Soigner vos petites plaies correctement
Coupure, écorchure, ampoule… Nous avons toutes notre manière de soigner les blessures du quotidien. Sans nous tromper ? Vérifions-le !
On entend souvent dire qu’il faut laisser une plaie à l’air pour qu’elle cicatrise plus vite. Est-ce exact ? Nicole F., Le Havre.
Ce n’est pas conseillé. Outre le risque de salir la plaie, de l’écorcher, une croûte se forme. Et, contrairement à une idée reçue, cette croûte n’est pas signe que ça guérit bien… Elle gêne la reconstitution de l’épiderme, ralentit la cicatrisation, creuse la peau et peut laisser des marques. Pour éviter son apparition, l’idéal est d’utiliser un pansement spécifique. Pour les mêmes raisons, on évite la « macération » prolongée dans l’eau (douche rapide, pas de bain). Et attention à l’eau de mer en vacances : le sel « décape » et freine la cicatrisation (mettre un pansement imperméable).
Faut-il commencer par appliquer un antiseptique pour désinfecter ?
Lucie G., Valence.
La désinfection est capitale car une plaie ne peut pas bien cicatriser si elle n’est pas propre : outre le risque d’infection, un corps étranger peut entraîner une réaction inflammatoire et une cicatrice pigmentée ou boursoufflée. Mais la première étape n’est pas l’antiseptique : vous devez toujours nettoyer une plaie à l’eau et au savon, si besoin avec une compresse pour ôter des débris. Après un rinçage soigneux, on applique sur peau sèche un antiseptique. Quand on renouvelle un pansement, juste nettoyer à l’eau stérile, moins « toxique » pour les cellules de la cicatrisation qu’un antiseptique.
‘‘QUAND
J’AI UNE AMPOULE, JE LA PERCE. AI-JE RAISON ? Claire L., Amiens.
Ce n’est pas une bonne méthode. Mieux vaut garder la peau intacte, elle protège. Et le liquide dans la cloque, qui est stérile, aide à la cicatrisation. Il est conseillé de laver en douceur l’ampoule à l’eau et au savon, puis de la couvrir d’un pansement hydrocolloïde spécial ampoules. Ainsi, cela guérit vite. Si une ampoule s’est percée d’elle-même, nettoyez-la à l’eau et au savon, et désinfectez avec un antiseptique avant de mettre le pansement.
Y a-t-il des antiseptiques très efficaces et d’autres à éviter ?
Audrey P., Tours.
Oui, il est conseillé d’utiliser un antiseptique à base de chlorexidine (Diaseptyl, Septéal…), efficace sur un grand nombre de germes, ou du Dakin. L’alcool à 60°, 70° ou 90° est à proscrire : ce n’est pas un bon antiseptique, de plus, il brûle la peau et ralentit la cicatrisation. Évitez aussi l’eau oxygénée à l’action antiseptique très faible. Enfin, les produits colorés à base d’éosine ne sont pas non plus de bons antiseptiques et la coloration gêne la surveillance de la plaie.
En cas de petite brûlure, faut-il la mettre sous l’eau très froide ?
Danielle N., Perpignan.
Il est primordial de refroidir au plus vite une petite brûlure pour limiter son extension et soulager la douleur. Mais pas avec de l’eau glacée (risque d’aggraver la lésion). Retenez la règle des 15-1515 : on met sous un filet d’eau à 15 °C (tempérée), à 15 cm de distance, pendant 15 mn (ou plus). Recouvrez d’un pansement hydrocolloïde pour brûlure ou d’une crème spécifique. N’appliquez pas de remède de grand-mère (beurre, huile…), sous peine de risque infectieux. Attention, pour des brûlures importantes, demandez toujours l’avis d’un médecin ou des services d’urgence par téléphone !
Il y a toutes sortes de pansements. Comment bien choisir ?
Corinne B., Lyon.
Beaucoup de personnes utilisent les pansements classiques munis d’une compresse au milieu. Certes, ils protègent bien une plaie, mais aujourd’hui, il est davantage recommandé d’employer des pansements dits « hydrocolloïdes » ou « hydrogels » (une fois que la plaie ne saigne plus). Grâce à un gel dans leur support, ils maintiennent la plaie en milieu humide. Cela favorise la reproduction des cellules qui vont former la nouvelle peau. Ces pansements permettent une fermeture plus rapide de la plaie, sans formation de croûte. On les garde pendant environ trois jours (y compris sous la douche), ce qui évite les manipulations, et ils s’ôtent sans coller. Alors qu’avec un pansement classique qui est changé quotidiennement, on enlève souvent à chaque fois un peu de cellules nouvellement formées, ce qui retarde la cicatrisation. Pour des petites coupures bien nettes, des pansements rapprochant les deux bords (strips) sont plutôt préconisés. En cas de blessure au doigt sur lequel un pansement ne tient pas très bien, on peut mettre un pansement en spray qui dépose un film sur la peau.