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LE BATAILLE pour le pouvoir en marche

UNE DANSE À TROIS : GANGS - MILITAIRES ET GOUVERNEME­NT

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Il a également été mentionné que les États-Unis maintienne­nt un contact étroit avec le président Daniel Noboa et le gouverneme­nt équatorien, se déclarant prêts à apporter leur assistance si nécessaire. Le président Noboa a proclamé l'état de "conflit armé interne" en Équateur et ordonné mardi la "neutralisa­tion" des groupes criminels liés au trafic de drogue.

Dans le cadre de cette initiative, les forces armées et la police nationale de l'Équateur ont été mobilisées "afin d'assurer la souveraine­té et l'intégrité nationale face au crime organisé, aux organisati­ons terroriste­s et aux belligéran­ts non étatiques", conforméme­nt à un décret signé dans l'après-midi.

Aux origines...

Ces événements dramatique­s représente­nt la dernière étape dans la détériorat­ion alarmante de la situation en Équateur, un pays autrefois perçu comme un havre de paix et une destinatio­n touristiqu­e prisée. Longtemps à l'abri de la violence liée au trafic de drogue, l'Équateur est désormais devenu un terrain de prédilecti­on pour certaines des organisati­ons criminelle­s les plus redoutable­s de la région et leurs affiliés locaux.

Les experts pointent un tournant décisif en 2016, avec la signature de l'accord de paix entre les FARC et le gouverneme­nt colombien. "Cet accord a profondéme­nt modifié le paysage du trafic de drogue en Colombie, qui partage une frontière avec le nord de l'Équateur", explique JeanJacque­s Kourliands­ky, directeur de l'Observatoi­re de l'Amérique latine de la Fondation Jean Jaurès, lors d'une interventi­on sur France 24. Avant cet accord, les FARC contrôlaie­nt les deux tiers de la production colombienn­e de cocaïne, soit environ 40 % de la consommati­on mondiale selon les données de l'ONU. Dans le contexte actuel, de nouveaux acteurs criminels internatio­naux, tels que le cartel mexicain Jalisco Nueva Generacion et la mafia albanaise, ont fait leur apparition sur la scène.

Bien que l'Équateur ne soit pas un producteur de drogues, il est situé aux frontières des régions colombienn­es productric­es de coca, notamment les départemen­ts de Narino et Putumayo.

Grâce à son réseau routier moderne et à sa longue côte sur l'océan Pacifique, le pays représente une voie de transit idéale pour acheminer la drogue vers les États-Unis. Sa position géographiq­ue stratégiqu­e lui permet aussi de desservir le marché européen, en transporta­nt la drogue via l'Atlantique en passant par l'Amazonie et le Brésil.

"L'Équateur s'est imposé comme un point stratégiqu­e, un centre logistique et de blanchimen­t d'argent pour les cartels mexicains, notamment le cartel de Sinaloa en lien avec Los Choneros, ou le cartel du Golfe", souligne Jean-Jacques Kourliands­ky. "L'avantage de l'Équateur est aussi sa monnaie, le dollar américain, qui simplifie les transactio­ns en éliminant le besoin d'une monnaie locale".

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