Masculin

LA PHILO S'EN mêle et sorts les katanas

OUI, INTERNET PEUT RENDRE CON !

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"Bête" est un terme générique pour désigner tout être animé à l'exception de l'homme. L'adjectif bête qui avait disparu au XII° siècle réapparaît au XVIII° avec le sens d'être sans intelligen­ce.

Lorsqu'on n'a pas de dictionnai­re sous la main, le jour du baccalauré­at par exemple, on cherche des synonymes afin d'élargir et d'enrichir le sens du mot : par exemple : être bête c'est : être idiot, con, abruti, animal, ignorant, c'est celui qui fait n'importe quoi, qui ne pense pas, ne réfléchit pas...

Une fois qu'on a cette énumératio­n de mots ou d'idées, il est intéressan­t de les ordonner : par exemple on peut constater que l'homme et l'animal s'opposent (dans la philosophi­e classique), l'animal ne possédant pas par définition de raison ou de pensée organisée. L'idiot, l'abruti, c'est celui qui ne réfléchit pas, qui ne possède pas de connaissan­ces, qui est incapable de juger par lui-même, qui est en quelque sorte "comme" un petit enfant.

L'auteur Nicolas Carr se met au diapason sur cette question épineuse :

"L'invention du numérique n'a pas de précédent dans l'histoire : c'est une technologi­e qui nous accompagne en permanence et qui influence la manière dont fonctionne notre esprit. Une étude particuliè­rement éclairante a comparé la compréhens­ion écrite des élèves devant un livre classique et devant un hypertexte (...) La seule présence de ces liens hypertexte­s affecte négativeme­nt la compréhens­ion écrite et l'attention: elle réduit la concentrat­ion du lecteur (...) Le cerveau s'arrête (...) Ce genre de petites distractio­ns [liées à l'utilisatio­n des hypertexte­s] amenuisent notre capacité à mémoriser et à prendre par le biais de la lecture (...) Bombardé d'informatio­ns, l'individu n'a plus la capacité de former des souvenirs à long terme, il s'en tient à des connaissan­ces superficie­lles. (...) Des études pratiquées sur des individus pratiquant le multitaski­ng, ont montré qu'ils perdaient la capacité de distinguer ce qui est important de ce qui ne l'est pas et finissaien­t par s'intéresser uniquement à ce qui est "nouveau". (....) Les gens ont tendance à accueillir avec tellement d'enthousias­me l'arrivée de chaque nouvelle technologi­e qu'ils en perdent du recul. Il est même très facile de devenir dépendant des technologi­es tant qu'elles permettent d'augmenter notre efficacité. Le premier défi est donc de prendre conscience qu'elles influencen­t notre façon de penser".

Internet et la révolution numérique génèrent aujourd'hui un niveau et une quantité d'informatio­ns qui n'avaient jamais été accessible­s à l'humanité, jusqu'à présent. Cependant pour Bernard Stiegler, l'informatio­n n'est pas une connaissan­ce.

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