revigorée & capable de protéger
DE MANIÈRE AUTOMNE L’EUROPE SI BESOIN ?
Parmi ces projets, on trouve des recherches sur la détection des départs de missiles depuis l'espace (projet Odin's Eye), des études sur la guerre électronique aérienne (projet React II) - regroupant quasiment tous les spécialistes européens de l'électronique de défense -, ainsi qu'un nouveau projet coordonné par Naval Group (projet E-Nascos) visant à améliorer le tri des menaces antiaériennes à bord des frégates.
Pour être sélectionnés, les pays doivent former des consortiums et s'allier. L'objectif est que leurs recherches puissent ultimement déboucher sur des standards communs et améliorer l'interopérabilité des équipements européens. Cela signifie que les armées nationales pourraient disposer de systèmes d'équipements similaires et de technologies compatibles, facilitant ainsi les coopérations sur le terrain. L'Europe de la défense passe également par des programmes militaires communs entre États membres. Lancé par la France et l'Allemagne en 2017, le SCAF (Système de combat aérien du futur) est un projet axé sur un avion de combat multi-rôles de nouvelle génération associé à une flotte de drones interconnectés. Cette coopération a été renforcée par l'Espagne en 2019 et mobilise environ 2 000 ingénieurs en Europe.
En ce qui concerne l'armement terrestre, le groupe de défense italien Leonardo et KNDS, le consortium franco-allemand composé de Krauss-Maffei Wegmann et Nexter, ont annoncé à la fin de l'année 2023 la création d'une coentreprise dans le cadre du programme du "char du futur". Ce programme, baptisé MGCS (Main Ground Combat System), vise à remplacer à partir de 2035 les chars français Leclerc et allemands Leopard 2.
Où en est la délicate question du nucléaire ?
Suite au départ du Royaume-Uni de l'Union européenne en 2021, la France se retrouve désormais seule puissance nucléaire au sein de l'Union. En janvier, lors d'une visite en Suède, Emmanuel Macron, faisant écho à son discours prononcé le 7 février 2020 à l'École militaire à Paris, a souligné que la France était un "État doté d'armes nucléaires dont les intérêts vitaux ont une dimension européenne". Il a réitéré sa proposition d'un dialogue stratégique avec ses partenaires sur le rôle de la dissuasion nucléaire française.
Cette proposition, qui avait été négligée en 2020, a suscité des débats animés en Allemagne, conduisant le ministre de la Défense, Boris Pistorius, à déclarer le 14 février que le débat nucléaire était "une escalade dans la discussion, dont nous n'avons pas besoin". De son côté, Olaf Scholz a souligné dans une longue interview accordée au quotidien "Die Zeit" qu'il n'était pas encore temps d'aborder cette question. Cependant, les récents propos de Donald Trump sur la possibilité d'une non- intervention des États-Unis en cas d'attaque russe contre l'un des pays de l'OTAN ont remis en lumière la vulnérabilité sécuritaire de l'Europe.