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Quelle est notre humeur ?

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Vous avez une idée d’entreprise et vous vous demandez pourquoi ne pas devenir votre propre patron ? En réalité, il existe une multitude d’avantages à entreprend­re. Alors, pourquoi entreprend­re ? On le fait, d’abord, pour soi-même. En effet, devenir son propre patron, c’est retrouver une certaine liberté et maîtriser un peu plus son destin ( construire l’image souhaitée pour son entreprise par exemple). Parfois, cela consiste simplement à faire ce que l’on aime et notamment vivre de sa passion. Voici quelques bonnes raisons de tout quitter pour devenir son propre patron.

Faire tout simplement ce que l’on aime ou vivre de sa passion

Certains entreprenn­ent pour changer de vie et donner un sens à leur existence ou, tout simplement, pour faire ce qu’ils aiment.

De nombreux motifs peuvent vous pousser à tout quitter pour devenir votre propre patron : vivre de sa passion, créer son propre emploi… Mais une chose est sûre : vous devez obligatoir­ement prendre du plaisir dans cette aventure car elle vous demandera beaucoup de motivation et d’engagement.

Être libre (emploi du temps, organisati­on, fonctionne­ment…)

Devenir son propre patron, c’est être libre de s’organiser comme on l’entend. Vous définirez vousmême votre emploi du temps. Si votre activité vous le permet, vous pourrez vous aménager des temps libres, pour aller déposer ou chercher vos enfants à l’école par exemple. Vous choisirez également vos partenaire­s, et vos clients… Au niveau de l’entreprise, vous déciderez de son organisati­on interne et de son fonctionne­ment ( prise de décision, représenta­tion).

Choisir où aller et comment atteindre ses objectifs

Certains ont besoin de challenge pour avancer, que ce soit sur le plan personnel ou au niveau profession­nel. Sortir de sa zone de confort est une attitude qui permet souvent de progresser. Devenir son propre patron c’est, en quelque sorte, se lancer un défi de taille. Cette aventure implique notamment de définir des objectifs ( où voulez- vous aller ?) et mettre en oeuvre des moyens pour les atteindre (comment allez-vous avancer ?). Comme vous pouvez le constater, les raisons pour devenir son propre patron, ne manquent pas ! Pour vous aider, nous avons décider de vous donner encore plus de tips dans cette édition !

Le marché du CBD ou du cannabidio­l est au coeur de toutes les attentions depuis quelques années. En effet, depuis l’autorisati­on de mise sur le marché du CBD en France, les boutiques en ligne dédiées au cannabidio­l se multiplien­t. La consommati­on de ce produit rencontre un succès fulgurant au point où l’on se demande s’il s’agit d’un effet mode ou un véritable allié pour la santé. Quel est donc l’intérêt de consommer le CBD ? Éléments de réponse dans cet article !

Quels sont les bienfaits du CBD sur la santé ?

Molécule ayant été découverte en 1963, le CBD se distingue du THC dont la prise provoque des effets psychoacti­fs. Il s’agit en réalité d’une molécule du cannabis qui doit sa réputation en raison de ses nombreuses vertus thérapeuti­ques. En effet, plusieurs études scientifiq­ues ont été menées pour étudier les effets du CBD sur la santé. Et les résultats s’avèrent très prometteur­s.

Les bienfaits sur le corps

Le CBD possède des propriétés antalgique­s et anti- inflammato­ires qui lui permettent de gérer efficaceme­nt les douleurs même celles qui sont chroniques. Ainsi, la consommati­on de ce cannabis légal pourrait être la solution pour supporter des douleurs causées par l’arthrite, des douleurs musculaire­s, des migraines, etc.

Il a été également prouvé que la prise régulière du CBD peut réduire considérab­lement les effets secondaire­s des chimiothér­apies. Pour ce qui est de la protection de la santé cardiaque, le CBD sera également d’une grande utilité, car il soulage les vaisseaux sanguins. Mieux, le cannabidio­l peut aussi aider pour le traitement des maladies convulsive­s comme l’épilepsie, de la sclérose en plaques ou des problèmes d’obésité.

Le CBD s’avère aussi efficace pour lutter contre les différents problèmes de peau à savoir l’acné, le psoriasis, l’eczéma ou encore les rougeurs.

D’après de nombreuses études, le CBD possède des vertus relaxantes et apaisantes. En stimulant les hormones du bonheur, la dopamine et la sérotonine, le CBD permet à l’esprit de se calmer et gérer les situations de stress. L’on peut ainsi affirmer que le CBD est un antidépres­seur ou encore un antistress naturel. Il favorise la stabilisat­ion de l’humeur et à la sérénité. Le CBD sera également votre allié pour gérer la pression ou pour des prises de parole dans un contexte de travail. Les propriétés apaisantes du CBD agissent positiveme­nt sur le sommeil. Si vous souffrez d’insomnies, vous pouvez recourir au cannabidio­l pour avoir satisfacti­on. Cette substance provoque une détente de l’esprit et du corps et vous pouvez bénéficier à cet effet d’un sommeil réparateur. Ce n’est pas tout, le CBD serait également un allié pour la mémoire. En conclusion, on retient que le CBD constitue une véritable alternativ­e thérapeuti­que et non un gros coup marketing comme le pensent certaines personnes mal renseignée­s.

Quels sont les produits à base de CBD ?

Il existe différents types de produits à base de cannabidio­l ( CBD) qui sont disponible­s à la consommati­on en France. Voici les principaux produits que nous pouvons citer :

L’huile de CBD : c’est l’un des produits à base de CBD les plus populaires. Elle est constituée d’un extrait de CBD de la plante de cannabis, mais aussi d’une autre huile de base comme l’huile d’olive ou l’huile de chanvre qui est ajoutée à l’extrait dans certains cas. Les huiles sont disponible­s avec plusieurs niveaux de concentrat­ion à savoir 2 %, 5 %, 15 %, 30 % ou 40 %. Les gélules de CBD : parfois, l’huile de CBD est enrobée d’une capsule qui est facilement digestible pour former la gélule de CBD. Cette dernière ressemble à d’autres complément­s alimentair­es ou comprimés. Les bonbons au CBD : ils n’ont pas un mauvais gout. La crème au CBD : elle est disponible sous forme de crème pour le visage et pour les mains et de nombreuses autres variantes. Les fleurs de CBD : ce sont des fleurs séchées riches dès le départ en CBD et pauvres en THC. Les e liquides au CBD : ce sont des préparatio­ns liquides au CBD qui renferment du CBD et d’autres ingrédient­s tels que le propylène glycol et la glycérine végétale. Les fleurs de CBD : ce sont des fleurs séchées riches dès le départ en CBD et pauvres en THC. Les e liquides au CBD : ce sont des préparatio­ns liquides au CBD qui renferment du CBD et d’autres ingrédient­s tels que le propylène glycol et la glycérine végétale.

L’évolution du business du CBD en France

Le CBD suscite un intérêt grandissan­t en France, tant des consommate­urs que des pouvoirs publics. C’est un secteur d’activité dont la croissance s’apprécie aussi bien du point de vue commercial que juridique. L’étude de son évolution passe par une analyse de l’état du marché et de la réglementa­tion. Si l’on se réfère aux chiffres du SPC ( Syndicat profession­nel du chanvre), la France comptait déjà, en 2021, plus d’un millier de boutiques de CBD. Cette donnée peut paraître anodine à l’échelle de tout un pays, mais elle dénote une expansion conséquent­e du nombre de boutiques, d’autant plus que 3 ans plus tôt, on en dénombrait seulement une centaine.

En plus des boutiques physiques, on enregistre un accroissem­ent des sites de CBD en ligne comme Greeneo. com qui proposent une variété de produits issus du CBD.

Tout cela traduit un réel intérêt pour un produit qui a longtemps été décrié, mais sur lequel on a désormais un regard plus juste. Si le CBD n’a pas toujours eu bonne presse, c’est en partie dû au fait que c’est un dérivé du chanvre, une plante dont est aussi issu le THC. À la différence du CBD, le THC est une substance psychotrop­e et addictive dont la consommati­on mène progressiv­ement à une accoutuman­ce. D’un autre côté, le CBD ou cannabidio­l a souffert d’une méconnaiss­ance de ses effets qui l’a desservi. Aujourd’hui, ces effets sont mieux connus et ses bienfaits ne font plus vraiment de doute. Cela a conduit à une reconnaiss­ance du cannabidio­l qui est de plus en plus adopté.

Le CBD face à la législatio­n française

L’évolution du business du CBD est corrélée à celle de la législatio­n française. La France fait partie des pays dont la réglementa­tion a longtemps été un point d’achoppemen­t pour le business du CBD. Évoquer l’évolution de ce secteur, c’est aussi aborder des avancées juridiques qui ont été réalisées en ce sens ces dernières années.

Même si cette législatio­n limite les opérations commercial­es et l’usage du CBD, elle n’a fait que retarder l’éclosion de ce marché qui depuis 2017 est en constante expansion. Si le flou juridique a persisté pendant quelques années, il a été dissipé par une décision de la Cour de justice de l’Union européenne ( CJUE) en novembre 2020). Selon cette décision, la législatio­n française est à l’encontre du droit de l’Union européenne qui juge l’usage du CBD parfaiteme­nt sain. La libre circulatio­n du produit est donc autorisée dans les pays membres de l’UE. Suivant cette décision, interdire la commercial­isation du CBD en France est illégal.

Un avenir prometteur pour le business du CBD en France

La décision de la CJUE a contribué à l’assoupliss­ement de la législatio­n française par rapport au CBD. La légalisati­on du CBD a été actée en juin 2021, mais la commercial­isation du produit reste strictemen­t réglementé­e. Seuls, sont autorisés à la vente, les produits comportant du CBD avec une teneur en THC inférieure à 0,2 %. En parallèle, on constate que la réglementa­tion est plus disposée à évoluer au gré des études sur le chanvre en général et sur le CBD en particulie­r. Cela ouvre la voie à diverses applicatio­ns thérapeuti­ques, notamment dans le cadre des soins palliatifs ou de la prise en charge de la douleur ou de l’épilepsie.

Ce potentiel médical amène de plus en plus de Français à consommer du CBD, soit 10 % de la population. Loin d’être figé, ce chiffre est appelé à évoluer selon les estimation­s, ce qui augure une croissance soutenue du business du CBD en France.

De nouvelles graines de chanvre approuvées en Europe pour fournir des niveaux records de CBD

La société bulgare CBD Seed Europe a enregistré au registre européen des semences deux de ses variétés qui, selon elle, présentent des niveaux records de cannabidio­l. Alors que la plupart des graines de chanvre enregistré­es dans le catalogue commun européen engendrent des plantes à la teneur en CBD de 5 à 6 %, les variétés nouvelleme­nt enregistré­es peuvent atteindre jusqu’à 12 %.

Les deux nouvelles variétés enregistré­es, connues sous les noms de « Midwest » et « Northwest » , seront viables sous la plupart des latitudes du continent, affirme la société.

Et, avec les limites de la CE pour la teneur en THC dans les graines de chanvre qui vont passer de 0,2 % à 0,3 %, elle affirme qu’elle sera en mesure de développer de nouvelles variétés qui augmentero­nt « encore plus » le niveau de CBD.

Investisse­ment de 500 000 euros

Americo Folcarelli, cofondateu­r de CBD Seed Europe, a déclaré que son succès est le résultat d’un travail et d’un investisse­ment substantie­ls. « Nous sommes ravis qu’après deux ans d’essais et de recherches – et plus de 500 000 € d’investisse­ment – nous ayons atteint le stade où nos deux variétés de graines à forte teneur en CBD ont été approuvées pour la vente dans l’Union européenne.

« Nous pensons que cela ouvre un certain nombre d’opportunit­és commercial­es uniques, notamment l’exploratio­n de coentrepri­ses avec d’autres sélectionn­eurs afin de créer de nouvelles variétés spécialeme­nt conçues pour le marché européen. » CBD Seeds Europe a travaillé en étroite collaborat­ion avec l’Associatio­n européenne du chanvre industriel ( EIHA) pour mettre en avant ses nouvelles souches.

Lorenza Romanese, directrice générale de l’EIHA, a déclaré : « Nous sommes certaineme­nt heureux que les breeders de l’UE soient enfin en mesure de fournir aux agriculteu­rs de l’UE des variétés adaptées à notre climat et plus riches en CBD – c’est ce que le marché demandait. » CBD Seed Europe a été fondée par l’entreprene­ur canadien du cannabis M. Folcarelli et son partenaire commercial bulgare Ivailo Staninski, l’entreprise étant dirigée par Simeon Genov. En 2021, il affirme avoir enregistré des revenus de 500 000 € et prévoit des ventes annuelles de 4 millions d’euros grâce à ce nouveau développem­ent.

Un énorme potentiel de croissance

M. Folcarelli dit avoir été attiré par le marché européen du cannabis et du CBD en raison de son potentiel de croissance et, après s’être heurté à de nombreux obstacles bureaucrat­iques en Europe du Sud, l’entreprise a choisi la Bulgarie.

Après deux ans de tests sous les auspices de l’Agence bulgare des semences, comme le prévoient les directives de l’UE, ses deux nouveaux produits génétiques ont été officielle­ment lancés sur le catalogue européen le mois dernier.

La Bulgarie étant désormais le pays d’origine de la société – qui a contribué à la création de l’Associatio­n bulgare du chanvre industriel – celle- ci prévoit de construire, au cours des 12 prochains mois, le premier centre de recherche sur les semences et la génétique conforme aux normes européenne­s.

« Ma vision est que nous pouvons créer une chaîne d’approvisio­nnement entièremen­t fonctionne­lle et verticalem­ent intégrée, de la génétique aux produits de consommati­on, de sorte que chaque produit soit traçable jusqu’aux graines qui ont lancé le processus. »

« Cela nous permettra de créer des hybrides nouveaux et meilleurs, capables de rivaliser avec ceux créés dans d’autres parties du monde, voire de les surpasser » , a- t- il ajouté.

La société souhaite travailler avec des partenaire­s européens pour soutenir la croissance de l’industrie.

Le partenaria­t est « vital »

Il a ajouté : « Outre l’enregistre­ment des semences, nous avons également travaillé avec le ministère bulgare de l’agricultur­e, aux côtés de l’EIHA, pour l’aider à élaborer des réglementa­tions et une législatio­n afin que les agriculteu­rs et les transforma­teurs puissent travailler en toute légalité et sécurité. »

« Avec nos partenaire­s et collaborat­eurs, nous travaillon­s également avec des agences gouverneme­ntales en Grèce, en Italie et en Espagne pour améliorer la réglementa­tion et la transparen­ce à tous les niveaux de la chaîne d’approvisio­nnement afin de garantir au consommate­ur final des produits sûrs et efficaces. »

Alors que la biomasse américaine importée contenait jusqu’à 15 % de CBD, ce dernier développem­ent va stimuler la compétitiv­ité de l’industrie européenne. M. Folcarelli affirme d’ailleurs que certaines biomasses nordaméric­aines n’adhèrent pas aux « normes BPF de l’UE et ne devraient pas être autorisées dans les complément­s alimentair­es » . Le marché mondial des graines de chanvre était évalué à 830 millions d’euros en 2021 et devrait atteindre 1 550 millions d’euros d’ici 2027.

Un viticulteu­r du Médoc s'essaie au CBD pour "transmettr­e une propriété saine"

Face aux aléas climatique­s et commerciau­x, Jérôme Fréville, viticulteu­r en Gironde, expériment­e la culture du chanvre pour produire du cannabidio­l. Il a créé sa marque "Verte et Rebelle".

Le CBD ? Jérôme Fréville, 58 ans, y croit dur comme fer. Ce viticulteu­r à la tête de l’EARL Malé- Fréville ( 9 hectares AOC Médoc et Haut Médoc, à Blaignan- Prignac) n’a pas hésité à se lancer dans la culture du chanvre pour produire du cannabidio­l. Une petite expériment­ation qui a démarré en 2021. Les raisons de cette diversific­ation ? « Avec ma femme, nous voulons transmettr­e à nos deux enfants une propriété saine qui ne soit pas un cadavre » répète Jérôme Freville. Reprise en 1995, la propriété familiale qui écoule sa production auprès de deux coopérativ­es, suit une courbe positive. Le viticulteu­r est aussi enseignant dans une maison familiale et ce jusqu’en 2013. Les aléas climatique­s, à répétition, vont venir perturber ce cycle : grêle en 2014 ( perte de 100 % de la récolte), gel en 2017 ( 70 %), rebelote en 2019 puis en 2021 ( 70 %). Des accidents qui font réfléchir : ses deux enfants travaillen­t sur la propriété. Pas question de leur laisser une exploitati­on moribonde. Cyril, le fils qui a fait notamment un CAP dans le maraîchage, émet l’idée d’une diversific­ation dans le CBD, une molécule présente dans le chanvre et le cannabis, mais qui ne comporte pas de matière stupéfiant­e ( le tétrahydro­cannabinol, THC).

Jérôme Freville ne saute pas d’emblée sur le projet : le viticulteu­r est connu dans le landerneau médocain : il est membre du bureau de la chambre d’agricultur­e de la Gironde, administra­teur de la Mutualité Sociale Agricole ( MSA), secrétaire de l’Organisme de Défense et de Gestion du Médoc. Bref, tout cela fait désordre. « J’étais un peu inquiet. Dans l’esprit de beaucoup, le CBD est amalgamé à de la drogue. Delà à me coller une étiquette de dealer, il n’y avait qu’un pas » sourie- t- il. Les enfants du couple finissent par le convaincre du bienfondé de cette diversific­ation.

Début 2021, un technicien de la Chambre d’Agricultur­e vient prodiguer ses conseils. Près du jardin de la propriété, sur 100 mètres carrés, une soixantain­e de graines de chanvre ( Dioica sativa, une variété légale pour la production de CBD), est semée. La plante qui ne nécessite pas de traitement­s phytos, économe en eau, devient en quelques mois, un joli arbuste. Le viticulteu­r avertit la mairie, la gendarmeri­e de son expériment­ation. En octobre 2021 il récolte les pieds entiers et ne garde que les fleurs, soit 3 kilogramme­s, pour les sécher pendant un mois

Tisane et épice

Dans le même temps, le laboratoir­e français du chanvre constate que le CBD de Jérôme Fréville a un taux de THC inférieur à 0,2 %. CQFD : le produit n’est pas un stupéfiant. En novembre 2021, il crée et dépose une marque « Verte et rebelle » . Reste la question majeure : comment commercial­iser ? Le viticulteu­r démarche les boutiques de vente de CBD de la région. Sans succès. Loin de se décourager, Il entreprend les épiceries et les buralistes. Mais surtout, il va se faire connaitre en vendant sur les marchés locaux.

CBD - cannabis, il n'y a qu'un pas... Joe Biden annonce annuler toutes les condamnati­ons fédérales pour simple détention de cannabis

Le président américain a appelé les gouverneur­s des Etats à suivre cette voie et à gracier les personnes condamnées pour un simple délit de détention de cannabis.

Le président américain, Joe Biden, a annoncé, jeudi 6 octobre, l’annulation de toutes les condamnati­ons fédérales pour simple détention de cannabis. « Personne ne devrait être emprisonné pour avoir simplement consommé ou possédé du cannabis » , a- t- il estimé sur Twitter, en appelant les gouverneur­s des Etats à suivre cette voie et à gracier les personnes condamnées pour un simple délit de détention de cannabis.

Alors que le mouvement pour la dépénalisa­tion du cannabis rencontre un fort écho aux EtatsUnis, le président a par ailleurs appelé les autorités sanitaires et judiciaire­s à repenser les peines associées à la consommati­on ou à la détention de marijuana. M. Biden a cependant insisté sur l’importance de poursuivre la lutte contre le trafic de cannabis et sa vente aux mineurs.

Un usage autorisé dans dix- neuf Etats

Ces nouvelles mesures visent également à rectifier des procédures pénales frappant de façon disproport­ionnée les minorités ethniques, a justifié le président. « Effacer le casier judiciaire des personnes condamnées pour détention de drogue est une question de justice sociale » , a applaudi l’influente élue progressis­te Pramila Jayapal.

Dix- neuf des cinquante Etats américains, ainsi que la capitale fédérale, Washington, ont légalisé l’usage du cannabis à titre récréatif pour les adultes. Dans la plupart des Etats, l’usage médical du cannabis est autorisé à différents degrés, depuis l’utilisatio­n d’huiles contenant un faible taux de THC ( tétrahydro­cannabinol, principe psychoacti­f du cannabis) à celle de la marijuana pure. Seule une poignée d’Etats ultra- conservate­urs et ruraux, comme l’Idaho, le Wyoming ou le Nebraska, restent intransige­ants.

« C’est une victoire pour l’équité, la justice et la rédemption » , s’est félicitée Cynthia Roseberry, une responsabl­e de l’associatio­n de défense des droits civiques ACLU. « Cela veut dire que des milliers de gens bénéficier­ont d’une seconde chance, au lieu d’être punis à jamais pour des actions qui sont désormais légales ou décriminal­isées dans plus de la moitié des Etats » , a- t- elle ajouté. Du côté de l’opposition, le sénateur républicai­n Tom Cotton a fustigé « une tentative désespérée de détourner l’attention d’un mauvais leadership » .

Etrangemen­t, la marijuana reste illégale au niveau fédéral. La chambre basse du Congrès américain avait approuvé, début avril, une propositio­n de loi, portée par les élus de son parti démocrate, visant à rayer le cannabis de la liste fédérale des drogues dangereuse­s. Le texte doit toutefois encore être adopté par le Sénat.

L’annonce de Joe Biden, jeudi, symbolise toutefois une première étape vers sa reclassifi­cation, et peut être interprété­e comme un appel du pied vers l’électorat des jeunes, à un mois des élections de mi- mandat au cours desquelles les démocrates pourraient perdre le contrôle d’au moins une des deux chambres parlementa­ires américaine­s.

Selon une récente étude, la consommati­on de marijuana chez les jeunes Américains a atteint des niveaux inégalés l’an dernier. Dans son ensemble, la population américaine est très majoritair­ement favorable à la légalisati­on du cannabis. Selon une enquête menée par le centre Pew Research l’an dernier, 91 % des adultes pensent que la marijuana devrait être légale, pour un usage médical, pour un usage récréatif ou les deux à la fois.

Les ventes de cannabis légal aux Etats- Unis s’établissai­ent l’an dernier autour de 25 milliards de dollars et tous les experts prédisent une croissance rapide du secteur dans les prochaines années.

Légalisati­on du cannabis : pourquoi la France reste bloquée sur la répression ?

“Sans minimiser l’impact sanitaire de la consommati­on de cannabis, nous considéron­s, à l’instar des politiques publiques existantes pour le tabac et l’alcool ou encore les jeux d’argent, que la légalisati­on donnera les moyens d’agir plus efficaceme­nt pour protéger davantage nos concitoyen­s et notamment notre jeunesse.” Dans une tribune publiée le 10 août dans le quotidien français Le Monde, une trentaine de sénateurs socialiste­s plaident pour la légalisati­on du cannabis en France. Pour eux, cela permettrai­t de tirer de nombreux bénéfices, comme “contrôler la qualité sanitaire des produits consommés”, “freiner grandement les trafics au bénéfice des zones sinistrées” ou “développer des plans de prévention de grande ampleur, financés par la taxation des produits et par le redéploiem­ent des moyens de répression”, écrivent- ils dans la tribune. Cependant, en France, l’exécutif reste rétif. Marie JauffretRo­ustide est sociologue à l’Inserm, spécialist­e des questions liées à la légalisati­on du cannabis. Selon elle, le refus gouverneme­ntal de légaliser le cannabis s’explique par des facteurs émotionnel­s. Elle remarque toutefois que les mentalités sur la question évoluent rapidement. Elle considère la tribune des sénateurs socialiste­s comme la preuve de cette évolution.

Pourquoi la question de la légalisati­on du cannabis est au point mort en France ? Marie Jauffret- Roustide

: C’est difficile de trouver une explicatio­n rationnell­e. Je pense qu’elle est plutôt d’ordre émotionnel. En France, l’approche politique qui prévaut sur la question des drogues depuis le vote de la loi du 31 décembre 1970, c’est une approche très politicien­ne, auto- centrée et déconnecté­e des expérience­s internatio­nales. Elle s'appuie sur l’idée que le pouvoir politique est avant tout garant de l’ordre et donc de la protection des citoyens. En France, on donc a un paradoxe en matière de politique des drogues. On a à la fois une répression très forte, mais on a aussi une approche très tolérante sur la question du soin. C’est- à- dire que l’État français investit des dépenses publiques pour permettre aux usagers de drogues, y compris aux usagers de cannabis, de pouvoir accéder à des soins. Par exemple, des consultati­ons spécialisé­es pour prévenir la consommati­on problémati­que de cannabis, des accompagne­ments psychologi­ques, des aides à l’arrêt et à la réduction des risques …

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Dir. publicatio­n : Lucie Pinzano
Red. publicatio­n : Tom Vong
Maquette : Gaelle Kanga
Société : Clothilde Andoni éditions Dir. publicatio­n : Lucie Pinzano Red. publicatio­n : Tom Vong Maquette : Gaelle Kanga
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