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Guerre en Ukraine : même si la Russie utilise des armes nucléaires, les Occidentaux n'interviendront pas car ils ne veulent pas "périr dans une apocalypse nucléaire", estime Dimitri Medvedev
L'ex président russe estime que l'OTAN n'interviendra pas directement en Ukraine, même en cas de frappes nucléaires russes. "Imaginons que la Russie soit obligée d'utiliser l'arme la plus redoutable [nucléaire] contre le régime ukrainien, qui a commis un acte d'agression à grande échelle, dangereux pour l'existence même de notre État. Je pense que l'OTAN n'interviendra pas directement dans le conflit même dans cette situation", a écrit Dimitri Medvedev sur sa chaîne Telegram, rapporte l'agence de presse Interfax.
L'actuel vice-président du Conseil de sécurité russe pense que la Fédération de Russie est à l'abri d'une intervention directe de l'OTAN en Ukraine, même en cas de recours à l'arme nucléaire.
L'Ukraine n'est qu'un commerce...
La fourniture d'armes modernes à l'Ukraine n'est qu'un commerce pour les pays occidentaux, ils ne veulent pas "périr dans une apocalypse nucléaire", ajoute le président de la Russie de 2008 à 2012 et fidèle soutien de Vladimir Poutine. La sécurité de Washington, Londres, Bruxelles est beaucoup plus importante pour l'Alliance atlantique que le sort de l'Ukraine, conclut Dimitri Medvedev.
Conséquences «catastrophiques» si Moscou utilise l'arme nucléaire, prévient la Maison-Blanche
L'administration Biden a confirmé dimanche que les États-Unis avaient multiplié les messages directs de mise en garde au Kremlin ces derniers mois et jours. Les États-Unis ont demandé via des canaux privés à la Russie de mettre fin à son discours agitant la menace nucléaire dans la guerre en Ukraine, une arme dont l'utilisation aurait, prévient Washington, des conséquences «catastrophiques».
«Nous avons été très clairs avec les Russes, publiquement et en privé, pour qu'ils cessent de parler d'armes nucléaires», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un entretien à la chaîne CBS News diffusé dimanche.
«Il est très important que Moscou nous entende et sache que les conséquences seraient horribles. Et nous avons été très clairs à ce sujet», a souligné le secrétaire d'État. «Toute utilisation d'armes nucléaires aurait des effets catastrophiques pour le pays qui les utilise, bien sûr, mais aussi pour beaucoup d'autres.»
Un peu plus tôt, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche avait déjà mis en garde contre les conséquences «catastrophiques» en cas d'utilisation de l'arme nucléaire par Moscou. «Nous avons la capacité de parler directement à haut niveau (aux Russes), de leur dire clairement quel est notre message et d'entendre le leur», avait aussi dit Jake Sullivan sur NBC. «Cela s'est produit fréquemment ces derniers mois, cela s'est même produit ces derniers jours», a-t-il indiqué, sans toutefois vouloir préciser la nature exacte des canaux de communication employés, afin de «les protéger».
«Ne le faites pas. Ne le faites pas. Ne le faites pas»
Mercredi dans un discours télévisé, Vladimir Poutine avait fait une allusion à la bombe atomique en se disant prêt à utiliser «tous les moyens» dans son arsenal face à l'Occident qu'il a accusé de vouloir «détruire» la Russie. «Ce n'est pas du bluff», avait aussi assuré le président russe.
Washington a déjà émis plusieurs mises en garde, avec un vocabulaire de plus en plus dur, contre un éventuel recours à l'arme nucléaire de Moscou. Interrogé le 16 septembre, avant que le président russe n'agite implicitement cette menace, Joe Biden avait lancé ce message : «Ne le faites pas. Ne le faites pas. Ne le faites pas. Vous changeriez la face de la guerre d'une manière jamais vue depuis la Seconde guerre mondiale.» Il avait averti que la réponse américaine serait «conséquente», mais sans plus de précision.
La Russie et les États-Unis sont les plus grandes puissances nucléaires du monde. La doctrine militaire russe autorise l'utilisation d'armes nucléaires tactiques sur le champ de bataille pour forcer un ennemi à battre en retraite. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, invité lors d'une conférence de presse samedi aux Nations unies à préciser les déclarations du président Poutine, a répondu que la doctrine de Moscou était «un document public».
«Je ne pense pas qu'il bluffe»
Mais la doctrine militaire russe prévoit aussi la possibilité de recourir à des frappes nucléaires si des territoires considérés comme siens par Moscou sont attaqués, ce qui pourrait être prochainement le cas avec les régions ukrainiennes dans lesquels se déroulent depuis vendredi des référendums d'annexion. Ces scrutins, qualifiés de «simulacres» sans valeur juridique par Kiev et ses alliés occidentaux, se déroulent dans les régions de Donetsk et de Lougansk, qui forment le bassin minier du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, ainsi que dans les zones occupées de Kherson et de Zaporijjia, dans le sud du pays.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit sur CBS prendre très au sérieux les menaces de son homologue russe, en se fondant sur les frappes qu'il accuse Moscou d'avoir commises à proximité notamment de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe. «Donc, il veut effrayer le monde entier», a fait valoir le président ukrainien. «Ce sont les premières étapes de son chantage nucléaire. Je ne pense pas qu'il bluffe.»
L'arme nucléaire a été utilisée deux fois dans l'histoire, en 1945, lorsque les États-Unis ont détruit les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki, tuant plus de 200.000 personnes. Le Japon impérial s'était rendu quelques jours plus tard, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale.
La Russie a de nouveau menacé mardi de faire usage de l'arme nucléaire, au dernier jour des référendums d'annexion, qu'elle organise dans quatre régions d'Ukraine, dénoncés comme des "simulacres" par Kiev et ses alliés.
L'ancien président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a assuré que Moscou défendra ces nouveaux territoires qu'elle entend incorporer à l'issue de ces scrutins, "y compris avec les armes nucléaires stratégiques". "Je vais le répéter encore une fois pour les oreilles sourdes (...): la Russie a le droit d'utiliser des armes nucléaires si nécessaire", a-t-il ajouté. Interrogé si ces déclarations représentaient la position officielle du Kremlin, son porte-parole Dmitri Peskov a rappelé la doctrine militaire russe, qui prévoit la possibilité de frappes nucléaires si des territoires considérés comme russes par Moscou sont attaqués.
Or après les référendums, "dans ces territoires, il y aura des changements cardinaux du point de vue juridique, du point de vue du droit international et du fait de toutes les conséquences respectives (des mesures prises) pour assurer la sécurité", a indiqué Dmitri Peskov.
Ces menaces nucléaires, qui sont prises au sérieux en Occident, interviennent au dernier jour des votes d'annexion organisés par Moscou dans les régions séparatistes de Donetsk et Lougansk (est) et celles sous occupation russe de Kherson et Zaporijjia (sud). Les résultats pourraient être annoncés dès mardi soir ou mercredi.
Ces scrutins, organisés dans l'urgence face au succès de la contre-offensive ukrainienne lancée début septembre, suivent le schéma de l'annexion de la Crimée en 2014. Ces cinq régions représentent un peu plus de 20% de la surface de l'Ukraine.
Le scepticisme des Occidentaux est-il justifié ? Face à ce qu’ils considèrent comme une récidive ou une rechute, les Occidentaux se partagent à nouveau entre incrédulité horrifiée et le scepticisme inquiet. Le sérieux des déclarations du président russe est, comme en février, mis en doute. « Bluff », « dérapage », « outrance », « exagération », etc. : les interprétations visant à minimiser le risque nucléaire vont bon train.
Les sceptiques ont raison de souligner qu’un usage – même circonscrit – de l’arme nucléaire aurait des conséquences dévastatrices pour Vladimir Poutine : il serait immédiatement privé de ses soutiens – déjà réticents – en Chine et en Inde ; il s’exposerait à une très large réprobation interne, à l’heure où l’opposition à la guerre se manifeste dans les rues (quelque 1 300 personnes ont été interpellées au soir du 21 septembre) ; et, surtout, il risquerait une réplique directe de la part des puissances nucléaires qui soutiennent l’Ukraine : États-Unis, Royaume-Uni et France.