Maxi

“Le divorce ne s’est pas banalisé”

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Laurence Mayer, avocate spécialist­e en droit de la famille, des personnes et du patrimoine.

À une période, on a pu avoir l’impression que le divorce s’était banalisé, qu’en pensez-vous ?

Le divorce a toujours été et reste un pas difficile à franchir. Même si, aujourd’hui, la loi facilite la procédure, c’est une décision qui est rarement prise à la légère : bien souvent, celui qui en est à l’origine culpabilis­e, y réfléchit longuement, sait que cela va engendrer un bouleverse­ment pour lui, pour les enfants… De plus, une fois que la décision est prise, les deux parties sont accompagné­es d’un avocat qui, en l’absence d’un juge, mesure la responsabi­lité de chacun et imprime une vraie solennité à la procédure. En outre, les procédures « accélérées » ne s’appliquent qu’aux divorces les plus « simples », par consenteme­nt mutuel, où les deux parties sont déjà parvenues à un accord. Dans les autres divorces, pour faute, par exemple, il faut toujours passer devant un juge.

Depuis que vous officiez, quelles différence­s notables observez-vous ?

L’âge des personnes s’est beaucoup étendu. J’ai déjà vu des femmes qui divorçaien­t à 80 ans, ce qui n’arrivait jamais il y a quinze-vingt ans. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle : cela signifie que les personnes malheureus­es en couple se donnent une nouvelle chance de bonheur tout au long de leur vie.

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