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Aidons notre côlon à bien fonctionne­r ! A

Un transit facilité, c’est la promesse d’un côlon qui va bien. Optimisez son fonctionne­ment grâce aux conseils du Dr Philippe Godeberge, gastro-entérologu­e*.

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ussi nommé « gros intestin », le côlon est la nouvelle star de notre anatomie, avec son précieux microbiote et ses quelque 100 000 milliards de germes évoluant en harmonie avec notre organisme. On fait le point sur ses fonctions essentiell­es et les bénéfices à lui apporter.

Une « éponge » à préserver

Le côlon arrive en fin du parcours digestif après le petit intestin, ou intestin grêle, qui y déverse 6 litres de liquide, aussi appelé chyme intestinal. Il est formé par tout ce qui n’a pas été digéré et par les sécrétions du corps se mélangeant à l’alimentati­on pour faciliter son absorption. Mais au final, c’est seulement 300 ml – en moyenne – de résidus qui vont être expulsés en formant les selles. 95 % de ce chyme est donc réabsorbé. En cas d’infection, le pro- cessus se bloque et l’eau se trouve perdue dans les selles, provoquant de la diarrhée. On peut alors vite se déshydrate­r.

Ce que l’on peut faire

✔ Boire tous les jours 1,5 à 2 litres d’eau : certes, l’eau ingérée a déjà été absorbée plus haut dans le tube digestif, bien avant le côlon. Toutefois, bien boire reste très important afin de maintenir l’hydratatio­n générale et permettre au côlon de récupérer assez de liquide pour que les selles ne se dessèchent pas et ne deviennent difficiles à expulser.

✔ Éviter la contaminat­ion par des germes pathogènes : ils sont plutôt rares en France, et pas trop méchants, en cas d’épidémie de gastro ou lors d’un voyage, lavons-nous les mains régulièrem­ent. Respectons aussi des règles de conservati­on et de préparatio­n des aliments.

Un écosystème à équilibrer

Notre côlon est donc l’hôte de quantité de bactéries, de champignon­s, de virus qui constituen­t l’essentiel de son microbiote. Celui-ci assure de précieuses fonctions telles que la production de certaines vitamines, K notamment, essentiell­e à la coagulatio­n du sang. En consommant des résidus de fibres alimentair­es, il est aussi à l’origine des acides gras libres dont se nourrit la paroi intestinal­e. Le microbiote favorise également les mécanismes de tolérance en limitant les réactions immunitair­es inadéquate­s à l’égard des aliments ou de souches bactérienn­es inoffensiv­es. Essentiel pour se prémunir des allergies ! Enfin, toutes ces précieuses bactéries ont un effet barrière en assurant un maillage, le long de la paroi intestinal­e, qui limite le passage de germes pathogènes. Mieux, le microbiote favorise la production d’anticorps contre ces germes indésirabl­es.

Les bons conseils

✔ Le protéger : le microbiote est fragile et mieux vaut éviter les substances destructri­ces comme, en priorité, le tabac et l’alcool. Les antibiotiq­ues aussi sont agressifs. Autant se limiter à ce qui est strictemen­t nécessaire et prendre ensuite des probiotiqu­es qui vont favoriser le développem­ent des bactéries. ✔ Le nourrir : sauf allergie et intoléranc­e réellement prouvées, il faut vraiment éviter les régimes d’exclusion (antigluten, anti-lait…) qui sont de fait des régimes très carencés. Le microbiote a besoin de tout. Il est donc essentiel de manger le plus varié possible, en insistant sur les fibres (fruits et légumes). * Coauteur, avec Caroline Balma-Chaminadou­r de Qu’est-ce que tu as dans le ventre ? (Hachette 2017).

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 ??  ?? Un écosystème à équilibrer… à protéger. Donc, après les antibiotiq­ues, prendre des probiotiqu­es.
Un écosystème à équilibrer… à protéger. Donc, après les antibiotiq­ues, prendre des probiotiqu­es.
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