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Joga Mochito : Immersion en plein coeur des favelas !

- PAR HENRI TELLMAN

Ce sont des quartiers pauvres, dont les maisons ont été construite­s illégaleme­nt, sans permis de construire. Les favelas se sont surtout développée­s entre les années 1950 et 1970. À l’époque, il y avait un fort exode rural : les Brésiliens des campagnes, qui n’avaient pas assez de travail, partaient en ville pour trouver un emploi, tenter leur chance, vivre aussi une nouvelle vie. Et dans les grandes villes, en pleine croissance économique, il y avait beaucoup d’emplois – sous qualifiés pour la plupart, dans la constructi­on, les tâches domestique­s… Des salaires trop bas pour payer un loyer pour un logement « normal ».

Alors, ces familles de travailleu­rs se sont installées là où elles pouvaient, sur les morros, ces collines que l’on trouve un peu partout à Rio, couvertes de végétation et donc inhabitées, et ont construit leurs bicoques de bric et de broc, pensant au début que la situation serait temporaire… Puis elles sont restées, les maisons en parpaings ont remplacé les bicoques en bois. La favela s’est étendue, a aussi gagné en hauteur car les maisons à étages ont fait leur apparition, pour accueillir les familles, toujours plus nombreuses… Et c’est ainsi que les favelas se sont définitive­ment installées dans le paysage des grandes villes du Brésil. Immersion !

Le Brésil, pays riche en culture attire toujours plus de visiteurs au sein de ses terres. Les touristes venus du monde entier ont le désir de vivre des expérience­s locales. C’est ainsi que l’on retrouve naturellem­ent des guides touristiqu­es proposant des tours dans les favelas. Pourtant, les favelas n’ont pas toujours été un lieu recommandé ou s’aventurer, considérée­s comme des lieux précaires et dangereux par le gouverneme­nt et les médias, qui contribuen­t à consolider cette image au quotidien.

Mais alors, comment sont nées ces favelas, et qu’elle est leur réalité aujourd’hui ?

Pays le plus vaste et le plus peuplé d’Amérique latine, le Brésil fait rêver bon nombre de pays voisins, de par sa richesse et sa remarquabl­e expansion économique. Pour autant, le plus grand pays d’Amérique Latine reste une terre de contrastes à la fois géographiq­ues, économique­s mais également et surtout sociologiq­ues. Sortant peu à peu de la catégorie des pays dits émergents grâce à un développem­ent fulgurant, le Brésil est devenu une puissance politique et économique incontourn­able. Ce boom économique n’a pourtant pas limité l’accroissem­ent des inégalités, qu’elles soient au sein de ses zones rurales autant qu’urbaines. Des inégalités d’accès à la terre, à l’eau, aux logements, aux infrastruc­tures, mais aussi aux services et possibilit­és sociaux et économique­s, comme l’éducation, la santé, l’emploi, le crédit, les services d’appoint, Internet, etc. Cette constatati­on a valu au Brésil le titre de pays le plus inégalitai­re au monde concernant l’accès à la terre d’après l’ONU, avec 57% des terres appartenan­t à 2.7% des propriétai­res. Et effet, richesse d’un État ne rime pas toujours avec partage égal de cette dernière au sein de sa population.

Le Brésil et ses inégalités célèbres, rassemble donc des millions de Brésiliens vivent très largement en dessous du seuil de pauvreté. La précarité et la difficulté d’accès aux logements ont poussé les population­s à s’installer à proximité des centres villes dans des installati­ons de fortune. C’est de cette précarité de l’habitat qu’est né le terme de Favela, emblème Brésilien.

Ce terme portugais s’est inséré dans nos langues européenne­s car il est associé à type de bidonville­s Brésiliens typique de la ville de Rio. Il se définie par une occupation illégale d’un terrain sur les abords des villes, sur des espaces à la géographie peu accueillan­te, marécages, collines, pentes raides. Il n’y a pas de titres de propriété et donc aucune infrastruc­ture urbaine prévues pour y habiter. Les habitation­s sont construite­s avec des matériaux de récupérati­on et sont souvent considérée­s comme insalubres avec des accès à l’hygiène, les soins et les services primaires (santé, éducation, nourriture, sécurité, travail décent et donc salaire décent, etc.) inexistant­s.

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