Des trains mythiques qui font rêver
Le 5 juin 1883, un véritable palace roulant s’élance de la gare parisienne de l’Est, direction Constantinople (qui deviendra Istanbul) en Turquie. Depuis Paris, ce train qui s’appelle alors l’Express d’Orient dessert Strasbourg, Munich, Vienne, Belgrade… « Il s’agit alors du train le plus luxueux au monde, rappelle Didier Le Gorrec, auteur de La Drôle d’Histoire du train et des cheminots (éd. de la Ligne Pourpre). Équipé de wagons-lits, de salons et d’un restaurant de haute gastronomie, le train met environ trois jours pour parcourir les 3 186 km séparant la ville de départ de celle d’arrivée. » Rebaptisé Orient Express en 1891, il accueille à son bord des passagers qui vont vivre moult péripéties pendant les cent années où ce train va rouler : attaqués par des pillards en 1891, mis en quarantaine l’année suivante à cause d’une épidémie de choléra, bloqués par la neige en Turquie en 1929… Ils profitèrent également des divers itinéraires qui se développèrent au long du siècle vers Venise, Bagdad, Athènes… jusqu’en Égypte. Mais les complications politiques pour traverser les pays de l’Est, la concurrence de l’avion et un déficit financier croissant finirent par avoir raison de la ligne : le dernier quitta Paris le 20 mai 1977. Train historique et mythique, il aura quand même vu la signature de l’armistice de 1919 dans sa voiture n° 2419 et inspira le plus célèbre roman policier d’Agatha Christie, Le Crime de l’Orient-Express.