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mondiales contre la faim

DANS LES PAYS PAUVRES

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Craignant une pénurie, l’UDC veut renoncer au bio

Pour se préparer à «la crise alimentair­e qui se profile», l’UDC du Valais romand veut réduire l’agricultur­e biologique pour augmenter la productivi­té. Un postulat va être déposé dans ce sens.

Dans le contexte particuliè­rement tendu de la guerre en Ukraine et de la hausse globale des prix, l’UDC craint une pénurie alimentair­e. La semaine dernière, le parti avait déjà exigé des «mesures provisoire­s et concrètes» afin d’intensifie­r la production agricole en Suisse. Et ce mardi, c’est sa section du Valais romand qui est montée au créneau.

Dans un postulat qui sera débattu jeudi au Grand Conseil valaisan, l’UDCVr évoque la «crise alimentair­e qui se profile» et appelle les autorités à remettre la productivi­té agricole au centre de la politique cantonale. Pour «résister aux pressions extérieure­s», la section demande que tout soit mis en oeuvre pour assurer à la Suisse «une autonomie suffisante».

Correction du Rhône

L’UDCVr propose un certain nombre de mesures telles qu’une «agricultur­e de proximité» favorisée ou une diminution du gaspillage alimentair­e. Le parti demande également à ce que soient préservées «les terres dédiées à la production agricole», visant notamment le projet Rhône 3 «qui ferait la part belle aux moustiques voulus par les milieux écolos».

Pour rappel, le projet vise une troisième correction du fleuve afin de lutter contre les crues. Les renaturati­ons du Rhône empiéterai­ent alors inévitable­ment sur des terrains agricoles.

Sols «en piteux état»

La propositio­n la plus marquante du parti reste toutefois celle de «renoncer au bio et à la promotion de ce mode de production lorsqu’il conduit à des baisses sensibles de productivi­té». Contacté par «Le Nouvellist­e», le député Blaise Melly (UDC/VS), coauteur du postulat, précise que le parti n’est pas «contre une agricultur­e biologique» et que «diminuer les produits de synthèse est souhaitabl­e», mais que cela a toutefois «un effet négatif sur le rendement».

Un discours que ne partage pas Magali Di Marco (Les Verts/VS), qui y voit une tentative de «récupérati­on politique»: «Il n’y a pas actuelleme­nt de pénurie alimentair­e en ce qui concerne les denrées produites en Suisse, explique la députée. Le Valais ne va pas remplacer à court terme les produits importés d’Ukraine par sa propre production.»

Et d’ajouter: «On doit préserver nos sols qui sont en piteux état, et combiné avec le réchauffem­ent climatique, on va avoir des pertes de productivi­té et c’est là qu’on aura des pénuries. Il faut un équilibre entre biodiversi­té et production.»

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