Comment remédier à l’inconfort intime
De nombreuses femmes sont ennuyées par des soucis bien féminins. Heureusement, des solutions simples permettent d’y couper court.
J’ai une sécheresse vaginale avec des sensations de brûlures très pénibles. J’ai entendu parler d’un traitement laser. Qu’en penser ?
Danielle D., Narbonne. Pour près de la moitié des femmes ménopausées sans traitement hormonal, l’arrêt des sécrétions d’oestrogène entraîne une modification des tissus : la muqueuse vaginale s’affine, se fragilise, on parle d’atrophie, et ce changement peut s’accompagner de symptômes douloureux. Un soin local sous forme d’ovules ou de crèmes, peut être prescrit, mais il doit être appliqué très régulièrement au long cours. Une contrainte qui fait que bien des femmes arrêtent avec le temps. Certains probiotiques vaginaux permettent également d’améliorer sensiblement les désagréments. Lorsque la gêne est importante, il existe un récent traitement par laser (MonaLisa Touch) qui constitue une véritable avancée. Il régénère la muqueuse vaginale : celle-ci retrouve son hydratation et les symptômes sont diminués. C’est une technique indolore, les résultats sont démontrés et ce, dans la durée. Le coût d’une séance est d’environ 300 euros (non pris en charge) ; les femmes en font trois en moyenne. Alternative récente : des injections superficielles d’acide hyaluronique (Desirial), qui assouplissent et hydratent en profondeur les tissus. L’effet dure environ neuf mois (coût variant de 200 à 350 euros). J’ai souvent la vulve un peu irritée. Est-ce dû à des produits de toilette ? On dit qu’il faudrait ne se laver qu’à l’eau… Caroline P., Strasbourg. D’une façon générale, l’emploi de la plupart des savons peut contribuer à la survenue d’irritations : c’est le cas notamment du savon de Marseille qu’on croit sans reproche, or il est bien trop asséchant pour la muqueuse. Les gels douches parfumés sont, en général, trop agressifs. La bonne habitude pour les femmes qui sont sujettes aux irritations : utiliser un produit spécifique « hygiène intime » (en pharmacie). Ces produits – certains sont apaisants – sont conçus pour respecter la flore locale, protectrice, et l’hydratation naturelle ; ce n’est pas du pur marketing. Quant à se laver simplement à l’eau, c’est un conseil surfant sur la mode du « naturel », mais il ne faut pas le suivre : l’eau seule ne nettoie pas assez et elle déshydrate la muqueuse.
En cas de stress, il m’arrive de faire une poussée d’herpès génital. Outre l’antiviral prescrit, y a-t-il un moyen de calmer la douleur ?
Corinne V., Périgueux.
Ces poussées, avec rougeurs et vésicules qui se transforment en ulcérations, s’accompagnent d’une douleur souvent vive. Utilisé dès le tout début, le traitement antiviral peut réduire la durée de la poussée, mais n’a pas ou guère d’action sur la douleur. En revanche, il existe un gel spécifique Clareva, vendu sans ordonnance en pharmacie : il ne traite pas l’herpès en lui-même, mais réduit vraiment l’inconfort. Formant un film protecteur, il diminue très rapidement le phénomène inflammatoire, la douleur, ainsi que les sensations de picotements, de démangeaisons… En plus, il favorise la cicatrisation. Vous pouvez sans problème y recourir en plus de votre traitement antiviral.
J’ai entendu dire que des démangeaisons étaient signe de mycose. Est-ce une contamination ? En parler à mon médecin me gêne.
Anne L., Mantes-la-Jolie. Une mycose vaginale entraîne de vives démangeaisons et des sensations de « cuisson » ou de brûlures de la vulve, associées à des rougeurs et à des pertes blanches abondantes et un peu grumeleuses. Il ne faut surtout pas être gênée pour en parler, cela peut arriver à toute femme, c’est même fréquent. En fait, le champignon microscopique responsable de cette affection est naturellement présent dans le vagin. Il provoque ces désagréments quand il prolifère trop à l’occasion d’un déséquilibre de la flore. Ce déséquilibre peut être dû à des savons trop agressifs (mieux vaut un produit « hygiène intime »), être favorisé par un diabète même bien traité, ou par la prise d’antibiotiques au long cours… Il ne s’agit donc pas d’une contamination, la mycose se développant toute seule. Il existe des traitements vendus sans ordonnance, et beaucoup de femmes commencent par se traiter seules. Toutefois, il est préférable de faire confirmer le diagnostic par un médecin car certaines maladies dermatologiques (comme le psoriasis) donnent des symptômes très voisins. Le soin est simple, avec un ovule antimycosique (parfois deux ou trois) et une crème à appliquer sur la zone externe durant quelques jours – application essentielle pour bien guérir sans rechute. En revanche, pour les femmes faisant plus de quatre récidives par an, un traitement préventif sur plusieurs mois (antimycosiques à avaler et probiotiques par voie vaginale) doit être instauré pour être tranquille. Par conséquent, là encore, il ne faut pas hésiter à parler de ses ennuis répétés.