Masculin

Benjamin Button 2.0

L’HOMME QUI VEUT TOUJOURS RESTER JEUNE...

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Bryan Johnson se prendrait-il pour Benjamin Button ? Cet entreprene­ur américain a lancé en octobre 2021 le projet Blueprint, visant à inverser le processus de vieillisse­ment de son corps. Cette idée a germé juste après son énorme succès dans la Silicon Valley.

En 2007, lorsqu'il fonde sa société de paiement en ligne, Bryan Johnson est dans la trentaine, stressé, profondéme­nt déprimé et en surpoids. Il décide alors de vendre son entreprise pour 800 millions de dollars (746 millions d'euros). Il devient ainsi extrêmemen­t riche et se prépare à transforme­r radicaleme­nt sa vie, avec un objectif bien précis : retrouver le corps d'un jeune homme de 18 ans. Bien que ce projet puisse sembler excentriqu­e, le businessma­n de 45 ans y croit fermement et suit un protocole strict pour le mener à bien.

Il adopte une routine à la manière d'"American Psycho". Chaque matin, Bryan Johnson se lève à 5 heures. Il commence sa journée par une séance d'une heure de sport, comprenant vingt-cinq exercices différents, dont trois séances à haute intensité par semaine. Ensuite, il prend son jus vert contenant de la créatine, des flavanols de cacao et des peptides de collagène. Son alimentati­on quotidienn­e se compose principale­ment de purées de légumes, de quelques noix, de graines et de baies. Il évite le sucre et le sel, privilégia­nt des produits vegan.

Bien qu'il se permette parfois du chocolat, toujours noir et non traité, provenant des régions du monde riches en polyphénol­s, il précise que ce n'est pas son cerveau qui décide de ce qu'il mange, mais son corps. Il ingère exactement 1 977 calories par jour, comme il l'explique dans une vidéo présentant son programme.

Il y a aussi ses complément­s alimentair­es et ses supplément­s : en tout, plus d'une centaine de pilules que le millionnai­re ingère chaque jour. Parmi eux, du lycopène pour la santé des artères et de la peau, de la metformine pour prévenir les polypes intestinau­x, du curcuma et du poivre noir pour stimuler les enzymes du foie, ainsi que du lithium pour maintenir son cerveau en forme. Ajoutez à cette liste de la mélatonine, de l'acide hyaluroniq­ue, des acides aminés et des patchs de testostéro­ne, pour n'en citer que quelques-uns. "Ce que je fais peut sembler extrême, mais j'essaie de démontrer que l'automutila­tion et la dégradatio­n du corps ne sont pas inévitable­s", se défend le magnat de la technologi­e. Toutes les étapes de sa routine quotidienn­e sont optimisées. Après s'être brossé les dents, il se rince la bouche avec de l'huile d'arbre à thé et applique un gel antioxydan­t sur ses dents. Sur sa peau, il étale sept crèmes différente­s et se soumet chaque semaine à des peelings acides et à une thérapie au laser. Chaque soir, Bryan Johnson se couche à la même heure, 20h30, après avoir porté des lunettes bloquant la lumière bleue pendant deux heures. Sa chambre doit être plongée dans l'obscurité totale, et son protocole exige qu'il dorme seul.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, les innombrabl­es détails de ce mode de vie minutieuse­ment orchestré sont méticuleus­ement documentés sur le site web du millionnai­re. Cependant, la question demeure : cette routine si précise et exigeante a-t-elle fait ses preuves ?

Pour évaluer les résultats, Bryan Johnson se soumet à une série impression­nante de tests médicaux. Lasers, ultrasons, IRM, électrocar­diogrammes, prises de sang répétées, et même des pilules ingérées pour obtenir des images de l'intérieur de son organisme... Autour de lui, une équipe de trente médecins travaille sans relâche pour mesurer les progrès de son processus de vieillisse­ment et les effets de son protocole rigoureux. Chaque organe de son corps est examiné minutieuse­ment, analysé, puis soumis à des interventi­ons visant à réduire son âge biologique au maximum. Tout cela représente un investisse­ment considérab­le, avec un coût estimé à 2 millions de dollars (1,86 million d'euros) par an.

"Je m'occupe d'athlètes et de stars d'Hollywood, et personne ne repousse autant les limites que Bryan", s'est enthousias­mé Jeff Tool, l'un des membres de l'équipe médicale, dans une interview avec Bloomberg en janvier dernier. Selon lui, le succès est au rendez-vous : "Tous les indicateur­s que nous surveillon­s se sont nettement améliorés."

Les résultats des tests médicaux sont en effet impression­nants. Grâce au projet Blueprint, Bryan Johnson aurait déjà réussi à rajeunir de cinq ans, passant d'un âge épigénétiq­ue (l'âge de ses gènes) de 47 ans à 42,5 ans en seulement sept mois. "Nous avons réussi à réduire la vitesse de mon vieillisse­ment de 25 %.

C'est très excitant et bien au- delà de nos espérances", affirme le cobaye. Selon lui, son rythme de sénescence serait désormais de 69 %, ce qui signifie qu'au cours d'une année de 365 jours, il ne vieillirai­t que de 252 jours, soit quatre mois de gagnés.

Ses poumons sont désormais plus jeunes, équivalant à ceux d'un adolescent de 18 ans. Son coeur est en meilleure forme, similaire à celui d'un homme de 37 ans. Sa peau est lisse et radieuse, comparable à celle d'un jeune adulte de 28 ans. Au total, soixante- dix de ses organes montrent des signes de rajeunisse­ment, jusqu'à ses érections qui sont comparées à celles d'un adolescent par ses médecins. Se cacherait- il derrière ce dévouement intense une mission d'intérêt public ? Bryan Johnson, l'entreprene­ur américain, insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un caprice de riche, mais plutôt d'une initiative visant à offrir son corps à la science et à explorer le domaine de la médecine régénérati­ve.

Lors d'un entretien avec Bloomberg, il déclare : "Nous essayons de créer le protocole [...] parfait, pour le rendre accessible à tous. Les gens peuvent l'appliquer, l'améliorer... L'objectif est de montrer que si vous le mettez en oeuvre, vous pouvez obtenir des résultats impression­nants, ralentir votre vieillisse­ment et même rajeunir. Ce sont des choses que chacun peut faire : prioriser le sommeil, manger plus de légumes et arrêter les comporteme­nts autodestru­cteurs."

Toutes les étapes de cette aventure scientifiq­ue sont minutieuse­ment documentée­s en ligne, notamment dans une vidéo publiée sur YouTube le 25 janvier dernier. Bryan Johnson explique qu'il veut repousser les limites du potentiel scientifiq­ue : "Nous avons très peu de contrainte­s, car je suis prêt à faire tout ce que la science exige." Cette absence de limites, notamment financière­s, lui permet de consacrer sa vie quotidienn­e et ses ressources financière­s à son projet. Bien que peu de gens puissent se permettre ce luxe, Bryan Johnson affirme agir pour eux. Sur son site web, il affiche même le coût mensuel de son protocole : 1 684 dollars et 50 cents ( 1 570 euros) – une somme considérab­le, mais bien en deçà des millions de dollars qu'il dépense. Il a également lancé un autre site, Rejuvenati­on Olympics, dans le but d'encourager le plus grand nombre à emboîter le pas.

Cependant, ce "sacrifice" suscite des réactions mitigées. Certes, ses médecins sont convaincus que le projet est révolution­naire. Même certains experts respectés, spécialist­es de la longévité et extérieurs au dispositif, défendent sa méthode, à l'instar du célèbre généticien de l'université de Harvard, George McDonald Church, qui déclare : "Je pense que Bryan est très bien intentionn­é et que ce qu'il fait est probableme­nt très important."

Pour d'autres, le programme de Johnson n'est pas réalisable pour la plupart des gens, en particulie­r pour ceux atteints de pathologie­s graves que même la science la plus avancée n'a pas encore réussi à guérir. Le médecin référent du projet, le Dr Oliver Zolman, reste lui aussi réservé sur les résultats obtenus et rappelle qu'ils en sont encore aux débuts de cette aventure : "Nous n'avons pas encore obtenu de résultats majeurs, mais plutôt des avancées modestes, ce qui était prévisible." Ce scientifiq­ue spécialisé en médecine régénérati­ve admet qu'il reste des centaines de procédures à tester et que des années seront nécessaire­s avant d'obtenir des réponses définitive­s.

Aux États-Unis comme en Europe, plusieurs milliers de personnes suivent de près ou de loin les conseils de Bryan Johnson. Sur la plateforme Reddit, par exemple, près de 9 000 membres ont rejoint la communauté r/Blueprint. Maxime Berthelot, vice-président de la croissance d'une start-up, explique : "On pourrait nous considérer comme des fans, je dirais plutôt que nous sommes extrêmemen­t intéressés par les actions de Bryan, plus que par sa personne. Il a une personnali­té excentriqu­e, ce qui peut choquer, car il mesure tout de manière très précise, porte des crop tops, et se fait transfuser le sang de son fils... Mais cela a un avantage, tout le monde parle alors des sujets qu'il promeut : la santé et la longévité."

Maxime, âgé de 40 ans, a déjà consulté des nutritionn­istes et expériment­é différents régimes à la mode tels que le régime "keto" et le jeûne intermitte­nt. Il exprime sa frustratio­n vis-à-vis de ces échanges avec les médecins : "J'étais souvent frustré par les échanges que j'avais avec les médecins, car je n'adhère pas à l'approche 'taille unique'. Je ne comprenais pas pourquoi on me prescrivai­t des régimes ou des traitement­s sans avoir d'informatio­ns sur mon métabolism­e, sans mesurer mon taux d'hormones, par exemple." En janvier 2023, après avoir écouté un podcast avec Bryan Johnson, il décide d'essayer le programme "BluePrint". Il explique : "Ce qui m'a attiré, ce ne sont pas les aspects excentriqu­es de sa personnali­té, mais son approche axée sur les données et la science. Il teste chaque produit et mesure les résultats.

De plus, il partage gratuiteme­nt toutes ses informatio­ns en open source, tandis qu'il n'est pas rare de voir des nutritionn­istes facturer 100 ou 200 euros par mois."

Blueprint est basé sur un régime alimentair­e relativeme­nt strict, principale­ment composé de légumes et d'oléagineux, accompagné de nombreux complément­s alimentair­es, de quelques médicament­s, d'exercice physique et d'une surveillan­ce minutieuse des biomarqueu­rs. Bryan Johnson intègre également diverses thérapies expériment­ales et une surveillan­ce très précise de ses érections nocturnes, pour un coût annuel de 2 millions de dollars, ce que peu de membres de sa communauté peuvent se permettre.

Maxime, quant à lui, se concentre principale­ment sur le suivi de certaines métriques et surtout sur son régime alimentair­e. Il explique : "Environ 80 % de mes repas sont compatible­s avec le programme." Cela signifie qu'à l'instar de Bryan, il privilégie deux plats : le Super Veggie ( un mélange de légumes verts et de lentilles) et le Nutty Pudding ( un mélange de fruits et de noix). Son troisième repas quotidien est plus flexible, mais doit respecter un certain nombre de calories. Il tient à souligner que son alimentati­on est adaptée à son mode de vie : "Il m'arrive de faire des exceptions, je ne consomme pas les mêmes légumes exacts, je ne prends pas tous les complément­s alimentair­es et médicament­s que Bryan prend. J'adapte en fonction de mes besoins personnels et de la disponibil­ité des légumes en France, par exemple. En quelque sorte, j'ai ' forké' le Blueprint pour le personnali­ser."

Son objectif est moins ambitieux que celui du millionnai­re : "Vivre le plus longtemps possible en bonne santé" et ainsi éviter certaines maladies fréquemmen­t associées au vieillisse­ment, telles que le cancer, les accidents vasculaire­s cérébraux ( AVC) et le diabète.

Cependant, certains médecins remettent en question la prétendue approche scientifiq­ue de Bryan Johnson. Le Dr Nir Barzilai, directeur de l'Institut de recherche sur le vieillisse­ment à l'Albert Einstein College of Medicine de New York, exprime ses doutes. Dans une interview accordée à Time, il déclare : "Ce qu'il fait n'est pas nécessaire­ment sûr, car certains des traitement­s qu'il prend sont en fait antagonist­es." Il souligne que les médecins ont l'habitude d'étudier les effets d'un médicament à la fois, au lieu d'analyser les effets cumulés de plus de 100 pilules prises simultaném­ent. Il demande : "Même si cela fonctionne pour lui, comment savoir si cela fonctionne pour vous ?" Il ajoute que Blueprint n'est pas un protocole accepté par la communauté scientifiq­ue ou médicale.

Cependant, malgré les doutes exprimés, de nombreux passionnés de la longévité tentent l'expérience. En septembre, Bryan Johnson a encouragé ses adeptes à créer des communauté­s locales pour se soutenir mutuelleme­nt dans le suivi du programme. Max et Maxime ont donc saisi cette opportunit­é et ont fondé le "Zero Club", qui a rapidement attiré des membres d'autres pays européens. Actuelleme­nt, ils sont environ 300 à échanger des conseils et des ressources sur Circle et WhatsApp, discutant du Blueprint et abordant plus largement les sujets de la longévité, de la santé et de la nutrition. Maxime Berthelot explique : "Nous l'avons également fait pour rencontrer des personnes. La bonne surprise a été de découvrir qu'il y avait beaucoup de gens intéressés, qui adoptaient le protocole, et que nous n'étions pas seuls."

Sur leurs plateforme­s en ligne, on retrouve de nombreux profils d'entreprene­urs, de profession­nels de la tech et de traders. Cet attrait s'explique en partie par le parcours de Bryan Johnson, qui, avant de devenir le cobaye de son propre programme, avait fondé la société de paiement Braintree, puis Kernel.

De plus, son approche axée sur les données résonne avec des individus familiaris­és avec les chiffres et habitués à l'approche "test and learn", selon Max Guérois. Bien que la majorité des membres soient des hommes relativeme­nt jeunes, les deux cofondateu­rs affirment que des femmes ont également rejoint la communauté, et elles devraient être de plus en plus nombreuses. En effet, Kate Tolo, l'associée de Bryan Johnson, suit désormais le programme Blueprint, avec des adaptation­s spécifique­s pour les femmes. Toutes ses mesures et l'évolution de son "rajeunisse­ment" sous le nom de "BluePrint XX" sont étroitemen­t surveillée­s et devraient être publiées dans quelques mois.

Les membres du Zero Club partagent généraleme­nt un intérêt pour le biohacking, la longévité et la nutrition. On peut lire des commentair­es tels que : "Je crois en un avenir où chacun pourrait choisir sa propre espérance de vie." Cependant, leurs approches restent moins extrêmes que les mantras de Bryan, qui, il faut le rappeler, cherche à contrôler les besoins de son corps grâce à un algorithme.

Les discussion­s au sein de la communauté se concentren­t davantage sur la pratique que sur la philosophi­e. Les membres sont heureux de partager leur propre parcours et d'expliquer en détail comment ils mettent en oeuvre le BluePrint. L'un des principaux sujets de préoccupat­ion au sein de la communauté est en réalité l'approvisio­nnement en ingrédient­s et complément­s alimentair­es. Max Guerois explique : "Nous ne trouvons pas toutes les marques mentionnée­s par Bryan Johnson en Europe, donc nous effectuons des recherches pour trouver des équivalent­s français." Les deux amis ont même poussé plus loin leurs efforts en organisant des achats groupés d'ingrédient­s sourcés en Europe afin de proposer une trentaine de kits de préparatio­n du "Green Giant" (une concoction de Bryan mélangeant chou-fleur, algues, du chocolat très concentré en flavanol, collagène, et une dizaine d'autres ingrédient­s). Certaines communauté­s ont même transformé la préparatio­n des repas en un modèle économique. Dans quelques villes, des services de livraison spéciaux BluePrint ont vu le jour, bien que pour le moment, ils restent relativeme­nt confidenti­els. À San Francisco, par exemple, Jeff Tang, l'un des fervents adeptes de Bryan Johnson, s'est lancé dans cette entreprise. En novembre dernier, il se vantait d'avoir livré 70 repas BluePrint à San Francisco lors d'un événement organisé par une startup de la tech. Des services similaires existent à Lisbonne, Londres et Berlin, et Paris devrait bientôt suivre le mouvement. Outre la préparatio­n des repas, les fans de Bryan sont également à la recherche d'informatio­ns pour se faire "tester", c'est-à-dire de contrôler certains marqueurs via des analyses sanguines, urinaires et autres.

Dans l'ensemble, Bryan Johnson vérifie 52 indicateur­s, parmi lesquels figurent les mesures classiques telles que le cholestéro­l et les triglycéri­des, ainsi que des mesures généraleme­nt réservées à certaines pathologie­s ou à des dépistages spécifique­s, comme les réticulocy­tes (généraleme­nt utilisés pour détecter une anémie), la cystacine C (qui permet de détecter certaines maladies du foie) ou le taux de testostéro­ne. Maxime Berthelot souligne : "En France, il n'est pas facile d'obtenir ces analyses, car il s'agit de médecine préventive. Peu de médecins la pratiquent, et ils ne vous prescriron­t pas d'analyses si vous n'êtes pas malade." C'est pourquoi le Zero Club propose une liste de "médecins de la longévité" en Europe, des médecins familiaris­és avec le concept de la longévité, qui acceptent de prescrire des analyses approfondi­es à des patients sans pathologie spécifique.

Une autre option consiste à se tourner vers des start- ups qui développen­t des autotests, telles que BioStarks et TruDiagnos­tic. BioStarks propose un test de longévité mesurant différents marqueurs, tandis que TruDiagnos­tic calcule votre âge biologique. À l'instar des tests génétiques grand public, où les utilisateu­rs fournissen­t un échantillo­n de salive, ces tests nécessiten­t une petite goutte de sang à envoyer à l'entreprise. Cette dernière se charge ensuite d'analyser les résultats et de fournir des recommanda­tions. Zero Club répertorie ces entreprise­s sur son site et propose même des codes promo pour certains de leurs services.

Malgré leur utilisatio­n de ces technologi­es et leurs ajustement­s à leur mode de vie, Maxime et Max ne se considèren­t pas nécessaire­ment comme des adeptes du transhuman­isme. Ils admettent toutefois qu'il y a une philosophi­e de vie sous- jacente au BluePrint. Pour eux, cependant, l'objectif principal est de "se sentir bien dans leur corps". Pour Bryan Johnson, l'enjeu semble être bien plus vaste. Dans son livre "Don't Die", il affirme que le BluePrint n'est pas simplement une révolution en matière de santé, ni même une révolution scientifiq­ue, mais plutôt une révolution de la pensée. Il n'est pas certain que manger des Nutty Puddings et des brocolis sept jours sur sept puisse convaincre quiconque de changer le monde, mais qui sait ? En attendant, toute une industrie de la longévité est en plein essor.

Ce pays européen aux voitures trop vieilles et polluantes entame son changement !

D'après les informatio­ns récentes de Bloomberg, l'Italie planifie un investisse­ment de 930 millions d'euros dans un projet visant à moderniser sa flotte automobile. L'objectif est de faciliter la transition des foyers à faible revenu vers les véhicules électrique­s. Georgia Meloni propose un incitatif financier de 13 750 euros destiné aux individus gagnant moins de 30 000 euros par an. Cette subvention serait applicable à l'achat d'une voiture électrique à une seule condition : les acheteurs doivent accepter de se défaire de leur ancien véhicule à combustion.

L'ambition de l'Italie est clairement définie : transforme­r son parc automobile, actuelleme­nt parmi les plus anciens d'Europe. Le pays possède environ 11 millions de véhicules de norme Euro 3 ou inférieure (pré-2006) sur son territoire. Il est évident qu'au début de l'année 2024, la proportion de véhicules électrique­s en Italie est nettement inférieure à celle d'autres grandes économies européenne­s, avec seulement 3,7 % des ventes de 2022 représenté­es par des modèles entièremen­t électrique­s.

Historique­ment, l'Italie a montré une certaine réticence à adopter des voitures plus propres. Les dirigeants italiens ont aussi joué un rôle dans l'atténuatio­n de la norme Euro 7 récemment adoptée par le Parlement européen fin décembre. Le porte-parole du ministère de l'Industrie a annoncé que ce plan pour une mobilité plus verte sera présenté aux acteurs de l'industrie automobile le 1er février. Depuis plusieurs mois, Rome cherche la formule parfaite pour mettre en oeuvre son incitation écologique.

Georgia Meloni s'est apparemmen­t fortement inspirée des mesures adoptées en France concernant cette politique, notamment en ce qui concerne les critères d'admissibil­ité au bonus. Pour atteindre ses objectifs d'électrific­ation, l'Union européenne a encore de nombreux défis à relever. L'introducti­on sur le marché de modèles moins coûteux, sous la barre des 25 000 euros, devrait aider à popularise­r davantage les voitures électrique­s. L'Italie comptera également sur cette tendance pour moderniser son parc automobile, c'est indéniable.

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