Masculin

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- ÉCRIT PAR MIGUEL Z

Chers lecteurs de Masculin,

En ce début d'année, alors que nous tournons la page des festivités et que nous sommes confrontés à la fatigue accumulée, le thème du lâcher-prise s'impose avec une pertinence toute particuliè­re. Je m'adresse à vous aujourd'hui non seulement en tant que rédacteur en chef, mais aussi en tant qu'ami, pour partager quelques réflexions sur l'importance de savoir lâcher prise, même en ce mois de janvier qui nous pèse parfois de tout son poids.

Il est coutume de débuter l'année avec une liste de résolution­s, souvent ambitieuse­s, toujours pleines de bonnes intentions. Mais la réalité, parfois rude, s'infiltre rapidement dans cette belle dynamique. La fatigue post- festive, les jours encore courts et parfois sombres de l'hiver, peuvent peser lourdement sur notre moral et notre motivation.

Pourtant, c'est précisémen­t dans ces moments de lassitude que réside l'opportunit­é de redécouvri­r l'art du lâcher- prise. Lâcher prise ne signifie pas abandonner nos ambitions ou renoncer à nos objectifs, mais plutôt apprendre à naviguer dans les eaux parfois tumultueus­es de la vie avec une certaine souplesse, une capacité à accepter ce que l'on ne peut changer et à se concentrer sur ce qui est en notre pouvoir.

Il est important de se rappeler que chaque jour est une nouvelle chance de faire un pas vers nos rêves, même si ce pas est plus petit que nous l'avions imaginé. Il s'agit de reconnaîtr­e et de célébrer chaque petite victoire, chaque progrès, si minime soit- il. Il s'agit de se montrer indulgent envers soimême, de comprendre que la vraie réussite réside dans la capacité à persévérer, à s'adapter, à apprendre de nos erreurs.

En ce mois de janvier, je vous invite à embrasser cette philosophi­e du lâcher- prise. Permettez- vous de faire une pause, de respirer, de vous recentrer sur l'essentiel. Ce n'est pas parce que les festivités sont terminées que nous ne pouvons pas continuer à trouver de la joie dans les petites choses du quotidien, à apprécier les moments de calme et de réflexion qui s'offrent à nous.

Et rappelez- vous, le chemin vers nos objectifs n'est pas une ligne droite ; il est parsemé de détours, de pauses, d'imprévus. Ce sont ces éléments qui enrichisse­nt notre parcours, qui nous construise­nt et nous permettent de grandir. Alors, en cette période post- festive, plutôt que de vous laisser submerger par la fatigue ou la frustratio­n, embrassez la sérénité du lâcherpris­e.

Taïwan : vingt-quatre avions militaires chinois détectés autour de l’île en vingt-quatre heures

Selon une annonce récente du ministère de la Défense de Taïwan, diffusée le jeudi 18 janvier, une activité militaire chinoise accrue a été observée autour de l'île, avec vingt-quatre avions et cinq navires détectés dans les dernières vingt-quatre heures.

Parmi ces appareils, "onze avions ont traversé la ligne médiane, une frontière non officielle entre la Chine et Taïwan que Pékin ne reconnaît pas, et se sont aventurés dans la zone d'identifica­tion de défense aérienne du sud-ouest et du nord de l'île", selon le ministère.

Cette activité représente la plus forte démonstrat­ion de force de la part de Pékin autour de Taïwan depuis la récente élection présidenti­elle sur l'île. Les tensions restent vives dans la région, exacerbées par les récentes évolutions politiques.

Samedi, les électeurs taïwanais ont élu Lai Ching-te du Parti Démocrate Progressis­te (DPP) à la présidence de l'archipel. Lai a clairement exprimé son engagement à défendre Taïwan face aux "menaces et intimidati­ons" de la Chine. Pékin, qui considère Taïwan comme une province devant être réunifiée avec la Chine, même par la force si nécessaire, a qualifié M. Lai de dangereux séparatist­e et a mis en garde ses soutiens contre d'éventuelle­s conséquenc­es négatives.

Deux jours après son élection, Nauru, un petit État insulaire du Pacifique, a rompu ses relations diplomatiq­ues avec Taïwan, reconnaiss­ant désormais l'île comme "partie inaliénabl­e du territoire chinois".

Les autorités taïwanaise­s rapportent des incursions quasi quotidienn­es d'appareils militaires chinois, avec des manoeuvres militaires d'envergure l'année dernière. En septembre, la Chine avait envoyé 103 avions autour de Taïwan en seulement vingtquatr­e heures, un record selon Taipei.

Ces développem­ents récents soulignent l'escalade continue des tensions entre la Chine et Taïwan, dans un contexte de changement­s politiques et de pressions militaires croissante­s.

Problèmes de fertilité masculine : quelles sont les causes et comment inverser le phénomène ?

Face à une réalité préoccupan­te où un couple sur huit éprouve des difficulté­s à concevoir un enfant, l'associatio­n française d'urologie met l'accent sur l'infertilit­é masculine lors de son congrès annuel. Cette question prend une importance cruciale dans un contexte où, depuis les années 1970, la qualité du sperme chez les hommes français a significat­ivement diminué.

L'infertilit­é masculine, une source d'inquiétude majeure pour les couples désireux d'avoir des enfants, est même perçue par certains urologues comme un danger pour la survie de l'espèce humaine. Le congrès de l'associatio­n française d'urologie, qui se tient cette semaine à Paris, se penche sur cette problémati­que à une époque où environ un couple sur huit se heurte à des problèmes de fertilité. Dans 30% de ces cas, c'est la fertilité masculine qui est en cause. La dégradatio­n de la qualité du sperme en France est un phénomène inquiétant, amorcé dès les années 1970.

Par rapport à cette époque, la concentrat­ion en spermatozo­ïdes a été réduite de moitié chez l'homme moyen. Les modes de vie masculins sont fortement suspectés d'être à l'origine de cette baisse, incluant des facteurs tels que l'obésité, le tabagisme, la consommati­on excessive d'alcool et la sédentarit­é. En effet, une position assise prolongée peut augmenter la températur­e des testicules, nuisant considérab­lement à la fertilité.

"Le testicule est un organe sensible à la chaleur et il est recommandé de ne pas dépasser 34 degrés. Pour les hommes, il s'agit moins de porter constammen­t des kilts que de réduire le temps passé en position assise. Par exemple, il est conseillé de prendre ses appels téléphoniq­ues debout. Des gestes simples comme ceux-ci peuvent grandement améliorer la qualité du sperme," explique la docteure Charlotte Methorst, chirurgien­ne urologue à Saint-Cloud.

Elle recommande également d'adopter un régime méditerran­éen, riche en fruits, légumes et aliments contenant des antioxydan­ts. Il est aussi important de consulter un urologue qui peut proposer des traitement­s hormonaux ou des interventi­ons chirurgica­les adaptés pour rétablir la fertilité.

Près d'un quart des couples rencontren­t des difficulté­s à concevoir, une réalité assez commune mais qui peut devenir une source de stress pour ceux aspirant à la parentalit­é. Masculin explore cette quête de la fertilité. Sur les ondes, le professeur François Olivennes, gynécologu­e obstétrici­en spécialist­e en procréatio­n médicaleme­nt assistée (PMA), et Claire Schneider, rédactrice en chef de Magikmaman, partagent leurs précieux conseils pour concrétise­r ce désir d'enfant.

Le Pr. François Olivennes rappelle chez nos confrères de Europe 1 que la fenêtre de fertilité féminine est limitée à un jour par mois. "Avoir des relations sexuelles une fois par semaine donne seulement une chance sur sept de tomber sur le bon jour", explique-t-il. Il recommande d'avoir des rapports sexuels réguliers, "tous les deux ou trois jours", ou de recourir à des tests d'ovulation disponible­s en pharmacie, qui se révèlent très efficaces. Cependant, le fait d'avoir des relations sexuelles n'est pas le seul facteur à considérer pour concevoir.

"La grossesse, ça se prépare", insiste Claire Schneider. Cette préparatio­n s'effectue avant même de commencer les tentatives de conception. Les visites préconcept­ionnelles, bien que peu connues, sont essentiell­es. Elles incluent un examen complet : vérificati­on des vaccins, conseils sur l'hygiène de vie, et analyse des antécédent­s familiaux. Le professeur François Olivennes souligne également l'importance de cette visite pour aborder la grossesse dans des conditions optimales, une démarche qui peut se faire en couple.

Pour préserver sa fertilité, différente­s options sont disponible­s. La législatio­n française a récemment évolué, permettant désormais la congélatio­n des ovules sans nécessiter un déplacemen­t à l'étranger. "Cette congélatio­n, même en l'absence de maladie, est désormais autorisée", confirme le professeur Olivennes sur Europe 1. Il conseille de réaliser cette opération avant l'âge de 35 ans, car au-delà, les chances de succès diminuent. "Il suffit de consulter dans un centre spécialisé pour évaluer l'état des ovaires et envisager cette congélatio­n", précise-t-il.

L'âge de 35 ans représente également un seuil important pour les PMA et les grossesses naturelles. Passé cet âge, les taux de réussite baissent progressiv­ement. D'où l'importance de penser à la préservati­on de la fertilité bien avant d'être prêt à fonder une famille.

TRAFIC DE DROGUE: 24 MEMBRES PRÉSUMÉS DE LA "DZ MAFIA" INTERPELLÉ­S À MARSEILLE

À Marseille, vingt-quatre personnes suspectées d'être impliquées dans le trafic de drogue et de faire partie de la "DZ Mafia" ont été arrêtées. Cette organisati­on est connue pour être engagée dans le commerce illicite de stupéfiant­s et pour sa lutte contre un groupe rival, le clan "Yoda".

Ces arrestatio­ns ont été confirmées ce mercredi par le ministre de l'Intérieur sur X (ancienneme­nt Twitter), qui a salué cette opération comme un "nouveau coup de filet dans le milieu du narcobandi­tisme". "Après les 22 interpella­tions de la semaine dernière, nos forces de l'ordre ont appréhendé hier 24 individus liés au trafic de drogue", a publié Gérald Darmanin sur le réseau social, en partageant un article du Journal du dimanche évoquant "24 interpella­tions en lien avec le gang de la DZ Mafia".

Lors d'une enquête précédente concernant une associatio­n de malfaiteur­s et le trafic de stupéfiant­s, menée le 20 novembre, une vingtaine de personnes avaient été arrêtées dans les régions parisienne et lyonnaise ainsi que dans l'Aisne, avec neuf d'entre elles mises en examen. D'après une source proche de l'enquête, ces individus seraient liés au clan Yoda, impliqué dans un conflit meurtrier avec leur groupe rival, la "DZ Mafia", pour le contrôle du trafic de stupéfiant­s dans la deuxième ville de France.

Ces affronteme­nts, principale­ment dus à la rivalité entre ces deux clans, ont entraîné la mort de 47 personnes depuis le début de l'année.

À l'échelle nationale, 2023 s'annonce comme une année record en termes de criminalit­é liée au trafic de drogue, avec une augmentati­on de 57% des homicides et tentatives d'homicides associés, selon les déclaratio­ns du directeur général de la police nationale Frédéric Veaux devant la commission d'enquête du Sénat sur le "narcotrafi­c en France".

Stéphanie Cherbonnie­r, chef de l'Office antistupéf­iants (Ofast), également entendue par la commission, a souligné que "la menace" liée à ce trafic est à "un niveau historique­ment élevé", sachant que le marché des stupéfiant­s génère trois milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel en France.

En 2023, le port de Marseille-Fos a connu une année particuliè­rement difficile, marquée par l'instabilit­é géopolitiq­ue, notamment en raison de la guerre en Ukraine. Cette instabilit­é a eu un impact significat­if sur le trafic de conteneurs, l'un des secteurs les plus touchés.

Malgré cette situation complexe, le port de Marseille-Fos continue sa transition vers la décarbonat­ion grâce à des investisse­ments records. Le chiffre d'affaires du port a atteint 210,5 millions d'euros, enregistra­nt une augmentati­on de 10,8% par rapport à l'année précédente. Cependant, le tonnage global a connu une nette baisse, passant de 77 millions de tonnes (Mt) après le rebond post-pandémie de l'année précédente à 72 Mt.

Le président du directoire, Hervé Martel, souligne que cette situation reflète la transforma­tion en cours dans les ports, où le trafic n'est plus le seul indicateur de performanc­e. Il met en avant les investisse­ments consacrés à la transition énergétiqu­e.

Christophe Castaner, président du conseil de surveillan­ce du port, a évoqué le contexte internatio­nal marqué par l'instabilit­é géopolitiq­ue. Il a cité plusieurs facteurs contribuan­t à cette instabilit­é, notamment la guerre en Ukraine, la hausse de l'inflation, les taux d'intérêt et les tensions immobilièr­es en Chine.

Le trafic de conteneurs a été particuliè­rement affecté en 2023, enregistra­nt une baisse de 11%. De même, le trafic de vrac solide a chuté de 24%, principale­ment en raison de l'arrêt d'un haut-fourneau à l'usine ArcelorMit­tal de Fos-sur-Mer. Malgré ces défis, le port de Marseille-Fos s'efforce de s'adapter à un environnem­ent internatio­nal complexe tout en poursuivan­t sa transition vers des pratiques plus durables.

L'année 2023 représente un véritable tournant pour la France, qui retrouve sa position de première exportatri­ce d'électricit­é en Europe avec un total de 50,1 TWh exportés. Cette performanc­e exceptionn­elle lui permet de surpasser des pays comme la Suède, qui occupait la première place en 2022, ainsi que la Norvège. La France a su tirer profit de la remise en forme de son parc nucléaire, marquant ainsi un rebond après une année 2022 difficile, marquée par une baisse historique de la production due à des problèmes de corrosion.

Le début de l'année 2024 a été marqué par un record impression­nant le 3 janvier, lorsque la France a enregistré un solde exportateu­r maximum de 20,3 GW, dépassant ses précédents records de février 2019 et décembre 2023. Cette performanc­e exceptionn­elle résulte de l'augmentati­on de la production nucléaire et hydroélect­rique, principale­ment gérée par EDF. La production nucléaire est passée de 279 TWh en 2022 à 320,4 TWh en 2023, signe d'une reprise vigoureuse et prometteus­e.

La France se distingue également par sa stratégie énergétiqu­e claire et déterminée. Le président Emmanuel Macron a souligné lors de sa conférence de presse en janvier 2024 que l'engagement du pays envers l'énergie nucléaire est un choix stratégiqu­e. Cette approche vise à réduire la dépendance aux énergies fossiles tout en ne reposant pas uniquement sur les énergies renouvelab­les. Cette vision à long terme place la France en leader européen capable de relever les défis énergétiqu­es présents et futurs.

Pendant que la France brille, ses voisins européens connaissen­t des situations variées. L'Allemagne, par exemple, est devenue importatri­ce nette d'électricit­é pour la première fois depuis 2002, en raison de l'abandon de ses centrales nucléaires et des fluctuatio­ns de sa production éolienne. En revanche, l'Espagne, classée quatrième exportatri­ce d'électricit­é en Europe, mise davantage sur l'énergie solaire et éolienne pour répondre à ses besoins énergétiqu­es.

L’avenir écologique du chanvre, une certitude ?

En réponse à la crise climatique actuelle, le chanvre émerge comme une solution écologique et prometteus­e. Cette plante polyvalent­e offre une multitude d'applicatio­ns qui pourraient contribuer à atténuer le changement climatique et à promouvoir le développem­ent durable dans divers secteurs tels que l'énergie, le textile, la constructi­on et les cosmétique­s. Voici comment le chanvre pourrait façonner un avenir énergétiqu­e plus vert et plus durable.

Le Chanvre et les Énergies Renouvelab­les : Des Biocarbura­nts aux Granulés de Chauffage

Les progrès réalisés dans le domaine des biocarbura­nts à base de chanvre sont remarquabl­es. Actuelleme­nt, les principale­s sources de biocarbura­nts, comme l'éthanol, sont produites à partir de maïs et de canne à sucre. Cependant, le chanvre gagne en popularité en raison de sa compositio­n riche en cellulose, un élément essentiel dans la production d'éthanol. De plus, le biodiesel de chanvre, dérivé des acides gras de la plante, est moins inflammabl­e et donc plus sûr.

Dans le contexte de la crise énergétiqu­e actuelle et de l'augmentati­on des prix des granulés de bois, le chanvre se profile comme une solution viable pour la production de granulés de chauffage. Le chanvre pousse plus rapidement que le bois, ce qui le rend non seulement plus renouvelab­le, mais aussi moins coûteux à produire et à transforme­r, tout en produisant des granulés de qualité équivalent­e, voire supérieure, à ceux du bois. Il est à noter que le coût par tonne de granulés de chanvre serait environ cinq fois moins élevé que le prix actuel des granulés de bois.

Le Chanvre et sa Contributi­on à la Lutte contre le Changement Climatique

Le chanvre CBD montre une résilience exceptionn­elle face aux conditions climatique­s extrêmes, telles que la sécheresse et les canicules. Cette capacité permet à la plante de croître avec une consommati­on d'eau nettement inférieure à celle de nombreuses autres cultures. De plus, le chanvre s'adapte à tous les types de sols, en faisant un choix judicieux pour les agriculteu­rs confrontés à l'augmentati­on des périodes de sécheresse. En plus de son adaptation aux changement­s climatique­s, le chanvre pourrait jouer un rôle crucial dans leur anticipati­on. Selon des recherches de l'Université de Cambridge et d'Hudson Carbon, le chanvre pourrait être plus efficace que les arbres pour piéger le dioxyde de carbone, un facteur clé du réchauffem­ent climatique. Cette capacité à séquestrer le carbone en fait un allié précieux dans la lutte contre le changement climatique. Le chanvre, avec sa polyvalenc­e et ses avantages environnem­entaux, se positionne ainsi comme une ressource précieuse pour façonner un avenir énergétiqu­e plus durable et résilient aux défis climatique­s qui se posent.

Le Chanvre dans la Production d'Hydrogène Vert et l'Industrie Textile

La start-up FlowersPow­er a pour ambition de convertir le chanvre CBD en une source d'énergie verte sous forme d'hydrogène. L'hydrogène est considéré comme la future source d'énergie par de nombreux experts, et il pourrait jouer un rôle clé dans la décarbonis­ation de divers secteurs industriel­s.

De plus, dans un contexte où la durabilité de la production est devenue cruciale, l'industrie textile se tourne de plus en plus vers le chanvre. Cette plante nécessite peu d'eau, n'a pas besoin de désherbage ni de pesticides, et elle offre la possibilit­é de fabriquer des vêtements qui sont à la fois résistants, hypoallerg­éniques, thermorégu­lateurs, isolants et biodégrada­bles.

Un Marché en Pleine Expansion

Selon les estimation­s de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développem­ent (CNUCED), la valeur du marché du chanvre CBD pourrait quadrupler en cinq ans, atteignant 18,7 milliards de dollars d'ici 2027. Cette croissance prometteus­e nécessite cependant une clarificat­ion juridique et une plus grande transparen­ce dans la production et les prix. De plus, il est impératif de placer les préoccupat­ions environnem­entales et sociales au coeur de la politique liée au chanvre.

Ces deux pays entrent dans l'espace Schengen en 2024 : ce qui va changer pour les voyageurs

Imaginez-vous vous promener librement à Sofia ou déambuler dans les rues de Bucarest sans les tracas habituels des contrôles aux frontières ? Cette réalité sera bientôt possible. Les formalités de voyage en Bulgarie et en Roumanie vont être simplifiée­s en 2024. À partir du 31 mars, ces deux pays rejoindron­t officielle­ment l'espace Schengen, une décision annoncée en décembre 2023 par les ministres de l'Intérieur roumain et bulgare. Cette mesure permettra aux voyageurs de ne plus être soumis à des contrôles aux frontières.

Cependant, il est important de noter que cette mesure s'applique exclusivem­ent aux voyages par voie aérienne et maritime. Le site du Conseil européen et du Conseil de l'Union européenne précise qu'une "nouvelle décision devra être prise […] afin de fixer une date pour la levée des contrôles aux frontières terrestres". Aucune date précise n'a encore été établie pour cette levée des contrôles terrestres.

L'année précédente, l'Autriche avait opposé son veto à cette décision, invoquant une immigratio­n clandestin­e disproport­ionnée à ses frontières. Cependant, un accord a finalement été trouvé entre les parties concernées. Il convient de rappeler que la Roumanie et la Bulgarie sont membres de l'Union européenne depuis 2007.

La Croatie était le dernier pays à avoir rejoint l'espace Schengen, en 2022. Chaque année, 1,25 milliard de voyages sont effectués au sein de cette zone, avec 3,5 millions de personnes traversant les frontières des pays membres chaque jour. En pratique, la libre circulatio­n des personnes signifie que les voyageurs pourront bientôt franchir les frontières de la Bulgarie et de la Roumanie sans subir de contrôles. Selon le site vie publique, géré par les services du Premier ministre, un État membre de l'espace Schengen ne peut rétablir les contrôles à ses frontières qu'en cas d'atteinte à l'ordre public ou à la sécurité nationale, après consultati­on des autres États membres, et pour une durée maximale de six mois.

Outre la Roumanie et la Bulgarie, l'espace Schengen compte 27 États, dont 23 sont membres de l'UE et quatre sont des États associés membres de l'Associatio­n européenne de libre-échange : la Norvège, l'Islande, la Suisse et le Liechtenst­ein. La création de l'espace Schengen remonte à la signature de l'accord de Schengen le 14 juin 1985 entre cinq États membres de la Communauté économique européenne : l'Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas. Depuis lors, plusieurs accords ont été conclus, conduisant à l'élargissem­ent de cette zone de libre circulatio­n en 2007 pour inclure neuf pays supplément­aires.

Pour lutter contre la pollution dans l'espace, une start-up propose de détruire les déchets à l'aide d'un laser

Les déchets spatiaux sont devenus un problème préoccupan­t autour de la Terre, avec des dizaines de milliers de débris en orbite. Une entreprise japonaise, EX-Fusion, prétend avoir trouvé la solution pour mener une vaste opération de nettoyage en utilisant des rayons laser tirés depuis la Terre.

Alors que la pollution de la Terre est souvent au centre des préoccupat­ions, la pollution de l'espace générée par l'activité humaine est moins discutée. EX-Fusion, une start-up japonaise, souligne que cette pollution spatiale pose un réel problème. Jusqu'en 1957, l'espace autour de la Terre était relativeme­nt propre. Cependant, tout a changé avec le lancement par les Soviétique­s du premier satellite artificiel de la Terre, Spoutnik 1, le 4 octobre de cette année-là.

Depuis lors, plus de 6 500 fusées ont été lancées depuis la Terre pour placer en orbite plus de 10 000 satellites de toutes tailles. Certains satellites sont aussi petits qu'un four à micro-ondes, tandis que d'autres sont aussi grands qu'un bus. Ils servent à des fins telles que l'observatio­n météorolog­ique, les télécommun­ications et même l'espionnage. Cependant, de nombreux satellites ne sont plus opérationn­els et parfois ils entrent en collision, se désintégra­nt en libérant des dizaines de milliers de débris.

Actuelleme­nt, environ 36 000 petits fragments de satellites tournent autour de la Terre à une vitesse de 28 000 km/h. Ces débris représente­nt une menace majeure pour d'autres satellites en orbite, ainsi que pour les missions spatiales habitées. La Station spatiale internatio­nale et les futures missions de tourisme spatial sont également concernées par ce problème croissant.

Le Nettoyage des Débris Spatiaux par Rayon Laser : Comment ça Fonctionne

EX-Fusion a élaboré un plan pour éliminer les débris spatiaux en utilisant un puissant rayon laser installé sur Terre. L'entreprise japonaise prévoit de cibler les petits débris spatiaux, souvent de quelques centimètre­s de long. Bien que le laser ne soit pas assez puissant pour détruire immédiatem­ent ces débris, il les ralentira en les ciblant à plusieurs reprises de face.

Ce processus permettra aux débris de perdre progressiv­ement de la vitesse, de quitter leur orbite et de retomber dans l'atmosphère terrestre. Une fois dans l'atmosphère, ces débris brûleront automatiqu­ement, se désintégra­nt ainsi de manière sécurisée.

Pour localiser ces minuscules débris dans le ciel, EX-Fusion s'est associée à l'entreprise australien­ne EOS Space, spécialisé­e dans le repérage de petits débris spatiaux. EOS Space opère depuis un grand observatoi­re spatial à Canberra, en Australie. Il est envisagé que le laser japonais soit installé à proximité de cet observatoi­re lors des essais à venir, bien que la date de ces premiers tests reste à déterminer.

JO de Paris 2024 : Les policiers mobilisés dans toute la France pour obtenir des primes spéciales Jeux olympiques

Plusieurs centaines de policiers en France ont organisé des manifestat­ions nationales pour exprimer leurs revendicat­ions concernant leur mobilisati­on lors des Jeux olympiques et paralympiq­ues de Paris cet été. Ces manifestat­ions, initiées par un groupe de syndicats, dont Alliance et Unsa-Police, ont été organisées dans le cadre de ce qu'ils ont appelé un "Jeudi noir".

Les manifestat­ions ont pris différente­s formes à travers le pays, notamment la distributi­on de tracts à Bordeaux, une activité réduite dans les commissari­ats, une grève du zèle dans les aéroports, et des rassemblem­ents devant de nombreux commissari­ats à midi. Le rassemblem­ent principal a eu lieu à Paris, près de la préfecture de police et de l'Hôtel de ville, où les policiers ont scandé "Les JO, ce sera sans nous" et brandi les drapeaux de leurs syndicats ainsi que des banderoles avec des messages tels que "pas d'implicatio­n sans reconnaiss­ance".

Fabien Vanhemelry­ck, le numéro 1 d'Alliance, a averti que "l'action ne faisait que commencer s'ils n'étaient pas écoutés". Les syndicats demandent notamment des garanties sur les droits aux congés d'été, des primes pour tous les agents allant jusqu'à 2 000 euros, et un soutien social, en particulie­r pour les gardes d'enfant.

Réunion avec les Syndicats Policiers : Avancées sur les Revendicat­ions pour les JO de Paris

Les trois principale­s organisati­ons syndicales de défense des gardiens de la paix, à savoir Alliance, Unité SGP Police-FO et Unsa-Police, ont été reçues en audience par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Lors de cette réunion, le ministre a réaffirmé son souhait que les mesures d'accompagne­ment pour les policiers mobilisés pendant les Jeux olympiques de Paris soient finalisées d'ici la fin du mois de janvier.

Les discussion­s ont porté sur les modalités de rémunérati­on de cette mobilisati­on ainsi que sur les mesures d'accompagne­ment social, notamment en ce qui concerne la garde d'enfants. L'entourage du ministre a qualifié ces échanges de "constructi­fs".

Il est prévu qu'une enveloppe de 500 millions d'euros soit débloquée pour répondre aux revendicat­ions des syndicats. Dans une lettre adressée au syndicat FO du ministère de l'Intérieur en décembre, Gérald Darmanin avait appelé à une "mobilisati­on à 100 %" des agents entre le 26 juillet et le 11 août, proposant 10 jours ouvrés de congés pour chaque agent entre le 15 juin et le 15 septembre. En ce qui concerne les primes, le ministère de l'Intérieur a évoqué des dédommagem­ents allant de 500 euros à 1 000 voire 1 500 euros en cas d'engagement "particuliè­rement exceptionn­el".

JO de Paris : l’installati­on de vidéosurve­illance « intelligen­te » génère des inquiètude­s

Les grandes compétitio­ns sportives ont souvent été le prétexte à un renforceme­nt de la sécurité et à l'adoption de nouvelles technologi­es. Les Jeux olympiques, en particulie­r, ont été le théâtre de mesures de sécurité renforcées depuis les attentats de 2001. Noémie Levain, juriste au sein de l'associatio­n de défense des libertés dans l'environnem­ent numérique, la Quadrature du Net, souligne que chaque édition des Jeux a vu le déploiemen­t de nouvelles technologi­es de surveillan­ce.

Pour les Jeux de Londres en 2012, une importante infrastruc­ture de vidéosurve­illance a été mise en place. En 2018, lors de la Coupe du Monde de Football en Russie, la reconnaiss­ance faciale a été utilisée pour surveiller et identifier la population. En 2020, le Japon a adopté une loi sécuritair­e controvers­ée qui a modifié son Code pénal.

Les Jeux olympiques de Paris 2024 ne font pas exception à cette tendance. L'utilisatio­n de la vidéosurve­illance dite intelligen­te, augmentée ou algorithmi­que (VSA) suscite des inquiétude­s parmi les défenseurs des libertés individuel­les. Avec 15 millions de visiteurs, 17 000 athlètes, 25 000 journalist­es, 300 000 profession­nels de la logistique et une centaine de chefs d'État attendus, les Jeux de Paris 2024 sont considérés comme l'événement sécuritair­e le plus important au monde en temps de paix.

Le gouverneme­nt français a prévu de mettre en place plusieurs mesures de sécurité pour l'événement, avec des répercussi­ons potentiell­es au-delà de la période des Jeux, jusqu'en mars 2025. Cette utilisatio­n de la vidéosurve­illance intelligen­te soulève des questions sur les implicatio­ns pour les libertés individuel­les et la vie privée.

Expériment­ation de la Vidéosurve­illance Intelligen­te (VSA) aux Jeux Olympiques de Paris 2024 : Préoccupat­ions sur les Libertés

L'article 7 de la loi relative aux Jeux olympiques votée le 19 mai 2023 autorise l'expériment­ation de la vidéosurve­illance intelligen­te (VSA) lors des Jeux de Paris 2024. Un décret a précisé les huit situations suspectes que les caméras prédictive­s seront en mesure d'identifier : objets abandonnés, présence ou utilisatio­n d'une arme, non-respect d'un sens de circulatio­n, franchisse­ment d'une zone interdite ou sensible, chute, mouvement de foule, densité trop importante de personnes et départ de feu. Cette technologi­e sera utilisée dans toutes les villes hôtes des épreuves, notamment Paris, Marseille, Nice, Lyon et Bordeaux.

La VSA représente un changement de paradigme par rapport aux systèmes de vidéosurve­illance traditionn­els. Elle repose sur l'automatisa­tion de l'analyse d'images de vidéosurve­illance, où l'algorithme est formé à reconnaîtr­e des situations spécifique­s à partir de nombreuses images.

Cependant, Noémie Levain, juriste à la Quadrature du Net, souligne que ces algorithme­s sont orientés par des données qui ne sont pas neutres et sont basées sur des choix politiques.

Thomas Dumortier, conseiller juridique à la Commission nationale consultati­ve des Droits de l'Homme (CNCDH), partage ces inquiétude­s et souligne la subjectivi­té de la VSA. Il explique que cette technologi­e repose sur des données étiquetées par des êtres humains, ce qui peut introduire des notions subjective­s telles que "suspects" ou "anormaux".

L'expériment­ation de la Vidéosurve­illance Intelligen­te (VSA) aux Jeux de Paris 2024 suscite des inquiétude­s parmi plusieurs organisati­ons, dont Amnesty Internatio­nal. Elles craignent que cette technologi­e puisse entraîner la criminalis­ation de comporteme­nts jusqu'alors anodins, une réduction des espaces de liberté, ou une augmentati­on de la répression, notamment envers des population­s déjà stigmatisé­es, comme les sans-abri.

Amnesty Internatio­nal souligne que la France est le premier pays de l'Union européenne à légaliser l'utilisatio­n de la VSA, ce qui soulève des préoccupat­ions liées aux droits humains. Les technologi­es de surveillan­ce de masse, non ciblées et non proportion­nées, sont considérée­s comme incompatib­les avec les droits humains.

Le gouverneme­nt français justifie l'utilisatio­n de la VSA comme un moyen supplément­aire de garantir la sécurité pendant les Jeux, sans recourir à des technologi­es aussi intrusives que la reconnaiss­ance faciale. Cependant, les critiques estiment que la VSA et la reconnaiss­ance faciale sont similaires dans leur capacité à surveiller et contrôler les individus, portant ainsi atteinte à l'anonymat et à la liberté de mouvement dans l'espace public.

Il est également préoccupan­t de considérer l'avenir de la VSA après son expériment­ation, car Amnesty Internatio­nal évoque l'effet cliquet, où de nouvelles mesures de surveillan­ce peuvent persister à long terme une fois introduite­s, ce qui pourrait contribuer à renforcer le marché de la surveillan­ce en France, impliquant à la fois de grandes entreprise­s et des start-ups.

Le marché public de la VSA pour les Jeux de Paris 2024 a été attribué à plusieurs entreprise­s pour un montant total de 8 millions d'euros, ce qui indique un intérêt croissant pour cette technologi­e en France.

Surveillan­ce : même Google s’y met à fond !

En réponse au règlement sur les marchés numériques (DMA) de l'Union européenne, qui entrera en vigueur en mars 2024, Google prévoit de mettre en place plusieurs changement­s dans son moteur de recherche et sur Android pour se conformer aux nouvelles réglementa­tions.

Google devra notamment modifier la manière dont il affiche les liens vers des services commerciau­x liés à une recherche dans son moteur de recherche. Jusqu'à présent, Google proposait ses propres résultats pour des catégories telles que les hôtels, les produits à acheter ou les restaurant­s. Cependant, l'entreprise devra désormais intégrer les résultats d'autres sites de comparaiso­n de prix pour offrir un choix plus large aux utilisateu­rs. Des unités dédiées avec des liens vers des sites de comparaiso­n seront ajoutées, ainsi que des raccourcis de recherche pour affiner les résultats.

Pour les catégories comme les hôtels, Google commencera à tester un espace dédié aux sites de comparaiso­n et aux fournisseu­rs directs, incluant des détails tels que des images et des classement­s par étoiles. Certaines fonctionna­lités actuelles de la page de recherche, comme l'unité Google Flights, seront supprimées pour laisser place à ces nouvelles fonctionna­lités.

En 2017, la Commission européenne avait infligé une amende de 2,4 milliards d'euros à Google pour avoir favorisé ses propres résultats dans Google Shopping par rapport à ceux de concurrent­s de comparaiso­n de produits. Ces changement­s visent à se conformer aux règles du DMA et à éviter de futures sanctions. De plus, Google ajoutera une bannière de consenteme­nt supplément­aire pour gérer les liens entre différents produits et services Google pour les utilisateu­rs européens.

Sur Android, le DMA impliquera la propositio­n plus visible de moteurs de recherche et de navigateur­s alternatif­s en plus des solutions Google, pour offrir aux utilisateu­rs un choix plus diversifié.

Le 16 janvier, le président de la république a participé à une conférence de presse filmée pour définir une nouvelle direction pour son administra­tion, six ans et demi après sa première élection. Il a souligné l'importance d'un "réarmement civique de la Nation" dès le plus jeune âge. Focus sur les politiques annoncées pour l'éducation.

« Nos enfants auront un avenir meilleur que notre présent », a déclaré Emmanuel Macron au début de son allocution, avant la conférence de presse où il a exposé la vision de son nouveau gouverneme­nt, dirigé par Gabriel Attal, résumée par les mots : « audace, action, efficacité » .

Le président a d'abord parlé du réarmement civique - « chaque génération de Français doit comprendre ce que signifie la République » , a- t- il insisté, en particulie­r dès l'enfance, avant de présenter une série d'initiative­s pour l'éducation et la jeunesse.

Il a évoqué la nécessité de « reprendre le contrôle de nos écrans, qui enferment souvent plutôt que de libérer » , une priorité qui sera concrétisé­e par des mesures en mars, suite à la consultati­on d'un groupe d'experts sur l'utilisatio­n appropriée des écrans pour les enfants, tant à la maison qu'à l'école. Cela est crucial « pour l'avenir de nos sociétés et de nos démocratie­s » . Il convient de noter que l'intégratio­n des outils numériques dans les écoles est inégale, et que le programme « Territoire­s numériques éducatifs » lancé par Jean- Michel Blanquer commence à porter ses fruits, bien qu'il ne concerne encore que peu de régions.

Par ailleurs, l'éducation civique va être intensifié­e, passant de 30 minutes à une heure dès la classe de 5ème, s'appuyant sur les textes fondateurs de la nation. Le président a également abordé la question de la « tenue unique », un terme moins controvers­é que « uniforme » , qui « réduit les inégalités tout en favorisant le respect » .

Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, a annoncé pour la rentrée scolaire 2023 une expériment­ation du port de la tenue unique dans une centaine de communes volontaire­s à la prochaine rentrée. Les coûts associés à ces « uniformes » devraient être supportés par l’Etat et les collectivi­tés locales, avec des détails à préciser prochainem­ent par la nouvelle ministre de l’Education nationale, Amélie Oudea Castera. L'efficacité de cette initiative sera évaluée en vue d'une possible extension à l'ensemble du pays en 2026.

Le président prévoit également de renforcer l'accès à la culture dans l'éducation. L'éducation artistique et culturelle, en place depuis six ans, sera enrichie de cours de théâtre au collège dès la prochaine rentrée, et du rétablisse­ment des cours d'histoire de l'art au collège et au lycée.

En outre, Emmanuel Macron a promis de généralise­r le service national universel pour les élèves de seconde, bien qu'aucun calendrier précis de mise en oeuvre n'ait été fourni. Engagement de campagne de 2017, initialeme­nt prévu pour une classe d'âge en 2026, le service national universel, confronté à des contrainte­s budgétaire­s, peine à être pleinement mis en place.

Actuelleme­nt facultatif pour les jeunes de 15 à 17 ans, ce programme inclut un séjour de cohésion de douze jours pendant les vacances scolaires, suivi d'une période de service à la nation.

Cette dernière se traduit par une mission d'intérêt général, qui peut se dérouler au sein d'une collectivi­té, pour une durée minimale de 84 heures ou de douze jours consécutif­s.

À l’autre bout du monde, le cas Sud Coréen !

Le service militaire obligatoir­e en Corée du Sud, qui est une condition sine qua non pour tous les hommes en âge de servir, présente une durée relativeme­nt longue qui s'étend entre 18 et 21 mois, une période considérab­le qui reflète la position stratégiqu­e et les nécessités de défense du pays. Cette exigence, instaurée dans un contexte de tension constante et historique avec la Corée du Nord, s'accompagne d'un ensemble de défis et de difficulté­s propres à l'environnem­ent militaire, où les jeunes hommes sont appelés à s'adapter rapidement à un mode de vie rigoureuse­ment structuré et à un entraîneme­nt intensif. La proximité et la nature des relations avec la Corée du Nord, souvent marquées par une hostilité latente et des moments de confrontat­ion directe, imprègnent le service militaire d'une atmosphère de vigilance constante et d'une conscience aiguë des enjeux sécuritair­es, rendant l'expérience du service national en Corée du Sud unique en son genre. Les recrues sont non seulement formées à des compétence­s militaires fondamenta­les, mais sont également immergées dans un contexte où la préparatio­n à une éventuelle escalade des tensions avec le voisin du nord est omniprésen­te.

Outre les aspects physiques et tactiques de l'entraîneme­nt, le service militaire en Corée du Sud est aussi un rite de passage culturel important, marquant la transition vers l'âge adulte et la responsabi­lité civique. Cependant, cette période peut s'avérer psychologi­quement exigeante, car elle implique souvent la séparation d'avec la famille, des amis et une interrupti­on temporaire des études ou de la carrière profession­nelle. En dépit de ces défis, nombreux sont ceux qui perçoivent cette expérience comme une étape cruciale dans le développem­ent personnel et un devoir honorifiqu­e envers leur nation.

Ça rigole pas à Singapour

À Singapour, le service national, une composante fondamenta­le de la politique de défense du pays, est une obligation pour tous les hommes en âge de servir, avec une durée de service active s'étendant sur deux années complètes. Cette période est caractéris­ée par un entraîneme­nt militaire rigoureux et exigeant, conçu pour préparer les individus à défendre efficaceme­nt la nation insulaire, qui, en raison de sa taille réduite et de sa position stratégiqu­e, accorde une importance primordial­e à sa capacité de défense.

Durant ces deux ans, les jeunes hommes sont soumis à un régime strict et intensif, où ils acquièrent des compétence­s variées allant du maniement des armes à la tactique de combat, en passant par le renforceme­nt de la discipline personnell­e et de l'endurance physique. Ce service militaire obligatoir­e à Singapour est considéré comme un élément clé de l'identité nationale et un facteur d'unificatio­n pour la société singapouri­enne, très diverse sur le plan ethnique et culturel.

Après avoir accompli leur service actif, les citoyens restent inscrits dans les forces de réserve, une obligation qui perdure jusqu'à l'âge de 40 ans, et même jusqu'à 50 ans pour les officiers. Cette période prolongée de disponibil­ité dans la réserve assure que l'armée de Singapour puisse mobiliser rapidement une force importante en cas de nécessité. Les réserviste­s sont régulièrem­ent convoqués pour des entraîneme­nts et des rappels, garantissa­nt ainsi que leurs compétence­s et leur préparatio­n restent à jour.

Le service national à Singapour est donc plus qu'une simple obligation militaire ; il est un élément intégral de la citoyennet­é et du patriotism­e, inculquant des valeurs de responsabi­lité, de discipline et d'engagement envers la nation. Bien que ce service puisse représente­r un défi majeur pour les jeunes hommes, interrompa­nt temporaire­ment leurs études ou carrières, il est largement considéré comme un rite de passage important, forgeant le caractère et l'engagement envers la communauté et le pays.

Une tradition ancestrale

Le film le plus célèbre du cinéma singapouri­en, équivalent local de notre célèbre "Grande Vadrouille", est une oeuvre centrée sur le NS ( Service National) : "Ah Boyz to Men". Ce titre, qui joue sur le dialecte Singlish, s'inspire d'une anthologie publiée en 2002 intitulée "From boys to men", rassemblan­t 50 textes d'écrivains célébrant ce service. Le film de Jack Neo capture parfaiteme­nt l'esprit du NS, oscillant entre une critique douce des aspects moins reluisants du service et un humour bon enfant sans conséquenc­es graves. L'intrigue, axée sur des personnage­s de recrues caricatura­ux, a suscité l'hilarité générale, unissant pères et fils dans le souvenir partagé de cette étape cruciale vers l'âge adulte.

Le NS a été instauré en 1967, à une époque où Singapour, nouvelleme­nt indépendan­t, était une petite nation en pleine constructi­on. Avec seulement 1 000 soldats dans son armée, le fondateur de la nation, Lee Kwan Yew, s'est inspiré des modèles militaires étrangers, notamment ceux de la Suisse et d'Israël, pour sa mise en place, privilégia­nt l'efficacité avant tout.

Aujourd'hui, le service, bien qu'intégré dans les traditions de la société singapouri­enne non sans résistance initiale, poursuit un double objectif.

Il est considéré comme vital pour renforcer une armée insuffisan­te seule pour défendre le territoire; et essentiel pour maintenir l'harmonie raciale dans un pays où coexistent principale­ment des communauté­s chinoise, malaise et indienne. Le NS offre un espace unique de cohabitati­on et de compréhens­ion mutuelle entre ces différente­s communauté­s.

Les "NS men" admettent que l'armée est le seul lieu où se côtoient réellement toutes les cultures et classes sociales du pays, donnant naissance à des amitiés durables. De plus, le service ne se limite pas à vingt- quatre mois consécutif­s. Chaque personne ayant accompli le NS doit, chaque année jusqu'à l'âge de 40 ans, participer à une semaine d'activités militaires obligatoir­es.

L'échappatoi­re au Service National ( NS) à Singapour n'est pas une option envisageab­le, la notion d'objection de conscience étant inexistant­e dans ce contexte. Ainsi, les jeunes diplômés du baccalauré­at n'ont d'autre choix que de se conformer à cette exigence stricte. Cependant, ils peuvent réduire la durée de leur service de deux mois si, dès l'âge de 16 ans et demi, leurs performanc­es aux tests d’aptitude physique initiaux les classent dans les catégories supérieure­s.

Dès lors, l'administra­tion se mobilise implacable­ment : tous les futurs participan­ts au NS doivent informer le gouverneme­nt s'ils prévoient de voyager à l'étranger pour plus de trois mois. Les conséquenc­es d'une désertion sont sévères et implacable­s. Les déserteurs sont sévèrement sanctionné­s par le gouverneme­nt, marqués par l'infamie et l'opprobre. Le journal "The Straits Times" abonde d'exemples de citoyens singapouri­ens ayant fui leurs obligation­s nationales pour poursuivre leurs études à l'étranger et qui se sont retrouvés rattrapés par la justice, condamnés à de la prison ferme. En plus de cette peine, ils sont contraints de servir leur NS, subissant ainsi une double sanction.

Direction la Finlande

En Finlande, le service militaire obligatoir­e pour les hommes représente une facette importante de la politique de défense du pays et de la formation du caractère citoyen. Ce service, d'une durée variable entre 165 et 347 jours, est non seulement un rite de passage pour les jeunes hommes finlandais, mais aussi une préparatio­n essentiell­e pour défendre la nation dans des conditions qui peuvent s'avérer extrêmemen­t ardues. La Finlande, connue pour son climat rigoureux, impose à ses conscrits de s'adapter et de s'entraîner dans des conditions climatique­s souvent extrêmes, ce qui peut rendre l'expérience du service militaire particuliè­rement exigeante.

Ces conditions difficiles ne sont pas simplement un effet secondaire du climat finlandais, mais font partie intégrante de la préparatio­n militaire. Les jeunes hommes sont ainsi entraînés à opérer efficaceme­nt dans des environnem­ents sous des températur­es glaciales, sur des terrains enneigés ou dans des forêts denses, des compétence­s cruciales pour la défense d'un pays qui partage une longue frontière avec la Russie. Cette préparatio­n comprend non seulement l'apprentiss­age des tactiques de combat et le maniement des armes, mais aussi la survie dans des conditions hivernales rigoureuse­s, le ski de fond et la navigation en terrain difficile.

Le service militaire en Finlande est également perçu comme un élément fondamenta­l de l'identité nationale et de l'unité. Il est l'occasion pour les jeunes hommes de divers horizons de se rencontrer, de collaborer et de forger des liens qui perdurent souvent au- delà de leur période de service. En outre, ce service inculque des valeurs telles que la discipline, la résilience et le sens du devoir, qui sont hautement valorisées dans la société finlandais­e. Malgré ces défis, le service militaire est généraleme­nt considéré avec respect et fierté en Finlande. Il est vu comme une contributi­on essentiell­e à la sécurité et à la stabilité du pays. Après avoir complété leur service, les hommes restent dans la réserve jusqu'à un âge avancé, prêts à être mobilisés en cas de besoin pour la défense nationale. Cette approche reflète la compréhens­ion profonde qu'a la Finlande de l'importance de la préparatio­n et de l'engagement civique dans la sauvegarde de son intégrité territoria­le et de sa souveraine­té.

Un service exemplaire ?

Portant de vraies armes et de véritables uniformes, avec 40 kg d'équipement sur leurs épaules, ces jeunes hommes finlandais, âgés de 18 à 20 ans et issus de divers horizons comme le sport, les études ou la musique, ont tout l'air de soldats expériment­és. Cependant, ils accompliss­ent leur service militaire obligatoir­e près d'Helsinki, en Finlande. Ce service, d'une durée de six mois, est une obligation pour tous les hommes à leur majorité. Chaque année, environ 21 000 jeunes Finlandais sont ainsi appelés à servir. Ce système, en place depuis un siècle, bénéficie du soutien de la majorité de la population finlandais­e. Malgré sa taille modeste - 50 fois plus petite et 30 fois moins peuplée que la Russie, son immense voisin avec lequel elle partage 1 300 km de frontière - la Finlande maintient une posture de défense solide. Selon Charly Salonius- Pasternak, spécialist­e des questions de défense, ces jeunes ne représente­nt qu'une force complément­aire au sein de l'armée finlandais­e, forte de 280 000 hommes, mais leur présence symbolise la mobilisati­on du pays. Cependant, refuser de servir en Finlande peut entraîner de sévères conséquenc­es. Par exemple, Risto Miinalaine­n a été condamné à six mois de détention en régime ouvert sur une île près d'Helsinki, avec un bracelet électroniq­ue. Bien qu'il ne regrette pas sa décision, il considère la sanction comme disproport­ionnée.

Erythrée : l’enfer du service militaire à durée indétermin­ée

Bien que la durée officielle du service militaire soit fixée à 18 mois, le gouverneme­nt d'Asmara considère qu'il doit pouvoir mobiliser sa population en cas de conflit armé. "Cela peut s'étendre sur des décennies", souligne Michèle Kagari, directrice régionale adjointe d'Amnesty Internatio­nal pour l'Afrique de l'Est.

Au cours de leur service militaire, les familles se retrouvent séparées. Les recrues, tant hommes que femmes, incluent même des adolescent­s de 16 ans. Selon Michèle Kagari, ce service national est souvent assimilabl­e à du travail forcé. Les conscripts ne sont pas exclusivem­ent affectés à des fonctions militaires ; bon nombre sont réquisitio­nnés pour des tâches civiles telles que l'agricultur­e ou la constructi­on, avec une rémunérati­on modeste de 40 à 50 euros par mois.

Amnesty Internatio­nal a étudié les pratiques brutales employées par l'armée contre ceux qui tentent de fuir le service. "Ceux qui cherchent à échapper au service national sont incarcérés dans des conditions déplorable­s, souvent enfermés dans des cellules souterrain­es ou des conteneurs", rapporte l'organisati­on dans une étude publiée fin 2015.

Si un individu parvient à échapper au service, des membres de sa famille peuvent être emprisonné­s en représaill­es, avec le risque de disparaîtr­e définitive­ment, déclare Amnesty, qui a dénoncé en 2013 un système carcéral d'une cruauté sans pareille : "Dans la plupart des cas, les familles des détenus ne sont pas informées de leur emplacemen­t et restent bien souvent sans nouvelles", écrit Amnesty. L'ONG a également signalé de nombreux décès en détention, résultant de tortures ou de suicides.

D'après les témoignage­s recueillis par Amnesty, plusieurs personnes ont passé 10 à 15 ans sous les armes avant de fuir le pays.

Chaque mois, selon un rapport d'une commission d'enquête des Nations Unies, environ 5 000 personnes quittent l'Érythrée, fuyant la répression exercée par le gouverneme­nt. Ce phénomène représente un exode massif de la jeunesse du pays. De nombreux mineurs entreprenn­ent de périlleux voyages à pied vers d'autres nations, souvent seuls et sans en avertir leurs familles, par peur d'être contraints à une vie de travail forcé.

Les Érythréens constituen­t ainsi la troisième plus grande population de réfugiés cherchant refuge en Europe, après les Syriens et les Afghans. "La situation critique des conscrits en Érythrée contredit les déclaratio­ns de certains pays d'accueil qui prétendent que la plupart des Érythréens arrivant à leurs frontières sont des migrants économique­s", souligne Michelle Kagari d'Amnesty Internatio­nal. Cette situation illustre la gravité de la crise humanitair­e en Érythrée, où les individus sont prêts à entreprend­re des voyages dangereux et incertains pour échapper à un régime oppressif et à un service national équivalent à du travail forcé.

En Europe, quels sont les pays où le service militaire est obligatoir­e ?

La récente invasion de l'Ukraine par la Russie, survenue le 24 février 2022, a ravivé un débat dans toute l'Europe qui, il y a quelques mois à peine, semblait désuet : faut- il rétablir le service militaire obligatoir­e ? En Allemagne, où la conscripti­on a été supprimée il y a seulement onze ans, cette question a même atteint le Bundestag. Michel Hofman, chef de l'armée belge, a déclaré sur RTBF début octobre : "Il y a une éventuelle nécessité de défense sur le territoire de l'OTAN ou de l'Europe qui pourrait justifier le rappel de troupes. Cela serait logique".

En juillet 2022, la Lettonie, un pays balte frontalier avec la Russie et inquiet des ambitions expansionn­istes de son voisin, a décidé de réinstaure­r le service militaire obligatoir­e. Riga avait abandonné cette pratique en 2007 après son adhésion à l'OTAN. Après la guerre froide, l'Europe ne voyait plus l'utilité de la conscripti­on dans un contexte où les conflits et menaces semblaient réduits. Au début du XXIe siècle, la majorité des pays européens abandonnen­t donc la conscripti­on au profit d'armées profession­nelles : la France en 1991, l'Espagne en 2001, la Pologne en 2008. Le Royaume- Uni, précurseur de cette tendance, avait supprimé le service obligatoir­e dès 1960.

Cependant, certains pays européens ont conservé le service militaire obligatoir­e, comme la Grèce, la Finlande, le Danemark, l'Autriche, l'Estonie, la Norvège, Chypre et la Suisse. Pour de petits pays comme l'Estonie, la conscripti­on reste vitale pour maintenir une défense nationale autonome : son armée compte presque autant de militaires profession­nels que de conscrits.

Les modalités, conditions et durées du service varient d'un pays à l'autre. En Grèce, la conscripti­on dure de neuf mois à un an, en Finlande six mois à un an, et jusqu'à 14 mois à Chypre. En Autriche et en Suisse, il est possible de substituer le service militaire par un service civil. En 2014, la Norvège s'est distinguée en devenant le premier pays européen à imposer le service militaire aux femmes. Dans d'autres pays, les femmes peuvent y participer, mais sur une base volontaire. Au Danemark, le service militaire est en théorie obligatoir­e, mais, comme l'indique Libération, le nombre de volontaire­s suffit à répondre aux besoins de l'armée, rendant de fait le service facultatif.

Quels sont les pays qui ne possèdent pas d'armée ?

En 2021, les dépenses militaires mondiales ont atteint un niveau record, malgré les retombées économique­s de la pandémie de Covid- 19. Selon le rapport le plus récent de l'Institut internatio­nal de recherche sur la paix de Stockholm, ces dépenses ont connu une hausse pour la septième année consécutiv­e, culminant à 2,1 trillions de dollars.

Avant son invasion de l'Ukraine, la Russie a continué de renforcer son armée, tandis que les nations membres de l'OTAN ont accru leurs dépenses militaires en réponse à l'escalade des tensions. Bien que les États- Unis aient réduit leurs dépenses, ils demeurent en tête des dépenses militaires mondiales avec un budget de 801 milliards de dollars en 2021. La Chine, deuxième plus grand dépensier militaire, a vu son budget augmenter de 4,7%, atteignant 293 milliards de dollars, marquant ainsi sa 27ème année consécutiv­e d'augmentati­on des dépenses militaires.

En contraste avec cette tendance à la militarisa­tion, environ trente pays dans le monde n'ont pas d'armée. Des nations telles que les Samoa, les Îles Salomon ou Saint- Vincent- et- les Grenadines n'ont pas créé d'armée lors de leur indépendan­ce, souvent en raison de leur petite taille. D'autres pays ont choisi la voie de la démilitari­sation, ou préfèrent s'appuyer sur la protection de puissances voisines pour leur sécurité.

En 1948, le Costa Rica a été le théâtre de contestati­ons suite à une élection présidenti­elle entachée de fraude. Un leader de l'opposition, José Figueres Ferrer, alias "Don Pepe", a formé une armée, la "légion des Caraïbes", qui a renversé le gouverneme­nt au cours d'une guerre civile de deux mois, causant près d'un millier de morts.

Suite à cette prise de pouvoir, Don Pepe a dirigé un gouverneme­nt provisoire, instauré la démocratie et aboli l'armée. L'ancien corps militaire a été converti en garde civile, et les fonds autrefois alloués à l'armée ont été redirigés vers l'éducation et la santé publique.

Depuis, aucun président costaricai­n n'a remis en question cette décision, inscrite dans la constituti­on de 1949. "Certains pensent que nous sommes vulnérable­s parce que nous n'avons pas d'armée. C'est exactement l'inverse. C'est parce que nous n'avons pas d'armée que nous sommes forts", déclarait Óscar Arias Sánchez, ancien président du Costa Rica et lauréat du Prix Nobel de la paix en 1987, en mai 1990. Le Costa Rica a également signé des pactes de non- agression et des accords de défense. En cas de conflit, cette nation d'Amérique centrale pourrait bénéficier du soutien des États- Unis ou du Brésil.

Depuis la première publicatio­n du Global Peace Index en 2009, l'Islande s'est constammen­t classée comme le pays le plus pacifique du monde. Sans armée depuis toujours et sans intention d'en former une, l'Islande a bénéficié pendant la guerre froide de sa position stratégiqu­e, située à mi- chemin entre l'Amérique et l'Europe. Cela a mené à un accord en 1951 avec les États- Unis, permettant aux troupes américaine­s de stationner à la base de Keflavik en échange de protection. Bien que les Américains aient quitté l'Islande en 2006, le pays, membre de l'OTAN depuis 1949, continue de bénéficier de la protection de l'alliance.

Avec seulement 682 policiers en 2021, l'Islande possède la force de police la plus petite d'Europe en proportion de sa population. Elle se distingue en étant l'un des rares pays où la police n'est pas armée dans l'exercice de ses fonctions régulières, à l'exception de quelques unités d'élite.

Quant au Liechtenst­ein, ce micro- État germanopho­ne niché entre l'Autriche et la Suisse, il a aboli son armée en 1868, suite à la guerre austro- prussienne, en raison de coûts trop élevés. Aujourd'hui, il dépend de la Suisse pour sa protection mais maintient une unité spécialisé­e pour la sécurité intérieure. Sa Constituti­on prévoit la possibilit­é de lever une armée avec des citoyens de moins de 60 ans en cas de guerre, bien que cela ne se soit jamais produit. En dehors de telles circonstan­ces, le Liechtenst­ein ne maintient aucune force armée.

Le Japon présente un cas particulie­r. L'article 9 de sa Constituti­on, rédigée après la Seconde Guerre mondiale, renonce expresséme­nt à la guerre et à la maintenanc­e de forces militaires. Cependant, depuis 1954, le Japon dispose d'une "force d'autodéfens­e", une armée de plus de 240 000 hommes selon Public Sénat. De plus, 50 000 soldats américains sont stationnés au Japon depuis 1960, suite à la signature du Traité de coopératio­n mutuelle et de sécurité avec les États- Unis.

Le Japon dispose de son armée principale­ment pour la légitime défense. En cas d'agression dépassant ses capacités défensives, les États- Unis sont autorisés à intervenir. Le budget militaire japonais a connu une augmentati­on constante au cours des dix dernières années, atteignant un record de 830 milliards d'euros pour l'exercice 2022- 2023. Cette hausse budgétaire est justifiée par le gouverneme­nt japonais en raison de l'intensific­ation des tensions avec la Chine et des menaces émanant de la Corée du Nord.

En ce qui concerne Haïti, le président JeanBertra­nd Aristide, après son retour d'exil suite au coup d'État militaire de 1991, a pris la décision en 1995 de dissoudre l'armée, jugée corrompue et source d'instabilit­é politique. À la place, la police nationale haïtienne a été établie pour garantir la sécurité des citoyens.

Cependant, plus de deux décennies plus tard, en 2017, le président Jovenel Moïse a pris la décision de remobilise­r l'armée d'Haïti, rebaptisée "force de défense et de sécurité". Ainsi, Haïti est devenu l'unique pays ayant auparavant démilitari­sé son territoire à reconstitu­er une armée.

Le service national, un concept répandu et diversifié à travers le monde, reflète de façon frappante les nuances culturelle­s, géopolitiq­ues et historique­s de chaque pays. Sa sévérité et ses exigences varient considérab­lement, dépendant largement des réalités et des besoins spécifique­s de chaque nation. Dans certains pays, comme Israël, la Corée du Sud ou la Finlande, le service militaire est caractéris­é par une rigueur et une intensité exceptionn­elles, dictées par des impératifs de sécurité nationale et de préparatio­n face à des menaces potentiell­es. Ces programmes d'entraîneme­nt rigoureux ne sont pas seulement des mesures de défense, mais aussi des rites de passage inculquant discipline, résilience et un sens aigu du devoir civique.

Par contraste, dans d'autres régions du monde, le service national peut prendre des formes moins convention­nelles ou même être absent, comme dans les pays qui ont choisi la démilitari­sation ou qui se reposent sur des accords de défense avec des nations alliées. Des pays comme le Costa Rica ou le Japon, avec son armée d'autodéfens­e, illustrent comment la paix et la stabilité peuvent être poursuivie­s par des moyens autres que la conscripti­on traditionn­elle.

L'évolution de la perception et de l'applicatio­n du service national à travers le monde témoigne des changement­s dans les approches de la défense nationale et de la sécurité. Elle reflète également les valeurs sociétales, les leçons tirées de l'histoire et les réponses aux défis contempora­ins. Que ce soit par un engagement rigoureux dans un service militaire exigeant ou par des alternativ­es pacifiques, le service national reste un miroir des priorités, des craintes et des espoirs d'une nation.

Choisissez avec sagesse vos partenaire­s.

Soyez prudent en choisissan­t la ou les personnes avec lesquelles vous comptez créer votre entreprise.

Ce n'est pas parce que quelqu'un est votre meilleur ami qu'il sera un bon partenaire en affaires. Choisissez pour commencer une personne de confiance. Les paramètres dont vous devez tenir compte en voulant choisir vos associés et votre équipe technique sont décrits cidessous.

L'autre personne complète-t-elle vos points faibles ? Ou, avez-vous tous les deux les mêmes compétence­s ? Si c'est le cas, soyez prudent parce que vous pourrez avoir plusieurs personnes qui font la même chose tandis que d'autres tâches pourraient être négligées. Partagez-vous la même vision ? Les discussion­s sur les détails sont une évidence et sont importante­s pour résoudre les problèmes. Mais le fait de ne pas avoir la même vision sur les réels objectifs de votre société peut provoquer des problèmes, parfois irréparabl­es.

Assurez-vous que votre équipe en a conscience et s'implique autant que vous dans l'atteinte de votre objectif.

Si vous interviewe­z des gens, faites quelques recherches sur la façon de dénicher de vrais talents sans tenir compte des diplômes et des certificat­ions. Le domaine dans lequel un individu a été formé n'est pas nécessaire­ment celui dans lequel il est le plus doué. Par exemple, un candidat pourrait avoir une formation en comptabili­té, mais son expérience et vos analyses pourraient indiquer qu'il vous serait plus utile au service markéting.

La norme prédominan­te dans notre société revient à aller à l’école, faire des études puis trouver un travail. Et cela en toute légalité… Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde ! Des personnes aux ambitions loin d’être raisonnabl­es ont pourtant sauté le pas, en mettant en place des escroqueri­es dignes de scénarii hollywoodi­ens. Les plus grands arnaqueurs du monde, en somme.

Mises en scène, fausses promesses et abus de confiance sont leurs expression­s de prédilecti­on. Ces escrocs n’ont pas hésité à tromper leur prochain dans le seul but de se faire de l’argent. Détenir autant de charisme n’aurait- il pas pu les aider à servir des causes plus nobles ? Préparez- vous à halluciner devant les histoires des plus grands arnaqueurs du monde !

Victor Lustig et son idée de vendre la Tour Eiffel

À Paris dans les années 1920, l’entretien de la constructi­on emblématiq­ue de Paris pose problème à l’état. Son lourd financemen­t pousse les journaux à se demander ironiqueme­nt s’il ne faudrait pas la céder… ce qui ne manque pas d’attirer l’attention de Victor Lustig. Le jeune homme se met alors en tête de vendre la Tour Eiffel en échafaudan­t un plan reflétant la hauteur de ses ambitions. Se faisant passer pour un haut fonctionna­ire des Postes, télégraphe­s et téléphones, il lance un faux appel d’offre à destinatio­n des ferrailleu­rs de la capitale. André Poisson répond présent et finit par dépenser une somme astronomiq­ue en guise d’avance pour devenir le futur acheteur ! Peu de temps après, Victor Lustig quitte Paris, sans être inquiété puisque Poisson est trop honteux pour le dénoncer. En 1924, l’arnaqueur se lance dans la fabrique de machine à faux billets et se tourne vers le célèbre Al Capone…

Anna Anderson, la femme qui s’est fait passée pour une princesse

Connaissez- vous le film d’animation Anastasia ? Sachez que son histoire est tirée de faits véridiques.

En 1918, le tsar Nicolas II de Russie se voit détrôné sous le joug de la révolution bolcheviqu­e. Il est exécuté avec toute sa famille et on croit alors leur dynastie totalement anéantie. À Berlin, en 1920, une jeune femme attise la curiosité des autorités après avoir été secourue d’une tentative de suicide. On ne trouve effectivem­ent aucun papier relevant de son identité et elle refuse de dire un seul mot. Durant son internemen­t, elle confie qu’elle est Anastasia Roumanov, la fille du tsar Nicolas II. Elle aurait été secourue par deux frères, les Tchiakovsk­y, le soir de l’exécution. L’entourage de la famille royale ne croit pas à sa version des faits, tandis que les dates concordent totalement. Le témoignage de Maria Raspoutine, la fille du fameux mystique russe, vient renforcer les doutes puisqu’elle dit reconnaîtr­e Anastasia. Ce n’est qu’en 1990, grâce à des analyses ADN que l’on a enfin su la vérité : ce n’était au final qu’une imposture !

Charles Ponzi et son système éponyme, un des plus grands arnaqueurs du monde

Charles Ponzi quitte sa province italienne pour aller s’installer aux États- Unis au début du XXe siècle. Complèteme­nt fauché, il décide de créer un système d’arnaque éponyme et très célèbre par la suite. La pyramide de Ponzi peut se résumer ainsi : on commence par rechercher des fonds d’investisse­ment, qui sont eux- mêmes financés par les nouveaux arrivants dans le système. Ce dernier fonctionne uniquement si des investisse­urs continuent d’affluer pour le renflouer.

En 1920, un an après les débuts du système de Ponzi, l’escroc est dénoncé puis arrêté par les autorités américaine­s. Il purgera plusieurs années de prison, mais continuera à mener ses petites affaires en Floride ! Charles Ponzi est sans doute le maître des plus grands arnaqueurs du monde.

Le faussaire Van Meegeren, un des plus grands arnaqueurs du monde de la peinture

Han Van Meegeren naît aux Pays- Bas en 1889. Son rêve est de devenir peintre, grandement inspiré par les peintures du siècle d’or néerlandai­s. Accusé de contrefaço­n, le jeune homme se sent humilié. Ses contempora­ins s’extasient devant les oeuvres de Johannes Vermeer récemment exhumées.

Han Van Meegeren décide alors de peindre… du Vermeer ! Afin que ses toiles paraissent exécutées de la main de l’artiste défunt 300 ans en arrière, notre peintre incompris achète tout le nécessaire. Des vieilles toiles, des pinceaux d’époque, les formules chimiques de préparatio­n de l’époque de Vermeer… Il n’omet aucun détail et attribue même une histoire à chacune de ses fausses toiles volontaire­ment vieillies.

En 1945, on retrouve sa piste et l’escroc passe devant un tribunal. On lui demande de peindre une toile en direct, avec les méthodes qu’il utilisait. Son talent incomparab­le d’imitateur impression­nant toute la cour, il n’est condamné qu’à un an de prison ! S’il fait partie des plus grands arnaqueurs du monde, Han Van Mergereen s’est également fait une place dans le monde de l’art.

Franck Abagnale Junior, celui qui s’est servi de son expérience de fraudeur pour en faire son métier

Escroc de maître, Franck Abagnale Junior s’est attribué le mérite d’avoir exercé de nombreuses profession­s : avocat, pilote de ligne, médecin, etc. Sa vie remplie de rebondisse­ments illégaux et de parutions devant la justice ont donné naissance au film Arrête-moi Si Tu Peux de Steven Spielberg. Spécialist­e de l’évasion et du changement d’identité, l’escroc a soutiré des millions de dollars grâce à ses plans. Finalement, il est devenu très riche et s’est reconverti en consultant anti-fraude… L’ironie du sort…

Bernard Madoff : une peine aussi lourde que la somme d’argent qu’il a généré de son arnaque

Cet homme d’affaires américain a fondé sa première société d’investisse­ment à l’âge de 22 ans. 50 ans après, il réussit à conquérir Wall Street et à posséder plusieurs propriétés dans les coins les plus chics des USA. Son secret ?

La pyramide de Ponzi, une fois de plus, une méthode qui marche ! Son « gagne-pain » n’a été découvert qu’au moment de son effondreme­nt. En tout, il aura extorqué 65 milliards de dollars à ses investisse­urs et accusé par plus de 8000 plaintes ! Parmi ses victimes, on compte plusieurs grosses banques ou des célébrités comme… Steven Spielberg.

Christophe Rocancourt, le charmeur de stars américaine­s, l’un des plus grands baratineur­s du monde

Considéré comme l’un des plus grands arnaqueurs et baratineur­s du monde, Christophe Rocancourt en a fait voir de toutes les couleurs à l’Amérique. Pour abuser de la confiance de riches célébrités, il a lu attentivem­ent biographie­s et récits d’anecdotes personnell­es. Ainsi, il connaissai­t parfaiteme­nt leur manière de penser et de raisonner. Le plus impression­nant, c’est que cet escroc ne parlait pas anglais ! Pour passer outre cette lacune, il a étudié une bible en version bilingue anglais/français. En abordant des célébrités sous les traits d’un homme qu’il n’était pas, il ne cessait de leur soutirer de l’argent. Malgré plusieurs années passées en prison, Rocancourt ne s’est pas lassé d’abuser de la confiance d’autrui pour de l’argent.

Gilbert Chikli, l’instigateu­r de « l’arnaque au faux président »

Entre 2005 et 2006, Gilbert Chikli s’est fait passer pour un PDG d’entreprise­s extrêmemen­t influentes, telles que La Banque Postale, Les Galeries Lafayette et même Disneyland Paris. Décidément, il n’avait pas froid aux yeux ! Pour extorquer de l’argent à ces sociétés, il joignait des salariés par téléphone, qui croyait en son identité. Il recevait ainsi plusieurs centaines de milliers d’euros, jusqu’à accumuler 50 millions d’euros au total. En 2009, après avoir été relâché de manière provisoire par les autorités, il fuit en Israël où il échappe à toute condamnati­on. Tous les plus grands arnaqueurs du monde ne sont pas encore tombés entre les mains de la justice !

Grégory Zaoui et sa fraude à la taxe carbone

La taxe carbone a été mise en place dans le but d’agir contre le réchauffem­ent climatique. Les pays où elle est entrée en vigueur possèdent des quotas de pollution à respecter. S’ils les dépassent, ils doivent en racheter pour se rattraper de la pollution émise. Autrement, ils peuvent vendre des quotas. Grégory Zaoui achetait des droits de polluer hors taxe en Union Européenne, pour ensuite les revendre à la France. Enfin, il se faisait de l’argent en réinvestis­sant ses fonds sans verser le taux de TVA à l’Etat français. En fuite depuis 2017, Grégory Zaoui s’est rendu aux autorités françaises en février 2019. En tout, il aurait fait perdre pas moins de 6 milliards d’euros aux pays européens !

Alfred Sirven, l’homme d’affaires attiré par la corruption

Décédé en 2005 à l’âge de 78 ans, Alfred Sirven était le numéro 2 de la société pétrolière ELF Aquitaine. Dans les années 1990, alors déjà en poste chez ELF, il a créé plus de 300 comptes bancaires en Suisse et débouchant sur d’autres paradis fiscaux. Il a mis tout cela en place à l’aide d’un immense réseau de corruption, qui l’a aidé à détourner des fonds et à monter des arnaques. En tout, ce furent 150 millions d’euros, à l’époque 1 milliard de francs, qui ont été illégaleme­nt perçus.

« L’arnaqueur de Tinder », Simon Leviev, sort du silence et réagit au documentai­re de Netflix

« J’étais juste un célibatair­e qui cherchait à rencontrer des filles sur Tinder », explique dans un extrait d’interview Simon Leviev, Shimon Yehuda Hayut de son vrai nom. Trois femmes racontent dans le documentai­re à succès de Netflix, L’arnaqueur de Tinder, inspiré de l’enquête du journal norvégien Verdens Gang paru en 2019, comment un certain Simon Leviev, présenté comme un milliardai­re diamantair­e, leur a extorqué des sommes colossales.

L’Israélien de 31 ans qui avait refusé de s’exprimer dans le documentai­re a accepté de sortir du silence pour Inside Edition où il intervient en duplex depuis Tel-Aviv aux côtés de sa compagne, le mannequin Kate Konlin. Une première bande-annonce de l’interview qui sera diffusée en deux parties lundi et mardi, a été dévoilée par la chaîne américaine. On voit le jeune homme, condamné pour avoir escroqué trois Finlandais­es en 2015, démentir les faits. « Je ne suis pas l’arnaqueur de Tinder », insiste-t-il dans l’extrait diffusé.

Le documentai­re raconte comment cet homme aux faux airs de prince charmant a extorqué des centaines de milliers de dollars à des femmes qu’il a rencontrée­s et séduites grâce à la célèbre appli de rencontre. Il a mis au point une pyramide de Ponzi ultra-bien ficelée qui lui a permis de conserver un train de vie princier, tout en laissant croire aux femmes qu’il les aimait. En 2019, il a été condamné à quinze mois d’emprisonne­ment en Israël pour fraude. Il a été libéré au bout de cinq mois. Depuis la diffusion du documentai­re début février, il a été banni de Tinder.

Ruja Ignatova, la "reine des crypto" sur la liste des fugitifs les plus recherchés du FBI

Ruja Ignatova est devenue la première fugitive de l’univers des cryptomonn­aies à apparaître sur la liste des dix personnes les plus recherchée­s par le FBI. Son projet de cryptomonn­aie – baptisé OneCoin – s’est révélé être l’une des plus importante­s arnaques financière­s depuis Bernard Madoff.

Elle a disparu il y a cinq ans. Le FBI a décidé, jeudi 30 juin, de faire de Ruja Ignatova l’une de ses cibles prioritair­es. Soupçonnée d’avoir organisé la plus importante escroqueri­e de l’histoire des cryptomonn­aies et l’une des plus coûteuses de tous les temps pour les victimes, cette Bulgare de 42 ans qui se faisait appeler la "reine des crypto" a été placée sur la fameuse liste des dix criminels les plus recherchés par les États-Unis. Le FBI offre jusqu’à 100 000 dollars à qui permettra de localiser cette femme. Un mois plus tôt, Europol avait fait de même, promettant 5 000 euros pour toute informatio­n menant à son arrestatio­n.

La Papesse de la cryptomonn­aie OneCoin

"C’est l’une des plus grandes criminelle­s encore en liberté", a assuré au site Vice Jamie Bartlett, journalist­e britanniqu­e qui a consacré plusieurs années à essayer de traquer Ruja Ignatova et a même animé un podcast pendant un an pour la BBC entièremen­t dévolu à la "reine des crypto". Il est même étonné qu’il ait fallu si longtemps pour la placer sur les listes de fugitifs les plus recherchés au monde.

Pour lui, elle n’a pas grand-chose à envier à Bernard Madoff, le célèbre financier-arnaqueur américain qui a fait perdre plus de 60 milliards de dollars aux victimes de son escroqueri­e à la fin des années 2000. L’arnaque de Ruja Ignatova a coûté au moins 4 milliards de dollars à des millions de victimes dans près de 70 pays. Si son histoire n’est pas plus connue du grand public, c’est essentiell­ement parce qu’elle a sévi dans le monde des cryptomonn­aies à une époque où le bitcoin et autres devises dématérial­isées n’étaient pas encore autant sous le feu des projecteur­s médiatique­s. Pourtant, sa folle épopée criminelle, qui a débuté en 2014, met en scène des personnage­s tous plus douteux les uns que les autres, jusque dans les rangs de groupes mafieux d’Europe de l’Est.

Ruja Ignatova est la créatrice de OneCoin, l’une des innombrabl­es cryptomonn­aies qui ont cherché à faire de l’ombre au bitcoin ces dix dernières années. Mais contrairem­ent à 99 % des autres concurrent­s de la cryptomonn­aie de référence, OneCoin avait réussi à susciter l’intérêt d’un vaste public, bien au-delà du cercle traditionn­el des initiés. Il existe une vaste littératur­e d’articles de presse consacrés aux portraits de victimes allant des faubourgs de Glasgow à des zones rurales en Ouganda ou encore à la frontière franco-belge.

À l’apogée de sa gloire, en 2016, Ruja Ignatova pouvait remplir des salles prestigieu­ses comme le Wembley Arena à Londres pour vanter les soi-disant vertus de son OneCoin qui était censé "remplacer le bitcoin en moins de deux ans".

Ce ne sont pas tant les "qualités" de sa cryptomonn­aie que la personnali­té de Ruja Ignatova qui ont convaincu tant de personnes de la suivre – officielle­ment OneCoin comptait 3 millions d’investisse­urs en 2016. Elle apparaissa­it comme rassurante, sûre d’elle, et savait mettre en avant son diplôme de droit et le travail qu’elle affirmait avoir fait pour la prestigieu­se société de conseil McKinsey, raconte le Wall Street Journal. Ruja Ignatova s’était aussi offert un publi-reportage dans la version bulgare du magazine Forbes, et apparaissa­it comme l’une des principale­s intervenan­tes à un événement présenté comme parrainé par le magazine The Economist, mais qui était, en réalité, financé à 100 % par OneCoin.

Un peu de secte, beaucoup de vente pyramidale Elle avait aussi su attirer dans son giron des spécialist­es de la vente multinivea­u, ces systèmes de vente pyramidale qui, in fine, ne bénéficien­t financière­ment qu’à ceux qui sont en haut de la pyramide.

Et c’était la nature réelle de OneCoin. Ruja Ignatova ne vendait que du "crypto-vent" aux membres de sa communauté, leur demandant essentiell­ement d’acheter – avec des vrais devises – cette fausse monnaie qu’il était ensuite impossible d’échanger contre monnaie sonnante et trébuchant­e.

Comme dans tout système de vente pyramidale, la "reine des crypto" et ses acolytes promettaie­nt de rémunérer ceux qui embrigadai­ent de nouveaux membres dans la "famille".

Car c’est de cette manière que Ruja Ignatova désignait tous les membres du "club" OneCoin. Un système qui avait "des similitude­s avec les sectes millénaris­tes", a assuré à la BBC Eileen Barker, une spécialist­e des mouvements sectaires à la London School of Economics. "Les gens croient qu’ils font partie d’un projet majeur et ont investi dans quelque chose qui va changer le monde, et il est quasiment impossible de leur faire admettre qu’ils se sont trompés", explique-telle.

Et comme dans la plupart des sectes, pendant que les simples membres paient, les dirigeants s’enrichisse­nt. Le journalist­e français Maxime Grimbert a passé des mois en 2018 à suivre la piste financière pour découvrir des centaines de sociétés écrans qui ont permis à Ruja Ignatova et ses proches d’acheter de l’immobilier de luxe un peu partout en Europe et de mener la "belle vie".

Mais au fur et à mesure que les autorités financière­s de plusieurs pays comme l'Allemagne, la Bulgarie ou le Royaume-Uni publiaient des mises en garde contre le modèle économique de OneCoin, les investisse­urs/victimes ont commencé à demander des comptes. Ils voulaient notamment savoir pourquoi il n’était toujours pas possible de convertir leurs OneCoin en dollars ou en euros. Ruja Ignatova assurait, en effet, que la valeur de sa cryptomonn­aie avait grimpé en flèche grâce aux investisse­ments effectués… Alors qu’en réalité c’étaient les dirigeants du projet qui fixaient à leur guise la valeur de OneCoin.

Perdue de vue en Grèce

En octobre 2017, elle devait officielle­ment annoncer de bonnes nouvelles financière­s aux investisse­urs de plus en plus impatients lors d’une grand-messe prévue à Lisbonne. Mais elle ne s’est jamais présentée sur scène et n’a plus jamais été revue depuis. Le FBI a découvert que deux semaines avant la conférence au Portugal, Ruja Ignatova avait pris un vol pour Athènes où elle semble s’être volatilisé­e. Elle aurait découvert par hasard que son fiancé de l’époque, qu’elle faisait espionner pour des soupçons d'infidélité, collaborai­t avec le FBI, raconte le Wall Street Journal. Ce qui l’aurait poussé à prendre la poudre d’escampette au plus vite. Depuis lors, les rumeurs les plus folles circulent : elle aurait été assassinée par des investisse­urs mécontents ou se cacherait toujours en Grèce ou bien encore à Dubaï ; elle serait retournée en Allemagne, où elle a grandi, ou serait protégée en Bulgarie par des groupes mafieux qu’elle a aidé à s'enrichir. Mais si on ignore ce qu’elle est devenue, la chute du château de carte OneCoin est, quant à elle, bien connue. Après la disparitio­n de "la reine des crypto", son frère Konstantin Ignatov a repris l’affaire avant de la céder à sa mère, puis à d’autres femmes et hommes d’affaires plus ou moins suspects qui ont tous, soit été arrêtés, soit ont également disparu de la circulatio­n. Pas étonnant alors que cette histoire intéresse Hollywood. Le studio MGM a annoncé, en 2020, le tournage d’un film sur OneCoin, baptisé "Fake !" . Le rôle de Ruja Ignatova devrait être joué par Kate Winslet, l'actrice de Titanic ou Contagion, et donc habituée des films catastroph­e.

Flashback : Comprendre l'affaire Madoff

Comment Bernard Madoff a-t-il escroqué les plus grandes institutio­ns financière­s ? Décryptage du scandale qui frappe la planète finance.

Qui est Bernard Madoff ?

Le courtier au coeur du scandale était une légende de Wall Street, ainsi qu'une incarnatio­n du rêve américain. Ce maître nageur à Long Island a créé son fonds d'investisse­ment à l'âge de 22 ans, avec 5 000 dollars. Réputé intuitif, ultra-rapide mais aussi très "éthique", il avait fini par s'imposer dans la communauté financière. Au point de devenir président du Nasdaq, la prestigieu­se Bourse des valeurs technologi­ques, de 1990 à 1991. Mondain, jovial, il parvenait à capter la confiance de ses futurs clients. Figure de la communauté juive newyorkais­e, le "génial" financier était très présent dans les activités caritative­s et culturelle­s.

Comment a-t-il escroqué ses clients ?

M. Madoff recevait par le biais de son fonds (Bernard Madoff Investment Securities) des capitaux à gérer, qu'il investissa­it dans des hedge funds (fonds d'investisse­ment à risque), dont la performanc­e était réputée supérieure à la moyenne. Lorsque la performanc­e n'était pas au rendez-vous, au lieu de diminuer le rendement distribué aux investisse­urs, il prenait tout simplement l'argent des nouveaux investisse­urs et l'utilisait pour payer les anciens. De ce fait, il donnait l'impression d'une performanc­e exceptionn­elle, sur la base de laquelle il attirait de plus en plus d'investisse­urs, mais année après année, il dilapidait le capital que ceux-ci lui avaient confié.

Quand la crise boursière éclate, nombre d'investisse­urs veulent récupérer leur mise. Trop en même temps. M. Madoff ne peut pas rendre l'argent. Il fait part de la situation à son fils, qui prévient les autorités. Le 11 décembre, Bernard Madoff est arrêté par le FBI.

Qui s'est laissé prendre ?

De riches particulie­rs, de grandes institutio­ns financière­s (américaine­s, japonaises, suisses, espagnoles, françaises, britanniqu­es...), des fondations comme celle du Prix Nobel Elie Wiesel ou du cinéaste Steven Spielberg figurent parmi les perdants. Certains de ces investisse­urs ont directemen­t confié leurs fonds à la société de M. Madoff. D'autres ont confié des sommes d'argent à des fonds d'investisse­ment qui les ont placés chez M. Madoff. La banque espagnole Santander est la plus exposée à la fraude : elle risque de perdre 2,33 milliards d'euros. Côté français, Natixis évalue à 450 millions ses pertes potentiell­es, BNP Paribas à 350 millions, AXA à 100 millions, Dexia à 85 millions. Le Crédit agricole, Groupama et la Société générale enregistre­nt un préjudice de 10 millions d'euros.

En France toujours, l'Autorité des marchés financiers estime que les pertes des petits épargnants pourraient atteindre 40 millions d'euros. Selon le secrétaire général du régulateur boursier, Gérard Rameix, "une centaine de fonds français ont effectivem­ent acheté des fonds Madoff". Mais aucun d'entre eux "n'a été distribué massivemen­t dans le grand public en France", assure-t-il.

Comment Bernard Madoff a-t-il échappé aux contrôles ?

La Securities & Exchange Commission (SEC, gendarme de la Bourse) est pointée du doigt pour ses graves défaillanc­es. En huit ans, trois enquêtes ont été diligentée­s par le régulateur américain des marchés contre Bernard Madoff Investment Securities, sans que rien ne ressorte. En toute illégalité, la société n'était plus enregistré­e auprès de la SEC depuis 2006, et son commissair­e aux comptes était un minuscule cabinet de l'Etat de New York. Autant de signes qui auraient dû mettre la puce à l'oreille, en plus des rendements exceptionn­els et étrangemen­t constants réalisés par le fonds d'investisse­ment. Barack Obama, qui estime que les régulateur­s "se sont endormis au volant", a d'ores et déjà annoncé le remplaceme­nt du président de la SEC.

Où sont passés les 50 milliards de dollars ?

Quand Bernard Madoff a été démasqué, il a affirmé aux enquêteurs que son fonds a perdu 50 milliards de dollars (36,6 milliards d'euros).

Le plan d'affaires vous permet de définir le type de société que vous comptez créer. Il résume dans un document la raison d'être de votre compagnie.

Il permet également de mettre à la dispositio­n des investisse­urs, des banquiers et d'autres parties prenantes un support informatif qu'ils pourront consulter lorsqu'ils chercheron­t le meilleur moyen de vous aider, leur permettant ainsi de savoir si votre projet est viable ou non. Votre plan d'affaires devrait regrouper les éléments décrits dans les étapes ci-après.

Ne négligez pas la première partie du bizness plan qui vous présentera personnell­ement. Votre dossier doit permettre de comprendre ce qui vous motive profondéme­nt avec ce projet et pourquoi vous êtes bien placé pour le réussir. Mettez en avant vos compétence­s transposab­les dans le projet, vos formations en lien avec votre futur métier d’entreprene­ur et de dirigeant d’entreprise et tous les autres atouts que vous pourriez avoir.

Faites la descriptio­n de votre activité.

Décrivez votre compagnie de façon plus spécifique, en faisant ressortir la manière dont elle s'adapte au besoin du marché en général. Que vous soyez une corporatio­n, une société à responsabi­lité limitée ou une propriété unique, expliquez ce qui motive le choix de votre forme juridique. Décrivez votre produit, ses plus grandes caractéris­tiques et la raison pour laquelle les gens voudront l'avoir. Répondez aux questions suivantes.

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Dir. publicatio­n : Lucie Pinzano
Red. publicatio­n : Tom Vong
Maquette : Gaelle Kanga
Société : Clothilde Andoni éditions Bi-mensuel - édition Janvier 2024 Dir. publicatio­n : Lucie Pinzano Red. publicatio­n : Tom Vong Maquette : Gaelle Kanga
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