Si ça “bloque” douloureusement en avalant
Cette fois, la gorge semble toute gonflée et la douleur est plus interne. Nous peinons à déglutir, comme si quelque chose bloquait, et la fièvre monte. « Les amygdales sont probablement touchées dans ce cas. La gêne est causée par leur gonflement et des points blancs apparaissent parfois à la surface. On parle alors véritablement d’une angine », explique le Dr Bayart. Le plus souvent, elle est virale et cela passe, en général, en cinq à six jours. Mais dans 10 % des cas, l’angine est bactérienne, avec la même inflammation et très souvent des points blancs, mais pas toujours. La distinction entre les deux pathologies n’est donc pas simple à faire. Plus rarement, la douleur et la difficulté à avaler viennent d’un peu plus bas, au niveau de l’épiglotte, qui forme un petit clapet entre le pharynx et le larynx permettant de laisser passer l’air. Il arrive, très rarement il est vrai, qu’elle s’infecte et qu’une épiglottite se développe. Si la douleur s’accompagne d’une forte fièvre et d’une difficulté à respirer en position allongée, ce sont des signes à prendre très au sérieux. L’épiglottite peut être une urgence médicale.
Les solutions
« On commence par faire un test de diagnostic rapide en cabinet permettant d’analyser, en quelques minutes, des cellules prélevées sur les amygdales pour dépister la présence de bactéries du type streptocoques. Si le test est négatif et que l’angine s’avère uniquement virale, l’essentiel de la prise en charge consiste à soulager la douleur avec du paracétamol et des tisanes de thym au miel », explique le Dr Bayart.
« Bien aussi : de l’Érysimum officinale en tisane, connue pour apaiser les maux de gorge, reconnaît le Dr Bruel. Si le test est positif, c’est l’antibiothérapie assurée pendant six jours, généralement avec de l’amoxicilline. La stratégie antidouleur est la même mais, généralement, les symptômes s’estompent rapidement grâce aux antibiotiques. Il faut alors être vigilant et aller jusqu’au bout du traitement, même si l’on n’a plus mal à la gorge. » Enfin, pour l’épiglottite, dont l’origine est aussi bactérienne, la marche à suivre est la même (antibiotiques et antalgiques), mais il faut redoubler de prudence.
Devant ces tableaux cliniques bactériens, on évite la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’aspirine (donc l’Aspégic qui en contient) ou l’ibuprofène, car ils favorisent la prolifération des bactéries en baissant les défenses immunitaires.