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L'Assemblée nationale alloue 120 millions d'euros aux départements pour compenser la hausse du RSA
Un amendement a été voté par la Nupes, LR, le RN et Horizons, mettant en minorité la coalition présidentielle. Bruno Le Maire s'est dit «stupéfait» de voir des parlementaires «engager de telles dépenses publiques».
Nouveau vote où les députés LREM ont été mis en minorité. L'Assemblée nationale a décidé samedi 23 juillet au soir d'allouer 120 millions aux départements qui versent le RSA en 2022, pour compenser intégralement la hausse de 4% de cette prestation programmée par l'État. Un amendement en ce sens au projet de budget rectifié pour 2022 a été adopté par 125 voix contre 98, par la conjonction des votes favorables de la gauche, du RN, des LR mais aussi, et c'est la première fois, des députés du groupe Horizons allié de la majorité. Les 13 députés présents de ce groupe, fondé sous l'impulsion de l'ancien premier ministre Édouard Philippe, s'ils avaient voté contre, n'auraient cependant pas renversé le scrutin. Une suspension de séance a suivi peu après, alors que les esprits s'échauffaient. « Essayer de voter à la hussarde des crédits aux collectivités ne me paraît pas approprié », a lancé la présidente des députés LREM, Aurore Bergé, soulignant que ce n'est pas maintenant que se jouent les élections sénatoriales. « Il faut savoir s'arrêter, on ne va pas subventionner toutes les dépenses des collectivités », a averti le rapporteur général du Budget Jean-René Cazeneuve, furieux.
L'amendement adopté en commission il y a 10 jours
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est dit «stupéfait de voir des parlementaires qui n'ont que le mot rétablissement des finances publiques à la bouche engager de telles dépenses publiques». L'amendement litigieux, porté initialement par le groupe indépendant LIOT, avait déjà été adopté en commission il y a dix jours, avec un autre amendement à 1,1 milliard d'euros, afin que l'État compense aux collectivités l'augmentation générale de 3,5% pour les fonctionnaires à compter du 1er juillet. Cet autre amendement a été rejeté de justesse dans l'hémicycle, par 114 voix contre 111. Le rapporteur avait une autre proposition, celle d'un soutien financier exceptionnel de 150 millions d'euros aux collectivités territoriales fragilisées par la revalorisation du RSA mais aussi celle du point d'indice des fonctionnaires ainsi que par la hausse des prix de l'énergie. Mais il a retiré son propre amendement, suscitant une série de rappels au règlement des oppositions et de nouvelles suspensions de séance.
Présidence LR : Éric Ciotti se rapproche d’une candidature
e député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti s'est dit « prêt à relever le défi » de l'élection pour la présidence des Républicains, sans pour autant que sa « décision définitive » soit « totalement prise ». « Ma décision définitive n'est pas totalement prise, mais je suis prêt à relever le défi et très déterminé », a-t-il déclaré dans un entretien au Journal du dimanche, paru dimanche 24 juillet.
Arrivé deuxième à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle, Éric Ciotti a assuré avoir engagé « un travail pour proposer à la fois un rassemblement large et une offre politique modernisée, en phase avec les attentes des Français ». Le premier tour de l'élection à la présidence de LR aura lieu par voie électronique du 3 décembre à 18 heures au 4 décembre à 18 heures et, si aucun candidat n'obtient la majorité des suffrages exprimés, un second tour sera organisé les 10 et 11 décembre.
Laurent Wauquiez sort de la course
Si aucun ne s'est officiellement encore porté candidat, le numéro deux du parti Aurélien Pradié, l'eurodéputé François-Xavier Bellamy ou encore l'ancien commissaire européen Michel Barnier ont manifesté leur intérêt pour la présidence de LR. Annie Genevard, actuelle présidente par intérim après le départ de Christian Jacob, a également indiqué qu'elle n'excluait pas de se porter candidate. À l'inverse, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a, comme celui des Hauts-de-France Xavier Bertrand, renoncé à briguer le poste. « Laurent Wauquiez est celui qui dispose des meilleurs atouts pour espérer la victoire en 2027 », a martelé Éric Ciotti dans le JDD. « Je respecte son choix, porteur d'une véritable stratégie de retour au pouvoir de la droite républicaine », a-t-il poursuivi, estimant que Laurent Wauquiez, « peut répondre à cette question du leadership » au sein de LR en vue de la prochaine présidentielle.
Quant à Nicolas Sarkozy, qui a soutenu aux dernières législatives une rivale d'Éric Ciotti dans les AlpesMaritimes, la droite doit « assumer de rompre ce lien de dépendance » avec l'ancien président, a estimé le député. LR doit impérativement effectuer sa « révolution idéologique » pour espérer peser entre le macronisme et le RN. « Je crois à la nécessité d'affirmer une ligne politique résolument à droite, sans confusion, sans compromission », a-t-il détaillé. « Plus que jamais, j'ai la conviction que les idées de droite – l'autorité, l'identité et la liberté – sont les réponses aux maux de notre pays », a encore souligné l'élu des Alpes-Maritimes.
Covid 19 : avant de tirer sa révérence, le Conseil scientifique assume sa possible instrumentalisation politique
Clap de fin pour le Conseil scientifique. Avant de disparaître le 31 juillet prochain, l'instance est revenue sur plus de deux ans d'exercice et de relations avec le pouvoir politique.
C’est l’heure du bilan pour le Conseil scientifique. Mis en place au moment de l’apparition de la première vague de Covid-19 en France au mois de mars 2020, l’instance va cesser d’exister au 31 juillet prochain avec la fin de l’état d’urgence sanitaire. Ce jeudi, les membres qui le composent ont tenu une dernière conférence de presse où ils ont aussi bien dressé un bilan des deux dernières années, que donné des conseils pour l’avenir. Ils ont appelé à une concertation sur la façon de « vivre avec le virus ».
Au cours des deux dernières années, le Conseil scientifique présidé par Jean-François Delfraissy , professeur de médecine et spécialiste en immunologie, a joué un rôle prépondérant dans la tactique utilisée par l’Etat pour combattre l’épidémie. Avec près de 300 réunions organisées et plus de 80 avis ou notes destinées au gouvernement, le travail de cette instance a notamment été de guider l’exécutif au cours de cette période inédite : « Nous étions là pour éclairer les autorités sanitaires et politiques qui nous ont suivis sur un certain nombre de recommandations et pas sur d’autres. »
« On a pu être instrumentalisés »
Mais cette mission n’a pas toujours été évidente pour une instance qui se devait d’être autonome : « Il était indispensable, pour nous, de rester indépendants mais ça n’a pas toujours été simple puisque ce sont les politiques qui nous ont nommés », a ainsi reconnu Jean-François Delfraissy. Interrogé sur une possible instrumentalisation de la part du pouvoir politique, il n’a pas voulu se cacher : « Sûrement. On a pu être instrumentalisé par nous-mêmes, par vous, les médias, qui avez porté l’idée d’un troisième pouvoir médical et par le politique luimême, mais je pense pouvoir dire que nous avons eu un dialogue normal dans une démocratie. »
Concernant les avis du conseil, le président du Conseil a aussi admis que ses membres avaient dû apprendre à savoir dire : « On ne sait pas. Ce n’est pas simple pour des médecins et des scientifiques de reconnaître cela. On a progressivement appris l’humilité. »
Trouver les moyens de vivre avec le virus
Par l’intermédiaire de Jean-François Delfraissy, l’instance s’est penchée lors de cette allocution publique sur les mois à venir et sur l’évolution possible de l’épidémie. Elle a ainsi conseillé au gouvernement de lancer une concertation sur la manière de vivre avec le virus : « Cette stratégie constitue un changement notable par rapport aux stratégies retenues depuis le début de l’épidémie. Elle tolère la circulation du virus et consent à la survenue d’effets qui ne sont pas négligeables en termes de mortalité et de morbidité, y compris différées », est-il notamment indiqué dans le dernier avis publié par l’instance sur le site du ministère de la Santé. « Elle a des effets socialement inégalitaires, au détriment des plus vulnérables. Il nous semblerait donc opportun d’avoir un débat sur ce sujet, notamment pour protéger les plus fragiles. »