Maxi

‘‘Merci aux deux fées qui m’ont prêté secours’’

Il faut souvent des heures pour mettre un enfant au monde. Marina, elle, n’a même pas eu le temps de réaliser ce qui se passait…

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Très drôle ! » Voilà ce que m’ont dit les gens de ma famille et mes amis quand je leur ai téléphoné le jeudi 15 décembre au soir : « Je viens d’accoucher de Lou sur le parking de l’hôpital ! » Comme j’ai une nature à plaisanter, personne ne me croyait ! Mais c’était bien vrai. Lou, 3,650 kg a vu le jour par 13 °C sur le bitume devant l’entrée des urgences de Salon-de-Provence. Je n’avais pas eu le temps de quitter ni mon pantalon, baissé à hauteur de genou, ni mes baskets. J’ai juste entraperçu le visage de deux femmes venues me prêter secours : mes « fées ». La naissance de ma première fille, Romane, cinq ans plus tôt, m’avait servi de leçon : arrivée à minuit, j’ai accouché à 7 h du matin, difficilem­ent. Pour le second, on m’avait promis que le travail allait plus vite et je n’allais pas le regretter ! Le matin du 15 décembre, enceinte de huit mois et demi, je suis allée chez le gynécologu­e pour la dernière visite de contrôle : « Tout va bien ! Le col est un peu dilaté, mais normal pour une naissance dans dix jours ! » Avec Julien, en congé de son emploi de pompier sur un site pétrochimi­que, on a décidé de faire les magasins. Comme toute femme enceinte, j’avais des envies subites et, ce jour-là, celle d’acheter pour le Noël de Romane la robe de princesse qu’elle rêvait de porter. Mais à l’heure de la reprendre à l’école, nous étions bredouille­s… On a alors commencé à écumer le site de petites annonces Le Bon Coin et on a décidé d’aller essayer la robe de rêve à l’autre bout de la ville. C’est devant chez la dame que j’ai eu une grosse contractio­n. Sept minutes plus tard, j’en ai eu une seconde. Mon mari m’a alors demandé, soucieux : « T’es sûre que tu ne veux pas aller à l’hôpital ? » Je l’ai rassuré : « Mais non ! Une bonne douche, et au lit ! » C’est tout juste sortie de la douche, vers 18h30, alors que ma fille m’appelait pour le bisou du soir, que j’ai ressenti une énorme contractio­n, à tomber ! On est partis dare-dare à l’hôpital tout proche. Sur le chemin, on a cumulé les ennuis, à commencer par un feu tricolore avec circulatio­n en alternance pour cause de travaux ! Julien perdait patience, moi aussi, allongée autant que possible sur le siège. Julien a fini par crier : « Circulez ! Ma femme accouche ! » Je n’en pouvais plus. Aux urgences, impossible de se garer. On s’est arrêtés sur la place réservée aux ambulances. Là, debout contre la portière, une fantastiqu­e contractio­n m’a fait mettre la main entre mes cuisses et j’ai senti… la tête du bébé ! Je me suis allongée par terre, où Julien m’a retrouvée, sans comprendre ce que je bredouilla­is. « Tu veux te rasseoir dans la voiture ? » J’ai soufflé avec ce qui me restait d’énergie : « Non, il est là, le bébé ! » Une jeune femme blonde, enceinte, a pris le relais, tandis qu’une autre, la soixantain­e, me tenait la main. Le personnel des urgences est finalement arrivé pour récupérer Lou, dont la températur­e était déjà descendue à 34 °C ! À 19 h 30, tout était sous contrôle. On n’en revenait pas ! Les jours suivants, les deux fées de Lou sont passées dans ma chambre pour s’assurer que nous allions bien. Mais je n’ai pas pris leurs coordonnée­s et, sitôt sortie de l’hôpital, je l’ai regretté. Quand mon mari a appelé le journal local, La Provence, pour demander quand passerait le faire-part de « notre petite Lou née sur le parking de l’hôpital », les journalist­es ont voulu faire un article. Ce sont eux qui nous ont permis de lancer un « Appel à fées » ! Le mari de Sabrina nous a joints le jour même, le 2 février, et on a pu la remercier et lui proposer une rencontre souvenir, dès qu’elle serait sortie des couches et des biberons. Mais l’autre dame, pas de nouvelles ! La prochaine fois, s’il y en a une, je tiendrai compte de la remarque des sages-femmes qui m’ont dit très sérieuseme­nt : « Madame, si jamais vous faites un troisième enfant, ne tardez pas avant de venir à l’hôpital, venez dès la première contractio­n ! » J’ai promis, sans hésiter !

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