“Grâce au jobbing, je me sens utile”

Maurice-Angèle, 67 ans, célibataire, 3 enfants, retraitée, Paris (75)

J’ai vu une émission de télévision montrant des gens qui cuisinaient pour les autres et cette idée m’a plu. Du coup, je me suis inscrite sur Avekapeti. Environ huit jours plus tard, des responsables du site me contactaient afin d’en savoir plus sur moi : je leur ai expliqué que, lorsque j’étais enfant, mes parents tenaient une pension de famille en Martinique et que, très jeune, j’avais aidé ma mère à préparer les repas. De plus, j’ai souvent fait des extras dans des restaurants antillais. Ils sont alors venus chez moi afin de vérifier que ma cuisine était propre et assez grande pour cuisiner pour plusieurs personnes. Ils ont validé mon inscription et proposé de mettre quelques-uns de mes plats en photo sur le site : colombo de poulet, tomates farcies revisitées avec du soja… Mes plats ont plu. Les employés de deux entreprises qui n’ont pas de cantine m’ont passé commande. Depuis, toutes les semaines, je mets mes propositions de repas en ligne et j’ai entre seize et vingt-deux commandes. La plateforme me reverse 7 euros par plat, mais comme j’achète de bonnes matières premières au marché et les barquettes d’emballage, je gagne environ 4,20 euros par plat, tous frais déduits. Ce qui me fait, en moyenne, 80 euros par semaine pour quatre heures de cuisine et une heure pour aller livrer mes plats dans les entreprises. Cela m’aide à payer mes factures et à m’offrir des petits plaisirs, comme des séances de cinéma, car ma retraite est maigre. Mais, surtout, cela me permet de voir du monde : mes trois enfants sont en Martinique et parfois la solitude me pèse. Alors cuisiner pour d’autres, discuter, savoir qu’ils ont aimé mes plats, qu’ils sont contents, cela me fait chaud au coeur.