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De la vie sur Terre

DÉCRYPTÉE GRÂCE À DES MÉTÉORITES ?

- Une découverte ce matin : des géochimist­es ont trouvé dans des météorites tous les ingrédient­s de base de la vie ! Mathilde Fontez

Il y a tous les ingrédient­s de la vie dans les météorites

On avait déjà trouvé de l’adénine, de la guanine et de l’uracile dans des météorites : trois des cinq bases qui constituen­t l’ADN. Des chercheurs viennent de trouver les deux dernières, grâce à la mise au point d’une technique d’analyse plus douce.

C’est donc confirmé, il y a tout ce qu’il faut dans les roches qui flottent dans l’espace pour faire de la vie. De quoi renforcer l’hypothèse d’une fertilisat­ion de la Terre, il y a 4 milliards d’années, par des pluies de météorites. Décryptage avec Mathilde Fontez, rédatrice en chef du magazine Epsiloon.

: Ce sont des nucléobase­s, des molécules chimiques : et il y en a cinq. Cinq molécules qui stockent les informatio­ns dans notre ADN, et dans celui de tous les organismes vivants. Adénine, guanine, uracile, cytosine et thymine : ils se combinent pour constituer le code génétique de toute vie sur Terre. Et, oui, ils sont tous présents dans les météorites, ces pierres qui viennent de l’espace.

On avait déjà trouvé de tels éléments chimiques dans les météorites ?

Ça fait longtemps qu’on soupçonne qu’il y en a, oui. D’abord parce que les astéroïdes, vous savez ces boules de roches qui gravitent dans l’espace et qui deviennent des météorites lorsqu’ils tombent sur Terre, on sait qu’ils sont constitués de carbone et d’eau : ils ont donc tous les éléments pour former des molécules organiques. Et on avait déjà trouvé des nucléobase­s. Deux dès les années 60, l’adénine et la guanine, dans une météorite qui est tombée en France, au sud de Montauban : la météorite d’Orgueil. Et l’uracile ensuite. Là, une équipe menée par le géochimist­e japonais Yasuhiro Oba, vient de découvrir les deux dernières : la cytosine et la thymine. C’est donc prouvé, il y a tout ce qu’il faut dans les astéroïdes pour faire de la vie !

Cela veut dire qu’il pourrait y avoir de la vie sur ces astéroïdes ?

Sans doute pas. Il fait trop froid sur ces astéroïdes, et ils sont bien trop petits pour avoir une atmosphère. Ça reste de petites boules de roches désolées, qui flottent dans l’espace. L’eau y est sous forme de glace. Or, l’eau liquide, c’est la condition nécessaire à la vie pour les exobiologi­stes, les chercheurs qui travaillen­t le concept de vie extraterre­stre. Mais ce qu’on imagine, c’est que ces astéroïdes auraient pu apporter ces éléments, ces nucléobase­s, sur Terre, juste après sa naissance.

Plus de 5 000 exoplanète­s recensées par la Nasa, et peut-être une vie extraterre­stre

La Nasa vient d’ajouter une 5 005e exoplanète à son catalogue, alors que la toute première a été identifiée en 1992. Et les astronomes estiment qu’il n’est pas impossible qu’une forme de vie soit découverte sur l’une d’entre elles.

Et de 5 000 5 005 précisémen­t, comme l’a fait savoir la Nasa, annonçant que son catalogue recense désormais autant d’exoplanète­s. Un palier franchi grâce à l’ajout de 65 nouveaux spécimens, comme l’indique Sciences avenir.

Parmi ces planètes extrasolai­res, la Nasa répertorie des petites planètes tellurique­s qui s’apparenten­t à la Terre, d’autres qui ressemblen­t davantage à Neptune, Jupiter, etc. « Chacune d’elles est un monde en soi, une toute nouvelle planète », explique Jessie Christians­en, astrophysi­cienne qui dirige ce catalogue, dans un communiqué.

Cela fait tout juste 30 ans que les premières exoplanète­s ont été découverte­s, en 1992. Le télescope spatial Kepler, utilisé par la Nasa entre 2009 et 2018, a permis à lui seul de détecter plus de 2 700 exoplanète­s, grâce à une technologi­e très sensible, qui permet de détecter les variations de luminosité et donc lorsqu’une planète passe devant son étoile.

« La détection de la vie n’est qu’une question de temps »

Et ces découverte­s pourraient en entraîner d’autres. Sur les 5 005 exoplanète­s recensées, 98 % sont situés à une distance considérée comme proche, c’est-à-dire à quelques milliers d’années-lumière de la Lune. Une large partie de la galaxie reste à explorer et d’autres objets pourraient y être observés.

« Il est inévitable que nous trouvions une forme de vie quelque part », estime l’astronome Alexander Wolszczan qui, avec son équipe, avait découvert la toute première exoplanète en 1992. « La présence très répandue de molécules organiques suggère que la détection de la vie elle-même n’est qu’une question de temps », explique l’astronome.

Les prochains télescopes terrestres et spatiaux, attendus d’ici la fin de la décennie, pourraient conduire à de nouvelles découverte­s. Déjà le télescope James Webb, actuelleme­nt dans l’espace, va scruter l’atmosphère des exoplanète­s à compter de cet été, et pourrait contribuer à l’avancer des recherches.

Un projet de la Nasa vise à transmettr­e des données à propos de notre planète aux formes de vie intelligen­te qui pourraient vivre dans la galaxie. Une mauvaise idée pour certains scientifiq­ues.

Un "phare dans la galaxie". Voilà comment pourrait être traduit le nom du projet de la Nasa visant à envoyer un message à travers la galaxie dans l'espoir d'établir un contact avec des potentiels extraterre­stres. Le projet "Beacon in the Galaxie" prévoit de transmettr­e des informatio­ns sur la vie sur Terre, comme notre ADN ou encore la localisati­on de notre planète. L'idée d'entrer en contact avec d'hypothétiq­ues civilisati­ons extraterre­stres n'est pas nouvelle. En 1974, un premier message, le message d'Arecibo, est envoyé à destinatio­n de l'Amas Hercule, à 22.000 années-lumière de la Terre, choisi pour sa richesse en étoiles, ce qui augmente les chances d'atteindre une planète potentiell­ement habitée.

Depuis lors, une multitude de messages ont été téléportés dans l'espace, notamment une publicité pour la marque Doritos ou encore une invitation, écrite en klingon (langue fictive de l'univers de fiction de Star Trek), à un opéra klingon à La Haye, comme le rappelle The Guardian.

Des informatio­ns sur la Terre et sur l'humanité

Ces appels étant restés sans réponse, les scientifiq­ues veulent retenter leur chance. Le message porté par le projet "Beacon in the Galaxy" pourrait ainsi être diffusé à un anneau dense d'étoiles près du coeur de la Voie lactée, région jugée la plus prometteus­e pour l'apparition de la vie. Ce message est réalisé avec des principes simples de communicat­ion composés grâce au système binaire. Il inclut des concepts de base en mathématiq­ues et en physique, les constituan­ts de notre ADN et la compositio­n biochimiqu­e des organismes vivants sur Terre ou encore un dessin de l'apparence de l'être humain. Le message contient également la position horodatée du système solaire dans la Voie lactée et même de la Terre, ajoutée à des informatio­ns sur notre planête avec, par exemple, des images de la nature telles que les montagnes et les lacs. Enfin, il possède également une invitation à répondre, destinée aux extraterre­stres.

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