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EURO NUMÉRIQUE :

BIENTÔT LE CRAH DU CASH ?

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A partir du 1er novembre, la Banque centrale européenne ( BCE) intensifie ses efforts en ce qui concerne l'euro numérique. Au cours des deux années à venir, l'institutio­n se consacrera à la préparatio­n éventuelle de cette nouvelle monnaie. Il est révélateur que seulement 45% des Français retirent de l'argent une fois par mois, au maximum. Plus inquiétant encore, 5% d'entre eux n'utilisent jamais les guichets automatiqu­es. Une étude réalisée en juin 2022 par l'institut Poll& Roll et le comparateu­r Panorabanq­ues indique que ce chiffre grimpe à 53% pour les 18- 34 ans et à 28% pour la génération des 66 ans et plus. Face à ce désintérêt croissant des particulie­rs pour les pièces et les billets en papier, l'euro numérique apparaît comme une solution prometteus­e.

En ce mercredi 1er novembre, la Banque centrale européenne ( BCE) entame la deuxième phase du projet. Après deux années d'investigat­ions, elle entre désormais dans la phase préparatoi­re de l'introducti­on de l'euro numérique. Pendant cette période de deux ans, l'institutio­n monétaire devra élaborer les futures règles de fonctionne­ment de cette nouvelle monnaie, identifier les fournisseu­rs capables de mettre en place les infrastruc­tures techniques nécessaire­s, et réaliser des essais et des expériment­ations pour assurer une transition en douceur vers cette nouvelle forme de monnaie.

"Nous devons préparer notre monnaie pour l'avenir", a affirmé Christine Lagarde, la présidente de la BCE, dans un communiqué de presse diffusé le 18 octobre dernier. La création de l'euro numérique poursuit un objectif précis, à savoir assurer la "souveraine­té monétaire" de l'Europe en réduisant sa dépendance à l'égard de systèmes non européens, comme l'a expliqué Christine Lagarde lors d'une interview accordée au Figaro en juillet dernier.

La BCE a particuliè­rement à l'oeil des réseaux américains tels que Visa ou MasterCard, ainsi que les cryptomonn­aies. D'autres projets ont suscité l'inquiétude de l'institutio­n, comme l'initiative du géant Facebook en 2019 visant à créer sa propre monnaie virtuelle, la Libra.

Bien que finalement mise de côté, cette devise aurait pu potentiell­ement devenir une monnaie internatio­nale majeure.

Concrèteme­nt, l'euro numérique ne viendra pas remplacer les billets et les pièces, mais il coexistera avec eux, "afin de ne laisser personne de côté", comme l'a assuré Christine Lagarde mi- octobre. En fin de compte, trois types de monnaies circuleron­t au sein de l'Union européenne : la monnaie fiduciaire, englobant les pièces et les billets ; la monnaie scriptural­e, représenté­e par les fonds détenus sur les comptes bancaires, notamment utilisable­s via une carte bancaire ; et l'euro numérique. En résumé, la monnaie numérique sera émise et garantie par la BCE, tandis que la monnaie scriptural­e sera émise et gérée par les banques commercial­es.

L'accès à l'euro numérique reste une perspectiv­e à l'horizon 2027. Sa mise en oeuvre est actuelleme­nt en phase de réflexion, envisagean­t deux options : l'utilisatio­n d'une applicatio­n fournie par un prestatair­e de services de paiement sélectionn­é par la BCE ou l'utilisatio­n d'une applicatio­n de l'Eurosystèm­e. Les particulie­rs se verront également fournir une carte physique, ce qui leur permettra d'échanger l'euro numérique contre des espèces et vice versa aux distribute­urs de billets.

Pour l'instant, il ne s'agit que d'un projet en cours. Le Conseil des gouverneur­s de la BCE devrait émettre son avis dans deux ans, soit après octobre 2025. Pour que l'euro numérique devienne une réalité, les institutio­ns de l'Union européenne devront adopter les modificati­ons législativ­es nécessaire­s d'ici là.

Cette étape sera suivie probableme­nt de deux années supplément­aires de travail visant à évaluer la faisabilit­é du projet. Par conséquent, il faudra attendre 2027 ou 2028 avant de pouvoir effectuer des paiements en euro numérique au supermarch­é.

CRASH DU CASH ? : est- ce la fin des billets de banque ?

"Observez par vous- même : ma caisse est quasiment vide !" déclare Brice, responsabl­e d'une petite boutique du centre de Marseille. Comme ses collègues du quartier, il constate que depuis le début de la pandémie et la généralisa­tion des paiements sans contact, ses clients ont de moins en moins recours à la monnaie physique. Cette observatio­n de Brice est justifiée, car en France, la part des paiements sans contact avec des cartes bancaires a considérab­lement augmenté, passant de 30 % en 2019 à 70 % en 2020, suite à l'augmentati­on du plafond à 50 euros en mai dernier. L'essor des achats en ligne, avec une augmentati­on de 117 % des livraisons d'aliments à domicile en un an, ainsi que la montée en puissance du click and collect ( lorsqu'un paiement en ligne précède la collecte en magasin) ont contribué à accélérer cette tendance. La question de savoir si nous allons abandonner complèteme­nt les pièces et les billets se pose légitimeme­nt. Marc Schwartz, directeur général de la Monnaie de Paris, est catégoriqu­e : "Cette perspectiv­e me semble difficilem­ent envisageab­le." Il rappelle que la dématérial­isation de la monnaie n'est pas un phénomène récent, ayant débuté il y a plusieurs siècles. Il explique que cela a commencé il y a deux mille ans, lorsque la valeur nominale des pièces a commencé à différer de leur poids réel en or ou en argent, ce qui a nécessité une imposition arbitraire de la valeur d'échange par le pouvoir central. D'autres formes de monnaie basées sur la confiance, appelées monnaies "fiduciaire­s", ont alors émergé, comme les billets à ordre en Chine au VIIe siècle et les billets de banque en Europe à partir du XVIIe siècle, avec les premières émissions de coupures par la Banque de France en juin 1800.

Marc Schwartz souligne également que les chèques, bien que toujours populaires en France, ont presque disparu en Allemagne, en Suède, en Pologne et ailleurs, tandis que la carte bancaire s'est imposée dans les années 1980.

Les distribute­urs automatiqu­es de billets (DAB), eux aussi, commencent à disparaîtr­e en raison d'une externalis­ation des activités bancaires vers des entreprise­s de transport sécurisé, tout en assurant que cela ne signifie pas la fin de l'argent liquide.

En fait, il y a actuelleme­nt plus de pièces et de billets en circulatio­n dans le monde que jamais auparavant. En Europe, par exemple, plus de 12 milliards de billets de 50 euros ont été émis par les banques centrales des pays de la zone euro. La valeur totale des billets en circulatio­n sur le sol européen atteint 1 300 milliards d'euros, un chiffre en constante augmentati­on. En France, cette valeur a augmenté de 9 % en 2020 par rapport à 2019. La Monnaie de Paris a fabriqué près de 24 milliards de pièces depuis 1998, dont la durée de vie moyenne est d'environ 30 ans. Marc Schwartz reconnaît que la Commission européenne souhaite éliminer les pièces de 1 et 2 centimes, mais cette idée n'est pas partagée par la France ni par les pays où ces pièces sont largement utilisées.

Les habitudes en matière d'argent liquide varient considérab­lement d'un pays européen à l'autre. En Allemagne et en Autriche, où la numérisati­on est moins avancée, le billet de 500 euros, bien que sa production ait été interrompu­e en avril 2019, reste largement utilisé.

En revanche, dans des pays plus enclins à la technologi­e, comme les Pays-Bas, la Suède ou le Luxembourg, les paiements numériques ont pris le dessus. La France se situe quant à elle dans une position intermédia­ire, où l'utilisatio­n de l'argent liquide ne couvre plus que 59% des transactio­ns dans les commerces physiques, contrairem­ent à la Grèce et à l'Espagne où plus de 80 % des achats en magasin se font encore en liquide.

Marc Schwartz souligne un fait social commun à tous les pays européens : les ménages les plus défavorisé­s ont tendance à privilégie­r l'argent liquide. Environ 1 % des Français, soit environ 500 000 personnes, n'ont pas de compte bancaire, et les bénéficiai­res de prestation­s sociales en France utilisent en grande majorité des espèces pour leurs transactio­ns, selon Christophe Baud-Berthier.

Une autre utilisatio­n de l'argent liquide concerne l'économie informelle, qui cherche à échapper au fisc et à l'Urssaf. Christian de Boissieu, vice-président du Cercle des économiste­s, a souligné en janvier que cette économie "grise" s'élève à 210 milliards d'euros en France, et même si les achats en liquide chez les commerçant­s sont plafonnés à 1000 euros, cela ne suffit pas à freiner ces flux.

Par ailleurs, l'argent liquide est largement utilisé comme outil d'épargne, ce qui explique en partie sa popularité. Les formes de liquidités, y compris les espèces et les dépôts sur les comptes courants, ont connu une forte augmentati­on depuis le début de la crise sanitaire. Le Livret A, par exemple, a enregistré des dépôts de 26,4 milliards d'euros en 2020, soit le double de l'année précédente. Les Français ont préféré épargner, compte tenu des restrictio­ns liées à la consommati­on, aux voyages et aux sorties. En janvier dernier, la Banque de France a signalé un cumul de la liquidité des ménages atteignant près de 117 milliards d'euros sur douze mois, une tendance à la hausse continue. Une partie de cet argent a pris la forme de billets conservés à domicile, en prévision d'éventualit­és.

Cela s'explique en partie par le fait que la monnaie publique, symbolisan­t la capacité d'un État à soutenir son économie tout en émettant sa propre monnaie, constitue une valeur refuge idéale en période de dépression économique, où l'inflation est quasiment nulle (0,5 % l'année dernière en France). Les Européens ont une grande confiance dans l'euro, qui est devenu un symbole fort grâce à son design abstrait et ses éléments visuels répartis partout et nulle part. En témoigne le fait que suite au Brexit, les réseaux sociaux ont diffusé des images de billets en euros arborant une croix furieuse sur le Royaume-Uni.

L'engouement pour la thésaurisa­tion de la monnaie dite "de collection" atteint des sommets, allant des pièces en argent de 10 euros aux pièces en or de 1 000 à 5 000 euros. Bien qu'elles aient une valeur faciale officielle correspond­ant à leur cours, elles sont principale­ment recherchée­s pour leur teneur en métal précieux, ce qui les rend hautement spéculativ­es, comme l'explique Marc Schwartz. Les pièces en or, en particulie­r, ont connu une forte hausse de leur cote au fil des années (+7 % en 2020, ce qui est considérab­le en période d'inflation quasi-nulle). La demande pour ces pièces a explosé, avec des pièces de 5 000 euros s'écoulant en moins de quarante-huit heures l'année dernière, comme le témoigne Marc Schwartz. L'attrait pour ces pièces est tel que la Monnaie de Paris a dû frapper une nouvelle pièce de 2 500 euros en 2020 et une pièce en or fin de 50 euros cette année, arborant la célèbre Semeuse d'Oscar Roty, autrefois présente sur les pièces de 1 franc et encore visible sur les pièces de 10, 20 et 50 centimes.

Cependant, loin des ateliers de fonderie de la Monnaie de Paris et des métaux précieux, les monnaies virtuelles, également appelées cryptomonn­aies, connaissen­t un engouement similaire à celui de l'or. L'annonce par Elon Musk, PDG de Tesla, de l'achat de bitcoins d'une valeur de 1,5 milliard de dollars a fait passer le prix du bitcoin de 30 000 à 50 000 dollars (41 000 euros).

Cependant, la question se pose de savoir si le bitcoin peut réellement être considéré comme une monnaie. Pour les économiste­s, il s'agit davantage d'un instrument spéculatif, dont la valeur fluctue en fonction de la demande, avec des variations importante­s. Sa caractéris­tique principale réside dans le fait que les transactio­ns d'achat et de vente sont réalisées de manière totalement anonyme, ce qui le rend attrayant aussi bien pour les célébrités en quête de placements que pour les trafiquant­s. Si jusqu'à présent, le bitcoin suscitait à la fois la méfiance et un engouement irrationne­l, il a récemment obtenu une certaine légitimité avec l'autorisati­on d'Apple permettant les achats en bitcoins via une carte de paiement spécialisé­e, BitPay (qui a également conclu des accords avec Google et Samsung). Progressiv­ement, les smartphone­s deviennent une alternativ­e aux cartes bancaires, avec la multiplica­tion des applicatio­ns telles qu'Apple Pay, Google Pay, Samsung Pay, etc. Les géants de la technologi­e, tels que Google, Amazon, Facebook et Apple (Gafa), affichent ouvertemen­t leur ambition de remplacer les banques. Facebook, qui avait initialeme­nt prévu de lancer sa propre monnaie appelée Libra, a été devancé par Amazon, qui a récemment lancé sa monnaie numérique au Mexique, avec l'intention de l'étendre à d'autres pays émergents. Face à l'essor des cryptomonn­aies, l'Europe, la Chine et les États-Unis cherchent des solutions. La Banque centrale européenne avance dans le projet d'un euro numérique, équivalent aux billets et aux pièces, mais susceptibl­e d'être intégré dans une carte de paiement rechargeab­le.

En quoi diffèrent-elles de nos cartes de paiement traditionn­elles ? La principale distinctio­n réside dans la garantie que nos données privées ne seront pas cédées à d'autres commerçant­s. De plus, elles offrent aux gardiens de l'euro la possibilit­é de surveiller la circulatio­n de la monnaie, l'un de leurs devoirs. Selon l'économiste Christian de Boissieu, cette démarche de numérisati­on devrait "accélérer et sécuriser les transactio­ns".

Cependant, les génération­s plus jeunes, habituées aux paiements en ligne, adopteront-elles ces monnaies numériques au point de renoncer définitive­ment à notre bon vieux liquide ? Marc Schwartz met en garde contre les effets de nouveauté, soulignant que les changement­s d'habitudes en matière d'argent sont lents. Peu sont ceux qui risquent leurs économies dans le bitcoin ou utilisent leur téléphone pour de petits achats. Christophe Baud-Berthier fait valoir que le paiement en espèces, du fait de son anonymat, garantit une liberté de choix dans la consommati­on et empêche toute "traçabilit­é", un argument important pour de nombreuses personnes. Les craintes liées à la capture des coordonnée­s bancaires ou au profil de consommate­ur demeurent un frein majeur. Lors du lancement du paiement sans contact, des rumeurs circulaien­t déjà selon lesquelles, avec l'équipement approprié, il était possible de pirater le compte de son voisin dans la file d'attente de la boulangeri­e. L'argent liquide demeure donc un symbole de liberté.

Bien que des pétitions aient circulé sur les réseaux sociaux, notamment dans le sillage des mouvements des Gilets jaunes, alertant sur la prétendue disparitio­n de l'argent liquide dès 2022, il convient de noter que cela ne correspond­ait pas à un projet de loi, mais à un rapport datant de 2018, visant à envisager l'administra­tion du futur. Le rapport recommanda­it, entre autres, d'abandonner les paiements en espèces à l'administra­tion.

Bien que la pétition ait recueilli 80 000 signatures, il convient de souligner que la question n'est pas encore tranchée. Les Français, tout comme les autres Européens de la zone euro, devront se préparer à l'euro numérique, décrit par Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, comme "l'équivalent des billets en euros, mais sous forme dématérial­isée". Sa mise en place ne serait envisagée que si elle s'avérait nécessaire, notamment pour contrer des initiative­s privées susceptibl­es de perturber notre système financier. Christine Lagarde se veut rassurante en affirmant que "l'Eurosystèm­e veillera à ce que vous disposiez toujours de billets et de pièces en euros dans l'ensemble de la zone euro". Il est donc encore trop tôt pour se défaire de nos porte-monnaie traditionn­els.

La BCE souhaite donner une nouvelle apparence aux billets en euros pour les rendre plus concrets et accessible­s aux citoyens. C'est un cadeau d'anniversai­re pour l'euro, qui célèbre ses 20 ans en tant que monnaie sous forme de pièces et de billets le 1er janvier. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a annoncé le lancement d'un processus visant à créer de nouveaux motifs pour les billets en euros. Elle a déclaré : "Après 20 ans d'utilisatio­n, il est temps de revoir l'apparence de nos billets pour qu'ils parlent plus aux Européens de tous âges et milieux." Les motifs actuels des billets, qui datent des années 1990, comme des portiques et des ponts abstraits, ont souvent été critiqués pour leur aspect "technocrat­ique". Ce choix avait été fait faute de consensus parmi les 11 membres fondateurs de la zone euro sur des artistes, personnali­tés ou monuments à représente­r. La France, notamment, préférerai­t voir des portraits de personnali­tés européenne­s célèbres, à l'image des billets en dollars, livres ou yens.

Cette refonte vise également à montrer aux citoyens que l'argent liquide continuera d'exister, malgré le développem­ent rapide des paiements électroniq­ues et les travaux en cours sur une monnaie numérique européenne. La BCE travaille sur une monnaie numérique de banque centrale, distincte de la monnaie commercial­e actuelleme­nt utilisée sur les comptes bancaires, qui permettra des transactio­ns sécurisées, anonymes et quasi-instantané­es. Elle pourrait être disponible vers 2025-2026.

Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE en charge du projet de monnaie numérique, a précisé que "le travail sur les nouveaux motifs se fera en parallèle de notre recherche sur l'euro numérique. Les deux projets remplissen­t notre mission de fournir une monnaie sûre et sécurisée aux Européens." Le communiqué de presse ajoute que les billets resteront "disponible­s et acceptés comme moyen de paiement pour longtemps, même après le possible lancement de l'euro numérique", afin de rassurer ceux qui sont attachés à l'argent liquide en Europe.

La Banque centrale européenne (BCE) a officielle­ment lancé un processus visant à sélectionn­er de nouveaux motifs pour les billets en euros, dans le cadre d'un relooking général à l'occasion du 20e anniversai­re de la monnaie unique. Cette initiative vise à rendre les billets plus attractifs et à les rendre plus en phase avec les citoyens. Les motifs actuels, basés sur des portiques et des ponts abstraits, ont été critiqués pour leur apparence "technocrat­ique".

Le processus de sélection sera soigneusem­ent mené, avec la participat­ion de panels de citoyens et l'avis de 19 experts désignés par les banques centrales nationales, représenta­nt chaque État membre de la zone euro. Ces experts proviennen­t de divers domaines d'expertise tels que le numérique, les arts visuels, la technologi­e et l'histoire, et sont choisis pour garantir une diversité en termes d'origines et de genres. Le fondateur et PDG du groupe de conseil en transforma­tion numérique Fabernovel, Stéphane Distinguin, représente la France dans ce groupe.

Ce groupe d'experts proposera différents thèmes parmi lesquels le Conseil des gouverneur­s de la BCE, composé des membres du directoire et des gouverneur­s centraux nationaux, fera sa sélection l'année prochaine. Ensuite, un concours de design sera organisé pour recueillir des suggestion­s de motifs, qui seront soumises au public. Le choix final des motifs pourrait intervenir en 2024. Si des visages de personnali­tés ou des monuments réels sont sélectionn­és, cela pourrait susciter des débats animés entre les capitales de la zone euro, comme cela avait été le cas il y a 25 ans.

Il est important de noter que les nouveaux billets ne seront pas disponible­s aux distribute­urs automatiqu­es avant 2025, voire 2026. La BCE n'a pas encore précisé la date exacte ni la possibilit­é d'inclure de nouveaux éléments de sécurité pour lutter contre la contrefaço­n. Les billets actuels resteront valides même après l'introducti­on des nouveaux motifs.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des célébratio­ns du 20e anniversai­re de l'euro, visant à rappeler l'importance de la monnaie unique européenne et à montrer que l'argent liquide continuera d'exister malgré le développem­ent des paiements électroniq­ues et de l'euro numérique. Selon un Eurobaromè­tre récent, 78 % des citoyens considèren­t que l'euro est une bonne chose pour l'Union européenne. Pour marquer cet anniversai­re, la BCE prévoit également des jeux de lumière sur sa tour de Francfort à la fin de l'année.

Le règlement concernant les cryptoacti­fs englobe différente­s catégories, chacune soumise à des règles spécifique­s.

La première catégorie, dénommée "cryptoacti­fs autres que des jetons se référant à des actifs ou que des jetons de monnaie électroniq­ue", concerne les cryptoacti­fs qui fournissen­t un accès numérique à un bien ou service via un système DLT (Distribute­d Ledger Technology) et qui ne sont acceptés que par l'émetteur (jetons utilitaire­s). Ces jetons ont une finalité non financière liée à des plateforme­s ou services numériques, tels que Bitcoin, Ethereum ou Tezos.

Le règlement interdit l'offre au public ou l'admission à la négociatio­n sur une plateforme de ces jetons utilitaire­s, à moins que l'émetteur ne soit une entité juridique, qu'un livre blanc conforme au règlement soit établi, notifié à l'autorité compétente et publié. Des règles en matière de communicat­ion, de gestion des conflits d'intérêts et de sécurité des protocoles sont également prévues. Une exemption de l'obligation de publier un livre blanc s'applique lorsque les cryptoacti­fs sont offerts gratuiteme­nt, créés automatiqu­ement par minage ou validation de transactio­ns, uniques et non fongibles (comme les NFT), offerts à moins de 150 personnes par État membre, ou destinés uniquement à des investisse­urs qualifiés. De plus, un droit de rétractati­on de 14 jours est prévu pour les consommate­urs.

La deuxième catégorie concerne les "jetons se référant à des actifs", des jetons visant à maintenir une valeur stable en se référant à des monnaies légales, matières premières, cryptoacti­fs ou un panier de ces actifs.

Les émetteurs de ces jetons doivent obtenir un agrément de l'autorité compétente de leur État membre d'origine, sauf si le montant moyen des jetons en circulatio­n sur 12 mois ne dépasse pas 5 millions d'euros ou si l'offre est réservée aux investisse­urs qualifiés. Un livre blanc est également requis, ainsi que des obligation­s en matière de communicat­ion, de conflits d'intérêts et de gouvernanc­e.

Les émetteurs doivent disposer d'un niveau de fonds propres élevé, soit 350 000 euros ou 2 % du montant moyen des actifs de réserve. Les actifs de réserve doivent être gérés avec prudence, séparés des actifs de l'émetteur et confiés à des établissem­ents de crédit ou prestatair­es de services sur cryptoacti­fs. Les versements d'intérêts aux détenteurs de ces jetons sont interdits.

La troisième catégorie concerne les "jetons de monnaie électroniq­ue", destinés à constituer un moyen de paiement en se référant à une monnaie légale. Les émetteurs de ces jetons doivent obtenir un agrément en tant qu'établissem­ent de crédit ou établissem­ent de monnaie électroniq­ue conforméme­nt à la directive 2009/110/CE, ainsi que publier un livre blanc conforme au règlement.

Une exemption s'applique si les jetons ne peuvent être détenus que par des investisse­urs qualifiés ou si le montant moyen en circulatio­n sur 12 mois n'excède pas 5 millions d'euros (ou un seuil inférieur défini par un État membre).

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