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Qu'est-ce que le Saint Graal, objet mythique de la légende arthurienne ?
Arthur, Bohort, Lancelot, Perceval et les autres chevaliers de la Table Ronde sont tous à la recherche du Graal, devenu l’incarnation de la quête d’un idéal. Mais quel est cet objet et pourquoi est-il si sacrément convoité ?
Dès son étymologie, le Graal déborde de mystère. Le mot viendrait d’une version occitane du latin gradalis, qui désigne un plat large et creux, ou bien du latin cratis qui désigne un plat en osier, et plus largement un récipient, ou encore du latin crater et signifie « vase ». Ce flou étymologique, mais aussi le fait qu’on le retrouve chez différents auteurs et à différentes époques, expliquent que le Graal ait été représenté sous différentes formes.
Il apparaît pour la première fois au Moyen Âge dans le cadre des aventures du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde, vers 1180, dans le roman Perceval, ou le Conte du Graal de Chrétien de Troyes (1135-1183). Celui-ci s’inspire de différents récits mythologiques celtes et bretons.
Il raconte les aventures d’un chevalier orphelin, Perceval, comme celle de sa visite au roi Pêcheur.
Dans le château de ce dernier, il assiste à une procession, le défilé du cortège du Graal, un plat creux orné de pierres précieuses duquel émane une grande lumière et que tient dans ses mains une vierge. Perceval est émerveillé devant tant de fastes et voit passer des chandeliers d’or et une lance blanche qui saigne. Le spectacle est extraordinaire, mais il ne pose aucune question sur le sens de ces objets. Il en oublie même de prier Dieu pendant des années avant de comprendre qu’il a commis une erreur.
Perceval va alors voir un ermite, qui se trouve être son oncle, qui lui explique ce que contient le Graal du roi Pêcheur : « Ne va pas croire qu’il y trouve brochet ni lamproie ni saumon : c’est une simple hostie qu’on lui apporte dans ce graal et cela lui suffit pour soutenir et conserver sa vie tant le graal est une sainte chose. Cet homme est à ce point pur esprit, qu’il ne lui faut pas autre chose que l’hostie qui vient dans le graal pour se maintenir en vie. » Malheureusement, Chrétien de Troyes meurt en laissant son oeuvre inachevée, sans donner plus d’explications sur ce Graal mystérieux.
Le succès du roman de Chrétien de Troyes est tel que des auteurs en imaginent la suite à partir de la fin du XIIème siècle et tout au long du XIIIème siècle. Les différents récits sont très variés. Le Graal est décrit tantôt comme une corne d’abondance, qui offre à chacun toute la nourriture qu’il désire, tantôt comme une pierre tombée du front de Lucifer creusée en vase. Chez l’auteur allemand Wolfram von Eschenbach, on trouve que le Graal est une pierre précieuse gardée par les Templiers.
De Graal à Saint-Graal
C’est lorsqu’il est relié à la religion chrétienne que le Graal prend le nom de Saint-Graal. Le récit le plus connu est celui du poète bourguignon Robert de Boron dans son Estoire dou Graal, écrit entre 1190 et 1199, qui associe le Graal et la relique du Saint Calice.
L’auteur s’appuie sur l’Évangile apocryphe (non reconnu par l’Église) de Nicodème, daté du IVème siècle, et raconte que le Graal est le récipient utilisé par Jésus lors de son dernier repas, la Cène. Mais pas seulement. Il est aussi utilisé le lendemain, le Vendredi de la Passion par Joseph d’Arimathie qui recueille l’eau et le sang qui coule de la plaie du Christ, plaie causée par un soldat romain du nom de Longinus qui voulait vérifier que le Christ était bien mort sur la croix.
Pour cette raison, certaines légendes racontent que quiconque boirait dans ce vase atteindrait l’immortalité. À la recherche du Graal, le chevalier chrétien doit avoir le coeur pur, et donc imiter le Christ. Cette quête devient une parabole qui exprime le don de soi, la quête de justice et de vérité.
Le caractère sacré du Graal devient encore plus important avec le Concile de Latran IV, en 1215. L’Église instaure alors un nouveau dogme, celui de la transsubstantiation, c’est-à-dire le fait que le pain et le vin se changent en corps et sang du Christ lors du sacrement de l’Eucharistie durant la messe. Désormais, le contenu est tout aussi sacré que le récipient. La quête du Graal devient associée à la recherche du Salut.
Impossible de dire quel est le véritable Graal, s’il existe et, si oui, quel est son pouvoir. Mais le plus important, n’est-ce pas plutôt le chemin ? Aujourd’hui la quête du Graal est entrée dans le langage courant pour désigner le fait de se fixer un objectif, un but à atteindre, un idéal personnel et intérieur. Le Graal serait donc plutôt à chercher en nous-même.
Le mystère de l’inscription de Shugborough non déchiffrée
Partout dans le monde, il y a encore beaucoup de mystérieuses écritures, tablettes, codes et cartes anciennes qui, jusqu’à ce jour, ne sont toujours pas déchiffrées.
De multiples tentatives pour résoudre l’énigme ont échoué. Beaucoup des plus grands esprits du monde ont essayé de déchiffrer le code et ont échoué, y compris Charles Dickens et Charles Darwin. Margaret, comtesse de Lichfield (1899-1988), a affirmé que l’inscription était un message d’amour, se référant aux lignes Out Your Own Sweet Vale, Alicia, Vanishes Vanity. Twixt Deity and Man Thou, Shepherdess, The Way, mais aucune source pour ces mots n’a jamais été tracée.
Dans son livre « Uncracked Codes and Ciphers » Vance Gortman mentionne que :
« Steve Regimbal interprète les lettres comme une nouvelle traduction latine de la phrase « Vanité des vanités, dit le prédicateur ; tout est vanité. » (Ecclésiaste 12:8), à savoir l’orateur Ut Omnia Sunt Vanitas Ait Vanitas Vanitatum.
Il a émis l’hypothèse que cette phrase pourrait être à l’origine de l’inscription « OMNIA VANITAS » qui aurait été gravée sur une alcôve au domaine d’un des associés de Thomas Anson, George Lyttleton, et « l’ancien linguiste de la NSA Keith Massey interprète les lettres comme une initiale à la phrase latine Oro Ut Omnes Sequantur Viam Ad Veram Vitam (« Je prie pour que tous suivent la voie vers la vraie vie ») en référence au verbeux Jean 14 :6, Ego sum Via et Veritas et Vita (« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »). »
Beaucoup ont essayé de résoudre le puzzle de l’inscription en 10 lettres – DOUOSVAVVM, mais en vain.
Pendant longtemps, le monument du Staffordshire, en Angleterre, et son inscription énigmatique ont été considérés comme un grand casse-tête pour tous ceux qui ont tenté de résoudre l’énigme de la mystérieuse combinaison de lettres. Le code inscrit sur le Monument échappe au déchiffrement depuis plus de 250 ans. Ceux qui avaient un caractère romantique croyaient qu’il s’agissait d’un message codé du genre de celui utilisé par les Templiers et leurs successeurs pour indiquer où se trouvait le Saint Graal ou une autre relique religieuse. D’autres croyaient qu’il s’agissait d’une affirmation privée d’amour. Le monument situé sur les terrains du Shugborough Hall dans le Staffordshire, en Angleterre, a été commandé par Thomas Anson, payé par son frère, l’amiral George Anson, et réalisé par le sculpteur flamand Peter Scheemakers. L’inscription se trouve dans un arc de pierre qui ressemble à l’entrée d’une grotte, sculptée pour avoir l’air naturelle et sauvage. Il contient une copie en bas-relief en marbre du tableau de Poussin « Les Bergers d’Arcadie » et une inscription gravée en dessous.
Le relief montre une femme et trois bergers, dont deux pointent vers une tombe. Sur le tombeau est gravé le texte latin ET IN ARCADIA EGO ( « Je suis aussi en Arcadie » ou « Je suis, même en Arcadie » ).