Faut-il toujours choisir de dire la vérité?

Oser la franchise avec une personne qui la réclame peut être salutaire. À condition qu’elle soit exprimée avec tact et attention, sans se mettre soi-même en difficulté.

˝Elle m’a remercié d’avoir été franc avec elle˝

Tanja sortait depuis neuf mois avec l’un de mes amis. Nous formons une bande composée à l’époque de nos études de commerce et nous nous voyons tous au moins une fois par mois. Jérémie est un ami fidèle et loyal, mais un amoureux volage et séducteur. Quand Tanja m’a demandé si je pensais qu’elle pouvait se fier à ses déclarations d’engagement, je lui ai spontanément répondu « oui » pour « couvrir » mon ami. Elle m’a avoué que cela lui faisait du bien de renouer avec la confiance, car elle avait beaucoup souffert en amour au point de se protéger derrière une armure. Du coup, je me suis senti mal à l’aise et j’ai changé de conversation. Le soir, j’en ai parlé à ma femme. Elle m’a conseillé de dire la vérité à Tanja : Jérémie ne cessait de nous répéter qu’il n’était pas prêt à se caser. J’ai longuement réfléchi et décidé de rappeler Tanja pour lui avouer que je modérais un peu ce que je lui avais dit, que Jérémie ne tenait pas avec nous le discours de l’engagement. Elle m’a remercié de ma franchise et ajouté qu’elle avait compris le message lorsqu’elle avait abordé avec Jérémie le chapitre des enfants, de manière détournée. Cette histoire a deux ans. Depuis, Tanja attend un enfant… mais d’un autre homme. Jérémie, lui, reste un « serial » séducteur ! Je ne crois pas qu’elle lui ait fait part de notre conversation. En tout cas, il ne m’a jamais rien dit. Quant à moi, je suis content d’avoir suivi le conseil de ma femme chérie.