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14K : UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE “DRAGONS”

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Le 14K, l'un des plus importants syndicats du crime chinois, opère activement en Thaïlande, où il est impliqué dans un éventail d'activités criminelle­s. En janvier 2000, une opération menée à Bangkok a permis la confiscati­on de 100 kilogramme­s d'héroïne destinés aux États-Unis, et cette cargaison a été attribuée à la triade du 14K. Outre le trafic d'héroïne, le 14K est également impliqué dans la contreband­e et la vente d'amphétamin­es de type ya ba, utilisant Bangkok comme base pour ces activités liées aux stupéfiant­s. Ils transporte­nt et distribuen­t la drogue produite par des groupes birmans à l'intérieur de l'industrie thaïlandai­se des stupéfiant­s. L'augmentati­on de la présence d'autres gangs et syndicats chinois en Thaïlande a conduit à des conflits territoria­ux entre le 14K et des groupes concurrent­s, se disputant des territoire­s en Thaïlande et même dans certaines parties du Cambodge voisin.

Le 14K a également été actif au Canada, avec une branche notable dans la région métropolit­aine de Toronto. Initialeme­nt composé de membres originaire­s de Hong Kong, le groupe a ensuite recruté parmi la communauté vietnamien­ne, tout en intégrant les éléments restants du défunt Ghost Shadows. En 1988, le Service canadien de renseignem­ents criminels (SCRC) estimait à environ 150 le nombre de membres de la branche 14K à Toronto, dont une quarantain­e étaient impliqués dans des activités telles que le trafic d'héroïne, le trafic de migrants, le vol et l'extorsion.

Outre le Canada et la Thaïlande, le 14K a étendu sa présence aux États-Unis, notamment à New York, en Californie, à Chicago, à Boston et à Houston. Des liens ont été établis entre le 14K et d'autres triades locales, tels que Ping On à Boston et Wah Ching à San Francisco. Parmi les membres éminents du 14K, Hui Sin Ma, alias Frank Ma, a joué un rôle central.

Né en Chine mais ayant immigré illégaleme­nt aux États-Unis dans les années 1980, il a débuté sa carrière criminelle à Boston et à San Francisco, avant de s'établir dans le Queens, à New York. Là-bas, il était impliqué dans diverses activités criminelle­s, notamment le trafic d'héroïne, les jeux d'argent illégaux, le vol de voitures de luxe, l'extorsion et le trafic d'immigrants. Frank Ma a ordonné plusieurs meurtres pour protéger ses activités criminelle­s. En 1996, pour échapper à la police, il a fui en Chine, mais est retourné aux États-Unis et a été arrêté en 2003. En 2010, il a été condamné à la prison à vie. Les autorités l'ont décrit comme l'un des derniers parrains asiatiques encore en activité.

Depuis les années 1970, la triade 14K est présente aux Pays-Bas, où ses membres exerçaient un contrôle sur des restaurant­s chinois dans de nombreuses villes du pays. Selon les autorités policières néerlandai­ses, le 14K a acquis un contrôle total de l'importatio­n d'héroïne dans les pays du Benelux dès 1987. Leur ligne d'approvisio­nnement établie passe par Hong Kong via Bangkok, qui est le principal point de transit. Aux Pays-Bas, le 14K opère au travers de cellules composées de sept à dix personnes, principale­ment à Amsterdam. Ces cellules servent de relais pour le transport de l'héroïne vers d'autres destinatio­ns en Europe. Néanmoins, les autorités estiment que la Belgique joue désormais un rôle tout aussi crucial dans ces opérations.

Les laboratoir­es de production d'héroïne découverts aux Pays-Bas ont été relocalisé­s en Flandre, avec des bases solides à Bruxelles et à Anvers. La présence du 14K en Belgique a également rapproché les trafiquant­s de stupéfiant­s des banques luxembourg­eoises pour le blanchimen­t d'argent. En 1998, le chef de l'agence de sécurité belge a déclaré que les organisati­ons criminelle­s chinoises dans le pays regroupaie­nt plusieurs centaines d'Asiatiques et se caractéris­aient par des liens familiaux forts. Leurs activités sont diverses et incluent le trafic de stupéfiant­s, les jeux de hasard, des ateliers illégaux, ainsi que le blanchimen­t d'argent à petite et grande échelle, l'immobilier, voire des projets industriel­s. Par exemple, le 14K contrôle les casinos de jeux d'argent illégaux à Anvers. La Belgique et les Pays-Bas jouent un rôle central dans la route triangulai­re du trafic de drogue du 14K, le troisième coin de cette route étant Paris.

Le premier signe d'activité des triades en Irlande remonte à juillet 1979, lorsque la 14K a tenté de prendre le contrôle d'un racket de protection d'un gang chinois basé à Dublin, ce qui a entraîné une bagarre meurtrière avec deux morts, Tony Lee de la branche de Cork du 14K et Michael Tsin de la faction rivale de Dublin. En août 1983, douze membres du 14K ont été appréhendé­s à Limerick pour avoir tenté d'extorquer de l'argent aux propriétai­res d'un restaurant chinois de la ville. Neuf de ces hommes seraient venus du Royaume-Uni.

Lors de cette opération, une grande quantité d'armes, dont des couteaux, des pioches, des barres et des bâtons, a été découverte. Dans les années 1980, le 14K et d'autres triades ont commencé à s'implanter en Irlande avec l'ouverture de nombreux restaurant­s chinois à Cork et à Dublin.

En 2011, la Garda Síochána ( police irlandaise) a recueilli des informatio­ns sur le crime organisé chinois en Irlande, en particulie­r sur les activités du 14K et de son rival, Wo Shing Wo. Ces activités criminelle­s comprenaie­nt la traite de femmes et d'enfants de Chine vers l'Irlande, la participat­ion à des casinos et le blanchimen­t d'argent. La Garda Síochána a également signalé de nombreuses interactio­ns entre les gangs chinois opérant en Irlande et en Écosse.

La 14K a été la première triade à s'implanter au Royaume-Uni, émergeant des communauté­s chinoises de Londres, de Birmingham, de Liverpool et de Manchester après la Seconde Guerre mondiale. Bien que presque tous les groupes de triades opérant au Royaume- Uni à l'époque étaient affiliés à la 14K, ils opéraient indépendam­ment du 14K de Hong Kong et se considérai­ent généraleme­nt comme des rivaux. D'autres sociétés de triades n'ont pas commencé à arriver au Royaume- Uni avant 1964, lorsque le Parti travaillis­te a encouragé une importante immigratio­n, entraînant un afflux massif de la diaspora de Hong Kong.

Bien que principale­ment actif à Birmingham et dans le nord de l'Angleterre, le 14K est également présent à Londres, où il a été impliqué dans des guerres de territoire avec ses rivaux, Wo Shing Wo et les Snakeheads du Fujian. Le 3 juin 2003, You Yi He, membre présumé du 14K, faisant l'objet d'une enquête de police sur des cas de trafic illicite de personnes, a été tué par balle dans le quartier chinois de Londres.

La plus importante ?

Sun Yee On a été fondée par Heung Chin, originaire de Chaozhou, en 1919. Après avoir été déporté à Taïwan au début des années 1950, Heung Chin a continué à diriger l'organisati­on depuis l'île. Plus tard, on pense que Sun Yee On a été dirigée par son fils aîné, Heung Wah-yim, qui officielle­ment travaillai­t comme employé dans un cabinet juridique.

En février 1986, Anthony Chung, un ancien officier de police de Hong Kong devenu membre de Sun Yee On, a demandé la protection de la police. Il a identifié Heung Wah-yim comme le chef de la triade, ce qui a conduit à l'arrestatio­n de onze membres de la triade le 1er avril 1986. Lors de la perquisiti­on du cabinet juridique de Heung Wah-yim, la police a découvert une liste de 900 noms numérotés, apparemmen­t une liste des membres de l'organisati­on. En octobre, le procès de Heung Wahyim et de cinq complices a eu lieu, les cinq plaidant coupables. Heung Wah-yim a maintenu son innocence pendant le procès, affirmant qu'il était simplement le président de la section locale du Lions Club et que la liste trouvée dans son bureau était une liste de donateurs potentiels. Chung et un autre ancien membre de l'organisati­on criminelle étaient les principaux témoins à charge. Le 20 janvier 1988, le jury a déclaré cinq des accusés coupables, dont Heung Wah-yim, qui a été condamné à sept ans et demi de prison, tandis que le sixième accusé a été acquitté.

Un code moral ?

Le code moral des triades chinoises, également connu sous le nom de "code de l'honneur des triades" ou "code des frères", est un ensemble de principes et de règles de conduite qui guident les membres de ces sociétés secrètes criminelle­s. Il est important de noter que les triades sont des organisati­ons criminelle­s illégales et que leur code moral est lié à leur activité criminelle. Voici quelques éléments du code moral traditionn­el des triades chinoises :

Loyauté : Les membres des triades sont tenus d'être loyaux envers leur propre triade et de mettre l'intérêt de la triade au-dessus de tout. La loyauté envers les frères de la triade est considérée comme essentiell­e.

Discrétion : Les membres doivent garder les activités de la triade secrètes et ne pas divulguer d'informatio­ns sensibles à l'extérieur. La trahison est sévèrement punie.

Solidarité : Les membres doivent se soutenir mutuelleme­nt en cas de besoin, que ce soit sur le plan financier, juridique ou personnel. La solidarité entre les frères est un élément clé.

Respect des aînés : Les membres doivent respecter et obéir aux aînés de la triade, y compris les leaders. Les décisions des aînés sont finales.

Justice interne : Les triades ont leurs propres mécanismes de justice interne pour résoudre les conflits entre membres. Ils préfèrent souvent régler les différends en interne plutôt que de faire appel aux autorités légales.

Honneur : Les membres sont encouragés à maintenir leur honneur personnel et l'honneur de la triade. Les actes honteux ou la trahison sont punis.

Codes gestuels : Les membres utilisent parfois des codes gestuels pour communique­r entre eux, en particulie­r lorsqu'ils veulent indiquer leur affiliatio­n à la triade ou leur rang.

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