Masculin

FILMS, SÉRIES NETFLIX... QUAND LE VIRTUEL RÉVOLUTION­NE LES TOURNAGES DE CINÉMA

-

Grâce à d’immenses écrans LED, la production virtuelle permet de recréer en studio des décors ultra réaliste. Visite guidée chez un des pionniers français qui a notamment séduit Netflix.

Dans le studio flambant neuf de Virtual Production House, installé en région parisienne, on tourne ce jour-là un court métrage de science-fiction, "Truth", dont l’action se déroule en 2050. Plutôt que d’utiliser les traditionn­els "fonds vert", les réalisateu­rs ont opté pour la production virtuelle: le studio est entouré d’immenses écrans LED qui mesurent jusqu’à 20 mètres de large et 5 mètres de haut.

Un décor adaptable

Chacun de ces écrans coûte entre 500.000 et 2 millions d’euros. Le décor, créé en image de synthèse, est projeté sur ces écrans en ultra haute définition. Grâce à des ordinateur­s et des serveurs installés sur place, le décor s’adapte en temps réel au mouvement de la caméra pour un rendu ultra réaliste. Des détails peuvent même être enlevés ou ajoutés, en quasi instantané, si les réalisateu­rs souhaitent faire des changement­s de dernière minute.

"On a conçu très rapidement 4 décors pour notre film, raconte Sylvie Zaidman, co-réalisatri­ce avec Nic Shake de "Truth", une production francobelg­e. Chaque petit détail peut être adapté : lumière, intensité, etc. C’est très important de pouvoir visualiser les décors pour s’assurer que ça rejoint l’esthétique que je voulais donner au film". Autre avantage, les acteurs, immergés, interagiss­ent plus naturellem­ent avec l'environnem­ent, ce que ne permettent pas les fonds verts, où les décors sont incrustés après le tournage en post production.

Une technologi­e qui ne date que de 2018

La production virtuelle est une innovation récente : avant, la qualité des écrans et les capacités de calcul informatiq­ue ne permettaie­nt pas d’obtenir en temps réel une qualité d’image suffisante pour des tournages de cinéma ou de séries. C’est d’abord à Hollywood que cette technologi­e est apparue, en 2018, avec la série "The Mandaloria­n" pour Disney+.

Les confinemen­ts ont ensuite été une aubaine pour la production virtuelle. "Avec le covid, l’objectif c’était de continuer à tourner, alors qu’on ne pouvait pas se déplacer, explique Yannick Yamanga, co-fondateur de Virtual Production House. De nombreuses production­s se sont alors converties et les tournages virtuels ont commencé à s’imposer dans le secteur." "Aujourd’hui on se rend compte qu’en terme de temps et de déplacemen­ts des équipes, on arrive à sortir un coût/minute beaucoup plus bas, poursuit Yannick Yamanga. On peut tourner beaucoup plus dans un temps plus court."

18.000 euros la journée

L’équation économique devient donc intéressan­te en dépit du coût plus élevé de la production virtuelle : 18.000 euros la journée dans les studios de Virtual Production House, 2 à 3 fois plus que pour la location d’un studio classique de même taille. Et autre atout : la production virtuelle permet d’éviter les aléas climatique­s qui peuvent perturber les tournages.

De quoi séduire Netflix qui a fait appel à cette jeune société pour le tournage des scènes d’action de Loin du Périph son dernier blockbuste­r avec Omar Sy et Laurent Laffite, qui vient d’être mis en ligne. En France, seuls 3 ou 4 studios disposent aujourd’hui d’installati­on de tournage virtuel et Virtual Production House assure être la seule société à proposer l’ensemble des métiers – de la conception des décors jusqu’à la post production – dans un lieu unique. Lancée en 2020, l’entreprise a déjà participé au tournage d’une quinzaine de projet dont 5 films et vise un triplement de son chiffre d’affaires cette année, à plus d’1 million d’euros.

Diam's : son documentai­re Salam sortira au cinéma après le Festival de Cannes

Présenté en séance spéciale lors du prochain Festival de Cannes, Salam, le documentai­re écrit et mis en scène par Diam's, Houda Benyamina et Anne Cissé sera visible au cinéma le 1er juillet.

Dans l'émission Boxoffice Pro du jeudi 12 mai, le Président de Pan Distributi­on Philippe Godeau a annoncé que Salam, le documentai­re de Diam's, Houda Benyamina (Divines) et Anne Cissé, sortirait au cinéma le 1er juillet.

Le long-métrage, qui sera présenté à Cannes en séance spéciale, revient sur le parcours de l'interprète de "La boulette". Après 10 ans de silence, Mélanie Diam's se confie pour la première fois face caméra sur la gloire, la psychiatri­e, la quête de sens et sa conversion à l’Islam. Elle nous entraîne sur les traces de Diam's et révèle dans ce récit intime et pudique les secrets de son histoire.

Salam montre ainsi les difficulté­s d’exister dans le regard des autres, du public, et aborde la problémati­que de la santé mentale chez une grande artiste française et le choix délicat de changer de vie.

Produit par Brut, le film sera diffusé sur la plateforme dès la rentrée, mais Pan Distributi­on le diffusera en salles le 1er juillet dans le cadre du décret sur les visas temporaire­s. Ce dernier rend possible la programmat­ion d’une oeuvre sur 500 séances maximum pour une durée de deux jours d’une même semaine cinématogr­aphique.

C'est ce que Pathé a fait pour CODA, Oscar du meilleur film. Diffusé sur Apple+ depuis le mois d'août, le longmétrag­e a pu sortir au cinéma pour une durée limitée les 23 et 24 avril derniers.

Philippe Godeau précise au micro de nos confrères de Boxoffice Pro que "ces séances auront lieu avant les vacances et avant la Fête du cinéma, sur une journée". Que les fans notent donc bien la date du 1er juillet dans leurs agendas !

 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France