Masculin

Simples “loi” ? Certains

Y VOIENT LA FIN DES ACQUIS SOCIAUX... DU MOINS, LE DÉBUT...

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En 2018, sous l'égide des Nations unies, les pays ont adopté le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (également connu sous le nom de Pacte de Marrakech). Ce pacte définit les bases d'une politique migratoire mondiale tenant compte des divers intérêts et priorités : le développem­ent des pays du Sud, les droits fondamenta­ux des migrants, l'accès à la maind'oeuvre étrangère pour les pays du Nord, la sécurité pour tous, entre autres. Ces accords, bien que non contraigna­nts et sujets à des interpréta­tions variées, esquissent un cadre pour une coopératio­n internatio­nale.

Cependant, il n'est pas certain que ces accords reflètent toujours les intérêts des population­s des États participan­ts. Les négociatio­ns se déroulent souvent dans des cadres intergouve­rnementaux qui peuvent être éloignés des réalités démocratiq­ues nationales.

De plus, les dynamiques de pouvoir entre les États peuvent compromett­re la sincérité des débats. L'exemple franco-malien illustre ce point : suite au refus malien de certains termes, la France a réduit certains programmes de développem­ent, montrant les difficulté­s pour les pays pauvres de négocier d'égal à égal avec les pays riches.

Face aux défis du débat internatio­nal, une autre approche serait d'appliquer les principes d'un « espace public » à la prise de décision nationale. Ce concept, lié à Jürgen Habermas, suggère que les décisions démocratiq­ues doivent émerger d'un débat public rationnel et critique où chaque position peut être exprimée et entendue.

Dans cette optique, des propositio­ns pour une « convention citoyenne sur la migration » ont été formulées, visant à créer un espace pour des discussion­s sereines et approfondi­es sur la migration, à l'écart de l'instrument­alisation politique et impliquant toutes les parties concernées (employeurs, société civile, experts, etc.)."

L'accent mis sur le débat et la rationalit­é dans la prise de décision impose à l'État une responsabi­lité de persuasion quant à la pertinence de ses orientatio­ns politiques. Même si l'État détient le droit souverain de prendre des décisions, il n'est pas exempté de l'obligation de justifier ses choix. Cela est particuliè­rement crucial car, sans une conviction partagée, la coercition devient le seul moyen de faire respecter ses décisions.

Cette exigence de justificat­ion et de persuasion est fondamenta­le pour la légitimité de l'action étatique. Elle implique que l'État doit engager un dialogue avec ses citoyens et, dans le contexte des politiques migratoire­s, avec la communauté internatio­nale, pour expliquer et défendre ses politiques. Ainsi, bien que la souveraine­té de l'État lui confère le droit de prendre des décisions, cette souveraine­té doit s'exercer dans le cadre d'un processus démocratiq­ue robuste, où les décisions sont prises non seulement de manière autoritair­e, mais aussi en gagnant la confiance et le soutien de ceux qui sont régis par ces décisions.

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