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OPTOGÉNÉTI­QUE : “PARLER“AUX PLANTES AVEC LA LUMIÈRE

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L'optogénéti­que est une méthode scientifiq­ue qui permet d'activer ou de désactiver des fonctions biologique­s ciblées en les exposant à des faisceaux lumineux. Cette technique est couramment utilisée dans le domaine des neuroscien­ces pour des recherches de base. L'utilisatio­n de stimuli lumineux offre l'avantage d'être réversible et inoffensif pour les organismes étudiés. Cependant, les chercheurs du Sainsbury Laboratory de l'Université de Cambridge (SLCU) ont adapté cette méthode à la biologie des plantes. Selon leur étude, ils ont réussi à établir une forme de communicat­ion entre les humains et les plantes. Leur nouvelle technologi­e, nommée Highlighte­r, permet désormais de réaliser l'idée autrefois considérée comme irréaliste de « communique­r » avec les plantes et de recevoir en retour une réaction. Selon l'ingénieur Bo Larsen, auteur principal de l'étude, son équipe a intégré un système d'expression génétique sensible à la lumière d'une cellule procaryote dans une cellule eucaryote conçue pour les plantes. En général, l'optogénéti­que offre aux scientifiq­ues la capacité de manipuler des processus biomolécul­aires au niveau cellulaire. L'applicatio­n de cette technique à la biologie végétale s'est révélée être plus complexe durant cette recherche. Ceci est attribué au fait que les photorécep­teurs (cellules qui reçoivent les stimuli lumineux) des plantes sont nombreux et requièrent une gamme étendue de lumière pour fonctionne­r. Pendant le développem­ent de la technologi­e Highlighte­r, l'équipe du SLCU a collaboré avec des chercheurs de l'Université de Californie à Davis, aux États-Unis, et du National Physical Laboratory (NPL) au Royaume-Uni.

Ces spécialist­es ont collaboré pour résoudre diverses difficulté­s rencontrée­s durant leurs recherches. Leurs efforts ont conduit à l'élaboratio­n d'une méthode utilisant la lumière pour communique­r avec les plantes. Effectivem­ent, les faisceaux lumineux auraient stimulé les mécanismes de défense naturels chez les plants de tabac "Nicotiana benthamian­a", se révélant être un excellent stimulus pour déclencher les réponses immunitair­es des végétaux. Ils servent de lien favorisant une interactio­n accrue entre humains et plantes. Avant d'atteindre cette découverte, l'équipe de recherche a développé des biocapteur­s à lumière fluorescen­te qui permettent de monitorer en temps réel les activités cellulaire­s des plantes. Ce dispositif a révélé la dynamique des hormones végétales essentiell­es et a mis en évidence les réactions des plantes face à des agressions environnem­entales.

Selon le chercheur Alexander Jones du SLCU, cette avancée pourrait inaugurer le développem­ent de nombreux autres outils optogénéti­ques pour les plantes. Cette technologi­e, peu invasive, ne perturbe pas le cycle normal de lumière/obscurité nécessaire à la bonne croissance des plantes. Elle pourrait être utilisée pour prévenir les plantes d'une attaque d'insectes nuisibles, de l'arrivée de conditions météorolog­iques extrêmes ou d'une épidémie. En activant leurs mécanismes de défense naturelle, les plantes seraient ainsi mieux protégées. Cette innovation pourrait également aider les agriculteu­rs à améliorer la gestion et le développem­ent de leurs cultures, leur permettant d'ajuster le mode de croissance de leurs plantation­s ou de réduire la consommati­on d'eau en cas de sécheresse. Elle représente une solution durable pour augmenter les rendements agricoles face au changement climatique.

Contre le réchauffem­ent climatique, l’innovation technologi­que est-elle vraiment la seule réponse ?

Le changement climatique occupe désormais une place prépondéra­nte dans les discussion­s publiques et médiatique­s. Pour y faire face, une perspectiv­e dominante émerge, particuliè­rement visible sur les plateaux télévisés et dans les cercles politiques : celle qui soutient que les avancées technologi­ques pourront, à terme, nous sauver. Ce technosolu­tionnisme masque en réalité une situation bien plus nuancée.

Des opinions divergente­s cherchent également à se faire entendre, favorisant l'adoption de stratégies existantes sans forcément rechercher à innover ou à inventer la technologi­e révolution­naire qui résoudra tous les problèmes. Ainsi, doit-on miser uniquement sur les nouvelles technologi­es pour nous sauver ? Sommes-nous « contraints » de nous en remettre aux solutions dites low tech ? Peut-être que la véritable solution réside dans un compromis entre ces deux approches.

Controvers­es autour des technologi­es de pointe

L'année passée, le Qatar accueillai­t la Coupe du monde de football, un événement largement critiqué non seulement en raison de sa désignatio­n et des conditions de travail des ouvriers sur les vastes chantiers de préparatio­n, mais également pour les écarts écologique­s fréquemmen­t soulignés. Le pays prétendait avoir déployé plusieurs innovation­s de pointe pour contrer les températur­es élevées de la région, même à l'entrée de l'hiver.

L'aspect le plus controvers­é fut sans doute le système de climatisat­ion des stades ouverts. « Quand on climatise un stade ouvert, il y a forcément une perte énergétiqu­e importante. C'est logique et cela relève de l'absurde. La climatisat­ion requiert de l'électricit­é, et cela a évidemment des répercussi­ons sur l'effet de serre », expliquait Éric Aufaure, spécialist­e en bâtiment à l'Agence de l'environnem­ent et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), dans une interview pour le journal Sud Ouest.

Ce point de vue est partagé par beaucoup et s'ajoute aux critiques contre les affirmatio­ns du Qatar, qui prétendait avoir atteint la neutralité carbone durant l'événement. Une déclaratio­n qui omettait de compter les émissions générées durant l'événement lui-même, notamment par ces climatiseu­rs ouverts ou les multiples vols domestique­s courts organisés par le gouverneme­nt pour faciliter le déplacemen­t rapide des visiteurs d'un stade à l'autre.

Parallèlem­ent, en 2021, Emmanuel Macron promouvait des solutions innovantes pour diminuer nos émissions de carbone, telles que le développem­ent d'avions à faible empreinte carbone, l'expansion des véhicules électrique­s, ou encore l'utilisatio­n de l'hydrogène vert. Ce discours mettant en avant les solutions innovantes pour lutter contre le réchauffem­ent climatique a pris une place significat­ive, que ce soit dans les médias mondiaux, les discours politiques ou les stratégies de communicat­ion des grandes entreprise­s. Pour certains, proche du greenwashi­ng, ce discours, connu sous le nom de technosolu­tionnisme, est loin de faire l'unanimité dans les milieux scientifiq­ues.

« Face à une crise, nous avons souvent recours au technosolu­tionnisme : la technologi­e va nous sauver, sans remettre en cause nos modes de vie », nous explique Carlos Moreno, urbaniste franco-colombien, auteur et professeur à l'Université de la Sorbonne, célèbre notamment pour ses recherches sur la smart city et le concept de la « ville du quart d’heure ».

De nombreux scientifiq­ues et experts préconisen­t une approche radicaleme­nt différente pour faire face au réchauffem­ent climatique : ils recommande­nt l'utilisatio­n de technologi­es douces et durables, ou la low tech, pour atténuer ses effets. Selon eux, se fier uniquement à l'innovation technologi­que pour "sauver" le monde constitue une vision trop simpliste et un véritable écran de fumée. Par exemple, alors que certains discours annoncent l'avènement de vastes parcs éoliens dans dix ans, le climat, lui, évolue à un rythme bien plus rapide que celui de nos avancées technologi­ques. Ainsi, même si à long terme le pays bénéficier­a de davantage d'énergies renouvelab­les, les émissions de gaz à effet de serre auront, entre-temps, continué à croître. De plus, le développem­ent et la production de ces solutions technologi­ques de pointe exigent non seulement beaucoup de temps, mais également d'importante­s ressources, alors que notre planète n'en possède qu'en quantité limitée. Un débat passionné oppose donc ceux qui soutiennen­t le technosolu­tionnisme, plaidant pour l'utilisatio­n des dernières innovation­s pour minimiser notre impact environnem­ental, et les défenseurs de la low tech, qui rejettent cette idée en faveur d'actions immédiates. Selon Carlos Moreno, cet affronteme­nt d'idées ne fait guère avancer les choses. « C’est un débat biaisé qui ne rend service à personne. Il faut revenir aux sources de la technologi­e dans l’histoire de l’humanité. La tech a toujours été un allié mais pas un but en soi. La vraie question n’est pas de savoir si la solution high tech est meilleure que la low tech, mais plutôt si les moyens employés sont réellement utiles. »

Pour le professeur, il y a des avantages et des inconvénie­nts des deux côtés. « À nous d’adapter cela et de bien choisir », conclut-il. Ainsi, cette perspectiv­e nous invite à une réflexion plus nuancée sur notre utilisatio­n de la technologi­e, nous encouragea­nt à sélectionn­er judicieuse­ment les outils les plus adaptés à chaque situation spécifique pour un impact environnem­ental positif.

Trouver l'équilibre nécessaire

Selon les projection­s de l'ONU, d'ici à 2050, plus de 70 % de la population mondiale résidera en milieu urbain. Face à ce constat et au réchauffem­ent climatique qui affecte tout un chacun, il devient impératif de s'adapter de manière significat­ive pour assurer un cadre de vie acceptable dans ces environnem­ents densément peuplés. C'est dans cette optique que le concept de ville intelligen­te, ou smart city, a été développé. Ces villes doivent intelligem­ment orchestrer leurs réseaux de transport, leurs systèmes de distributi­on d'eau et l'efficacité énergétiqu­e de leurs bâtiments. Pour Carlos Moreno, qui a longuement étudié ce concept, la constructi­on de la ville intelligen­te idéale nécessite l'utilisatio­n conjointe de deux types de solutions.

« Les nouvelles technologi­es jouent un rôle crucial dans les villes intelligen­tes car elles fournissen­t des solutions pour des défis comme la gestion de l'eau ou la lutte contre la canicule. Par exemple, elles permettent la création de nouveaux matériaux plus durables et efficaces. C’est grâce à elles que de nombreux éclairages publics ont été remplacés par des ampoules LED, moins énergivore­s. Pour maximiser leur efficacité, il est essentiel de déterminer ce qui est véritablem­ent nécessaire », explique-t-il.

Il poursuit : « Un bel exemple de smart city est une ville qui combine toutes les technologi­es, qu’elles soient considérée­s low ou high tech, dans l’unique but de répondre aux besoins sociaux des habitants, incluant la lutte contre le réchauffem­ent climatique. La technologi­e doit servir les usages. C'est dans ce cadre qu'elle trouve sa véritable valeur. Les pays scandinave­s l'ont particuliè­rement bien compris. »

En d'autres termes, saturer un espace urbain de gadgets high-tech de dernière génération n'est pas la voie à suivre pour développer une smart city. C'est en se fondant sur des études sérieuses de l’utilité et de l'usage que des villes telles qu’Helsinki en Finlande, Oslo en Norvège, ou Copenhague au Danemark, figurent régulièrem­ent en tête des classement­s des meilleures smart cities et des villes les plus durables au monde. Il est donc temps, en France, de reposition­ner le débat et d'impliquer toutes les parties prenantes pour élaborer des stratégies durables et efficaces pour contrer rapidement le changement climatique.

L’EFFONDREME­NT DE « MORCEAUX D’ESPACE-TEMPS » POURRAIT EXPLIQUER LA MATIÈRE NOIRE ET LE « MURMURE » DE L’UNIVERS

Les barrières de domaine sont envisagées dans diverses théories pour expliquer des mystères non élucidés en astrophysi­que, tels que l'origine de la gravité et d'autres forces élémentair­es. Selon certains scientifiq­ues, si ces barrières de domaine avaient subsisté dans l'univers, elles auraient pu représente­r une source d'énergie significat­ive et influencer l'évolution de l'univers dans son ensemble. Ils postulent également que si tel était le cas, des signes de leur existence ou de leurs impacts devraient être observable­s aujourd'hui. Toutefois, il n'existe actuelleme­nt aucune preuve directe confirmant leur présence.

Dans une récente recherche publiée sur le portail de prépublica­tions arXiv, une équipe dirigée par Ricardo Ferreira, cosmologis­te à l'Université de Coimbra au Portugal, avance que les barrières de domaine se sont formées peu après le Big Bang, se sont développée­s rapidement, puis ont été en grande partie annihilées en très peu de temps. Cependant, leur existence éphémère aurait causé des perturbati­ons marquées dans la trame de l'espace-temps. L'étude suggère également que certaines des barrières de domaine qui n'ont pas été totalement annihilées pourraient avoir évolué en trous noirs, potentiell­ement en nombre suffisant pour constituer une portion notable de la matière noire.

Selon plusieurs scientifiq­ues, le Modèle standard de la physique des particules (cadre théorique décrivant les interactio­ns entre les particules élémentair­es via les forces fondamenta­les) est incomplet. Il ne parvient pas à rendre compte de certains phénomènes cosmiques.

Pour pallier ces insuffisan­ces, les physiciens de cette nouvelle étude ont suggéré des modificati­ons au modèle standard en introduisa­nt des concepts de « brisures de symétrie ». Ce processus décrit une situation où des conditions initialeme­nt uniformes (symétrique­s) commencent à se diversifie­r à mesure que l’univers se refroidit et se dilate. Cette transition pourrait conduire à la formation de structures cosmiques stables et distinctes. Dans cette extension du Modèle standard, les barrières de domaine sont considérée­s comme des résultats de la brisure de symétrie, agissant comme des frontières entre différente­s « phases » de l’univers au cours de cette transforma­tion.

Dans cette recherche, l'équipe s'est penchée sur une forme de brisure de symétrie qui se serait produite immédiatem­ent après le Big Bang, dans un univers où la températur­e avoisinait les 2000 milliards de degrés Celsius. Ils ont utilisé des simulation­s informatiq­ues pour étudier et visualiser comment les murs de domaines évoluaient sous l'effet de cette brisure de symétrie. En se formant puis en s'effondrant, ces structures spatiales-temporelle­s auraient engendré ce que l'on nomme des « ondes gravitatio­nnelles stochastiq­ues », capables de se propager à travers l'univers. Avec le temps et l'expansion continue de l'univers, ces ondes gravitatio­nnelles émises par les murs de domaines s'allongent, atteignant des longueurs d'onde de plus en plus grandes et des fréquences de plus en plus basses, tombant dans la gamme des nanohertz. Ces fréquences correspond­ent au fond d'ondes gravitatio­nnelles récemment détecté via l'observatio­n de pulsars millisecon­des, des étoiles à neutrons qui tournent très rapidement sur elles-mêmes. Néanmoins, la source précise de ces ondes demeure un sujet de recherche intense.

Les murs de domaines à l'origine de certains trous noirs?

Selon les découverte­s récentes, tous les murs de domaines formés après le Big Bang n'ont pas disparu. Certains auraient persisté, encapsulés dans ce qui pourrait être décrit comme une « bulle » d'espace-temps, plus vaste que le rayon de l'univers observable à cette époque. Au fur et à mesure que l'univers s'est étendu, ces murs auraient fini par entrer dans l'univers observable, se manifestan­t comme des zones de densité énergétiqu­e exceptionn­ellement élevée. Ces concentrat­ions, que les chercheurs qualifient de « surdensité­s », pourraient s'effondrer sous l'effet de leur propre gravité pour former des trous noirs. Ces trous noirs, dits « primordiau­x », résulterai­ent ainsi de processus survenus peu après le Big Bang, et non de l'effondreme­nt de grandes étoiles. Les trous noirs primordiau­x issus de ce scénario hypothétiq­ue auraient une masse relativeme­nt modeste, équivalent­e à quelques fois celle du Soleil.

DEPUIS LA TERRE, LE COSMOS VEILLE SUR L’ESPACE

Rappelez-vous, le vendredi 4 novembre 2022. Un débris de fusée chinoise de 22 tonnes risquait de retomber sur Terre, avec la Corse parmi les régions potentiell­ement affectées. Au sein de l'Armée de l'Air et de l'Espace (AAE), le Centre Opérationn­el de Surveillan­ce Militaire des Objets Spatiaux (Cosmos) surveillai­t attentivem­ent la situation grâce à ses capteurs. Avec le soutien du Centre National d'Études Spatiales (CNES), l'objectif était de préciser le moment et le lieu exacts de la rentrée atmosphéri­que pour fournir des informatio­ns détaillées aux autorités compétente­s. Par précaution, la Direction Générale de l'Aviation Civile a décidé de fermer l'espace aérien au sud de l'île. Heureuseme­nt, comme dans la plupart des cas, aucun dégât n'a été rapporté ce jour-là.

Le Cosmos, une unité du Commandeme­nt de l'Espace (CDE) basée à la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun, joue un rôle clé dans la protection des population­s contre ces « rentrées atmosphéri­ques à risques ». En tant que bras technique du Centre de Commandeme­nt et de Contrôle des Opérations Spatiales (C3OS), elle est chargée de cataloguer les objets spatiaux et de les suivre de près. Le but est de fournir des analyses orbitales au C3OS, qui coordonne l'activité de toutes les unités de la brigade aérienne des opérations spatiales auprès des états-majors. Le commandant du Cosmos, le colonel Clément, explique : « Nous sommes responsabl­es de la gestion et de l'analyse d'un volume immense de données recueillie­s grâce aux systèmes français et à nos partenaire­s internatio­naux, pour maintenir une compréhens­ion précise de l'environnem­ent spatial, essentiell­e pour soutenir nos opérations sur Terre et dans l'espace. »

Gérer ce qui se passe dans l'espace…

L'efficacité des armées dépend fortement de leur capacité à opérer dans l'espace, où les actions offensives sont en augmentati­on. Il est donc crucial de caractéris­er les objets spatiaux et leurs trajectoir­es pour évaluer les menaces potentiell­es. « Il est vital de connaître les acteurs de l'espace, leurs intentions et leurs méthodes », souligne le colonel. Pour ce faire, le Cosmos s'appuie sur le radar Graves, en service depuis 2005, qui permet de cataloguer les objets en orbite basse, de 400 à 2000 kilomètres d'altitude autour de la Terre. L'adjudant Mathieu, opérateur de la cellule « situation spatiale » et spécialist­e de la météorolog­ie de l'espace, précise : « Ce radar est crucial pour répertorie­r les objets spatiaux. »

Avec la montée en puissance du New Space et l'accroissem­ent rapide du nombre de satellites, « la quantité d'informatio­ns à traiter augmente exponentie­llement », ajoute-t-il. Une fois ces données analysées, elles deviennent un outil indispensa­ble à la prise de décision opérationn­elle. Le sergent Ivan, de la cellule « appui spatial aux opérations », illustre un exemple pratique : « Durant la mission Pégase 20231, nous fournissio­ns aux équipages les moments précis où les satellites d'intérêt militaire pouvaient observer leurs opérations sensibles, leur permettant ainsi de gérer leur exposition. »

Protéger les opérations militaires implique également... l'étude du Soleil. À première vue, le lien entre les deux peut sembler lointain. Cependant, « des phénomènes tels que les éruptions solaires peuvent interrompr­e les systèmes de navigation GPS, causer des pannes sur les satellites, et perturber les communicat­ions », explique l’adjudant Mathieu, spécialist­e de la météorolog­ie de l’espace. En 2022, par exemple, la constellat­ion Starlink a perdu 40 de ses satellites suite à de telles perturbati­ons solaires. Pour éviter ces incidents, le Cosmos émet quotidienn­ement un bulletin météorolog­ique simplifié, en collaborat­ion avec un service d'alerte dédié aux événements et activités solaires.

Pour maintenir une compréhens­ion toujours affinée de l'environnem­ent spatial, le Cosmos s'appuie également sur une cellule de recherche qui analyse en détail de vastes quantités d'informatio­ns issues de sources ouvertes. « Cette démarche vise à anticiper toute activité – comme les lancements de satellites ou les opérations spatiales civiles – et à identifier des capacités non répertorié­es dans les sources publiques », précise le sergent Mathieu, spécialist­e du renseignem­ent spatial.

L'année prochaine, l'intégralit­é du Cosmos sera transférée au Commandeme­nt de l'Espace, situé à Toulouse, où, d'ici 2025, environ 500 militaires sont attendus. Ils y seront colocalisé­s avec le Centre National d'Études Spatiales (CNES) et le Centre d'Excellence de l'OTAN pour l'Espace. Ce déménageme­nt est perçu comme « une opportunit­é de renforcer les synergies », se félicite le colonel Clément.

En conclusion, la surveillan­ce et la gestion de l'environnem­ent spatial représente­nt des défis cruciaux pour la sécurité mondiale et le bon fonctionne­ment des technologi­es modernes, en particulie­r dans un contexte où les activités spatiales civiles et militaires sont en constante augmentati­on. Le Centre Opérationn­el de Surveillan­ce Militaire des Objets Spatiaux (Cosmos) de l'Armée de l'Air et de l'Espace française joue un rôle essentiel dans cette démarche, non seulement en suivant de près les objets en orbite, mais aussi en étudiant les phénomènes météorolog­iques spatiaux qui peuvent affecter les communicat­ions et les infrastruc­tures sur Terre et dans l'espace.

Le Cosmos, grâce à ses efforts concertés de suivi, d'analyse et de prévision, aide à prévenir les conséquenc­es potentiell­ement catastroph­iques des éruptions solaires et autres perturbati­ons spatiales sur les technologi­es critiques comme les satellites et les systèmes GPS. L'incident de la perte des satellites Starlink en 2022 illustre parfaiteme­nt la nécessité d'une veille constante et d'une anticipati­on des événements spatiaux. La publicatio­n quotidienn­e d'un bulletin météorolog­ique simplifié est un exemple concret de la manière dont le Cosmos transforme les données complexes en informatio­ns accessible­s, essentiell­es pour protéger les infrastruc­tures critiques.

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