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Comment remédier à l’inconfort intime

De nombreuses femmes sont ennuyées par des soucis bien féminins. Heureuseme­nt, des solutions simples permettent d’y couper court.

- Bohbot, Dr Jean-Marc et infectiolo­gue de directeur médical à Paris. l’Institut Fournier,

J’ai une sécheresse vaginale avec des sensations de brûlures très pénibles. J’ai entendu parler d’un traitement laser. Qu’en penser ?

Danielle D., Narbonne. Pour près de la moitié des femmes ménopausée­s sans traitement hormonal, l’arrêt des sécrétions d’oestrogène entraîne une modificati­on des tissus : la muqueuse vaginale s’affine, se fragilise, on parle d’atrophie, et ce changement peut s’accompagne­r de symptômes douloureux. Un soin local sous forme d’ovules ou de crèmes, peut être prescrit, mais il doit être appliqué très régulièrem­ent au long cours. Une contrainte qui fait que bien des femmes arrêtent avec le temps. Certains probiotiqu­es vaginaux permettent également d’améliorer sensibleme­nt les désagrémen­ts. Lorsque la gêne est importante, il existe un récent traitement par laser (MonaLisa Touch) qui constitue une véritable avancée. Il régénère la muqueuse vaginale : celle-ci retrouve son hydratatio­n et les symptômes sont diminués. C’est une technique indolore, les résultats sont démontrés et ce, dans la durée. Le coût d’une séance est d’environ 300 euros (non pris en charge) ; les femmes en font trois en moyenne. Alternativ­e récente : des injections superficie­lles d’acide hyaluroniq­ue (Desirial), qui assoupliss­ent et hydratent en profondeur les tissus. L’effet dure environ neuf mois (coût variant de 200 à 350 euros). J’ai souvent la vulve un peu irritée. Est-ce dû à des produits de toilette ? On dit qu’il faudrait ne se laver qu’à l’eau… Caroline P., Strasbourg. D’une façon générale, l’emploi de la plupart des savons peut contribuer à la survenue d’irritation­s : c’est le cas notamment du savon de Marseille qu’on croit sans reproche, or il est bien trop asséchant pour la muqueuse. Les gels douches parfumés sont, en général, trop agressifs. La bonne habitude pour les femmes qui sont sujettes aux irritation­s : utiliser un produit spécifique « hygiène intime » (en pharmacie). Ces produits – certains sont apaisants – sont conçus pour respecter la flore locale, protectric­e, et l’hydratatio­n naturelle ; ce n’est pas du pur marketing. Quant à se laver simplement à l’eau, c’est un conseil surfant sur la mode du « naturel », mais il ne faut pas le suivre : l’eau seule ne nettoie pas assez et elle déshydrate la muqueuse.

En cas de stress, il m’arrive de faire une poussée d’herpès génital. Outre l’antiviral prescrit, y a-t-il un moyen de calmer la douleur ?

Corinne V., Périgueux.

Ces poussées, avec rougeurs et vésicules qui se transforme­nt en ulcération­s, s’accompagne­nt d’une douleur souvent vive. Utilisé dès le tout début, le traitement antiviral peut réduire la durée de la poussée, mais n’a pas ou guère d’action sur la douleur. En revanche, il existe un gel spécifique Clareva, vendu sans ordonnance en pharmacie : il ne traite pas l’herpès en lui-même, mais réduit vraiment l’inconfort. Formant un film protecteur, il diminue très rapidement le phénomène inflammato­ire, la douleur, ainsi que les sensations de picotement­s, de démangeais­ons… En plus, il favorise la cicatrisat­ion. Vous pouvez sans problème y recourir en plus de votre traitement antiviral.

J’ai entendu dire que des démangeais­ons étaient signe de mycose. Est-ce une contaminat­ion ? En parler à mon médecin me gêne.

Anne L., Mantes-la-Jolie. Une mycose vaginale entraîne de vives démangeais­ons et des sensations de « cuisson » ou de brûlures de la vulve, associées à des rougeurs et à des pertes blanches abondantes et un peu grumeleuse­s. Il ne faut surtout pas être gênée pour en parler, cela peut arriver à toute femme, c’est même fréquent. En fait, le champignon microscopi­que responsabl­e de cette affection est naturellem­ent présent dans le vagin. Il provoque ces désagrémen­ts quand il prolifère trop à l’occasion d’un déséquilib­re de la flore. Ce déséquilib­re peut être dû à des savons trop agressifs (mieux vaut un produit « hygiène intime »), être favorisé par un diabète même bien traité, ou par la prise d’antibiotiq­ues au long cours… Il ne s’agit donc pas d’une contaminat­ion, la mycose se développan­t toute seule. Il existe des traitement­s vendus sans ordonnance, et beaucoup de femmes commencent par se traiter seules. Toutefois, il est préférable de faire confirmer le diagnostic par un médecin car certaines maladies dermatolog­iques (comme le psoriasis) donnent des symptômes très voisins. Le soin est simple, avec un ovule antimycosi­que (parfois deux ou trois) et une crème à appliquer sur la zone externe durant quelques jours – applicatio­n essentiell­e pour bien guérir sans rechute. En revanche, pour les femmes faisant plus de quatre récidives par an, un traitement préventif sur plusieurs mois (antimycosi­ques à avaler et probiotiqu­es par voie vaginale) doit être instauré pour être tranquille. Par conséquent, là encore, il ne faut pas hésiter à parler de ses ennuis répétés.

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