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TÉMOIGNAGE « Je me suis reconverti­e dans le massage ! »

Agent immobilier depuis toujours, Caty a décidé de se lancer, à 44 ans, dans l’esthétique. Cinq ans plus tard, elle fait partie du club très fermé des meilleures masseuses de France, prouvant qu’à tout âge on peut prendre un nouveau départ !

- Par Catherine Siguret Caty

n jour, j’ai eu l’impression d’avoir accompli une partie de ma vie et d’être prête à en entamer une autre ! Mes quatre enfants, Mélissa, Alexandre, Charlotte et Valentin, nés à deux ans d’intervalle, devenaient de grands ados. Je venais de divorcer et de rencontrer quelqu’un d’autre. Et le travail dans tout ça ? Est-ce que j’allais rester agent immobilier toute ma vie ? Est-ce que je n’en avais pas fait le tour ? J’avais adoré mon métier, celui auquel je m’étais destinée très jeune, avec la chance de travailler dans l’immobilier de luxe. Mais, à 40 ans, moi qui avais toujours été coquette vu mon métier de représenta­tion, je m’intéressai­s de plus près au monde de l’esthétique et du bien-être, comme si je devenais plus connectée à ce qui, finalement, nous tient sur terre : le corps. Après vingt ans de travail intense, avec une vie familiale bien animée, j’avais besoin de douceur et de légèreté. C’est ainsi que je me suis retrouvée dans un atelier beauté, instauré par la mairie, où j’ai rencontré une femme qui faisait de la vente à domicile de cosmétique­s suisses qui me plaisaient beaucoup. Je me suis lancée à mon tour, et j’ai aimé aider les autres femmes à prendre soin d’elles. Je me suis alors décidée : j’allais me reconverti­r dans l’esthétique. Je n’imaginais pas que ma vie profession­nelle allait prendre une tournure absolument inattendue ! Tous mes amis me mettaient en garde, et mes enfants n’étaient pas forcément rassurés quand j’ai envisagé de quitter mon train de vie confortabl­e pour un CAP d’esthétique. Un vrai recommence­ment ! Tous concluaien­t : « Enfin, si ça te plaît… » Eh oui, tout de suite, les cours par correspond­ance en parallèle de mon travail m’ont plu ! Cosmétolog­ie, biologie, maquillage, massage, épilation, j’ai dû beaucoup apprendre en parallèle de mes rendez-vous de transactio­ns chez les notaires, visites chez les vendeurs, accompagne­ment des acheteurs. C’était deux mondes très différents, mais avec un point commun essentiel : l’humain. J’avais beaucoup appris sur la psychologi­e avec des gens qui vendaient la maison où avaient grandi leurs enfants, qui venaient de perdre leurs parents, qui traversaie­nt des difficulté­s suite à un divorce. Avoir du tact, être conscient de son impact émotionnel, ce sont des qualités importante­s dans les deux métiers. Pendant les stages, je me suis aperçue que faire du bien aux gens me plaisait plus que tout, et j’ai décidé de suivre les cours d’une école de massage spa en complément. Il n’y avait plus de doute : c’était ma vocation ! Il faut dire que mon professeur l’avait remarqué, j’avais la stature et la forme physique pour faire ce métier. Sportive depuis toujours, je courais trois fois par semaine dix kilomètres, j’avais une hygiène de vie très saine, sans tabac ni alcool, et je dormais comme un bébé. Je ne réalisais pas l’énergie que je donnais tant j’avais l’impression d’être utile. À peine avais-je les jambes un peu lourdes le soir, et ça passait en m’activant un peu. Je n’en revenais pas, six mois plus tard, quand les clientes du spa de l’hôtel magnifique à Lille où j’avais eu la chance d’être prise en stage me disaient : « Vous m’avez débloquée, je souffrais depuis des mois », ou « Vous êtes kiné ? Ostéopathe ? » Même les clients, eux-mêmes kinés, se trompaient en me disant : « Je vous aurais bien embauchée ! » Mais c’est finalement ce palace qui m’a embauchée en « extra ». J’avais 48 ans et j’étais fière comme une jeune adulte qui vient de décrocher son premier emploi ! C’est une collègue qui m’a parlé du concours des Meilleures Mains de France, organisé par le réseau Spas de France. Trois mois plus tard, après examen de mon dossier et une descriptio­n du « massage signature » que j’allais proposer, je suis partie concourir à Paris parmi trente autres candidates. J’y ai gagné un titre, sans valeur marchande, mais j’ai sauté de joie, et mes enfants avec moi. Ils avaient été mes cobayes durant plusieurs années et estimaient gentiment que je le méritais. Le 11 novembre 2018, je devenais « Meilleures Mains de France ! » Comble du bonheur, je venais d’être contactée par l’hôtel Westin Paris-Vendôme, un hôtel de luxe parisien. Et j’avais été prise : un véritable honneur, car les places sont chères. Si je dois faire des trajets en train pour aller travailler, c’est comme beaucoup de gens, et j’ai tout de suite perçu comme une chance de travailler dans un spa

Je me suis aperçue que faire du bien aux gens me plaisait plus que tout

aussi magnifique. À 49 ans, ce n’est pas si courant de pouvoir recommence­r sa vie sous d’aussi bonnes étoiles ! Durant mes quatre ans de parcours pour en arriver là, curieuseme­nt, je n’ai jamais eu de doutes. J’avais mûri mon projet et accepté de moins bien gagner ma vie. J’avais fait le tour de mon métier précédent et le don de mes mains aux autres était celui qui faisait le plus sens à mes yeux. Chaque client est une mission à part entière, qu’il soit homme ou femme, jeune ou âgé, tonique ou non, stressé ou pas. Je n’ai aucune préférence. Je masse une personne comme un médecin la soigne, de façon très personnali­sée mais sans la juger. Avec mes mains, j’écoute, avec mes oreilles aussi parfois, mais le meilleur signe de bien-être, c’est que mes massés souvent se taisent. Les douleurs les quittent, mais les mots aussi. Ils se laissent porter par un délicieux sentiment de bien-être. Que demander de plus ?

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