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Problème de porte-monnaie

Place donc à la très mauvaise nouvelle : si pénurie il n’y aura pas, l’inflation, elle, s’annonce plutôt énervée. « Les Français ne vont manquer d’aucun produit, mais peut-être d’argent pour les acheter », résume Grégory Caret. Une analyse que partage notre couple de trentenair­es : « On dispose d’un budget hebdomadai­re de 200 euros pour les courses.

Et bien, semaine après semaine, le panier est de plus en plus vide », déplore Natacha.

« Avant même la guerre en Ukraine, les prix augmentaie­nt à la suite d’une reprise trop forte de la demande post-covid par rapport à l’offre », rappelle Hervé Guyomard. Le conflit ne fait qu’empirer les choses, en tapant dans deux gros exportateu­rs. Conséquenc­e ? Les prix s’envolent. L’Insee estime à 3,8 % l’inflation pour le secteur alimentair­e en avril. Toujours selon le même institut, la consommati­on des ménages a « nettement » baissé en mars, de 1,3 %, principale­ment due au recul de la consommati­on alimentair­e (- 2,5 %).

« Moins le produit est transformé, plus il sera coûteux »

Certains produits sont particuliè­rement touchés : selon l’IRI (Informatio­n Resources, Inc.), entre avril 2021 et avril 2022, le prix des pâtes a grimpé de 15,31 %, celui de la moutarde de 9,26 %, des huiles 9,98 %, des farines de 10,93 % et des viandes surgelées de 11,34 %. D’autres produits vont aussi subir les conséquenc­es du conflit ukrainien : ceux ayant directemen­t un rapport avec les céreales ou avec l’élevage.

Or, « l’Ukraine fournissai­t de nombreux composants indispensa­bles pour les engrais chimiques, essentiel pour l’élevage. Sans compter que l’engrais dépend également fortement du prix du gaz », note Clément Le Fournis. Mais si ces produits sont les fers de lance de l’inflation, inutile d’espérer, c’est bien toute l’alimentati­on qui finira par être touchée, annonce Hervé Guyomard : « Par effet domino, tous les produits finissent par subir une hausse. La nourriture en France est partie pour augmenter. »

Et selon Grégory Caret : « Moins le produit est transformé, plus il sera coûteux, car dépendant des matières premières. Voilà pourquoi les pâtes et la farine augmentent plus. Dans la même logique, les marques les moins chères sont celles qui subissent le plus l’inflation, car ayant moins de marge de manoeuvre par rapport aux matières premières. » Pas de pâtes premier prix pour Théo et Natacha. « Pas de saumon non plus, déjà que c’était cher avant », souffle Théo.

La crise du blé fait craindre une pénurie alimentair­e

L’Ukraine veut débloquer ses ports pour exporter son blé. La guerre alimente l’instabilit­é des marchés céréaliers. La sécheresse menace de prochaines récoltes en Europe ou aux États-Unis...

Le président ukrainien a exhorté, lundi 9 mai, la communauté internatio­nale à prendre des mesures pour mettre fin au blocage de ses exportatio­ns de blé. Odessa, le principal port de la mer Noire, ne connaît plus de mouvements réguliers de flotte marchande.

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