Élevés d'en venir
À DES SITUATIONS INIMAGINABLES
Face à la guerre en Ukraine, nourrir le monde d’équité
Bien au-delà de l'Ukraine, la guerre de Vladimir Poutine met en péril la sécurité alimentaire de nombreux pays dépendants du marché international pour leur alimentation et a pour effet de déstabiliser l’ordre mondial. Le retour en force de la géopolitique remettra-t-il en cause la mondialisation, le libreéchange et la vision exclusivement comptable de leurs promoteurs ?
Cela fait plus de deux mois que la Russie a déclaré la guerre à l'Ukraine. Après la sidération causée par la violence de l'agression russe, les démocraties occidentales se rassurent en considérant que le dessein du Kremlin se limite à l'unification de toutes les Russies.
Mais pour de nombreux observateurs, l'objectif de Vladimir Poutine est de détruire et remplacer l'ordre international existant par un ordre nouveau à son profit.
En plus de son armement conventionnel et de l'arme nucléaire, la Russie de Poutine dispose aussi, grâce à sa position sur le marché des céréales, de l'arme alimentaire. Enfin, elle espère - du moins à court terme - tirer profit du chaos que provoque progressivement le dérèglement climatique, puisqu'elle n'hésite pas à ruiner toute coopération internationale sur le sujet.
Cette remise en cause de l'ordre (ou désordre) existant intéresse la Chine et pourrait aussi séduire de nombreux Etats (particulièrement en Afrique et en Asie) qui s'estiment, souvent à juste titre, lésés par les règles commerciales actuelles de la communauté internationale. Sommes-nous si sûrs que Poutine soit isolé quand les pays qui ont refusé d'exiger le retrait immédiat des forces militaires russes d'Ukraine représentent plus de la moitié de la population mondiale ?
40 millions de personnes face au risque de famines
Entre autres conséquences, la guerre - qui s'inscrit dans une conjoncture très dégradée par la pandémie et l'insécurité croissante dans de nombreuses régions du monde - met en péril la sécurité alimentaire non seulement de la population ukrainienne mais aussi des populations les plus pauvres de nombreux pays dépendants du marché international pour leur alimentation (Afrique du Nord, Proche-Orient, Afrique sub-saharienne...).