Joga Mochito : Immersion en plein coeur des favelas !
Ce sont des quartiers pauvres, dont les maisons ont été construites illégalement, sans permis de construire. Les favelas se sont surtout développées entre les années 1950 et 1970. À l’époque, il y avait un fort exode rural : les Brésiliens des campagnes, qui n’avaient pas assez de travail, partaient en ville pour trouver un emploi, tenter leur chance, vivre aussi une nouvelle vie. Et dans les grandes villes, en pleine croissance économique, il y avait beaucoup d’emplois – sous qualifiés pour la plupart, dans la construction, les tâches domestiques… Des salaires trop bas pour payer un loyer pour un logement « normal ».
Alors, ces familles de travailleurs se sont installées là où elles pouvaient, sur les morros, ces collines que l’on trouve un peu partout à Rio, couvertes de végétation et donc inhabitées, et ont construit leurs bicoques de bric et de broc, pensant au début que la situation serait temporaire… Puis elles sont restées, les maisons en parpaings ont remplacé les bicoques en bois. La favela s’est étendue, a aussi gagné en hauteur car les maisons à étages ont fait leur apparition, pour accueillir les familles, toujours plus nombreuses… Et c’est ainsi que les favelas se sont définitivement installées dans le paysage des grandes villes du Brésil. Immersion !
Le Brésil, pays riche en culture attire toujours plus de visiteurs au sein de ses terres. Les touristes venus du monde entier ont le désir de vivre des expériences locales. C’est ainsi que l’on retrouve naturellement des guides touristiques proposant des tours dans les favelas. Pourtant, les favelas n’ont pas toujours été un lieu recommandé ou s’aventurer, considérées comme des lieux précaires et dangereux par le gouvernement et les médias, qui contribuent à consolider cette image au quotidien.
Mais alors, comment sont nées ces favelas, et qu’elle est leur réalité aujourd’hui ?
Pays le plus vaste et le plus peuplé d’Amérique latine, le Brésil fait rêver bon nombre de pays voisins, de par sa richesse et sa remarquable expansion économique. Pour autant, le plus grand pays d’Amérique Latine reste une terre de contrastes à la fois géographiques, économiques mais également et surtout sociologiques. Sortant peu à peu de la catégorie des pays dits émergents grâce à un développement fulgurant, le Brésil est devenu une puissance politique et économique incontournable. Ce boom économique n’a pourtant pas limité l’accroissement des inégalités, qu’elles soient au sein de ses zones rurales autant qu’urbaines. Des inégalités d’accès à la terre, à l’eau, aux logements, aux infrastructures, mais aussi aux services et possibilités sociaux et économiques, comme l’éducation, la santé, l’emploi, le crédit, les services d’appoint, Internet, etc. Cette constatation a valu au Brésil le titre de pays le plus inégalitaire au monde concernant l’accès à la terre d’après l’ONU, avec 57% des terres appartenant à 2.7% des propriétaires. Et effet, richesse d’un État ne rime pas toujours avec partage égal de cette dernière au sein de sa population.
Le Brésil et ses inégalités célèbres, rassemble donc des millions de Brésiliens vivent très largement en dessous du seuil de pauvreté. La précarité et la difficulté d’accès aux logements ont poussé les populations à s’installer à proximité des centres villes dans des installations de fortune. C’est de cette précarité de l’habitat qu’est né le terme de Favela, emblème Brésilien.
Ce terme portugais s’est inséré dans nos langues européennes car il est associé à type de bidonvilles Brésiliens typique de la ville de Rio. Il se définie par une occupation illégale d’un terrain sur les abords des villes, sur des espaces à la géographie peu accueillante, marécages, collines, pentes raides. Il n’y a pas de titres de propriété et donc aucune infrastructure urbaine prévues pour y habiter. Les habitations sont construites avec des matériaux de récupération et sont souvent considérées comme insalubres avec des accès à l’hygiène, les soins et les services primaires (santé, éducation, nourriture, sécurité, travail décent et donc salaire décent, etc.) inexistants.