Maxi

3 questions à…

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Sophie Cadalen, psychanaly­ste

Que nous apprennent ces témoignage­s ?

Ces trois femmes racontent une certaine virginité retrouvée. L’impression qu’on ne sait plus, qu’il faut réapprendr­e certains gestes, certains mots ou certaines émotions est compatible avec l’expérience. Même si le vécu nous façonne, « tomber amoureux(se) » est possible à partir du moment où l’on s’autorise une forme d’ignorance. La rencontre, comme la plupart des choses de la vie, arrive à notre insu. C’est parfois en plein chaos, souvent quand on est le plus vulnérable, que l’amour arrive. Parce que notre vigilance est tombée, on a baissé la garde.

Y a-t-il des prédisposi­tions particuliè­res pour tomber amoureux(se) ?

Il faut accepter de déroger à certaines conviction­s, à une image de soi-même qu’on s’est fixée. C’est très compliqué. Accepter l’intrusion d’un autre qui dérange tout, ce que l’on est, ce que l’on va faire… Il faut être prêt(e) à cela. Chez les trois témoins, il y a une forme de résignatio­n, sans abattement. « Ce n’est plus (ou pas du tout !) le moment de ça ». Une sorte de fatalisme. On a arrêté d’attendre après un autre pour commencer à vivre. C’est cette disponibil­ité qui permet la rencontre.

Certain(e)s sont-ils (elles) plus doué(e)s que d’autres ?

Non, il n’y a pas de profil pour « tomber amoureux(se) ». J’entends souvent la plainte « ce n’est pas juste ! »

C’est vrai, il n’y a pas de justice dans la rencontre amoureuse. Ce n’est pas parce qu’on est beau(belle), riche ou intelligen­t(e) qu’on a plus de chances. Ni parce qu’on a eu « son lot de malheur » qu’on doit avoir son lot de bonheur… C’est uniquement une question de confiance offerte à l’inconnu.

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