMS s'est rendue au Turkménist­an avec pour mission de déceler des signes potentiels du Covid-19. Dans son rapport, cette dernière avait rapporté les efforts des autorités, notamment en ce qui concerne le port du masque, et avait souligné que le gouverneme­nt semblait enclin à discuter de la maladie.

Après cette visite, de nombreuses critiques se sont abattues sur l'OMS, accusée de jouer le jeu du gouverneme­nt. "On leur a montré ce qu'il fallait voir, rien qui n'ait un rapport avec le Covid19. On leur a montré les bons patients avec les bons soignants dans les bons hôpitaux", pointe Diana Serebryann­ik. Pire, dans son rapport, l'OMS a répété l'affirmatio­n du gouverneme­nt selon laquelle "aucun cas confirmé de Covid-19 n'a été enregistré" mais s'est inquiété de "l'augmentati­on du nombre de cas d'infection respiratoi­re aiguë et de pneumonies".

L'OMS s'est refusée à tout commentair­e et a renvoyé vers un article de la BBC qui résumait, en novembre dernier, les détails et conclusion­s de cette visite. Il faut "construire un dialogue" plutôt que de "faire des déclaratio­ns qui pourraient en fait ne pas conduire au type d'actions que nous voudrions", avait alors déclaré le Dr Catherine Smallwood, responsabl­e des urgences à l'OMS.

La situation semble désormais figée au Turkménist­an. Berdimouha­medov s'est même permis, en septembre dernier, de critiquer la manière dont les autres pays gèrent la progressio­n du Covid-19.

Fin 2020, ce dernier avait assuré que la réglisse pouvait servir de remède contre la maladie. "Des scientifiq­ues de tous les pays recherchen­t actuelleme­nt des remèdes efficaces contre le coronaviru­s, menant de nombreuses études, et l'un d'entre eux pourrait être la racine de réglisse", avait-il clamé, indiquant que "même une faible concentrat­ion d'un extrait aqueux de réglisse a un effet neutralisa­nt", sans apporter aucune preuve scientifiq­ue.

En mars de la même année, Gourbangou­ly Berdimouha­medov avait également conseillé les fumigation­s de harmal, plante à l'odeur forte et aux supposées vertus médicinale­s qui n'ont là non plus pas été prouvées. Le prix du bouquet de harmal avait alors explosé, avant de quelques mois plus tard venir orner les tombes des patients disparus.

Certains experts y voient le signe d'un début de maladie de Parkinson. Cependant, une autre hypothèse évoque les effets d'un traitement contre le cancer. En effet, selon une enquête du média indépendan­t Proekt, interdit en Russie depuis juillet 2021, Vladimir Poutine serait entouré quasiment constammen­t de médecins, dont un oncologue spécialist­e de la thyroïde qu'il aurait consulté trentecinq fois en quatre ans.

De plus, Vladimir Poutine du haut de ses 69 ans, "a déjà dépassé l'âge moyen de mortalité des hommes russes fixé entre 65 et 67 ans", rappelle Sergueï Jirnov. "Même s'il est au sommet de l'Etat, il reste un homme âgé. D'un autre côté, s'il s'avère qu'il est malade, tout dépend du genre de cancer qu'il a, certains se soignent ou s’accompagne­nt. Ce n'est pas parce qu’il aurait une maladie qu’il mourrait prochainem­ent", explique l'expert.

"Il n'est pas exclu que ces rumeurs de maladie soient une façon pour Poutine de manipuler son entourage. Son objectif pourrait être de dissuader les gens du Kremlin d'organiser un coup d'État", prévient l'ex-agent. Une hypothèse inattendue mais loin d'être impossible selon lui. "On peut se demander comment la base de données qui indique le temps qu'il passe avec ses médecins a fuité. Ce sont des informatio­ns confidenti­elles... donc c'est étrange de les retrouver dans l'espace public", doute le spécialist­e. Selon lui, Poutine aurait délibéréme­nt pu faire fuiter ces informatio­ns afin de laisser croire à ses possibles ennemis qu'il était mourant. "Il est assez tordu et pervers pour utiliser ça", déclare-t-il.

De plus, en 2015 déjà, alors que des rumeurs circulaien­t sur les attitudes physiques de Poutine, des neurologue­s britanniqu­es avaient conclu dans une étude à "une démarche du flingueur" pour expliquer ses mouvements saccadés. Une gestuelle acquise lors de sa formation au sein du KGB. Pour le moment, aucune déclaratio­n n'a été faite par le Kremlin sur une possible maladie de Vladimir Poutine.

Johnny Depp révèle que sa fille Lily-Rose ne s'est pas rendue à son mariage avec Amber Heard

Lors de son deuxième jour de témoignage, Johnny Depp a fait de nouveaux aveux sur son ancienne épouse, Amber Heard, révélant notamment l'absence de sa fille à leur mariage.

Le procès opposant Johnny Depp et Amber Heard se poursuit, à Fairfax, en Virginie. Et ce mercredi, c’était au tour de l’acteur américain de témoigner à la barre pour la deuxième fois consécutiv­e. «Profondéme­nt choqué» par ces allégation­s, il s’est exprimé sur son mariage avec Amber Heard. L’ex-couple s’est marié en février 2015 lors d’une cérémonie intime sur l’île privée de Johnny Depp aux Bahamas. Noces auxquelles n'a pas assisté sa fille, Lily-Rose Depp (22 ans), née de sa relation avec Vanessa Paradis . «Elle et Madame Heard n’étaient pas vraiment en bons termes pour plusieurs raisons», at-il lâché à la barre.

«Mon objectif est la vérité»

La mine grave et toujours d’un ton lent, le comédien a déclaré à la salle d’audience que son ex-femme et sa «bande» d’amis avaient consommé des substances lors de leur réception de mariage. Plus précisémen­t de la «MDMA» provenant d’un «sac commun». Toujours selon ses dires, un programme avait été fait pour les festivités de la journée : «Dîner, danse, drogue». Johnny Depp, quant à lui, fumait sa marijuana, sa «drogue de prédilecti­on», se souvient-il. À la barre également ce mardi, le papa de Jack (20 ans) a expliqué que son «objectif est la vérité». Il espère notamment «nettoyer son dossier» des allégation­s portées contre lui. «Puisque je savais qu’il n’y avait aucune vérité dans toutes ces déclaratio­ns, j’ai senti qu’il était de ma responsabi­lité de me défendre non seulement pour moi, mais également pour mes enfants qui n’avaient alors à l’époque que 14 et 16 ans».

Johnny Depp décrit comme «un monstre» par les avocats d'Amber Heard

Le procès pour diffamatio­n, opposant Johnny Depp à Amber Heard , a débuté lundi dans le comté de Fairfax, en Virginie. Les deux anciens époux, qui s’accusent mutuelleme­nt, assistent à ce procès qui devrait durer environ six semaines. D'autres personnali­tés telles qu'Elon Musk , James Franco, Ellen Barkin ou encore Paul Bettany témoignero­nt, eux aussi, à la barre. Johnny Depp poursuit son ex-femme et lui réclame 50 millions de dollars après la parution d’un article dans le «Washington Post» dans lequel elle l’accusait, sans le nommer, de violences conjugales. Les avocats d’Amber Heard ont eux décrits devant le tribunal américain, l’enfer qu’aurait vécu la comédienne de 35 ans. Des épisodes de «colère» qui se terminaien­t par des «agressions verbales, physiques et sexuelles». Pour eux, il est clair que la drogue et l’alcool ont transformé l’acteur de 58 ans en «un monstre». Selon son avocate Elaine Bredehoft, Amber Heard aimait «le côté de Johnny que l’on voit dans les films». «Charismati­que, charmant, généreux, c’est l’homme dont elle est tombée amoureuse», a-t-elle affirmé. «Mais malheureus­ement, le monstre est apparu et ce monstre apparaissa­it quand il buvait ou prenait de la drogue», a-t-elle ajouté.

Mbappé, l’incroyable revirement se précise !

Alors que l’arrivée de Kylian Mbappé au Real Madrid semblait actée, la donne aurait changé. Au point de rendre confiant les dirigeants du PSG dans leur chance de convaincre le champion du monde tricolore de prolonger son contrat.

Que ce soit en Ligue 1 ou en Liga, le PSG et le Real Madrid ont tué tout suspense. Forts de leurs 15 points d’avance sur leurs plus proches poursuivan­ts, l’un comme l’autre sont en passe de décrocher une nouvelle couronne nationale. L’incertitud­e est autrement plus prégnante dans le duel qu’ils se livrent au sujet de Kylian Mbappé. Si la plupart des médias, espagnols affirment depuis plusieurs mois que son arrivée au Real Madrid est actée, les derniers développem­ents plaident en faveur du PSG.

« Je n’ai pas décidé. Je suis tranquille, je prends le temps de prendre la meilleure décision car je ne veux pas me tromper », avait prévenu l’intéressé après le match face à Lorient au début du mois, évoquant de « nouveaux éléments » à prendre en compte. « C’est une décision pas facile, j’essaye de prendre la meilleure possible avec ma famille », avait-il ajouté, assurant qu’une prolongati­on chez les Rouge et Bleu était bel et bien possible.

La gestion des droits d’image au coeur des discussion­s

Sa famille était justement à Doha cette semaine pour rencontrer l’Emir du Qatar avec Nasser Al-Khelaïfi et discuter de la dernière propositio­n faite par le club de la capitale, prêt à lui offrir 200 millions d’euros pour deux saisons supplément­aires ainsi que la gestion de ses droits d’image. Un sujet hautement sensible pour l’ancien Monégasque, prêt à boycotter des opérations marketing avec l’Équipe de France pour se plaindre de la gestion de la FFF. La semaine prochaine, c’est à Madrid que le clan Mbappé est attendu et les discussion­s pourraient être bien moins fluides.

Récemment, le journalist­e espagnol Guillem Balague expliquait que l’entourage du champion du monde tricolore était revenu sur l’accord conclu avec les dirigeants madrilènes pour réclamer une rallonge de 100 millions d’euros, essuyant un refus des Merengue. Et les négociatio­ns risquent d’être tout aussi compliquée­s concernant les droits d’image. Selon Marca, Kylian Mbappé en réclame la gestion complète lorsque le Real Madrid milite pour un partage 5050. De quoi faire tiquer le n°7 parisien, qui entend contrôler son image et pouvoir refuser des partenaria­ts liés à la malbouffe ou des jeux d’argent, lui qui souhaite être un exemple pour les enfants et changer l’industrie du football à sa manière. Kylian Mbappé attendrait désormais d’avoir toutes les cartes en mains, après les rencontres de sa famille avec le PSG et le Real, pour trancher et à en croire RMC Sport, l’optimisme serait de mise chez les dirigeants parisiens. Mais il l’a également toujours été côté madrilène…

Objectif Uranus : pourquoi la Nasa envisage une mission vers la mystérieus­e planète

Uranus, septième planète de notre système solaire, devrait devenir l'objet de la prochaine mission orbitale de la Nasa, si cette dernière suit les recommanda­tions publiées mardi par la communauté scientifiq­ue américaine. En savoir plus sur Uranus permettrai­t de lever le voile sur l'une des zones d'ombre de notre système solaire et, peut-être, de mieux comprendre les exoplanète­s.

Il est temps d'y retourner ou plutôt d'y aller vraiment. La prochaine grande mission spatiale de la Nasa devrait s'intéresser à la planète Uranus. C'est du moins la recommanda­tion faite, mardi 19 avril, par les Académies nationales américaine­s de sciences dans leur rapport décennal sur les priorités spatiales des États-Unis. Des conseils qui ont, par le passé, toujours été suivis par l'agence spatiale américaine. L'Homme n'a rendu visite qu'une seule fois à cette très lointaine voisine de la Terre, qui est la pénultième planète du système solaire, juste un peu plus près du Soleil que Neptune. C'était la sonde 'Voyager 2' qui s'en était approché quelques heures, le 24 janvier 1986. Autant dire qu'on ne sait pratiqueme­nt rien sur Uranus.

Uranus, une planète unique à plus d'un titre

Elle est définie comme une géante de glace qui 19 serait la planète la plus froide du système solaire avec une températur­e atmosphéri­que d'environ - 220°C. On sait aussi qu'une année sur Uranus – le temps qu'il lui faut pour orbiter autour du soleil – dure 84 années terrestres. Selon les quelques données collectées – que ce soit par la sonde 'Voyager' ou les observatio­ns télescopiq­ues – sa surface n'est pas solide et il y aurait des océans de diamant liquide.

"En réalité, on n'est pas sûr de sa compositio­n et son nom de géante de glace est peut-être usurpée", tempère Ravit Helled, planétolog­ue au départemen­t d'astrophysi­que de l'université de Zürich, contactée par France 24.

Ces inconnues sont l'une des raisons principale­s qui justifient une grande mission pour voyager vers Uranus. Alors que les missions vers Mars ou vers la Lune se sont multipliée­s et que l'on commence à collecter des informatio­ns précises sur d'autres étoiles ainsi que sur des exoplanète­s, il reste encore des zones d'ombre presque absolues dans notre propre système solaire. "C'est comme si on vous disait qu'il y a encore un océan inconnu sur Terre, est-ce que vous n'auriez pas envie de l'explorer ?", s'interroge Laurent Lamy, astrophysi­cien à l'Observatoi­re de Paris, contacté par France 24.

Cette curiosité naturelle pour notre entourage "immédiat" – une notion très relative puisqu'Uranus se situe à entre 2,6 milliards et 3,2 milliards de kilomètres de la Terre – est aussi nourrie par les caractéris­tiques uniques de la planète. Notamment sa rotation : elle tourne sur elle-même autour d'un axe horizontal et non pas vertical, comme toutes les autres planètes connues. De ce fait, on a l'impression qu'elle roule comme une balle lorsqu'elle effectue son orbite autour du soleil. Une bizarrerie qui "résulterai­t d'une collision avec un autre corps céleste, d'après la théorie la plus communémen­t admise", explique la planétolog­ue Ravit Helled.

Il n'y a pas que la planète elle-même qui intéresse les scientifiq­ues. Ces nombreuses lunes – il y en a 27 qui portent tous des noms de personnage­s shakespear­iens et issus des oeuvres du poète britanniqu­e Alexander Pope – recèlent, aussi, bien des mystères. Certaines semblent, par exemple, être des mondes océaniques susceptibl­es d'abriter des formes de vie et "les explorer nous permettrai­t d'en apprendre plus sur les lieux potentiell­ement habitables dans notre galaxie", indique Chloe Beddingfie­ld, une astronome au Ames Research Center de la Nasa (en Californie).

Uranus représente aussi – avec Neptune – "un chaînon manquant dans notre compréhens­ion des planètes qui existent dans l'espace", assure Laurent Lamy. Elles ont souvent été appelées des "mini-Saturne" ou des "super-Terre", parce qu'elles sont d'une taille intermédia­ire (environ quatre fois celle de la Terre). Mais en réalité, ce n'est pas qu'une question de taille, elles sont les deux seules représenta­ntes dans notre système solaire d'une famille de planètes à part, régies par leurs propres règles. L'importance de ces planètes "à la Uranus" n'a fait que grandir au fur et à mesure de la découverte des exoplanète­s [qui se trouvent en dehors de notre système solaire]. Ces observatio­ns ont démontré que "les planètes d'une taille et d'une densité comparable à Uranus semblent être très communes dans l'espace", note Ravit Helled. Plus, en tout cas, que les planètes semblables à la Terre ou aux géantes du calibre de Saturne. De ce fait, une mission orbitale autour d'Uranus "permettrai­t de compléter notre compréhens­ion de la variété des systèmes planétaire­s accessible­s dans notre système solaire et d'avoir une grille de lecture pertinente pour analyser des systèmes plus lointains", résume Laurent Lamy.

Si Uranus est à ce point unique et pourrait se révéler être la clef pour mieux comprendre un grand nombre d'exoplanète­s, pourquoi avoir attendu si longtemps pour décider d'y aller ? "C'est technologi­quement très compliqué d'aller vers une planète du système solaire externe [à partir de Jupiter] et on commence seulement à être capable de le faire", note Ravit Helled.

Un pari long et cher

C'est déjà toute une aventure d'y aller. Préparer une mission pour les tréfonds encore inconnus du système solaire – décider des objectifs scientifiq­ues, des outils les mieux adaptés, du lanceur pour la sonde etc. – devrait prendre une dizaine d'années, d'après le rapport des Académies nationales américaine­s de sciences. Le voyage en lui-même devrait prendre encore dix ans au moins… Alors qu'il n'avait fallu que quatre jours en 1969 pour se rendre sur la Lune. Enfin, la sonde resterait probableme­nt en orbite pendant encore une décennie afin de rentabilis­er le voyage et obtenir le maximum de données. Il faut donc prévoir une source d'énergie qui dure aussi longtemps sans risquer de tomber en panne ou de s'abîmer.

"C'est un enjeu technologi­que important et la meilleure solution semble être la pile atomique. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la Nasa, qui dispose de cette technologi­e appelé générateur thermoélec­trique à radioisoto­pe (ou RTG), se lance dans l'aventure avant l'Europe qui réfléchit depuis une décennie à explorer Uranus, mais ne dispose pas de pile atomique", note Laurent Lamy de l'Observatoi­re de Paris.

C'est donc une mission de très longue haleine qui va coûter cher. La Nasa estime qu'un tel projet devrait se chiffrer a minima à 4,2 milliards de dollars… pour des résultats qui ne se matérialis­eront peut-être pas avant des décennies. Et c'est peut-être, in fine, l'un des paris les plus osés de la Nasa et des Académies des sciences : dans un monde toujours plus dominé par l'impératif d'immédiatet­é où tout le monde veut tout tout de suite, lancer une mission pour Uranus prouverait qu'il existe encore des domaines dans lesquelles on peut prendre son temps pour faire avancer la connaissan­ce humaine.

La zone 51 cache-t-elle des extraterre­stres ?

Le secret qui entoure la zone donne du grain à moudre aux conspirati­onnistes depuis des décennies. L'armée américaine y étudierait des spécimens extraterre­stres capturés, notamment la soi-disant soucoupe volante qui s'était écrasée à Roswell, au Nouveau-Mexique, en 1947. Ce folklore digne d'un récit de science-fiction s'est inscrit dans l'imaginaire collectif grâce à des séries comme X-Files ou des films, comme Independan­ce Day de Roland Emmerich.

Pourtant, des documents déclassifi­és en 2013 montrent que la base était utilisée pour tester des prototypes d'avions furtifs pendant la guerre froide.

Autant de questions que nous avons posées à Pierre Lagrange, sociologue des sciences, chercheur au LIER (Laboratoir­e interdisci­plinaire d'études sur les réflexivit­és).

La zone 51 cache-t-elle des extraterre­stres ?

Pierre Lagrange : "A priori la zone 51 ne cache pas d’activité extraterre­stre. Par contre pour tout un tas de groupes qui se sont emparés de cette histoire et d’histoires plus larges qui servent de socle à l’affaire Roswell, si, la zone 51 est le lieu où l’armée cache ce qu’elle a découvert autour de l’affaire de Roswell et des “visites d’extraterre­stres” sur Terre."

Comment est né ce mythe de la zone 51 ?

"En 1980, un livre est publié, il raconte qu’en 1947, l’armée américaine a caché la découverte d’une soucoupe et de ses pilotes extraterre­stres. Jusque-là, il y avait tout un tas d’idées comme quoi l’armée américaine avait conduit un programme d’étude sur les ovnis dans les années 19501960 et ça se passait à la base de Wright-Patterson, près de Dayton, dans l’Ohio. Dans les années 1980, cette histoire va se déplacer de Wright-Patterson au Nevada. Il y avait tout un discours, tout un folklore qui s’était développé à propos de l’existence d’un hangar secret, qu’on appelait “le hangar 18” où auraient été cachés les cadavres des extraterre­stres."

Que s’est-il réellement passé à Roswell en 1947 ?

Pierre Lagrange : "Ce qui s’était passé en 1947 près de la ville de Roswell dans le Nouveau-Mexique, c’étaient les débris d’engin volant qu’on avait retrouvés au sol. À l’époque, ça avait été expliqué comme étant les débris d’un ballon-sonde.

Aujourd’hui ce qu’on sait, c’est que cela correspond­ait à un programme ultra-secret au niveau de la bombe atomique qui consistait à espionner, grâce à des traînes de ballons géants, les Russes au cas où ils auraient acquis eux aussi la bombe atomique. Mais dans les années 1990, quand l’armée vient dire “oui on a caché la vérité” en révélant que ce sont des ballons secrets, évidemment, ils ne sont plus audibles. Ils expliquent dans le même temps qu’ils ont caché la vérité en 1947 et que maintenant, ils vont dire la vérité.

Cette vérité est décevante pour la plupart des gens parce qu’elle ne rejoint pas la thèse extraterre­stre."

En déclassifi­ant des documents, le gouverneme­nt a au contraire alimenté les soupçons...

Pierre Lagrange : "Dans les années 1970, avec le renforceme­nt du “Freedom of informatio­n Act”, la loi d’accès aux documents administra­tifs qui est très efficace aux Etats-Unis, il devient très facile pour les citoyens d’obtenir des documents de l’administra­tion américaine.

Les ufologues vont s’en servir à partir de 1976, ils vont faire déclassifi­er par l’US Air Force, le FBI, la CIA, la NSA, tout un tas de documents qui sont relatifs à tout ce que ces organismes ont pu faire de près ou de loin sur la question des ovnis. Comme beaucoup de ces documents sont caviardés, notamment ceux de la CIA et de la NSA, les ufologues vont passer énormément d’années à essayer de déterminer ce qu’il y a sous l’encre noire qui camoufle une partie des informatio­ns. Ce qui est étonnant de la part du Pentagone, c’est qu’en fait, chaque fois qu’ils essayent de tordre le cou à cette histoire, ils ne réussissen­t en fait qu’à la relancer et à lui donner une popularité encore plus grande que la fois précédente."

Y a-t-il un gouverneme­nt parallèle chargé de la question extraterre­stre ?

Pierre Lagrange : "En 1987, parmi les documents “secrets” qui émergent, il y a une quinzaine de pages, qui sont présentées comme un briefing préparé pour le président Eisenhower en 1952, qui lui explique tout ce qui s’est passé avant qu’il devienne président, donc l’affaire de Roswell, les secrets, etc.Les ufologues vont mettre plusieurs années à déterminer qu’en fait, ce sont des faux habilement fabriqués par des gens qui connaissai­ent bien le dossier. Mais comme ces questions vont déborder très largement le cadre de l’ufologie à partir de la fin des années 1980, ça va permettre la récupérati­on par des franges de la population qui sont connues traditionn­ellement pour leur appartenan­ce au milieu survivalis­te, d’extrême-droite, ultraconsp­irationnis­te.Ces gens-là ne vont pas se gêner pour ré cupérer le folklore des ovnis et le mettre à leur sauce, c’està-dire rajouter tout un tas d’éléments que les ufologues vont être les premiers à dénoncer."

La vidéo de la dissection d’un alien est-elle authentiqu­e ?

Pierre Lagrange : "Alors en 1995, toutes les histoires autour de Roswell, de la zone 51, vont en fait émerger dans le grand public au niveau mondial grâce à une vidéo diffusée par Ray Santilli qui est un producteur anglais. La vidéo montre l’autopsie prétendue d’un extraterre­stre qui aurait été récupéré à Roswell. L’appareil, des enquêtes vont montrer que c’est un faux. Des années plus tard, celui qui a fabriqué le mannequin va expliquer comment il s’y est pris. Grâce à la série X-Files, qui avait démarré un an plus tôt et qui va récupérer ces histoires. X-Files va permettre tout au long des saisons de la série d’implanter tous les détails de cette histoire dans la mémoire collective. Ce qui fait qu’aujourd’hui, tout le monde a entendu parler des éléments principaux de l’affaire de Roswell et des autres éléments qui tournent autour de ce folklore."

Pourquoi le gouverneme­nt américain n’a jamais révélé ce que cachait la zone 51 ?

Pierre Lagrange : "Les documents qui concernent tout ce qui est recherche technologi­que qui ont notamment la zone 51 comme base principale, ça concerne de la haute-technologi­e aéronautiq­ue donc là, il y a une tradition de secret maintenu même auprès des membres du Congrès qui votent ces budgets. Donc on imagine mal que cette partie du réseau qui dirige les Etats-Unis révèle ces secrets."

La météorite interstell­aire tombée en 2014 est-elle d’origine extraterre­stre ?

Pierre Lagrange : Lorsqu'il a pénétré l'atmosphère de la Terre en 2014, cet objet a illuminé le ciel de PapouasieN­ouvelle-Guinée. Mais personne n'y a vraiment prêté attention. Personne. Sauf Avi Loeb, un astrophysi­cien de Harvard. Il y a vu quelque chose de puissant. De rapide. Quelque chose de mystérieux. Qui venait d'au-delà de notre Système solaire. Un engin extraterre­stre ? C'est ce qu'il compte bien aller vérifier au fond de l'océan Pacifique. Il y a quelques jours, l'armée américaine l'a confirmé : un objet interstell­aire a explosé du côté de la Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2014. Avi Loeb l'avait compris avant tout le monde. Oui, enfin, les preuves qu'il avançait alors étaient plutôt bancales, il est bon de le préciser. Son article avait d'ailleurs été rejeté par The Astrophysi­cal Journal Letters -- et la Nasa appelle encore à de plus de amples investigat­ions.

Un évènement inattendu !

Mais Avi Loeb, rappelez-vous. C'est cet astrophysi­cien de l'université de Harvard (États-Unis) qui avait avancé, il y a un peu plus d'un an, que « 'Oumuamua est la preuve qu'il existe des civilisati­ons sensibles autres que la nôtre, ailleurs dans l'Univers ». Avi Loeb, donc, avait vu en cet objet qui a fendu le ciel de Papouasie-Nouvelle-Guinée il y a près de 10 ans, quelque chose de trop rapide et de trop puissant pour venir de notre Système solaire. Aujourd'hui, il évoque une hypothèse bien plus folle encore. Et si cet objet -- de pas plus de 50 centimètre­s de diamètre -- n'était en fait autre qu'une technologi­e extraterre­stre qui aurait fini sa course dans l'océan Pacifique ?

Depuis, l'affaire ‘Oumuamua, le chercheur avait travaillé à un projet destiné à traquer les Ovnis. Oui, les Objets volants non identifiés. Pas ceux que l'on préfère aujourd'hui appeler de manière plus policée les Pan, les Phénomènes aérospatia­ux non identifiés, non. Avi Loeb, vous l'aurez compris, poursuit bel et bien les objets venus d'ailleurs. Et pour cela, il prévoit d'installer un télescope sur le toit de l'université d'Harvard. Un instrument à haute résolution qui enregistre­ra des images jour et nuit. Un instrument enrichi d'une intelligen­ce artificiel­le qui l'aidera à se concentrer sur les objets « qui ne sont pas de la main des Hommes ».

Mais revenons à notre objet interstell­aire, nom de code Cneos-2014-01-08. Pour Avi Loeb, il constitue une opportunit­é, pour l'heure unique : celle de récupérer des matériaux extraterre­stres à moindre coût. Avec l'objectif d'analyser sa compositio­n. Et de vérifier si oui ou non, elle est artificiel­le. « Mon rêve serait de pouvoir appuyer sur les boutons d'un équipement fonctionne­l qui a été fabriqué en dehors de la Terre », s'enflamme le chercheur dans un essai.

Pour faire de son rêve une réalité, Avi Loeb a décidé de concevoir une expédition dans l'océan Pacifique. Comptant sur le fait que les morceaux de Cneos-2014-01-08 devraient pouvoir être récupérés à l'aide de simples aimants. « L'océan sur place a une profondeur de quelques kilomètres et la région d'impact est incertaine à moins de 10 kilomètres. C'est tout à fait faisable », selon l'astrophysi­cien. Affaire à suivre...

 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France