Notre invité : Stéphane Bern !
« Ma passion pour les villages de France »
Comment les villages sont-ils sélectionnés ? S. B. Très souvent, les candidatures sont spontanées : maires ou associations montent des dossiers pour nous présenter toutes les beautés de leur commune, et ensuite, nous nous rendons sur place pour en découvrir plus sur la gastronomie, le patrimoine, les commerces, la vie associative…
Entre À la bonne heure !, votre émission quotidienne sur RTL, Secrets d’Histoire, sur France 2, votre mission de protection du patrimoine auprès du gouvernement, vous trouvez encore le temps de voyager ! Jamais fatigué ? Non, car tout cela me passionne, donc je n’ai pas le sentiment de travailler ! De plus, tout est lié : à travers mes déplacements pour l’émission, je découvre sans cesse de nouvelles petites églises, abbayes ou châteaux qui appartiennent à notre patrimoine, mais qui ont été oubliés. Et dans ces villages, il y a toujours une personne férue d’histoire qui se souvient de mon engagement en faveur du patrimoine et me fait visiter un lieu inconnu où il y a un beau vitrail, un puits typique de la région qui a besoin d’être préservé… J’aime ce rapport de proximité entre mes différentes activités !
Quelle est la première chose qui attire votre attention dans les villages que vous sélectionnez ? La convivialité et la vitalité de la commune ! Beaucoup de villages ont beau être magnifiques, ils n’ont plus de centre-bourg car tous les commerces ont mis la clef sous la porte, il n’y a plus d’animations, les gens n’ont pas de lieux pour se rencontrer et, finalement, il n’y a plus grand monde pour faire vivre le patrimoine qui finit par être oublié… Régulièrement, je lance des cris d’alarme auprès des maires : « Protégez vos centres-bourgs pour faire vivre
vos villages. » J’espère que notre émission, Le Village préféré des Français, y contribuera !
Ce qui vous touche le plus quand vous découvrez un village ? Sa richesse humaine ! Pour moi, c’est là que réside la vraie valeur des villages : dans les gens qui l’habitent et le font vivre en développant un café solidaire, un parcours de découverte gastronomique ou historique, un artisanat typique… Je suis très touché par l’énergie et la créativité des gens qui aiment leur village et veulent le valoriser : ils se regroupent en association, donnent beaucoup de leur temps, ont des idées formidables… Je suis également toujours émerveillé par la beauté de la France : ses paysages, sa gastronomie, son architecture… il y a une telle diversité dans les régions que j’ai l’impression d’aller d’un pays à l’autre. Entre Roussillon dans le Sud et Cassel en Flandres, entre Moncontour en Bretagne et Kaysersberg dans l’Est, tout est différent et cette variété est fabuleuse !
Pour cette 7e édition, vous êtes rejoint par Tiga et Raphaël de Casabianca, deux animateurs d’Échappées Belles sur France 5. C’était votre souhait ? Chaque année, je ne peux visiter que six ou sept villages sur les quatorze qui concourent, treize en métropole et un en outre-mer. Or, nous avons remarqué que les téléspectateurs votent davantage pour les communes qui ont bénéficié d’un ambassadeur. Tiga et Raphaël ont fait cela à merveille !
C’est le public qui élit son village préféré : avez-vous déjà été en désaccord avec le résultat ? Non, car j’ai un coup de coeur pour chaque village sélectionné ! Et il me semble que, quelle que soit l’issue de la finale, chaque commune a d’ores et déjà gagné : elle bénéficie d’un petit film de huit à dix minutes dévoilant toutes les merveilles qu’elle a à offrir aux visiteurs. Ce film est diffusé en prime time sur France 2, ce qui attire énormément les touristes. D’ailleurs, chaque année, la fréquentation des rues de ces villages augmente significativement.
Quel est votre meilleur souvenir de tournage ? J’en ai beaucoup, car j’aime prendre part aux savoir-faire locaux : j’ai trait les chèvres et fait du fromage à Rocamadour (Lot), fabriqué des ocres à Roussillon (Vaucluse), confectionné du savon… Mais j’ai aussi goûté de très bons vins à Saint-Émilion (Gironde), j’ai passé un excellent moment sur le marché de Mirmande (Drôme), j’ai beaucoup apprécié ma balade à cheval à Vouvant (Vendée) ou en bateau à Saint-Suliac (Ille-et-Vilaine)… même si j’ai failli tomber par-dessus bord ! Toutes ces expériences sont enthousiasmantes.
Et votre moins bon souvenir ? La visite du Mont-Saint-Michel était entre le rêve et le cauchemar : j’adore cet endroit magnifique, mais il y avait tellement de monde que je pense avoir fait plus de selfies avec les visiteurs que de séquences de tournage pour l’émission ! Cependant, les gens étaient tellement gentils que finalement, c’est un bon souvenir. Le pire a été le lancement en ULM au-dessus de Saint-Émilion. Cela ne se voit pas à l’image, mais j’ai fermé les yeux pendant tout le vol qui a duré une heure. J’ai le vertige, donc le temps m’a semblé très long ! Cela a été une véritable épreuve pour moi.
Les villages mettent en avant leur gastronomie, patrimoine, artisanat, sport… qu’avez-vous découvert grâce à l’émission ? Une foule de choses car tous ces villages regorgent de merveilles. Le château de Turenne (Corrèze), par exemple, est sublime : il offre une vue époustouflante sur la vallée et on s’y rend après une balade magnifique. De même, les vestiges du château de Vendôme (Loir-etCher) valent vraiment une visite qui m’a beaucoup plu.
Vous êtes-vous fait des amis dans ces villages ? Disons que j’ai fait la connaissance de nombreuses personnes passionnées et passionnantes avec qui j’ai partagé des moments de convivialité et d’amitié lorsqu’ils me faisaient visiter leur commune, me montraient leur savoir-faire. Toutes ces rencontres me comblent car elles me nourrissent énormément.