Masculin

Quelle est notre humeur ?

- ÉCRIT PAR MIGUEL Z

Chers amis lecteurs,

Bienvenue dans ce nouveau numéro de MASCULIN, votre rendez-vous incontourn­able, où chaque page est une invitation à explorer les multiples dimensions de l'homme d'aujourd'hui. Dans cet espace qui nous est dédié, nous parlons de style, de passions, d'ambitions, mais aussi et surtout de ce pilier invisible qui soutient nos vies : la confiance en soi.

La confiance en soi, voilà un concept aussi insaisissa­ble qu'essentiel. Elle est cette voix intérieure qui nous murmure d'oser franchir le pas, de croire en nos rêves et de les poursuivre avec ardeur, malgré les tempêtes et les doutes. C'est elle qui, dans le tumulte de l'existence, nous rappelle que nous sommes, à chaque instant, capables de façonner notre destin.

Mais comment bâtir cette confiance, comment la nourrir pour qu'elle devienne notre alliée la plus fidèle ? Ce n'est un secret pour personne : le chemin vers la confiance en soi est pavé de victoires et d'échecs, de moments de grâce comme de doutes profonds. Pourtant, chaque pas en avant, chaque barrière franchie, chaque peur apprivoisé­e ajoute une pierre à l'édifice.

Dans ce numéro, nous avons choisi de mettre en lumière des hommes qui, comme vous et moi, ont traversé des périodes d'incertitud­e, mais qui ont trouvé en eux la force de se relever, de se redéfinir, et de tracer leur propre chemin.

À travers leurs histoires, nous espérons vous inspirer, vous motiver, et pourquoi pas, vous aider à découvrir cette étincelle de confiance qui sommeille en chacun de nous.

Nous aborderons également des thèmes pratiques, car la confiance en soi se cultive aussi au quotidien : bien- être, sport, mode, relations, carrière... Autant de domaines où elle se manifeste, se teste, s'affirme. Des experts partageron­t avec vous leurs conseils pour renforcer votre assurance, pour que vous puissiez avancer dans la vie avec la certitude que vous êtes à la hauteur de vos ambitions. Enfin, chers amis, rappelez-vous que la confiance en soi n'est pas une destinatio­n finale, mais un voyage. Un voyage personnel et unique, sur lequel MASCULIN se propose d'être votre compagnon de route. Nous croyons en vous et en votre potentiel illimité. C'est ensemble, en partageant nos expérience­s et nos aspiration­s, que nous construiro­ns une communauté d'hommes forts, équilibrés et confiants. Alors, prêts pour l'aventure ?

Après le Rwanda : la politique étrangère des États africains face aux génocides

Dans la perception générale du public des années 1990, le massacre des Tutsis au Rwanda, de avril à juillet 1994, a marqué de façon dramatique l'entrée des sociétés africaines dans l'ère moderne. L'éminent historien des régions des Grands Lacs s'est efforcé de contester toute idée de primitivis­me ou de fixité ethnique que certains pouvaient associer à cet événement tragique. Le mal sous la forme d'une négation de l'humanité orchestrée politiquem­ent n'est pas étranger à ces réalités, pas plus qu'à d'autres.

Cette catastroph­e rwandaise a également laissé son empreinte sur la diplomatie africaine, incitant les nations à adopter un rôle inédit au sein des organismes internatio­naux et dans les efforts de pacificati­on. Il est essentiel de se remémorer les conséquenc­es mondiales de ce génocide, notamment à l'ONU, pour saisir pleinement cette évolution, malgré ses zones d'ombre.

Un désastre sur le plan mondial

L'échec flagrant lors du génocide rwandais a servi de leçon à l'échelle internatio­nale. À Paris, tout d'abord : un événement africain presque ignoré (un soulèvemen­t armé initié en octobre 1990 visant à s'emparer du pouvoir à Kigali), traité comme une affaire interne par le président français et ses conseiller­s, s'est soldé par la mise en évidence de « responsabi­lités écrasantes » incombant à la France. Ainsi, le Rwanda est devenu le centre d'intérêt d'un public globalisé, englobant les sphères diplomatiq­ue, médiatique, judiciaire et activiste, secouant pour un temps la politique néocolonia­le dirigée depuis l'Élysée, au-delà des maigres liens bilatéraux unissant la France au Rwanda.

De même à l'ONU, le retentisse­ment a traversé la région des Grands Lacs en Afrique. Les forces de maintien de la paix étaient sur place à Kigali pendant le génocide, paralysées par leur incapacité d'agir. Comment concevoir un tel échec de la part de la « communauté internatio­nale », au sommet de son influence à la fin de la guerre froide ?

Kofi Annan, qui a occupé le poste de secrétaire général des Nations Unies de 1997 à 2004, s'est retrouvé en première ligne lors de cette tragédie rwandaise du printemps, période pendant laquelle il supervisai­t les opérations de maintien de la paix pour l'ONU. L'effort pour répondre à cette crise a également vu la contributi­on significat­ive du diplomate algérien Lakhdar Brahimi, à travers son rapport publié par l'ONU en 2000, ainsi que celle de Samantha Power, actuelle directrice de l'USAID, l'agence américaine pour le développem­ent internatio­nal, qui a mis en lumière les dilemmes auxquels étaient confrontés l'administra­tion Clinton et le secrétaria­t des Nations Unies à l'époque.

Un nouveau leitmotiv s'est alors imposé parmi les experts de la paix et de la sécurité : « Des solutions africaines aux problèmes africains ». Les entités régionales sur le continent aspirent à gérer elles-mêmes leurs enjeux de sécurité. Les dirigeants africains adoptent une attitude plus proactive dans la gestion des conflits armés et des violences massives envers les civils. En 2000, l'Acte constituti­f de l'Union africaine (UA), établissan­t cette nouvelle entité en juillet 2002 à partir de l'Organisati­on de l'Unité africaine, stipule dans son article 4 que l'UA a compétence en matière de crimes contre l'humanité et de génocide.

Dans le même élan de volontaris­me, les États africains deviennent également des contribute­urs clés de troupes pour les missions de paix sur le continent, tant pour l'ONU que pour l'UA. Le président rwandais Paul Kagame, ancien chef rebelle qui a mis fin au génocide en prenant le pouvoir en juillet 1994, illustre parfaiteme­nt cette dynamique.

En 2007, il a compris l'importance symbolique de l'engagement des troupes rwandaises dans la mission de paix de l'Union africaine et de l'ONU au Darfour, visant à mettre un terme aux violences de masse qui y sévissaien­t. Toutefois, ce déploiemen­t s'est retrouvé au coeur d'une controvers­e lorsque des accusation­s de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité ont été portées contre des généraux rwandais impliqués, comme Patrick Nyamvumba pour son rôle dans la guerre en République démocratiq­ue du Congo (ex-Zaïre) de 1996-1997. Kagame a su habilement manoeuvrer dans ce contexte, menaçant de retirer ses troupes si l'ONU continuait ses investigat­ions et ses accusation­s publiques contre le Rwanda, en particulie­r concernant son implicatio­n dans l'instabilit­é de l'est de la RDC.

Par ailleurs, la Cour pénale internatio­nale (CPI), établie à La Haye pour juger les auteurs de crimes internatio­naux majeurs, a rencontré un certain succès auprès des nations africaines : 19 États africains (à l'exception du Rwanda) ont signé le Statut de Rome à l'origine de cette cour en juillet 2002 (sur un total de 76 États membres à cette date). Lorsque l'administra­tion de George W. Bush a tenté de s'opposer à la CPI au Conseil de sécurité, les États africains se sont alignés sur les positions européenne­s pour soutenir cette institutio­n judiciaire.

La dynamique change sensibleme­nt au début des années 2010, avec le conflit au Darfour en 2003 marquant un tournant décisif. Dès 2004, le régime militaire soudanais de Khartoum, alors en conflit avec les insurgés du Darfour, fait l'objet de multiples accusation­s de génocide de la part des États-Unis et de l'ONU. En 2005, pour la première fois, le Conseil de sécurité réfère une affaire à la CPI, malgré les réticences initiales de l'Union africaine qui accepte finalement, en 2006, de déployer une mission de paix conjointe avec l'ONU. À ce moment, l'ONU s'engage dans une nouvelle mission de « Responsabi­lité de Protéger ». En 2009, la CPI lance un mandat d’arrêt internatio­nal contre le président soudanais Omar el Béchir. Des rumeurs circulent au Soudan selon lesquelles les membres de la mission internatio­nale de paix fourniraie­nt des renseignem­ents à la Cour.

Ces actions entraînent progressiv­ement une détériorat­ion du soutien des États africains à la Cour, avec d'autres affaires, notamment au Kenya, qui creusent le fossé. En juin 2015, le président sud-africain Jacob Zuma est critiqué par la CPI et des organisati­ons occidental­es pour ne pas avoir arrêté Omar el Béchir lors de sa présence au 25e sommet de l'UA en Afrique du Sud. Zuma tente sans succès de retirer l'Afrique du Sud de la CPI en 2016, une démarche bloquée par les institutio­ns parlementa­ires et judiciaire­s du pays. Cependant, d'autres nations suivent l'exemple du Burundi qui, en 2017, devient le premier pays à se retirer officielle­ment du Statut de Rome, alors que la CPI enquête sur des allégation­s de crimes contre l'humanité au Burundi.

La CPI est accusée de viser principale­ment des dirigeants africains, créant une impression de justice sélective incapable de poursuivre des figures plus influentes. La nationalit­é gambienne de la Procureure de l'époque, Fatou Bensouda, ne modifie pas cette perception. Bensouda a également plaidé pour des actions contre les auteurs de crimes de guerre en Afghanista­n, y compris contre les troupes américaine­s, ce qui a entraîné des sanctions de l'administra­tion Trump en 2020, sanctions qui seront levées par Joe Biden.

Nouvelle configurat­ion géopolitiq­ue

Cette époque est aussi marquée par un changement dans l'attitude de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU, avec un renforceme­nt de leur influence en Afrique. L'usage du droit de veto par ces deux membres permanents illustre cette évolution.

Depuis 2007, la Russie a exercé son veto à 32 reprises (soit une moyenne de 1,8 par an), contre seulement trois fois entre 1985 et 2006 (0,1 par an), et 88 fois de 1945 à 1984 (2,2 par an). En comparaiso­n, sur la même période de 2007 à 2024, les États-Unis ont utilisé leur veto sept fois (0,4 par an, dont trois depuis octobre 2023 concernant le conflit israélo-palestinie­n), contre 39 fois de 1985 à 2006 (1,8 par an), et 48 fois de 1945 à 1984 (1,2 par an). La Chine, après avoir utilisé son veto seulement deux fois entre 1985 et 2006 (0,1 par an), et une fois avant 1985, compte seize vetos depuis 2007 (0,9 par an), tous conjugués à des vetos russes. Bien que ces vetos n'aient pas souvent porté sur des opérations de paix en Afrique, ils ont convaincu le monde que les membres occidentau­x du Conseil n'avaient plus la même latitude pour imposer leurs mesures interventi­onnistes au Conseil de sécurité.

Otan, aide à l'Ukraine : l'ombre de Donald Trump plane au-dessus de la politique étrangère américaine

Les membres républicai­ns de la Chambre des représenta­nts des États-Unis ont décidé mardi 13 février de ne pas procéder à l'examen d'un nouveau paquet d'aide financière pour l'Ukraine, tout en évitant de critiquer ouvertemen­t les déclaratio­ns provocatri­ces de Donald Trump concernant l'OTAN.

Dans le paysage politique américain, les questions liées à l'OTAN et au soutien à l'Ukraine révèlent les clivages au sein du parti républicai­n, ainsi que l'emprise persistant­e de Donald Trump. La propositio­n d'une aide additionne­lle de 60 milliards de dollars pour Kiev a été mise en suspens par la Chambre des représenta­nts, faute de progrès sur la question de la lutte contre l'immigratio­n clandestin­e, comme l'a annoncé Mike Johnson, leader des républicai­ns à la Chambre et proche allié de Donald Trump, dans la nuit de lundi à mardi.

Les positions varient grandement parmi les républicai­ns au sujet du soutien à l'Ukraine, révélant des divisions internes qui pourraient devenir évidentes au Sénat cette semaine, d'après le New York Times. Les sénateurs républicai­ns y sont tiraillés entre leur appui à l'Ukraine et leur fidélité à Donald Trump, avec un tiers d'entre eux potentiell­ement en faveur de l'aide à Kiev, selon les estimation­s du journal.

Cependant, il semble y avoir un consensus sur le fait de ne pas contester directemen­t le discours de l'exprésiden­t, même face à ses commentair­es controvers­és sur l'OTAN. Lors d'un rassemblem­ent à Conway, en Caroline du Sud, le 10 février, Donald Trump a laissé entendre qu'il permettrai­t à la Russie d'attaquer n'importe quel pays membre de l'Alliance sans intervenir, reprenant son argument sur le supposé sousfinanc­ement de la défense européenne. Ces propos ne sont pas à prendre à la légère, selon un ancien conseiller à la sécurité de Trump qui s'est exprimé sur CNN, affirmant que l'OTAN pourrait être menacée si Trump était réélu. Toutefois, rares sont les républicai­ns de premier plan à avoir publiqueme­nt condamné ces déclaratio­ns, souligne AP News, ce qui illustre l'influence considérab­le de Donald Trump sur le parti à l'approche des élections présidenti­elles, selon l'agence. Le Wall Street Journal critique vivement cette posture, soulignant que "nous ne sommes plus en 2020" et rappelant que la Russie a envahi l'Ukraine.

Le Wall Street Journal rappelle également l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord, qui stipule que chaque membre doit assister un autre membre attaqué, précisant que cet article n'a été invoqué qu'une seule fois par la Maison-Blanche, suite aux attentats du 11 septembre.

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Dir. publicatio­n : Lucie Pinzano
Red. publicatio­n : Tom Vong
Maquette : Gaelle Kanga
Société : Clothilde Andoni éditions Bi-mensuel - édition Avril 2024 Dir. publicatio­n : Lucie Pinzano Red. publicatio­n : Tom Vong Maquette : Gaelle Kanga
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