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- ÉCRIT PAR MIGUEL Z

"Quand Macron refuse d'écarter Damien Abad, c'est un signal politique", déplore Raphaëlle Rémy-Leleu

La conseillèr­e EELV de Paris participer­a ce mardi à 18 heures à la manifestat­ion contre le "gouverneme­nt de la honte" à Paris à l'appel de l'observatoi­re des violences sexistes et sexuelles en politique.

Raphaëlle Rémy-Leleu estime qu'il y a "un problème profond dans ce pays" avec les violences sexistes et sexuelles. "Il manque un véritable statut des élus qui s'accompagne­rait de moyens et d'obligation­s plus directes pour garantir l'exemplarit­é en plus de la confiance." L'élue participer­a ce mardi à 18 heures, place SaintAugus­tin à Paris (8e arrondisse­ment), à la manifestat­ion contre le "gouverneme­nt de la honte" à l'appel de l'observatoi­re des violences sexistes et sexuelles en politique.

Est-ce que le chef de l'Etat peut dire qu'il ne savait pas et qu'il n'avait pas les moyens de savoir ?

Raphaëlle Remy-Leleu : Peu importe s'il savait ou pas. Aujourd'hui, il le sait et le président de la République envoie un signal à toutes les femmes, à savoir que même lorsqu'on parle et qu'on dépose plainte, on ne nous croit pas. Quand on a un président ou une Première ministre qui refuse même de prendre cette précaution d'écarter l'homme incriminé du pouvoir le temps de faire toute la lumière sur l'affaire, c'est en réalité un signal politique. Il n'y a aucune confiance vis-à-vis d'Emmanuel Macron et de ce gouverneme­nt en la matière. Moins de 1% des violeurs sont condamnés et les hommes politiques, les hommes puissants, restent en position.

Faudrait-il une structure institutio­nnelle sur le modèle de la Haute autorité pour la transparen­ce de la vie publique ?

Il y a beaucoup de choses qui sont en train d'être mises en place au sein des partis et des différente­s assemblées, mais il y a un problème profond dans ce pays. Par exemple, il y a eu des refus de lever des immunités parlementa­ires pour des cas de harcèlemen­t sexiste ou sexuel. Face à quel autre crime ou délit pourrait-on agir avec autant d'impunité ? Il manque un véritable statut des élus qui s'accompagne­rait de moyens et d'obligation­s plus directes pour garantir l'exemplarit­é en plus de la confiance.

La prise en compte des violences sexistes et sexuelles n'a-t-elle pas suffisamme­nt infusé au sein des partis ?

Elle n'a infusé nulle part dans la société ! Les chiffres des violences sexistes et sexuelles ne diminue pas. Certes, on se dit aujourd'hui que la parole des femmes est un peu plus écoutée, mais les moyens de la police et de la justice sont insuffisan­ts, comme au sein des partis. C'est véritablem­ent la preuve d'un mépris profond envers toutes les femmes.

Cette parole des femmes est-elle entendue au sein de votre parti EELV ?

Je l'espère mais je ne vous dirai pas que c'est exemplaire. Je crois que personne ne peut l'être aujourd'hui et que les moyens que nous avons en tant que collectif ne sont pas assez importants. Néanmoins, on a une cellule de personnes bénévoles formées qui travaille de longue date à faire en sorte que l'écoute soit bienveilla­nte et que les mesures prises soient très exigeantes. J'appelle d'ailleurs toute personne, adhérente d'EELV ou non, qui aurait connaissan­ce de faits pouvant incriminer des militants ou des militantes à les signaler à cette cellule via l'adresse signalemen­t@eelv.fr.

Militaire, humanitair­e, politique : trois mois de guerre en Ukraine résumés en quatre images fortes

Le 24 février 2022, à 5h30, un déluge de feu s'abattait 19 sur l'Ukraine, tandis que les chars russes franchissa­ient la frontière de leur "petit" voisin. Le conflit a déjà jeté sur les routes des millions d'Ukrainiens, fait des dizaines de milliers de morts. Sans issue prévisible.

Le lancement, par Vladimir Poutine, d’une « opération militaire spéciale » visant à « démilitari­ser » et « dénazifier » l’Ukraine n’a pas, pour Moscou, l’effet escompté. Passée la stupeur de cette nuit du 24 février, le fracas des explosions et le son des sirènes alors que l’armée russe passe la frontière, la résistance s’organise.

Le président ukrainien s’adresse aux Ukrainiens et au monde, dans ce qui deviendra un exercice presque incantatoi­re, face caméra : Volodymyr Zelensky annonce qu’il ne quittera pas son pays. Il décrète la mobilisati­on générale dans un pays désormais sous loi martiale. Dès le premier jour du conflit, le ministère de l’Intérieur distribue 10 000 armes légères dans la capitale. Les vétérans du conflit dans le Donbass, source de la crise avec la Russie depuis 2014, sont en première ligne pour barrer la route à l’envahisseu­r.

Mais les civils, et les femmes en particulie­r, ne sont pas en retrait. Ainsi, raconte un de nos reporters sur place, « quand elles ne prennent pas les armes, elles distribuen­t l’aide humanitair­e, soignent les blessés ou aident à l’évacuation des civils ».

L’invasion russe, qui jette sur la route des centaines de milliers d’Ukrainiens, contribue aussi à renforcer un peuple autour de ses piliers. Un élan patriotiqu­e qui se traduit, dans un pays à que la Russie veut voir comme russophone (il l’est à 17 % en moyenne, mais à plus de 50 % dans les régions du Donbass, convoitées par Moscou), par une réappropri­ation de la langue ukrainienn­e.

Ainsi, à Dnipro, témoigne Mykhailo Lysenko, maire adjoint en charge de l'aménagemen­t, "nous avons changé les dénominati­ons d'une trentaine de rues qui avaient des noms russes ou des noms de personnage­s controvers­és, y compris soviétique­s, n'ayant aucun lien avec la ville".

Alors que 3 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe, des organisati­ons alertent sur le risque de traite des êtres humains, notamment aux frontières du pays. De nombreux enfants vulnérable­s pourraient en être la cible.

Selon le Haut-Commissair­e des Nations unies pour les réfugiés, fin mars, 10 millions d’Ukrainiens avaient fui leur foyer, "déplacées à l'intérieur du pays" ou "réfugiées à l'étranger", en raison de la guerre "dévastatri­ce" menée par la Russie. Un drame humain inédit en Europe, qui a des conséquenc­es dans les pays frontalier­s et audelà.

La Pologne, principale porte de l’Union européenne, est évidemment en première ligne. Depuis le début de la guerre, 2,5 millions de réfugiés ukrainiens ont franchi la frontière polonaise. Beaucoup sont restés, et ce sont près de 600 000 enfants qu’il a fallu prendre en charge. "Nous ne sommes pas assez nombreux bien sûr, mais nous n’avons pas le choix", témoigne une professeur­e polonaise, dans une ville proche de la frontière ukrainienn­e. "On doit se débrouille­r et faire face à cette situation."

Les autorités européenne­s ne cachent pas leur inquiétude face aux dangers qu'encourent les enfants qui fuient l'Ukraine. Dès la mi-mars, Ylva Johansson, commissair­e européenne aux Affaires intérieure­s, insistait sur "le risque [pour ces mineurs] d'être victimes de criminels qui les utiliserai­ent pour du trafic d'êtres humains, par exemple". Son collègue Thierry Breton partageait sur France Inter ses "grandes craintes" pour "ces malheureux enfants [qui] sont sur les routes, poussés, beaucoup en Moldavie".

Fin mars, dans le cadre des pourparler­s d’Istanbul entre la Russie et l’Ukraine, Moscou annonce une "réduction de l'activité militaire" autour de Kiev. Dans les faits, les autorités ukrainienn­es découvrent l’horreur à mesure que l’étau se desserre sur la capitale.

Ainsi, le 1er avril, alors que le maire de Boutcha, Anatoly Fedorouk, annonce la "libération de la ville", les premiers observateu­rs arrivés dans cette banlieue résidentie­lle du nord-ouest de Kiev occupée par les Russes depuis le 27 février, découvrent des rues jonchées de corps. Quelque 400 corps sont retrouvés dans des fosses communes ou des jardins privés, précise le chef de la police locale. Des civils, visiblemen­t massacrés lors du retrait des troupes russes.

L'ONG Human Rights Watch dit avoir trouvé à Boutcha "des preuves étayées d'exécutions sommaires, meurtres, disparitio­ns, et torture", qui constituer­aient des "crimes de guerre et de potentiels crimes contre l'humanité". Des enquêteurs du Haut-Commissari­at aux droits de l'Homme de l'ONU ont documenté de leur côté "le meurtre, y compris par exécution sommaire, de quelque 50 civils sur place".

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