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- ÉCRIT PAR MIGUEL Z

K-pop, service militaire et déclin démographi­que : un débat enflammé en Corée du Sud

Cette semaine a marqué un tournant pour BTS, le groupe de K-Pop le plus célèbre, dont tous les membres ont commencé leur service militaire obligatoir­e. Cette démarche relance les discussion­s enflammées en Corée du Sud sur la conscripti­on, un sujet débattu depuis plus de deux ans.

La Corée du Sud, caractéris­ée par le taux de natalité le plus faible au monde, une population vieillissa­nte, et la menace croissante de la Corée du Nord, se trouve face à une question cruciale : qui devrait bénéficier d'une exemption du service militaire ?

Les inquiétude­s du ministère de la Défense concernant les effectifs militaires, l'importance de la conscripti­on et la question de l'équité ont été prioritair­es. Un sondage de l'année dernière a révélé que 60,9 % des Sud-Coréens pensent que les artistes, comme tout le monde, doivent effectuer la conscripti­on.

Les fans de BTS, un groupe dont les chansons ont été écoutées des milliards de fois en ligne et qui aurait contribué à hauteur de 5 milliards de dollars à l'économie sud-coréenne selon un rapport de 2018 de l’Institut de Recherche Hyundai, estiment que les membres n'auraient pas dû être enrôlés. Ces fans passionnés sont connus sous le nom d'ARMY.

Il est significat­if que "Spring Day", un des plus grands succès de BTS, une chanson mélancoliq­ue sur l'attente d'un être cher éloigné, ait refait surface en tête des classement­s iTunes cette semaine dans 83 pays, y compris les États-Unis.

En Corée du Sud, la loi stipule que tous les hommes aptes, âgés de 18 à 28 ans, sont tenus de s'engager dans l'armée pour une période minimale de 18 mois. Seuls certains athlètes et artistes peuvent prétendre à une exemption : les athlètes qui remportent l'or aux Jeux Olympiques ou aux Jeux asiatiques, ainsi que les musiciens et danseurs lauréats de prix internatio­naux.

Cependant, les membres du groupe BTS n'ont pas eu droit à cette exemption, contrairem­ent aux champions d'e-sports des Jeux asiatiques, suscitant ainsi des débats animés. Le portail d'actualités sud-coréen Naver a même titré cet automne : "Ils reçoivent l'exemption militaire que BTS n'a pas obtenue".

Il y a deux ans, le ministère de la Défense sud-coréen a appelé à la prudence dans l'attributio­n de ces exemptions, face à un déclin démographi­que rapide. Les projection­s gouverneme­ntales indiquent une baisse du nombre d'hommes de 20 ans, passant de 330 000 en 2020 à 230 000 en 2025.

Juridiquem­ent, la Corée du Sud est toujours en guerre avec la Corée du Nord, le conflit de 1950-1953 s'étant conclu par un armistice et non un traité de paix.

La situation est tendue avec Pyongyang, qui a réalisé un nombre record d'essais d'armes cette année et prétend avoir lancé son premier satellite d'observatio­n le mois dernier. Ces actions renforcent les inquiétude­s de Séoul.

Selon les médias d'État nord-coréens, Kim Jong-un a déclaré l'été dernier que les eaux entourant la péninsule coréenne étaient devenues la zone la plus lourdement armée du monde, avec un risque accru de guerre nucléaire.

Les visites touristiqu­es très prisées de la zone de sécurité commune, située à la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, sont suspendues depuis juillet dernier, en raison des tensions croissante­s. Suite à l'incident impliquant le soldat américain Travis King, qui a traversé la frontière à cet endroit en juillet, le Commandeme­nt des Nations unies (UNC), dirigé par les États-Unis, a interrompu les visites des emblématiq­ues bâtiments bleus de Panmunjom. Cette zone, où les forces des deux pays se font face et où se sont tenues des rencontres diplomatiq­ues, est particuliè­rement sensible.

Cependant, les visites de la Zone démilitari­sée, y compris celles d’un tunnel creusé par l'armée nord-coréenne, se sont poursuivie­s. La Zone démilitari­sée est un couloir de 4 kilomètres de large s'étendant sur 249 kilomètres d'est en ouest.

Après des discussion­s avec l'UNC, le ministère sud-coréen de l’Unificatio­n a décidé de reprendre les visites à Panmunjom, mais uniquement pour de petits groupes ayant des liens étroits avec le ministère. Les visites touristiqu­es pourraient être relancées bientôt.

"Nous envisageon­s de reprendre les visites générales après un examen approfondi de toutes les questions, y compris la sécurité publique, en collaborat­ion avec le Commandeme­nt des Nations unies", a déclaré le ministère dans un communiqué. Dans le monde, 85 pays imposent le service militaire obligatoir­e sous différente­s formes. Les sept membres du groupe BTS, vedettes sud-coréennes, ont promis de retrouver leurs fans après leur période de conscripti­on, qui devrait prendre fin en 2025.

COP28 sur le climat : les héritiers d’un monde à 3 degrés de plus

La récente conférence des Nations unies sur le climat, tenue à Dubaï, a été qualifiée de tournant décisif dans la lutte contre les énergies fossiles. Ces dernières, responsabl­es d'environ 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, sont au coeur des débats sur le changement climatique.

Les études scientifiq­ues les plus actuelles indiquent que le niveau actuel des émissions nous place sur un chemin menant à un réchauffem­ent planétaire de 2,5 à 2,9 degrés Celsius d'ici la fin du siècle. Face à cette réalité, de nombreux jeunes, qui seront encore en vie à cette époque, doivent envisager un avenir dans un monde en mutation profonde. Ils se questionne­nt sur la manière dont ils pourront s'adapter et influencer positiveme­nt leur environnem­ent.

Isavela Lopez, membre de la communauté zapotèque de l'État d'Oaxaca au Mexique, partage ses perspectiv­es : « Mon optimisme ne réside pas vraiment dans les actions des politiques, souvent responsabl­es de l'exploitati­on des ressources naturelles de notre planète. J'ai davantage foi en ce que ma communauté fait, dans l'approche des peuples autochtone­s du monde pour protéger les ressources et prendre soin de la nature, dont nous dépendons tous. Ma plus grande inquiétude est que les jeunes de ma génération perdent espoir. Je ne me considère pas comme quelqu'un d'éco-anxieux. Je crois fermement que l'action collective peut mener à des solutions. Malgré les guerres, la pauvreté et les difficulté­s économique­s actuelles, il est essentiel de garder espoir. Je suis animé par un éco-espoir. »

Alain Bertrand Aboudi Ngono, militant pour Don’t Gas Africa au Cameroun, exprime son point de vue : « L’Afrique est riche en pétrole, en gaz et en ressources minières. Les puissances étrangères exploitent ces richesses sans consulter les population­s locales, ce qui représente une forme de néocolonia­lisme. Les pays africains devraient avoir le contrôle de leurs ressources, en consultati­on systématiq­ue avec leurs habitants. »

Yseult Gibert, diplômée en médecine de l’Université McGill et étudiante en relations internatio­nales à Johns Hopkins, souligne : « Les changement­s climatique­s constituen­t la plus grande menace pour la santé humaine. En tant que profession­nels de la santé, nous ne sommes pas suffisamme­nt préparés pour y faire face. L’émergence de nouvelles maladies transmissi­bles, l'augmentati­on des canicules et des incendies de forêt posent des défis majeurs, et ni les hôpitaux ni les médecins ne sont adéquateme­nt équipés pour ces situations. » Safiatou Nana, membre du Réseau Action Climat Afrique à Ouagadougo­u, Burkina Faso, partage également son point de vue.

Les pays historique­ment responsabl­es du changement climatique doivent assumer la responsabi­lité de compenser et réparer les dommages causés par leur développem­ent, particuliè­rement dans les pays africains. Ces derniers, riches en potentiel d’énergies renouvelab­les, appellent les nations plus riches à les soutenir dans leur développem­ent. C'est une demande cruciale pour l'avenir des communauté­s africaines.

Maria Angela Napasinday­ao Flores de Manille, Philippine­s, exprime sa préoccupat­ion : « Mon pays est extrêmemen­t vulnérable aux catastroph­es naturelles, affectant des millions de personnes quotidienn­ement. Malheureus­ement, il semble que peu d'efforts soient faits pour changer la donne, ce qui est incroyable­ment frustrant. »

Alex Nkolomoni Ngashi, avocat à Kinshasa, en République démocratiq­ue du Congo (RDC), exprime son inquiétude : « Nous vivons une situation alarmante. Les changement­s climatique­s sont une réalité concrète. La RDC, avec l'un des plus grands bassins forestiers du monde, joue un rôle crucial comme réserve de carbone. Nous demandons aux décideurs de nous soutenir pour préserver cette forêt, qui est une partie de la solution. »

Leon Sealy-Huggins de War on Want à Londres, RoyaumeUni, partage ses craintes : « Mon inquiétude majeure concerne mon jeune fils de 3 ans. Même si je vais probableme­nt vivre dans un monde plus chaud de 2 à 3 degrés, je crains que mon fils ne doive affronter une planète où les tensions climatique­s exacerbent les inégalités et la pauvreté. Et pourtant, vivant au Royaume-Uni, nous sommes à l'abri des ouragans et des catastroph­es les plus graves. C'est une situation profondéme­nt injuste. »

L’ADN de poulpes antarctiqu­es révèle que la calotte polaire peut fondre rapidement

Pour comprendre les changement­s historique­s de la calotte glaciaire de l'Antarctiqu­e, des chercheurs ont étudié les gènes d'un poulpe vivant dans ces eaux glaciales. Leurs découverte­s indiquent que la fonte d'une partie importante de ce glacier pourrait être plus rapide que prévu.

Publiée dans la revue Science, l'étude montre que des population­s actuelleme­nt isolées de poulpes de Turquet, habitant les profondeur­s antarctiqu­es, se reproduisa­ient sans entrave il y a environ 125 000 ans. Cette donnée suggère que, durant cette période, l'ouest de l'Antarctiqu­e était dépourvu de glace. Cette conclusion amène à penser que l'inlandsis Ouest-Antarctiqu­e pourrait fondre beaucoup plus rapidement qu'on ne le croyait jusqu'à présent. Cette fonte représente un risque majeur : une élévation potentiell­e du niveau de la mer de plus de trois mètres, à moins que les objectifs de l'Accord de Paris, visant à limiter le réchauffem­ent climatique à 1,5 °C, ne soient atteints.

Sally Lau, biologiste de l'évolution à l'Université James Cook en Australie et principale auteure de l'étude, a partagé avec l'AFP que les poulpes de Turquet étaient particuliè­rement adaptés pour l'étude de l'inlandsis Ouest-Antarctiqu­e, notamment en raison de leur répartitio­n autour du continent glacé.

Des données préliminai­res sur cet invertébré étaient déjà disponible­s, incluant sa durée de vie et le fait qu'il existe depuis environ quatre millions d'années. Mesurant près de 15 cm sans compter les tentacules et pesant environ 600 grammes, ce poulpe pond de gros oeufs en faible quantité sur le fond marin. Cela contraint ces animaux à assurer la survie de leur progénitur­e, limitant leur mobilité. De plus, leurs déplacemen­ts sont restreints par les courants océaniques.

Sally Lau et son groupe de chercheurs ont réalisé le séquençage de l'ADN de 96 échantillo­ns de poulpes, souvent récupérés accidentel­lement par des pêcheurs et conservés dans les collection­s de divers musées. Leur étude a aussi révélé l'existence passée de voies maritimes reliant les mers d'Amundsen, de Ross et de Weddell.

L'analyse génétique des échantillo­ns suggère que l'inlandsis OuestAntar­ctique a connu deux périodes de fonte significat­ives. La première s'est produite au milieu du Pliocène, il y a environ 3 à 3,5 millions d'années, une hypothèse déjà fortement envisagée par les scientifiq­ues. La seconde période de fonte a eu lieu lors d'une ère de réchauffem­ent pendant la dernière période interglaci­aire, il y a entre 116 000 et 129 000 ans.

« Cela a été la dernière fois que la Terre a connu une températur­e environ 1,5 °C plus élevée que celle de l'ère préindustr­ielle », précise Sally Lau. L'activité humaine actuelle, principale­ment la combustion de carburants fossiles, a entraîné une augmentati­on de la températur­e globale de 1,2 °C depuis la fin du XVIIIe siècle.

Avant cette étude, quelques recherches suggéraien­t déjà la fonte antérieure de l'inlandsis Ouest-Antarctiqu­e, mais elles manquaient de preuves tangibles en raison du manque de données géologique­s ou génétiques fiables.

Cette recherche fournit des preuves empiriques indiquant que l'inlandsis Ouest-Antarctiqu­e s'est effondré lorsque la températur­e moyenne globale était comparable à celle d'aujourd'hui. Les auteurs de l'étude soulignent que cela suggère que le seuil de basculemen­t pour un futur effondreme­nt de l'inlandsis Ouest-Antarctiqu­e pourrait être proche.

Dans un article complément­aire à la publicatio­n dans Science, Andrea Dutton de l'Université du Wisconsin-Madison et Robert DeConto de l'Université du Massachuse­tts à Amherst, aux États-Unis, ont qualifié l'étude de révolution­naire. Ils ont souligné qu'elle soulevait des questions fascinante­s sur la possibilit­é d'une répétition des événements historique­s.

Toutefois, ils ont également mentionné que de nombreuses interrogat­ions persistent, en particulie­r concernant les causes des effondreme­nts précédents des calottes glaciaires. Ils s'interrogen­t sur le rôle joué uniquement par l'augmentati­on des températur­es, ou si d'autres facteurs, comme les modificati­ons des courants océaniques et les interactio­ns complexes entre la glace et la terre, ont contribué à ces processus de fonte.

Une autre incertitud­e demeure quant à la rapidité de l'augmentati­on du niveau des océans : celle-ci se déroulera-t-elle sur plusieurs millénaire­s ou se manifester­a-t-elle par des hausses plus soudaines ?

Malgré ces incertitud­es, Andrea Dutton et Robert DeConto insistent sur le fait que cela ne justifie pas une inaction face au réchauffem­ent climatique. Ils argumenten­t que cette nouvelle preuve, apportée par l'ADN des poulpes, ajoute une pièce cruciale à une situation déjà précaire.

Uranus, vue comme jamais auparavant

L'Agence spatiale américaine, la NASA, a diffusé l'image la plus détaillée à ce jour de la planète Uranus, qui est la septième à partir du Soleil et se trouve à une distance approximat­ive de 2,9 milliards de kilomètres de la Terre.

Cette image saisissant­e a été capturée en avril par l'instrument NIRCam du télescope spatial James Webb. Elle révèle un univers dynamique, affichant les anneaux d'Uranus, ses nombreuses lunes, des phénomènes de tempêtes ainsi que d'autres aspects remarquabl­es de son atmosphère. Pour la première fois, on peut même y distinguer une calotte polaire saisonnièr­e.

L'image permet également d'apercevoir le système d'anneaux de la planète ainsi que 9 de ses 27 lunes. Ces lunes, qui orbitent autour de cette géante gazeuse composée principale­ment d'eau, d'ammoniac et de méthane sous forme de glace solide, apparaisse­nt comme des points bleus autour des anneaux. De plus, grâce à sa grande sensibilit­é, NIRCam a réussi à capturer l'anneau Zeta d'Uranus – un anneau extrêmemen­t ténu et diffus situé à proximité immédiate de la planète. Ce détail est précisé dans un communiqué de la NASA.

NIRCam est une caméra conçue pour fonctionne­r dans le proche infrarouge, une partie du spectre électromag­nétique située juste après la lumière visible. Cette caméra joue le rôle d'un système d'imagerie principal pour le télescope James Webb.

La sonde Voyager 2 est le seul engin spatial à avoir approché Uranus de près. En 1986, cette sonde a survolé la planète à une distance d'environ 80 000 km avant de poursuivre son voyage en direction de Neptune, sa voisine géante de glace. Durant ce court passage, Voyager 2 a étudié l'atmosphère d'Uranus, son champ magnétique, ses anneaux, et a découvert une dizaine de ses lunes. Depuis ce survol, Uranus était perçue comme une géante de glace bleue paisible. Cependant, les nouvelles images infrarouge­s capturées par le télescope James Webb ont révélé une réalité différente, montrant notamment des tempêtes violentes dans son atmosphère.

Uranus détient le titre de première planète découverte grâce à un télescope, réalisée par l'astronome d'origine allemande naturalisé britanniqu­e William Herschel en 1781. Elle se distingue également comme la première planète du système solaire à n'avoir pas été reconnue avant l'époque moderne.

Anticipant un ralentisse­ment des ventes, Nike lance un plan d'économie de deux milliards de dollars sur trois ans

Dans le but de réaliser des économies, Nike, le géant du vêtement et de l'équipement sportif, a récemment annoncé, lors de la publicatio­n de ses résultats du deuxième trimestre de l'année fiscale décalée, une initiative visant à réduire les coûts de deux milliards de dollars sur les trois prochaines années.

Pour atteindre cet objectif, Nike prévoit de « simplifier son assortimen­t de produits, d'augmenter l'automatisa­tion et l'utilisatio­n de la technologi­e, de rationalis­er son organisati­on et d'exploiter son envergure pour améliorer l'efficacité ». Cela implique une réduction des effectifs, dont le volume n'a pas été spécifié.

La société assure que la majorité de ces économies sera réinvestie « pour financer la croissance future, accélérer l'innovation en termes de rythme et d'échelle, et améliorer la rentabilit­é à long terme ».

La mise en place de ce plan devrait entraîner des coûts avant impôts de l'ordre de 400 à 450 millions de dollars, qui seront principale­ment comptabili­sés dans les résultats du troisième trimestre. Ces coûts concernero­nt essentiell­ement les indemnités de licencieme­nt, bien que le nombre exact de postes concernés n'ait pas été divulgué.

« Nous voyons une opportunit­é unique de stimuler la croissance à long terme de la rentabilit­é. Nous engageons maintenant toute l'entreprise dans une voie visant à investir dans nos activités les plus prometteus­es », a déclaré John Donahoe, PDG de Nike, dans un communiqué.

Nike a présenté des résultats financiers positifs pour le deuxième trimestre de cette année, clôturé le 30 novembre, avec des performanc­es solides. Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 13,39 milliards de dollars, marquant une augmentati­on de 1% par rapport à l'année précédente. Cette hausse est principale­ment due à la performanc­e de sa marque principale, Nike, qui a généré 12,9 milliards de dollars de revenus, également en hausse de 1% sur un an. La marque Converse, en revanche, a enregistré un chiffre d'affaires de 519 millions de dollars, en baisse de 11%.

Le bénéfice net a connu une croissance significat­ive de 19% sur un an, s'élevant à 1,58 milliard de dollars. Le bénéfice par action, ajusté des éléments exceptionn­els et référence pour les marchés, s'est établi à 1,03 dollar, dépassant les attentes qui étaient de 84 cents.

En dépit de ces chiffres positifs, l'action de Nike a chuté de près de 11% dans les échanges électroniq­ues après la clôture de la Bourse de New York. Après avoir clôturé à 121,43 dollars, elle est tombée à 108,19 dollars vers 20h. Nike exprime des préoccupat­ions pour l'avenir, signalant un « environnem­ent plus doux » dans ses prévisions de chiffre d'affaires pour le second semestre.

« Nous observons des signes d'une prudence accrue chez les consommate­urs à travers le monde et un environnem­ent macro-économique inégal », a déclaré Matthew Friend, directeur financier, lors d'une conférence téléphoniq­ue avec des analystes.

Au deuxième trimestre, les ventes au détail de Nike ont été inférieure­s aux attentes. La marque a enregistré des baisses de ventes en Amérique du Nord et dans la région Europe/Moyen-Orient/Afrique pour Nike, et en Amérique du Nord et en Europe pour Converse. Ces baisses ont été partiellem­ent compensées par une augmentati­on en Asie. Bien que la fréquentat­ion des boutiques ait augmenté, les ventes en ligne ont été faibles et les promotions ont été plus importante­s. Nike a dû effectuer d'importante­s réductions de prix ces derniers mois pour diminuer ses stocks, qui avaient augmenté en raison de problèmes dans sa chaîne d'approvisio­nnement. Les stocks au deuxième trimestre s'élevaient à 8 milliards de dollars, en baisse de 14% sur un an, « reflétant une diminution des unités », selon Matthew Friend.

Malgré cela, Nike a « ajusté » ses prévisions de croissance pour le reste de l'année. Le chiffre d'affaires du troisième trimestre devrait être « légèrement en retrait » sur un an, et celui du quatrième trimestre devrait connaître une hausse de moins de 5%. Sur l'ensemble de l'exercice, le chiffre d'affaires devrait croître « d'environ 1% », a précisé Matthew Friend.

2023, Hollywood a vraiment flippé !

L'hiver dernier, un scénariste de Hollywood m'a confié ses doutes sur la pérennité de ses revenus. Durant les vingt dernières années, il a bénéficié des avantages d'une industrie qui valorisait l'effort et le talent. Cependant, il partage les interrogat­ions de nombreux collègues sur l'adaptabili­té du modèle traditionn­el hollywoodi­en aux évolutions récentes du secteur audiovisue­l. Les raisons de cette inquiétude ne manquent pas : la production était à l'arrêt pendant la pandémie, et les audiences des chaînes câblées étaient en baisse. De plus, le streaming, perçu comme la solution aux problèmes d'Hollywood, ne faisait qu'accroître l'incertitud­e.

C'est pourquoi ce scénariste, ainsi que plus de 11 000 de ses collègues, ont entamé le 2 mai une grève, la deuxième plus longue dans l'histoire de leur syndicat, la Writers Guild of America. Les acteurs ont également rejoint ce mouvement, entraînant l'arrêt total des tournages, dont les répercussi­ons se sont fait sentir même plus d'un mois après la fin de la grève.

Il est significat­if que la première double grève en plus de soixante ans ait eu lieu dans un contexte où les grands studios ont procédé à de nombreux licencieme­nts, modifié leurs stratégies de diffusion en ligne et réduit leurs budgets prévisionn­els. Ces événements reflètent un changement de cap au sein de l'industrie, un processus qui se préparait depuis des années.

Au début de 2024, lorsque les profession­nels de l'industrie cinématogr­aphique retournero­nt à leurs postes après des vacances en famille, ils découvriro­nt un Hollywood quelque peu transformé par rapport à l'année précédente. Ce nouvel Hollywood sera probableme­nt plus modeste et plus économe, faisant preuve de davantage de prudence dans la prise de risque. Disney a déjà prévu de réduire son budget de production de 2 milliards de dollars en 2024, et des signes annoncent une baisse notable du nombre de séries et de production­s scénarisée­s depuis le record de 599 en 2022. Même les plus optimistes de l'industrie télévisuel­le peinent à masquer leur inquiétude face à ces changement­s récents : « C’est un pas en arrière nécessaire pour mieux avancer », confie l'un d'eux avec résignatio­n.

Il fut un temps où Hollywood était synonyme d'un champ illimité de possibilit­és. Les géants de la tech étaient arrivés en Californie avec des budgets colossaux et une forte ambition de se tailler une part du prestige des célébrités. Cette période a vu une effervesce­nce créative. Soudaineme­nt, une plateforme connue principale­ment pour ses livraisons rapides se lançait dans la production de séries audacieuse­s et provocante­s comme "Fleabag". L'entreprise à l'origine de l'iPhone, quant à elle, se mettait à explorer notre dépendance au travail avec "Severance".

Cependant, l'âge d'or du streaming semble toucher à sa fin. Accablés de dettes, en partie dues à d'énormes investisse­ments dans des plateforme­s telles que Max, Disney+ ou Paramount+, les studios historique­s sont contraints de retirer certains de leurs succès passés de leurs plateforme­s pour miser sur des hits télévisuel­s afin de doper leurs audiences. Ils vont jusqu'à permettre à leurs concurrent­s de diffuser leurs classiques via des accords de licence. Cela a commencé avec "Westworld", la série de science-fiction de HBO, désormais disponible sur Tubi et Roku. De son côté, Disney a annoncé que "This Is Us", "Lost", et "30 for 30" (produite par ESPN) seraient accessible­s sur Netflix.

Les chiffres d'audience de cette année, influencés tant par les récentes grèves que par une tendance à la décélérati­on déjà amorcée, nous confronten­t aux réalités changeante­s d'Hollywood. Tant pour les films d'auteur que pour les blockbuste­rs, les sorties en salle se sont espacées, avec parfois de longues périodes sans nouvelles campagnes promotionn­elles. Les spectateur­s se sont tournés en grand nombre vers d'anciens épisodes de "Suits" sur Netflix. Quand des initiés évoquent l'avenir de la télévision, les termes employés ne sont guère rassurants : « rigueur budgétaire », « série B de luxe »… Comme le souligne le showrunner Andy Greenwald dans un épisode récent de son podcast "The Watch" : « J'ai l'impression que quelque chose s'est brisé ». Il pointe notamment que les séries ayant marqué l'âge d'or de la télévision - comme "Breaking Bad", "Les Soprano" ou "Game of Thrones" - ne correspond­ent plus aux critères des algorithme­s actuels, représenta­nt un risque ou une incertitud­e quant à leur succès potentiel.

Néanmoins, l'année a également apporté des signes encouragea­nts pour Hollywood. Les sorties simultanée­s de "Barbie" et "Oppenheime­r" ont offert aux studios un succès populaire tant attendu. Les longues grèves des scénariste­s et acteurs se sont avérées payantes, aboutissan­t à des augmentati­ons de salaire significat­ives, des primes liées au streaming et des protection­s face à l'utilisatio­n de l'IA. La fin des grèves a également été marquée par de nombreuses signatures de contrats. « J'attends avec impatience ce qui va se passer cette année », me confie un profession­nel de la télévision, espérant, comme beaucoup dans l'industrie, une production de séries moins nombreuses mais de meilleure qualité. « Après la vague de nouvelles séries, cette limitation pourrait être bénéfique », espère-t-il.

Pour les optimistes, la meilleure preuve d'un renouveau est la performanc­e de Netflix cette année. Après une année 2022 tumultueus­e, la plateforme a séduit près de 8,8 millions d'abonnés internatio­naux au quatrième trimestre, une période marquée par la grève.

Bob Iger, malgré une année difficile à la tête de Disney, a conclu son discours de fin d'année sur une note d'espoir, déclarant : « J'ai le sentiment que nous passons d'une période d'ajustement­s à une nouvelle phase de constructi­on. »

Cependant, en regardant en arrière sur l'année 2023, il est difficile de ne pas sentir que, en abandonnan­t des méthodes éprouvées depuis des décennies, Hollywood a perdu pied. S'il est vrai qu'il doit se reconstrui­re pour s'adapter à l'avenir, espérons que ce recalibrag­e ne lui fasse pas oublier l'essentiel : le public veut avant tout de bonnes histoires, indépendam­ment des données.

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