“L’important, c’est d’être lue” Camille-Sylvie, 61 ans, mariée, 4 enfants, secrétaire de direction, Annecy (74)

À 40 ans, j’ai écrit un premier roman qui s’inspire un peu de ma vie. Je venais de prendre conscience que mes parents vieillissaient, par conséquent, j’avais décidé de les interroger sur leur vie et j’ai rédigé leurs souvenirs dans Pour les enfants. J’ai envoyé le manuscrit à trois éditeurs, mais je n’ai reçu aucune réponse positive. Découragée, j’ai arrêté les démarches, tout en continuant à écrire. J’ai alors imaginé J’ai tué la mère parfaite, une fiction racontant la relation d’une mère avec ses enfants. J’ai retenté ma chance auprès des éditeurs et, là, l’un d’eux voulait bien me publier à condition que je supprime de nombreux passages. J’ai refusé. À la même période, j’ai lu un article sur l’autoédition et comme je tenais à ce que ce livre soit publié, je me suis lancée. J’ai revu mon manuscrit afin de veiller à ce qu’il n’y ait aucune faute, puis j’ai réalisé la couverture et je me suis créé un site et un blog* sur lesquels j’ai fait la promotion de mes écrits. En moins de quatre mois, j’ai vendu plus d’une centaine d’exemplaires, ce qui m’a satisfaite : c’est valorisant de savoir que des inconnus lisent mes mots. Du coup, j’ai édité les 24 livres, romans, nouvelles et poèmes déjà rédigés et qui dormaient dans mes tiroirs. Bien sûr, je n’en vis pas, mais ce n’était pas mon but : je voulais juste connaître le plaisir d’être lue.