de l’immortalité ?
LES GROSSES TÊTES DE LA TECH VEULENT Y CROIRE...
L'objectif proclamé de ces recherches de nouvelle ère est de supprimer les maladies liées au vieillissement, permettant ainsi à l'être humain de jouir d'une meilleure santé et de vivre plus longtemps. Pour Aubrey de Grey, vieillir n'est rien d'autre qu'un problème médical que la science a la capacité de résoudre. Il explique sa vision en des termes pragmatiques : "Je suis simplement pragmatique. Je ne veux pas tomber malade, et je ne veux pas que vous tombiez malade. C'est là l'essentiel. Je ne travaille pas tant sur la longévité que sur les moyens de maintenir les gens en bonne santé."
Alors, où en sommes-nous dans ces recherches sur l'immortalité ?
Actuellement, le record de longévité humaine est de 122 ans, atteint par la Française Jeanne Calment. Cependant, certains scientifiques soutiennent que dans les dix prochaines années, les avancées dans le domaine des traitements anti-âge pourraient augmenter notre espérance de vie de deux à trois ans.
Parmi les axes majeurs de la recherche, on trouve les thérapies régénératives. Par exemple, la fondation SENS, basée dans la Silicon Valley, investit dans les recherches sur la transplantation d'organes cultivés in vitro à partir de cellules souches pour lutter contre l'atrophie des tissus et des organes. En France, des essais d'impression 3D de peau ont été menés par l'équipe du chercheur Fabien Guillemot de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Les résultats obtenus laissent penser que d'ici une décennie, la bio-impression de certains tissus pourrait être utilisée dans le domaine de la médecine régénérative.
Une autre piste prometteuse concerne la modification génétique. Récemment, une étude menée par une équipe de chercheurs de l'Institut de biologie cellulaire de l'Université de Berne, en Suisse, a démontré dans la revue Cells qu'il était possible de prolonger considérablement la durée de vie d'un organisme en activant un gène qui élimine les cellules malades de l'organisme. En pratique, les biologistes ont réussi à augmenter de 50 à 60 % la durée de vie moyenne des mouches drosophiles. Ils espèrent que des résultats similaires pourront être obtenus chez l'homme dans un avenir proche. Des observations analogues ont été réalisées aux États-Unis à l'Université de Brown, où des expériences ont récemment permis de prolonger de 15 % la durée de vie moyenne des souris en bloquant un gène appelé Myc, également présent chez l'homme et surexprimé chez les patients atteints de certains cancers.
Cependant, les chercheurs envisagent de repousser encore plus loin les limites : "Je ne discerne pas de limite biologique absolue à l'âge humain", déclare Craig Venter, l'un des premiers biologistes à avoir séquencé le génome humain. Convaincu de la possibilité de parvenir à l'immortalité cellulaire, il a cofondé Human Longevity Inc. au printemps 2014. L'objectif de cette entreprise est d'accroître l'espérance de vie humaine en combinant les avancées en génomique et en cellules souches. Cependant, audelà de cette prouesse scientifique, ces recherches suscitent une question à laquelle personne n'a encore de réponse claire : quelles seraient les conséquences d'un prolongement de la durée de vie dans un monde qui devra nourrir deux milliards d'êtres humains supplémentaires d'ici 2050 ?